Notes de lectures, articles, entretiens, presse ...

[année 2023]







La Rentrée littéraire  - janvier 2024


Un lien vers un site qui répertorie tous les livres parus ou à paraître en janvier et février 2024


482 romans et 85 essais à paraître

En cette rentrée d'hiver, la baisse de la production observée l'année dernière, après l'envolée de 2022, se confirme avec 482 romans à paraître en janvier et février (-6,7 % par rapport à 2023). Les fictions en langue française marquent ainsi le pas avec 348 titres (-8,2 % par rapport à 2023), dont 61 premiers romans (-15,3 %). La littérature étrangère affiche, elle, une baisse plus légère avec 134 romans traduits (-2,9 % par rapport à 2023).


Mis en ligne à la mi-décembre, ce guide est constamment actualisé et enrichi, notamment avec la mention des ouvrages sélectionnés pour les Prix littéraires et, pour chaque livre paru, un lien vers ls fiche sur le site de l'éditeur.



 

Trophée de la Petite maison d'édition 2024


Livres Hebdo a présenté pendant une semaine, en texte et en vidéo, ses Trophées de l’édition 2024 dans la catégorie de la petite maison d’édition de l’année.


Le 17/12/2023 : Les éditions Antidata. Spécialisée dans la publication de nouvelles, genre réputé difficilement commercialisable, la maison a fait de son positionnement en marge du marché sa singularité


Le 18/12/2023 : Depuis plus de 10 ans, les éditions Aux forges du Vulcain poursuivent, à chaque nouveau titre, l'éclatement des frontières entre les genres littéraires. Derrière cette entreprise de titan, l'éditeur David Meulemans, pour lequel la littérature est empreinte de philosophie.


Le 19/12/2023 : Les Moutons Électriques, éditeur reconnu pour ses parutions en littératures de l'imaginaire.


Le 20/12/2023 : La Partie, une maison d’édition spécialisée dans l’album jeunesse créée en 2021.


Le 21/12/2023 : Argyll, éditeur éthique qui promeut le roman de genre pour penser le monde de demain.




Les adolescents et leurs pratiques de l'écriture au XXIe siècle : nouveaux pouvoirs de l'écriture ?


Les pratiques d’écriture des adolescent·es passées au crible de l’association Lecture-Jeunesse (novembre 2023)


« Ils passent leur temps sur les écrans » ! La déploration assimile implicitement cette activité des adolescents à la seule réception passive et essentiellement à celle d’images. Selon ce discours convenu, les adolescents ne fréquenteraient donc plus l’écrit hors de l’école : plus de lecture et à plus forte raison plus d’écriture. Pourtant des enquêtes récentes sur les activités culturelles des jeunes montrent déjà qu’une partie de cette activité sur écran est au contraire dédié à la lecture d’écrits divers mis en ligne (de Twitter, Snapchat, Instagram aux fanfictions par exemple…).


L'étude publiée par Lecture Jeunesse dans le cadre de l'enquête menée par son Observatoire de la lecture et de l'écriture, confirme que les adolescent·es écrivent au quotidien. L'Observatoire constate un rapport spécifique à l'écriture et notamment la difficulté des interrogé·es à se considérer comme scripteurs, ainsi que la nature hybride de cette pratique à la fois numérique et manuscrite.



 

Attentive vis-à-vis de l’Intelligence Artificielle


Un entretien avec Marine Tumelaire, artiste illustratrice et coloriste de bande dessinée, représentante du groupement Bande dessinée - Entretien paru dans le Bulletin des Auteurs n° 155 (SNAC : Syndicat National des Auteurs et Compositeurs)


Bulletin des Auteurs – Êtes-vous en alerte face à l’IA ?

Marine Tumelaire – Je préfère dire que je suis attentive vis-à-vis de l’Intelligence artificielle, car plusieurs points posent problème quant au respect du droit d’auteur. Il faudrait que les pouvoirs publics communiquent plus sur la question, car on se sent seul. L’IA est un outil comme un autre, mais son utilisation doit être encadrée. Elle est aux mains de grandes entreprises, américaines pour la plupart, qui la nourrissent du travail et de la réflexion d’artistes de chair et d’os. Cette entité va ensuite générer des images qui vont enrichir l’entreprise qui l’a construite. Les artistes n’ont pas donné leur accord en amont pour que leurs œuvres soient utilisées. Ils n’ont reçu aucune rémunération en contrepartie. Au final, à qui appartient l’œuvre réalisée grâce à l’IA ? ...



 

IA et création : le champ des possibles


L’intelligence artificielle à la une de la revue Émergences d’ALCA (Agence culturelle de la Région Nouvelle-Aquitaine) - n° 20 - automne/hiver 2023/2024


Le dossier du numéro 20 de la revue semestrielle Émergences d'ALCA rassemble les écrits d'artistes et professionnel·les de la culture, en dialogue avec des chercheur·es et des scientifiques, sur les dernières avancées de l'intelligence artificielle dans le milieu de la culture. Il mêle réflexions éthiques, scientifiques et économiques à l'heure où la propriété intellectuelle et la situation des auteur·ices et illustrateur·ices semblent menacées par les avancées de l'IA....



 

Quelques lectures pour la fin de l’année 2023


Un article de Pierre Ahnne sur son blog


Comme tous les ans et pour la douzième fois sur ce blog, c’est le temps des fêtes. Qu’elles vous soient lumineuses, en dépit du solstice et de tous les autres facteurs obscurcissants.

 

La rentrée littéraire nous a fait de beaux cadeaux. Parmi ceux dont j’ai parlé ici depuis le mois d’août, en voici quelques-uns pour vos propres tables de chevet ou pour mettre au pied des sapins de celles et de ceux qui vous sont chers…



 

Le choix d’Isabelle Pleskoff : « L’usure du monde »


Une présentation du livre de François-Henri Désérable. Texte paru dans L'INVENTOIRE le 12 décembre 2023


"A offrir à une personne chère, attentive à l’état du monde

Ce jeune écrivain – ceci est son quatrième opus – a eu un choc, « une déflagration », écrit-il, en découvrant à 25 ans, l’œuvre de Nicolas Bouvier. Il projetait donc depuis un certain temps de lui emboiter le pas pour voyager en Iran, ce pays pour lequel Bouvier et Vernet avaient eu en 1953 un engouement tel qu’ils y avaient passé plusieurs mois, comme c’est raconté dans L’usage du monde.

Désérable qui dédie son récit « aux Iraniennes vent debout cheveux au vent », va donc rester 40 jours dans l’Iran des Mollah, traversant le pays de Tabriz au Nord-Ouest jusqu’à Zahedan, au Sud-Est, en passant par Téhéran et Ispahan.

On y fait de belles rencontres, des Iraniennes et Iraniens dont le courage est saisissant – combien de risques pris pour crier la révolte -, et des voyageurs au long cours ou des immigrés d’Afghanistan, notamment, fuyant un régime également répressif. Quelques portraits inoubliables.

Désérable a aussi un regard d’ethnologue, précis et affuté, qui narre certaines façons de se comporter des Iraniens, les règles de politesse par exemple ou un mariage traditionnel.

En outre, ça et là, entre deux scènes relatives à la surveillance et la répression brutale conduites par le régime en place, on trouve des observations savoureuses pleines d’humour ou des moments d’une grande beauté que Désérable partage avec nous.

Bref, je vous recommande vivement ce formidable récit de résistance et de fraternité."

Isabelle Pleskoff




 

Humour - On ferme les vannes ?


Des articles de TELERAMA N° 3857 - 16/22 décembre 2023


La polémique provoquée par la blague de Guillaume Meurice le confirme. Alors que l’actu déchire l’opinion, faire de

l’humour est périlleux. Une forme d’autocensure s’est-elle installée ? Les réponses de chroniqueurs radio et télé.



 

Livre audio numérique : Prose entend travailler avec les librairies indépendantes


Un article du site ACTUALITTE. com du 9 novembre 2023


Format à la dynamique impressionnante, le livre audio numérique s’installe petit à petit dans les pratiques culturelles des Français et Françaises. Au détriment de son pendant physique, qui perd du terrain, y compris dans les librairies. la plateforme Prose espère travailler avec les commerces indépendants, pour les faire profiter du format et de sa commercialisation, mais aussi d’une offre d’abonnement....



 

“J’ai été traitée comme une adversaire politique, pas comme une citoyenne”


Un entretien avec Justine Triet, réalisatrice de "Anatomie d’une chute" (in Inrockuptibles le 9/12/2023)


"“Sur mes précédents films, je ne me sentais pas aussi assurée. Durant la période équivalente pour Sibyl, j’étais dans un doute permanent. Là, ce à quoi devait ressembler le film était assez clair. Le premier trimestre de 2023 a surtout consisté à tenir bon sur une certitude : Anatomie d’une chute ne devait pas durer moins de 2 h 30. Ça faisait peur à pas mal de gens. Pas mes producteurs, plutôt des investisseurs, des financiers. On me disait que cette durée gâchait le potentiel public du film, que ça n’avait aucun sens de faire aussi long alors que les gens ont déjà tant de mal à aller dans les salles… Mais j’étais assez ferme. Je pensais qu’il fallait assumer une certaine radicalité : ne pas aller vers la plus grande efficacité dans le montage par exemple. Je m’aventurais sur le territoire du film de genre et j’avais l’intuition que si je ne décollais pas des codes de ce genre, j’allais faire quelque chose de convenu. Je devais faire confiance à certains choix, certaines décisions et m’y tenir ..."



 

Du coté des polars historiques


Une sélection de polars historiques sur le site ENTRE LES LIGNES ENTRE LES MOTS (1 décembre 2023)


  1. Lilian Bathelot : Geronimo et moi, 10/18
  2. Gwenaël Bulteau : Le grand soir, 10/18
  3. Pascal Grand : L’envers de la Charité, 10/18



 

Des jeux et des lieux


Un article sur le site EN ATTENDANT NADEAU (le 12 décembre 2023) à propos de la parution de "Lieux" de Georges Perec


Le dernier grand inédit de Georges Perec, Lieux, a été publié en 2022 dans la collection « La librairie du XXIe siècle » qui a beaucoup fait pour enrichir la gloire posthume de l’auteur alors qu’elle s’appelait encore « La librairie du XXe siècle », de Penser/Classer à L’infra-ordinaire, en passant par Espèces d’espaces et Je suis né.

Les partis pris éditoriaux de cette édition des Lieux, comme le soulignait le très regretté Jean-Pierre Salgas dans EaN, en déployaient la potentialité ludique, au détriment peut-être de la mélancolie profonde d’un projet déterminé par la perte des racines et la recherche que Perec savait vaine de lieux stables : « De tels lieux n’existent pas et c’est parce qu’ils n’existent pas que l’espace devient question. » Reste que Perec a toujours mis le jeu au centre ...



 

Les trésors de la boîte à livres


Une série d'articles de Pierre Ahnne sur son blog


Qui ne connaît les boîtes à livres ? On y prend ce qu’on y trouve et, du moins en principe, on y remplace ce qu’on y a pris. Ce qu’on y trouve : des manuels de jardinage, des livres de poche éculés, des Guides du routard datant un peu… Mais il y a des emplacements privilégiés. Ainsi, sur la côte normande, habitaient, il y a encore peu de temps, de vieux messieurs et de vieilles dames qui avaient des bibliothèques. Leurs descendants, sans doute, n’ont plus ni leurs intérêts ni leurs goûts. En tout cas, on peut, au hasard d’une promenade, tomber sur tout un lot d’ouvrages publiés au cours des années 1920 par Ferenczi et fils dans la collection Le Livre moderne illustré (dont j’ai déjà parlé ici)...



 

Dans le miroir du patrimoine autobiographique - L’Association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique


A propos de l'APA, un article de la revue Sociétés & Représentations 2023/2 (N° 56), pages 187 à 195


"Quel peut être le point commun entre le parcours de vie de Jean V. (1936-2022), enseignant catholique issu d’un milieu ouvrier, l’expérience tunisienne de l’officier de renseignement Henry G. (1875-1908), le quotidien de la jeune Odette M. pendant la Seconde Guerre mondiale, ou encore le voyage au Pérou de Claudine H. en 2015 ? Toutes sont des personnes « ordinaires », qui ont tracé leur route au creux de l’histoire, sans que celle-ci ne retienne leur nom… Pourtant, chacune voit une partie de son histoire, personnelle ou familiale, archivée précieusement dans le fonds de l’Association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique (APA), à Ambérieu-en-Bugey, dans l’Ain. Autobiographie, correspondance, mémoires, journaux, leurs récits de vie font partie des dernières acquisitions de l’association, qui œuvre pour la conservation et la valorisation d’un patrimoine autobiographique riche et encore méconnu..."




« Je n’ai jamais confiance dans le langage »


Un entretien avec Neige Sinno. Propos recueillis par Georgia Makhlouf, le 07 décembre 2023 et publés dans le supplément littéraire de L'ORIENT-LE JOUR


"Inconnue il y a quelques mois, Neige Sinno a fait une entrée fracassante dans le monde des lettres avec un livre au titre énigmatique Triste tigre qui, refusé par nombre d’éditeurs, a immédiatement séduit les éditions P.O.L avant de remporter le Prix Littéraire du Monde, le Prix des Inrockuptibles, le Prix Jean-Marc Roberts, le très prestigieux Prix Femina et enfin le Goncourt des lycéens.

Dans ce livre singulier, ni confession, ni autofiction, ni essai, elle prend pour point de départ les viols répétés que lui a fait subir son beau-père alors qu’elle était enfant, pour engager une réflexion et écrire « un texte de création ». Tissé de nombreuses références littéraires, son livre interroge le viol, le statut de victime, la difficile remontée vers la prise de parole, la dénonciation du coupable devant la justice, la réparation fragile de soi. Et ce faisant, invente une langue singulière et un objet nouveau qui mêle l’autobiographie à l’essai littéraire.

Neige Sinno ne croit pas à la valeur thérapeutique de la littérature. « La littérature ne m’a pas sauvée. Je ne suis pas sauvée », dit-elle. Les viols l’ont abîmée et rien ne pourra effacer l’outrage ni les blessures. Mais sa hantise était « d’exister dans la littérature non par (son) écriture mais par (son) sujet ». Elle est sans doute rassurée aujourd’hui..."


  • L'intégralité de l'entretien ICI ou ICI (site OLJ)

 

Écrire la rue


Un article de Jean-François Laé, dans EN ATTENDANT NADEAU, le 5 décembre 2023


La rue est un espace de transit, de rencontre, d’activité, de police, de sommeil aussi avec toutes ses petites inventions. Trois ouvrages la saisissent : espace habité en toute urgence par notre somnambule de nuit, Ervé ; lieu de transit à répétition depuis 2016 pour les expulsés Rroms de Montreuil évoqués par un texte de Juliette Keating et des images de Gilles Walusinski ; espace d’une histoire de la mendicité et du don dans la longue durée pour Étienne Helmer. On n’en finit pas avec ces pauvres, familles rroms, mendiants qui entraveront très prochainement les sauts périlleux, acrobates et coureurs de fond des jeux Olympiques de Paris. Nettoyer les rues pour laisser place à l’athlète et au culte de la performance : gare à vous, gens de la rue...




 

Sommes-nous à la veille de voir des romans, des récits écrits par un robot ? 


Une sélection d'arrticles


  •    Quand l’intelligence artificielle s’empare de la littérature  2017  >>>
  •    L'intelligence artificielle au service du livre et de la lecture (plusieurs articles)  2018  >>>
  •    Une IA décrochera-t-elle le Nobel de littérature ?  2019  >>>
  •    Littérature : l’intelligence artificielle est le nouvel avatar du nègre  2021  >>>
  •    L'intelligence artificielle dans la littérature? De la fiction à la réalité   2022  >>>
  •    « J’utilise l’intelligence artificielle parce que je veux écrire le meilleur livre possible. »  2023  >>>
  •    L'intelligence artificielle menace-t-elle la littérature ?  2023  >>>
  •    L'intelligence artificielle dans la littérature, "une muse technologique"   2023  >>>
  •    La rentrée littéraire fait de la place à l’intelligence artificielle, la preuve avec ces trois sorties  2023  >>>
  •    L’intelligence artificielle générative : un assistant précieux pour la littérature  2023  >>> 

 

Un exil inattendu


Un article de EN ATTENDANT NADEAU du 14/12/2022 à propos du livre de Shumona Sinha "L’autre nom du bonheur était français"


Née à Calcutta, Shumona Sinha se définit comme une écrivaine de langue française venue d’Inde. Son premier roman, Fenêtre sur l’abîme (La Différence, 2008), parut quelques années seulement après ses premiers cours de français, pris à vingt-deux ans. Cinq autres livres ont suivi, d’abord aux éditions de L’Olivier, puis chez Gallimard. À rebours de cette consécration fulgurante, L’autre nom du bonheur était français examine l’écart douloureux qui s’est creusé entre son amour du français et sa vie en France, ainsi que l’impasse que son cas symbolise...



 

Trois entretiens avec Isabelle Pleskoff, animatrice d'ateliers d'écriture pour Aleph Ecriture


1*- « Écrire l’exil et la migration » [L'Inventoire - 30 novembre 2023]

Derrière les chiffres et les appellations – exode, exil, déplacement, transfert, émigration – des vies bouleversées, des pertes, des renaissances. Le thème, présent depuis l’antiquité, est devenu extrêmement puissant dans la littérature des XXème et XXIème siècles. Isabelle Pleskoff vous propose de transformer l’expérience de l’exil en récit, sous la forme de textes narratifs et/ou poétiques au cours de son stage : « Écrire l’exil et la migration » du 8 au 12 janvier 2024.


L’Inventoire : Quels sont les contenus et les enjeux de ce stage ?

Isabelle Pleskoff : Ce stage s’adresse à des personnes dont la ...



2*- « A Barcelone, nous rencontrons tant de machines à rêver » [L'Inventoire - 5 avril 2023]

Découvrir une ville rêvée par les écrivains, transformée en théâtre ou en personnage, et l’appréhender dans sa réalité d’aujourd’hui, tel est le parcours que vous propose Isabelle Pleskoff. Nous l’avons rencontré pour qu’elle nous parle de sa ville, Barcelone, où elle animera un séjour d’écriture du 15 au 19 Mai 2023.


L’Inventoire : Vous avez créé le stage « travailler le croquis littéraire » à Paris, cette expérience de résidence s’apparentera-t-elle à faire un carnet de croquis de Barcelone pour mieux en fixer les perspectives afin d’écrire « son » Barcelone ?

Isabelle Pleskoff : En effet, j’aime beaucoup l’idée que les surréalistes et les situationnistes, notamment, ...



3*- « Les lieux sont un ancrage mémoriel puissant » |L'Inventoire - 23 janvier 2023]

Isabelle Pleskoff a longtemps travaillé au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, où elle a aussi mené des ateliers d’écriture. Elle animera le stage « Écrire sur les lieux » du 27 février au 3 mars 2023 à distance. Esprit des lieux.

L’Inventoire : Comment vous est venue l’idée de cet atelier ?

Isabelle Pleskoff : Étant une lectrice passionnée de Georges Perec, j’avais noté dans son oeuvre une insistance sur la question des lieux, vraiment transversale chez lui, et cela a constitué le départ de ma réflexion. Réflexion ou rêverie qui s’est poursuivie avec l’essai si inspiré de Gaston Bachelard, Poétique de l’espace, puis avec l’ouvrage stimulant de Mona Chollet, Chez soi, dans ...






"Je me rends compte du balancier éternel de l’histoire qui nous revient à chaque fois"


Entretien avec Natacha Appanah sur France Culture, le 10/11/2023


De l’histoire de l’engagisme à l’enfermement de centaines de juifs dans la prison de Beau Bassin à l’île Maurice, la romancière Nathacha Appanah gratte le vernis de la mémoire pour mettre à nu le récit de l’histoire.

Fou et folle d’histoire, pour donner la parole à ceux et à celles qui ne sont pas historiens, qui ne sont pas historiennes, mais qui portent un regard sur le passé, sur leur histoire familiale qui croise la nôtre. Soudain, Le Dernier Frère se promène sous le Tropique de la violence pendant toute Une année lumière. De Madras à l’île Maurice, Le Ciel par-dessus le toit, et puisque Rien ne t'appartient, voici le temps de La Mémoire délavée : "Je rêve d’un livre qui dirait le passé, le présent, et tout ce qu’il y a entre", écrit Nathacha Appanah, écrivaine et folle d’histoire.



 

Écriture et karaté 


Un article de En Attendant Nadeau, le 22/11/2023, à propos de "Le récit du combat" de Luc Lang


C’est l’un des livres les plus singuliers de la rentrée littéraire, l’un des plus envoûtants aussi. Second ouvrage autobiographique de Luc Lang, Le récit du combat reprend le trio familial déjà mis en scène dans Mother (Stock, 2012) : Andrée, Robert et Luc – des noms d’apôtre, ou peu s’en faut. Mais, fidèle à la pratique de réécriture qui caractérise son œuvre, l’auteur en déplace le centre de gravité, de la mère fantasque au père adoptif adopté. Dans ce récit de filiation et d’apprentissage, Luc Lang déploie avec maestria sa vie de karatéka, et la façon dont l’apprentissage de l’art de « la main vide » lui a permis de conjurer en partie ses effondrements intérieurs...




 

Une terre et des livres


Dans son numéro 185 - 15 novembre 2023,  En attendant Nadeau republie des articles liés au conflit israélo-palestinien


"Depuis sa création en 2016, En attendant Nadeau traite des réalités israéliennes et palestiniennes à travers la littérature, l’histoire, la sociologie… Autant de manières d’appréhender la complexité d’une histoire commune à tous les peuples d’une même terre et de donner par les livres, nos manières de les lire, des espaces pour penser le passé et le présent, leurs violences et leurs espoirs. C’est pourquoi nous vous proposons de redécouvrir, dans l’ordre chronologique de leur parution, des articles d’une grande variété au sein d’un dossier spécial que les nouveaux articles de nos collaborateurs continueront d’enrichir. Une telle chronologie des livres propose une autre manière de lire l’histoire en cours.



 

Deux entretiens avec Eliane Viennot (site 50/50)


Eliane Viennot est professeuse émérite de littérature de la Renaissance, historienne spécialiste des relations de pouvoir entre les sexes en France. Elle fut l’une des fondatrices de l’Institut Emilie du Châtelet. Militante féministe depuis les années 1970, elle a milité au MLAC, pour la parité, et pour l’institutionalisation des études féministes (ou «de genre»). Elle est l’une de celles qui, en France, a le plus contribué à sortir de sortir de l’ombre des mots qui existaient au Moyen-Age, à mettre en lumière les femmes grâce à l’écriture inclusive.


« La langue d’autrefois est bien moins sexiste qu’aujourd’hui » (1 novembre 2023)


Quand et comment vous-êtes-vous intéressée à l’écriture inclusive ?

Au départ, nous ne parlions pas d’écriture inclusive, mais plutôt de «langage non sexiste.» Cette expression est très récente. Depuis toujours, en tant que féministe, je ne comprends pas pourquoi certaines femmes tiennent à se faire appeler par des titres au masculin.

Je travaille sur la littérature de l’Ancien Régime et j’ai participé à la création de la Société pour l’Etude des Femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR) en 2000, Aurore Evain nous a rejointes très rapidement. Avec elle, nous avons ouvert une rubrique sur le site de l’association : la guerre des mots. Nous y répertorions les mots qui ont disparu, tels que «autrice» ou «professeuse», avec les références des textes dans lesquels nous les avons trouvés, pour prouver que ces mots ne sont pas des néologismes… Ils figurent dans des textes du XIV, XVI ou XVIIème siècle ! Le fait de donner les références exactes permet aux gens de voir que nous ne racontons pas des salades, et d’aller chercher par eux-mêmes si la question les intéresse...



« Il faut montrer que le langage égalitaire est à notre portée » (12 novembre 2019)


Aujourd’hui, quelles grandes règles devrions-nous utiliser ?

Pour parler de façon égalitaire, il faut commencer par désigner les femmes au féminin, si possible avec des termes qui ont été formés par nos ancêtres et dont les finales permettent de savoir qu’on parle d’une femme, comme professeuse ou autrice. Il faut couper court au masculin qualifié de générique, qui en réalité n’est qu’hégémonique, en utilisant les doublets (si possible par ordre alphabétique) et varier en utilisant des périphrases. Par exemple, il faut dire «les étudiantes et les étudiants ont fait leur rentrée » ou « la communauté étudiante a fait sa rentrée », plutôt que «les étudiants ont fait leur rentrée.» Ensuite, il faut renouer avec les accords traditionnels et arrêter d’employer (et surtout d’enseigner) la règle «le masculin l’emporte sur le féminin.» Cette règle est purement sociale. L’apprendre aux enfants revient à leur apprendre que les hommes ont plus de valeur que les femmes, qu’il faut toujours leur laisser le dernier mot. Il faut absolument s’en débarrasser ! C’est une question d’hygiène politique et mentale. Enfin, il faut cesser d’utiliser le mot «homme» lorsqu’on veut parler de l’humanité, mais privilégier les mots «humains», «personnes», «population».




 

« Devenir écrivaine n’a jamais été un souhait en soi »


Entretien avec Elisa Shua Dusapin sur le site de DIACRITIK, le 10 novembre 2023


Quand nous nous sommes rencontrés en Dordogne, début 2023, lors de la résidence d’écriture que vous avez effectuée à La Maison du Goupillou, vous disiez à vos hôtes et à vos interlocutrices et interlocuteurs, que votre roman en chantier (c’était Le Vieil Incendie) concernait l’aphasie et deux sœurs, et que vous l’aviez situé dans la région. Pouvez-vous nous préciser comment vous est venue « l’idée » de ce livre, comment elle s’est imposée à vous ? 



 

Des articles à propos des prix littéraires 2023


Prix Femina : Neige Sinno pour Tiste tigre


Prix Goncourt : Jean-Baptiste Andrea pour Veiller sur elle


Prix Renaudot : Ann Scott pour Les insolents


Prix de l'Académie française : Dominique Barbéris pour Une façon d'aimer


Prix Medicis : Kevin Lambert pour Que notre joie demeure


 

« Quelques raisons de la révolte algérienne »


Un texte de Jean El-Mouhoub Amrouche paru en avril 1965 dans la revue Économie et Humanisme


« (…) Kabyle, de père et de mère, profondément attaché à mon pays natal, à ses mœurs, à sa langue, amoureux nostalgique de la sagesse et des vertus humaines que nous a transmises sa littérature orale, il se trouve qu'un hasard de l'histoire m'a fait élever dans la religion catholique, et m'a donné la langue française comme langue maternelle. Ma femme est française de souche. Je suis un écrivain français. Je représente donc, à un haut degré de perfection, l'indigène assimilé. Mais je ne suis pas, je ne suis plus, et depuis longtemps, partisan de l'assimilation; on comprendra peut-être pourquoi, si l'on se donne le mal de m'écouter jusqu'au bout.

La tragédie algérienne, qui n'a sans doute pas encore atteint son plus haut point de tension, ne se joue pas, pour moi, sur une scène extérieure. Le champ de bataille est en moi; nulle parcelle de mon esprit et de mon âme qui n'appartienne à la fois aux deux camps qui s'entretuent. Je suis algérien, je crois être pleinement français. La France est l'esprit de mon âme, mais l'Algérie est l'âme de cet esprit. Il m'est donc plus difficile et plus douloureux qu'à quiconque de prendre parti pour un camp contre l'autre camp. Il n'est pas facile de reconnaître le visage de la Justice. L'ivraie se mêle toujours au bon grain, dans l'homme comme dans la société; et il nous est recommandé de ne pas arracher l'ivraie ...




Des livres sur les

Mémoires d'Algérie


 

"... je comprends mal la condescendance dont la plus prolifique de nos écrivaines est souvent l’objet"


Un article de Pierre Ahnne, sur son blog, à propos de la parution de "Psychopompe", le dernier roman d'Amélie Nothomb


"Je l’ai dit (voir ici) et répété (voir là), je comprends mal la condescendance dont la plus prolifique de nos écrivaines est souvent l’objet. Est-ce le personnage qui agace ? Le succès de l’œuvre ? Le classicisme de la langue ?... À raison, tous les ans, d’un roman publié (et, dit-on, de trois écrits), depuis plus de trente ans, on connaît inévitablement des hauts et des bas. Mais cela fait quand même, en plus de trente ans, un certain nombre de hauts...."



 

Jon Fosse, prix Nobel de littérature 2023


L’écrivain, essayiste et poète norvégien devient le 4e lauréat norvégien à décrocher le Nobel de littérature, depuis la fondation de la prestigieuse distinction en 1901.



 

Georgette, Dea Liane (L’Olivier)


Un article de Pierre Ahnne sur son blog


C’est une histoire indicible. Non en ce sens qu’elle serait inavouable, mais parce que son sujet principal est par essence rétif à entrer dans les mots. Ce sujet, c’est Georgette. Dans la famille de la narratrice, famille syro-libanaise comme celle de Lea Diane, laquelle conserve aussi, dans ce livre qui n’est pas sous-titré roman, sa profession de comédienne, Georgette est ce qu’on appelle une « fille » – « pas question de dire bonne ou domestique ou servante ou femme de ménage ou nounou ». Georgette appartient à la génération « des Libanaises, des Syriennes et des Palestiniennes, elle est déjà une antiquité » par rapport aux Pakistanaises ou aux Philippines qui leur ont succédé...



 

Faites-les lire ?

 

Un article de LIVRESHEBDO du 2 octobre 2023


La lecture revient (un peu) dans le centre d’intérêt médiatique. On se souvient qu’à l’occasion de la rentrée scolaire, une tribune rédigée par des figures du monde de l’écrit demandait à Gabriel Attal de redonner toutes ses lettres de noblesse à cette forme d’expression....



 

"Construisons dès aujourd’hui une Intelligence Artificielle de rang mondial respectueuse de la propriété littéraire et artistique"


Une tribune, le 2 octobre 2023


Un collectif de plus de 70 organismes professionnels des secteurs de la création et des industries culturelles appelle, dans une tribune au « Monde », à l’adoption d’un cadre européen sur l’utilisation des algorithmes qui garantisse le principe d’une transparence sur les œuvres et sur les contenus utilisés pour entraîner les machines.



 

Guide d'écriture inclusive pour parlementaires récalcitrant·es


L'intervention d'Eliane Viennot à la commission des Affaires culturelles et de l'Education le 26 septembre 2023


"Je voudrais d’abord préciser que, contrairement aux personnes dont j’ai vu les noms cités dans le questionnaire que j’ai reçu pour préparer cette audition*, je suis une spécialiste du langage égalitaire. J’y travaille depuis la fondation, en l’an 2000, de la Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l’Ancien Régime, la SIEFAR, qui a ouvert très vite une rubrique intitulée « la guerre des mots », et qui est à l’origine de la réintroduction du terme autrice. Je publie spécifiquement sur le sujet depuis 2014, date de la parution de mon premier ouvrage, Non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Trois autres ont suivi, dont un sur les combats de l’Académie française en faveur du masculin, signé avec des linguistes, ainsi qu’une quinzaine d’articles publiés dans des revues et ouvrages scientifiques, sans parler des nombreuses tribunes et entretiens qui ont paru dans la grande presse. Cela m’a valu en 2017 d’être traitée par Le Figaro de « papesse de l’écriture inclusive », ce qui n’était pas exactement un compliment sous sa plume, mais que j’accepte volontiers comme tel. ..."




D'autres informations sur l'Ecriture inclusive


 

« Muses ou labeur. Faut-il attendre l’inspiration ? »


Un article d'Alain André paru dans L'INVENTOIRE, le 19 septembre 2023


À l’occasion de son cycle : « Ecrire avec nos contemporains le lundi« , du 13 novembre 2023 au 2 avril 2024, Alain André nous confie ses conseils de pratique quotidienne d’écriture.

L'article d'Alain André

"Nous sommes les héritiers d’une tradition qui fait de l’inspiration l’alpha et l’oméga de l’activité de l’écrivain. Faut-il la perpétuer, ou bien y a-t-il mieux à faire qu’attendre que les ortolans rôtis nous glissent dans le gosier ? Déconstruction d’un mythe et suggestions.

Dilemme

« Ne flânez pas en sollicitant l’inspiration ; précipitez-vous à sa poursuite avec un gourdin, et même si vous ne l’attrapez pas vous aurez quelque chose qui lui ressemble remarquablement bien. Imposez-vous une besogne et veillez à l’accomplir chaque jour ; vous aurez plus de mots à votre crédit à la fin de l’année. » 

Je me suis souvenu de cette boutade de Jack London, dans Profession : écrivain , en lisant L’Atelier de l’écrivain – Conversations avec Carlos Gumbert. D’entrée de jeu, Antonio Tabucchi nous explique qu’il a « une attitude romantique à l’égard de l’écriture ». Il déplore que la modernité ait fait abstraction des muses, « ces êtres mi-divins mi-humains qui visitent les hommes en leur apportant, par l’intermédiaire de la Beauté, la semence de l’Olympe » et déclare se refuser à écrire quand elles sont en vacances. ..."



« L’enfance est éternelle »


Un article d'Hélène Gestern dans AUTOBIOSPHERE, le 29/08/2023, à propos de  "La Mémoire délavée" de Natcha Appanah


Se tourner vers l’autobiographie, quand on est romancière, que l’on aime ce mot et ce qu’il implique, n’est pas une démarche littéraire simple. Mais il arrive qu’on s’y confronte par nécessité, car il y a « des choses qui [nous] appellent et ne peuvent se contenter de la fiction ». Nathacha Appanah a fait le grand saut en signant le nouvel opus du réservoir à joyaux que constitue la collection Traits et Portraits du Mercure de France.

La Mémoire délavée se veut d’abord un récit générationnel, de ceux qu’on appelle parfois « de filiation ». Il entraîne de la part de son autrice une recherche formelle liminaire, afin de saisir le matériau riche et impalpable qu’est la biographie de nos ascendants, liée à l’Histoire, mais aussi incarnée en nous...




 

Proust double-face


Un article de EN ATTENDANT NADEAU, le 27/09/2023, à propos du livre "Proust, roman familial" de Laure Murat 


De Los Angeles où elle vit, cité horizontale, l’essayiste Laure Murat a imposé sa voix dans son pays d’origine, la France. L’a-t-elle imposée dans son « milieu », si attaché à la verticalité ? Il y a des chances que non. Un milieu est un ensemble d’éléments qui conditionnent des êtres humains qui se reconnaissent et se protègent. Quand cet ensemble se nomme aristocratie, il abhorre l’idée qu’on vienne l’ausculter, surtout de l’intérieur. Le péché a un nom : trahison. Proust, roman familial est donc une double trahison puisque Laure Murat ausculte les siens à travers le prisme du grand écrivain qui les a sublimés tout en les rabaissant....



 

“C’est délirant !” - Contraints de décamper avant les JO, les bouquinistes parisiens ne veulent pas plier


Un article dans Télérama, le 20/09/2023


La Mairie de Paris souhaite enlever les pittoresques boîtes à livres à l’approche de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, organisée sur la Seine le 26 juillet 2024, et les réinstaller plus tard. Une opération irréaliste, pointent les professionnels, excédés.



D'autres informations :




« Quand la maison brûle, imaginer n’est plus suffisant. Il faut agir »


Un entretien, in DIACRITIK, avec Antoine Wauters à l'occasion de la parution de son livre "Le plus court chemein"


Avec Le Plus court chemin, Antoine Wauters signe l’un de ses plus beaux textes, sans doute l’un des plus puissants et singuliers de cette rentrée. Après le triomphe du beau Mahmoud ou la montée des eaux, Wauters surprend radicalement en délaissant les territoires chaotiques et ruiniformes de la fiction pour s’aventurer avec grâce dans le tremblé des souvenirs d’enfance.À la manière d’un puzzle aux impossibles jointures et aux fragments irréconciliables, Wauters raconte une enfance belge tout en livrant aussi bien une poétique de l’art d’écrire, une réflexion mélancolique sur la vitesse du monde d’aujourd’hui ainsi que la révélation d’un goût de l’évasion en réponse à l’angoisse existentielle. La fiction ne suffit plus, il faut aller au concret du monde. Armé de ce mot d’ordre, Diacritik ne pouvait que partir à la rencontre du romancier le temps d’un grand entretien....



 

Temps raconté, temps reconstruit


Résumé (par Élizabeth Legros Chapuis) de la communication présentée aux Journées de l’autobiographie à Lyon le 27 mai 2023 sur le traitement de la chronologie dans l’écriture des récits déposés à l’APA.


À noter que le récit autobiographique entretient un rapport différent de celui du journal avec le temps et la durée. Il s’agit donc ici uniquement des récits.


"Dans la vie quotidienne, il n’est guère de terme plus courant que le temps, ce qu’illustrent de nombreuses expressions : avoir le temps, prendre le temps, gagner du temps… et pourtant, il n’est guère non plus de notion plus mystérieuse. La perception du temps varie selon les personnes et, pour chacun, selon une foule de facteurs internes ou externes. Chacun en a fait d’ailleurs l’expérience : parfois les heures semblent s’étirer ; parfois, au contraire, elles s’envolent sans qu’on ait, littéralement, vu le temps passer. Parallèlement à la perception immédiate du temps présent, l’individu a conscience de la durée du temps qui le dépasse dans les deux sens. Il y a eu un hier sans moi et il y aura un demain sans moi. C’est sans doute une des raisons qui font que les récits autobiographiques, pour s’inscrire dans cette durée élargie, commencent parfois par la relation de la vie des ascendants de l’écrivant, pour peu que celui-ci ait pu obtenir des informations précises à ce sujet ..."



« Nous n’apercevons qu’une part infime de ce qui nous ‘agit’ »


Un entretien avec Sylvain Prudhomme à propos de son livre "L'enfant dans le taxi"


vec L’Enfant dans le taxi, Sylvain Prudhomme signe indubitablement son plus grand livre. Ce puissant roman revient sur la figure de Malusci, le grand-père, pour tenter de percer le secret de M., cet enfant naturel né dans l’Allemagne de l’Après-Guerre des amours de Malusci avec « l’inconnue du lac de Constance ».Roman familial secoué et traversé par l’enquête de Simon, le narrateur et écrivain, qui recherche M., L’Enfant dans le taxi est porté par un rare souffle simonien, une phrase qui charrie sensations et interrogations devant un passé énigmatique. Un roman de la bâtardise qui plaide pour un art romanesque de l’impureté. Autant de raisons pour Diacritik de saluer l’un des romans les plus marquants de cette rentrée le temps d’un grand entretien....



 

« Triste tigre » ou la littérature au marteau


Un article de DIACRITIK, le 22/09/2023, à propos de "Triste tigre" de Neige Sinno 


Je ne vais pas aller par quatre chemins. Triste tigre, le récit de Neige Sinno récemment paru chez P.O.L. est superbe. Ça a déjà été dit par des bien plus calés que moi. Je ne vais pas ici ajouter du dithyrambe aux panégyriques… de l’éloge aux éloges… de l’éblouissement à l’éblouissement.Pour une fois je suis d’accord avec les critiques qui, veinards, ont pu lire le bouquin pendant les vacances d’été et ont pondu à tire la rigaud des papiers élogieux, tandis que moi, pauvre malheureux, j’ai dû attendre fin août pour le découvrir. Triste tigre n’est donc pas passé inaperçu. Bravo ! On vient même de lui décerner le prix du journal Le Monde. Rebravo ! Il est même sur la première liste des seize goncourables. Qu’on n’en parle plus et qu’on le lui donne, ce fichu prix Goncourt ! Et tant qu’on y est, celui de l’Académie et le Renaudot et le Fémina et le Médicis… Même si à proprement parler, Triste tigre n’est pas un roman. On s’en fout ! On a bien couronné Pascal Quignard en 2002 pour Les ombres errantes !



 

« Mes livres sont aussi des objets politiques et féministes »


Un entretien avec Sandra Moussempès, poètesse, in DIACRITIK, le 21/09/2023


"Magnétique  : tel est le mot qui caractérise le nouveau et formidable recueil poétique de Sandra Moussempès, Fréquence Mulholland qui paraît ces jours-ci aux toujours impeccables éditions MF.Librement inspiré de Mulholland Drive, le film de David Lynch, Moussempès retrouve ici ce qui singularise sa poésie et la place parmi les plus importantes du champ contemporain : un univers spectral, qui résonne d’images diffractées, de traumas photographiés, où le vers se fait télépathique, où, surnaturelles, les figures féminines sont des icônes fragiles exposées à la violence masculiniste. Où des atmosphères poétiques saturées d’angoisse montent derrière le papier glacé des magazines. Peut-être plus que dans ses précédents recueils, Sandra Moussempès se livre ici à demi-mot sur le substrat biographique et télépathique de ses vers. L’occasion pour Diacritik de partir à la rencontre d’une poétesse clef de notre présent, le temps d’un grand entretien passionnant..."



« Je ne pouvais pas faire l’impasse sur la question sociale de la domesticité, ni nier la dimension affective »


Entretien avec Dea Liane à propos de son livre "Georgette", in DIACRITIK le 05/09/2023


"Avec Georgette, Dea Liane signe un premier roman, aussi singulier que fort, aux éditions de L’Olivier. D’inspiration autobiographique, ce dense et court récit raconte l’enfance et l’adolescence de la jeune femme sur laquelle veille, entre Beyrouth, la Syrie et Châtenay-Malabry une bonne : Georgette. 

Plus qu’un membre de la famille et moins qu’un membre de la famille, Georgette s’impose comme une figure douce et bienveillante qui veille, à la manière de parents, sur la jeune fille. Dans ce vibrant hommage, la primo-romancière s’interroge sur la nature viscérale et ambivalente du lien qui l’unit à sa bonne : entre colère sociale et amour filial. Autant de paradoxes brûlants que Diacritik ne pouvait manquer de sonder le temps d’un grand entretien avec l’une des autrices les plus remarquables de cette rentrée...."


 

« Le choix de son sujet par un écrivain est toujours politiquement significatif »


Un entretien avec Kathryn Scanlan, auteure de "Cavaler seule". Entretien paru dans DIACRITIK, le 18/09/2023


"Le livre de Kathryn Scanlan est le récit d’une vie, de la singularité d’une vie – le récit d’un monde, d’un désir qui circule dans ce monde. Il s’agit également d’un livre singulier par ses choix d’écriture et stylistiques. Entretien avec l’auteure.


Votre livre est écrit à partir de conversations que vous avez eues, durant trois ans, avec Sonia. Au lieu d’inventer un personnage, vous avez travaillé à partir d’un matériau apporté par quelqu’un d’autre. Cependant, vous n’avez pas simplement publié ce matériau, vous l’avez travaillé pour créer à partir de lui, avec lui, une écriture...."




 

Les 10 lauréats du concours de nouvelles Aleph-Inventoire 2023


Article paru dans L'Inventoire, le 12 septembre 2023


"L’Inventoire et Aleph-Écriture vous remercient d’avoir été si nombreux cette année à participer à notre concours estival de nouvelles « Commencements ». Vous avez été 279 à vous inscrire à notre concours et 240 à nous envoyer un texte.

Au vu de leur qualité d’écriture, le jury, composé de la revue Rue Saint Ambroise et d’auteurs-animateurs d’Aleph-Écriture a dû longuement délibérer pour n’en choisir que dix.

Les nouvelles lauréates ont été distinguées selon trois critères : l’adéquation à la forme de la nouvelle, le style, la pertinence avec le thème « Commencements ».

Les 3 premiers prix seront publiés dans La revue de nouvelles Rue Saint Ambroise, ainsi qu’un 4ème texte (ces nouvelles paraîtront en octobre, dans le N°52 de la revue), nous en sommes très heureux, car cela constituera un moment joyeux pour tous ces auteurs ! ..."



La bataille sans fin de l’orthographe, du Moyen Age à l’écriture inclusive


Article paru dans Le Monde du 15 septembre 2023 [article offert]


"Le français est la langue romane dont l’écriture est la plus difficile à maîtriser. Face à ce constat, partisans de la simplification et tenants de la distinction orthographique ne cessent de se déchirer. Une querelle qui remonte presque aux origines mêmes de la graphie de la langue, entre approches phonétique et étymologique..."




Extraits de la

LETTRE n° 452

du 6/09/2023


 

A propos de la polémique des sensitivity readers


1*- Nicolas Mathieu ouvre le débat sur les sensitivity readers en réagissant aux propos de Kevin Lambert (Les Inrocks le 8 septembre 2023)

Sélectionné pour le prix Goncourt 2023, l’auteur québécois Kevin Lambert a déclaré avoir travaillé avec une sensitivity reader pour son roman “Que notre joie demeure”. Ce à quoi Nicolas Mathieu, lauréat du Goncourt 2018, a répondu, lançant ainsi le débat sur cette pratique. Le débat est ouvert. Il y a trois jours de cela, l’écrivain québécois Kevin Lambert intégrait la première sélection du prix Goncourt 2023 pour son œuvre Que notre joie demeure. Sur Instagram, sa maison d’édition Le Nouvel Attila relayait des propos de l’auteur expliquant sa collaboration avec une sensitivity reader dans l’écriture de son roman. Nicolas Mathieu, lauréat du Goncourt 2018 pour Leurs enfants après eux, n’a pas manqué d’y réagir...



2*- Un entretien avec le romancier Kevin Lambert (dans les INROCKS le 12/09/2023) 

C’est un post de Nicolas Mathieu qui a déclenché la polémique. Le romancier Kevin Lambert a déclaré avoir travaillé avec une “sensitivity reader” pour son livre “Que notre joie demeure” (Le Nouvel Attila), sélectionné pour le prix Goncourt. Une démarche qui provoque quelques réticences en France, ce que regrette l’auteur québécois. Rencontre....



3*- “J’écris pour me venger de l’état des choses” - Entretien avec Nicolas Mathieu in LES INROCKS, le 15/09/2023

Nicolas Mathieu a créé la polémique récemment en s’exprimant contre les sensitivity readers. Avec ses posts sur les réseaux sociaux, drôles et engagés, de plus en plus lus et discutés (notamment dans les rédactions), l’auteur de “Leurs enfants après eux” (Prix Goncourt 2018) incarne aujourd’hui une critique politique et souvent salutaire des mœurs de l’édition et de notre société en général. Nous avons voulu revenir avec lui sur le danger des sensitivity readers, son débat avec Kevin Lambert, sa présence sur Instagram, et bien sûr la littérature, tout simplement...



4*- Qui sont les "sensitivity readers" ? - France Culture, le 17 janvier 2023

Qui sont ces "sensitivity readers" qui travaillent désormais dans les maisons d'édition ? Christophe Rioux, journaliste et enseignant à Science Po Paris nous parle de ce phénomène et de ses conséquences sur les romans à venir...



5*- Qu’est-ce qu’un « sensitivity reader » en français? - Le Figaro, le 28 mars 2023

Nés dans les pays anglo-saxons, les«sensitivity readers» se sont exportés en France. Comment devrait-on les appeler?



6*- Le fantasme des "lecteurs sensibles" - France Culture, le 14 septembre 2023

Alors que l'écrivain Kévin Lambert, dont le dernier roman est sélectionné pour le prix Goncourt, assumait pleinement avoir eu recours à un "sensitivity reader", petite réflexion sur cette pratique qui fait débat.



 

Une voix pour la liberté : Somaia Ramish


Un entretien avec Somaia Ramish, publié le 5/09/2023 sur le site recoursaupoeme.fr


Somaia Samish est poète, écrivaine, journaliste et activiste féministe. Militante infatigable des droits des femmes, ancienne élue publique, diplomate citoyenne, et ancienne candidate au Parlement afghan, elle est la co-fondatrice et actuellement directrice d’une ONG dédiée aux questions des femmes. Elle milite depuis des année pour que les droits élémentaires des femmes soient respectés en Afghanistan, et dans certains pays où leurs conditions de vie sont déshumanisées. Née en 1986 à Herat, en Afghanistan, elle est aujourd’hui réfugiée aux Pays-Bas. Pendant la 1ère République islamique d’Afghanistan, sa famille s’est enfuie à Téhéran, en Iran. Après la première chute des talibans, elle est retournée en Afghanistan, et pendant 20 ans, a travaillé pour contribuer à bâtir une société démocratique et égalitaire. Comme tant d’autres Afghans elle a dû de nouveau demander l’asile en tant que réfugiée après que les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan en août 2021. Elle résiste, se bat, est l’auteure d’une anthologie où elle a recueilli des textes auprès de poètes internationaux, et fait entendre sa voix, qui devient celle de toutes les femmes afghanes. Elle a accepté de répondre aux questions de Recours au poème.



"Ce qui m’intéresse, c’est la question d’être au monde”


Un entretien avec Lisette Lombé, in LES INROCKS, le 7 septembre 2023


La poétesse et slameuse Lisette Lombé est une des révélations de la rentrée. Avec “Eunice”, elle signe un roman percutant sur le deuil et l’émancipation d’une jeune femme.

Eunice se lève un matin et voit sur son portable une myriade d’appels en absence. Sa mère s’est noyée. Le deuil de la jeune femme prend la forme urgente d’une enquête qui nous mène de la piscine d’un hôtel chic à des scènes ouvertes de slam.


Eunice est le premier roman que Lisette Lombé publie dans une grande maison d’édition française (Seuil) mais elle est loin d’être une débutante : elle a fait ses armes sur les scènes slam belges, s’est imposée dans le monde de la poésie et dans les sphères militantes afroféministes. Elle sera même poétesse nationale en Belgique en 2024. Rencontre avec l’une des sensations de cette rentrée littéraire.




 

« Le désir de théâtre s’est toujours affirmé pour moi conjointement à la réalité du roman » (Proches)


Un entretien avec Laurent Mauvignier dans DIACRITIK, le 11/09/2023


Magnétique et splendide : tels sont les deux mots qui viennent à l’esprit pour qualifier la nouvelle pièce de Laurent Mauvignier, Proches qui vient de paraître aux Éditions de Minuit. Dès ce 12 septembre, la pièce sera jouée au théâtre de La Colline à Paris dans une mise en scène de Laurent Mauvignier lui-même, une première pour l’auteur.Proches représente une famille qui attend le retour de Yoann, figure trouble, spectrale, dont la vie chaotique a fini par déchirer de sa violence ses proches et les éloigner irrémédiablement les uns des autres. Le théâtre de Mauvignier commence toujours là où le langage se finit : Proches ne fait pas exception à cette règle magnifiée par ses acteurs, qu’il s’agisse notamment de Charlotte Farcet, Pascal Cervo ou Maxime Le Gac-Olanié. Autant de raisons pour Diacritik de partir à la rencontre du dramaturge et metteur en scène à la veille de sa première....



 

« Noir Liban » de Salma Kojok, ou le destin libanais d'une métisse


Un article paru dans L'ORIENT-LE JOUR, le 3 septembre 2023


Le dernier roman de Salma Kojok, « Noir Liban », vient de paraître aux éditions Erick Bonnier. Le titre est déjà sélectionné pour plusieurs prix littéraires, sensibles à une densité romanesque rare et mélodique, qui incarne la destinée libanaise d’une métisse, Maïmouna.

« Toi , la abdé*, reste derrière la voiture grise, tu ne peux pas faire partie de notre équipe », enjoignent les enfants du quartier de la grand-mère de l’héroïne, à qui Maïmouna a été confiée par son père, d’origine libanaise, resté en Côte d’Ivoire. Celle qui a également été séparée de sa mère, ivoirienne, se construit entre la mémoire africaine de sa petite enfance, le racisme ordinaire auquel elle est confrontée au Liban et une vie intérieure à la fois douce, lucide, et ambitieuse. En héritage, « cette honte craquelée qui (la) consume », et le récit d’un fragment de vie confié à Youssef, qui est le double du lecteur....





A l'occasion de la la publication en poche "Points" de Tenir sa langue de Polina Panassenko


Un article et un entretien avec l'auteure sur le site DIACRITIK le 01/09/2023 initialement parus sur le même site en 2022.


La rentrée littéraire voit aussi la publication en poche des grands romans de la rentrée précédente. Parmi eux, Tenir sa langue de Polina Panassenko, récit aux accents autobiographiques, dans lequel Polina, la narratrice, cherche un beau jour de sa vie d’adulte à récupérer son prénom russe qu’à sa naturalisation française l’État Civil a francisé en Pauline. S’ouvre alors un texte qui, interrogeant la langue et l’accent, sonde le départ de la Russie à l’horizon des années 90 et l’arrivée en France, à Saint Étienne. ...



 

L’homme de lettres, l’être de l’homme : Claude Burgelin, Georges Perec (Gallimard, « Biographies », 2023)


Un article de Véronique Montémont in AUTOBIOSPHERe, le 30 août 2023


Lorsque David Bellos avait publié sa biographie de Georges Perec, traduite en français en 1994, elle avait déclenché la parution de la totalité d’un Cahier Georges Perec (ironiquement intitulé « Antibiotiques ») pour en relever les erreurs et les inexactitudes. Non que le travail, par ailleurs très important, du chercheur et traducteur anglais fût à prendre à la légère : mais une manière parfois floue ou orientée de citer ses témoins, de tomber par endroits dans l’anecdotique ou la narration reconstitutive, pouvaient laisser au lecteur un sentiment mitigé. Depuis longtemps, on attendait un contrepoint à cette approche : et c’est Claude Burgelin qui l’offre, avec une intelligence et du texte et de la personne en tous points admirable. Celle-ci fait de son livre, – couronné par le prix Goncourt de la biographie – une somme désormais indispensable à qui veut comprendre, redécouvrir et même découvrir le travail de Georges Perec...



 

466 romans à la rentrée : qu’y a-t-il dans un nombre ?


Nicolas Seine, libraire à Lagrasse dans l'Aude s'exprime sur le site DIACRITIK, le 29/08/2023


Comme chaque été, alors que les aoûtiens sont tout à leurs vacances, et que l’ensemble du pays semble encore tourner au ralenti, des centaines d’articles et de reportages fleurissent comme des marronniers sur ce « rendez-vous incontournable » qu’est la rentrée littéraire. Et cette année, la presse est unanime : la rentrée 2023 est « resserrée », « sobre », avec seulement 466 romans au programme, du jamais vu depuis plus de vingt ans...


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« Chez Perec, cherchez toujours l’enfant »


Un entretien avec Claude Burgelin, paru sur le site EN ATTENDANT NADEAU, le 19/08/2023


Il y a trente-cinq ans, Claude Burgelin faisait paraître l’une des premières études sur l’œuvre de Georges Perec (1988). Depuis, ce spécialiste des écritures de soi n’a eu de cesse d’explorer l’œuvre de l’auteur de W ou le souvenir d’enfance. Après avoir dirigé un Cahier de l’Herne consacré à Perec (2016) et participé à l’édition de ses œuvres dans la Pléiade, il a signé l’album Perec dans la même collection (2017). Avec Georges Perec, Claude Burgelin signe un essai biographique passionnant dans la prestigieuse collection « Biographies-NRF » (Gallimard). Moins biographie d’un homme que d’une œuvre, ce livre, fraîchement récompensé par le prix Goncourt de la biographie, déploie avec une érudition jamais ennuyeuse les multiples plis dans lesquels Perec a su envelopper les secrets de son histoire. Une lecture indispensable pour les perecquiens les plus aguerris, comme pour toutes celles et ceux qui veulent aller au-delà des idées toutes faites sur Perec et son œuvre, d’une inépuisable profondeur. Alexis Buffet s’est entretenu avec Claude Burgelin...



 

Le Questionnaire de Bolaño : Christine Montalbetti   


Un article du site En attendant Nadeau du 4 août 2023


Régulièrement, En attendant Nadeau interroge un écrivain ou une écrivaine à l’aide du « Questionnaire de Bolaño », créé par Emmanuel Bouju, avec la collaboration de Christian Galdón Gasco et Amanda Murphy. C’est au tour de Christine Montalbetti de nous fournir ses réponses.



 

Dalal Mawad : ce que nous avons perdu le 4 août 2020


Entretien avec Dalal Mawad - Propos recueillis par Georgia Makhlouf, le 03 août 2023 - Parution dans L'ORIENT LITTERAIRE (Beyrouth)


Diplômée de la London School of Economics et de l’Université de Columbia, Dalal Mawad est une journaliste indépendante qui a reçu le Prix de la Fondation Samir Kassir en 2020 et le Prix Joan Konner pour ses nombreux reportages remarquables à la radio et la télévision. Elle a travaillé pour les Nations Unies, puis avec l’agence Associated Press et elle collabore actuellement avec CNN à Paris tout en assurant des enseignements de vidéo-journalisme à Sciences Po. Elle s’intéresse tout particulièrement aux thématiques des droits de l’homme, aux problèmes des réfugiés et aux questions environnementales. Elle vient de publier un ouvrage autour de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 qui, à partir de témoignages poignants de femmes, victimes à plus d’un titre de la terrible tragédie, amorce une réflexion salutaire sur l’effondrement d’un pays et le rôle des femmes dans la résistance à cet effondrement. Au plus près de la douleur et de la perte restituées dans ces prises de parole, All She Lost se veut un travail de mémoire essentiel et peut-être, un premier pas vers la réparation.


  • L'intégralité de l'entretien ICI ou ICI

 

Bobin, malgré tout


Un article du site En attendant Nadeau (02/08/2023)


"J’ai manqué, presque éludé, esquivé Christian Bobin. Le gros livre, Les différentes régions du ciel, tardait à arriver, n’arrivait pas, ce devait être vers la fin du mois de septembre. J’avais décidé de ne plus attendre. Et puis la nouvelle de la mort de Bobin est arrivée, inattendue, subite, étrange, qui m’a fait douter de la raison de la parution de ces Œuvres choisies : hasard de « calendrier » ? livre en forme de testament ? pressentiment de la mort à venir ? ..."


[Christian Bobin, né le 24 avril 1951 au Creusot en Saône-et-Loire et mort le 23 novembre 2022 à Chalon-sur-Saône, est un écrivain et poète français]



 

Le roman fondateur des lettres et de l'identité ukrainiennes : LES CHEVAUX DE FEU de Mykhaïlo Kotsioubynsky


Un article de Vladimir Claude Fišera, paru dans la revue belge TRAVERSEES


En septembre 2022, paraissait dans une traduction de Jean-Claude Marcadé aux éditions Noir sur Blanc une deuxième édition en français, vingt et un an après la première, en 2001, du roman en ukrainien de Mykhaïlo Kotsioubynsky (1864-1913) Les Chevaux de feu dont le titre original est Les Ombres des ancêtres oubliés, paru en 1912. Cet ouvrage connut un succès remarquable en Ukraine après l’apparition en 1965 du film Les Chevaux de feu qui donna ce nouveau titre au livre du fait de l’immense succès du film éponyme de Sergueï Paradjanov, chant du cygne de l’école de Kyïv ou « école picturale », avant le regel culturel brejnévien. Le cinéaste, Arménien vivant à Kyïv depuis 1954 et marié à une Ukrainienne, dont le film est en ukrainien-ruthène et non en russe, fit découvrir le monde des Houtsoules d’Ukraine Carpathique, à l’ouest montagneux du pays. Cette région, intégrée dans l’empire autrichien fut partagée en 1918 entre la Tchécoslovaquie et, partiellement, la Roumanie avant d’être conquise entièrement par l’URSS en 1945....



 

Les bouquinistes sommés de déménager à l’approche des JO


Un article de LivresHebdo du 27 juillet 2023


Pour se plier aux exigences des Jeux olympiques 2024, la mairie et la préfecture de Paris ont ordonné le déplacement des bouquinistes et de leurs coffres. Cette mesure, qui concerne toute la durée de la manifestation sportive, fait l’objet de vives contestations.




2022, un bilan du centenaire de la mort de Proust


Un article de Nicolas Ragonneau (4 février 2023)


Plus de cent livres, trois expositions, des salles remplies et enthousiastes pour des concerts, des lectures, des pièces de théâtre, des rencontres, des colloques comme s’il en pleuvait. C’était l’année du centenaire Proust, avec un ruissellement de l’offre culturelle jamais vu pour un écrivain du XXe siècle.



 

Le destin ukrainien de La ferme des animaux de George Orwell


Un article de Patrick Le Thréhondat, paru le 24 juillet 2023 sur le site ENTRELESLIGNESENTRELESMOTS


"Lorsque George Orwell achève en novembre 1944 l’écriture de La ferme des animaux, il ne pouvait pas imaginer que trois années plus tard son plus fervent lectorat se trouverait parmi les Ukrainiens internés dans les camps de personnes déplacées (PD) en Allemagne. Malheureusement, nombre des exemplaires de son livre en ukrainien sont saisis par les autorités militaires américaines et remis aux Soviétiques.

Après avoir passé des années à travailler son manuscrit, George Orwell a eu du mal, en 1945, à trouver un éditeur pour La ferme des animaux car la satire anti-stalinienne n’était pas la bienvenue à une époque où l’Occident s’est allié à Staline pour combattre Hitler. Pour ajouter à ces difficultés, un V1 allemand s’abat sur la maison d’Orwell, alors que celui-ci par chance s’est rendu chez un ami à Greenwhich. Cependant, le manuscrit est miraculeusement sauvé des décombres. Enfin au terme de nombreux refus essuyés par Orwell, un éditeur britannique, Secker and Warburg, accepte de publier le livre à 4 500 exemplaires, un nouveau tirage sera ensuite rapidement nécessaire. Plus tard, une maison d’édition américaine prend le risque de l’éditer. Et enfin, une maison d’édition monégasque le publiera ensuite en français. Dans un premier temps, le titre prévu est L’Union des républiques socialistes animales, URSA, mais il n’est pas retenu de peur de déclencher l’ire stalinienne, Les Animaux partout ! est finalement choisi..."


  • L'intégralité de l'article ICI


Disparitions : Batia Baum (24/06/2023) et Isabelle Choko (21/07/2023)



Un article de Carole Ksiazenicer-Matheron, paru sur le site ENATTENDANTNADEAU, le 9 juillet 2023

Batia Baum, enseignante et traductrice du yiddish, est décédée le 24 juin dernier. Son amie Carole Ksiazenicer-Matheron lui rend hommage en nous rappelant son rapport au yiddish, sa pratique extraordinaire de la traduction, son rôle essentiel dans la survie de cette langue et dans le passage par son truchement d’œuvres d’une grande diversité.



Un article de LIVRESHEBDO du  25 juillet 2023

Isabelle Choko, l'une des dernières rescapées des camps de concentration nazis, s’est éteinte vendredi 21 juillet à l’âge de 94 ans. Elle était l'autrice de La mort en échec (Grasset, 2023), autobiographie de son expérience de la Shoah.




 

« La Furieuse, rives et dérives », Michèle Lesbre (éditions Sabine Wespieser)


Une proposition de lecture de Michèle Cléach, parue dans L'INVENTOIRE le 18 juillet 2023


C'est un récit, qui, de la Loire, fleuve de l’enfance de la narratrice : « depuis ma naissance, la Loire coule en moi », en passant par le Danube, le Pô, la Neva, la Vltava, la Marne, la Seine, la Tisza « la cruelle Tisza, dont les débordements sont comme des chagrins, ceux de la vie inquiète des hommes » et d’autres encore, nous entraîne de rives en dérives, jusqu’à la Furieuse, « que je ne connais pas et qui m’attire depuis que j’ai entendu son nom, un rendez-vous qui vient de loin peut-être », affluent de La Loue, qui coule au pays de Courbet, et vers laquelle tend le récit. Et au cœur du récit, la figure tutélaire du Grand-père Léon et celle de sa femme Mathilde, nous ramènent régulièrement dans « cette modeste campagne qui n’existe plus, avalée par la mécanique implacable du progrès » mais dont la narratrice s’emploie à garder vivant le souvenir.

J’ai choisi ce livre, pour l’écriture sensible de Michèle Lesbre, sa langue poétique qui, par associations, nous entraine de rives en dérives, nous fait traverser nombre de paysages dans lesquels on aurait envie de se couler, de les découvrir ou les redécouvrir ; pour son art de réveiller nos propres souvenirs ; d’évoquer livres et auteur.es qui, eux-mêmes, ont inscrits tout ou partie de leur œuvre dans ces paysages traversés par des fleuves, des rivières ou des ruisseaux ; pour l’envie de les lire ou de les relire : Michèle Desbordes, Claudio Magris, Paolo Rumiz, Esther Kinski … ; pour sa façon, légère, de mêler hier et aujourd’hui, littérature, géographie et histoire intime.

ET enfin, j’ai aussi choisi ce livre pour son titre. La Furieuse, n’est-ce pas un nom à porter haut par les temps qui courent ?



 

Sandra Barrère : l’art et la littérature autour d’un massacre


Un entretien recueilli par Georgia Makhlouf pour L'Orient Le Jour Littéraire, le 6 juillet 2023


Docteure en littérature comparée, Sandra Barrère est chercheuse associée à l’équipe Plurielles de l’université de Bordeaux Montaigne. Ses recherches s’intéressent aux liens entre littérature, histoire et politique. Elle est bien connue du public libanais, ayant passé plusieurs années à l’Institut français de Beyrouth (de 2011 à 2014). Elle vient de publier un ouvrage remarquable, issu d’une thèse de doctorat : Écrire une histoire tue : le massacre de Sabra et Chatila dans la littérature et l’art. Ce livre dense et rigoureux, écrit d’une belle plume, interroge la capacité de la production artistique qui s’est emparée de ce massacre à compenser le vide incommensurable laissé par les institutions. Car en effet les historiens n’ont pas fait toute la lumière sur ce qui s’est réellement passé, les victimes n’ont pas été enterrées, hormis trois dizaines d’entre elles, et bien que l’ONU ait qualifié ce massacre d’acte de génocide, il n’y a eu ni enquête, ni verdict ni réparation des victimes. L’art peut-il réparer ? C’est cette question brûlante et quelques autres que nous avons souhaité aborder avec l’auteure.



 

Entretien avec Carolina Bianchi


Entretien avec l'auteure de la pièce A Noiva e o Boa Noite Cinderela, présentée au Festival d'Avignon 2023


Les violences faites aux femmes. Quelle est la genèse de votre pièce au sujet aussi rude, intense et complexe à aborder ? 

Cela fait de longues années que j’explore la question des violences, des violences sexuelles, des violences faites aux femmes. Elles étaient déjà des sujets transversaux à des pièces plus anciennes, notamment Mata-me de Prazer (Kill me with pleasure) en 2016, ou encore Lobo (Wolf) en 2015. Je me suis intéressée à des artistes féminines qui ont travaillé sur la problématique de la violence, et en ont elles-mêmes été victimes, comme dans Lobo où je traite du procès de la peintre italienne Artemisia Gentileschi, qui a vécu, très jeune, une agression sexuelle. Mais dans le triptyque Cadela Força, je souhaitais approcher ce sujet délicat par le prisme de l’art et de la pratique artistique de façon plus frontale. Si dans mes travaux précédents, le spectre de ces violences était présent, ici et aujourd’hui j’ose prononcer les mots clairement et j’entre, pour la première fois, dans le « vif ». C’est une exploration éminemment compliquée que j’ai commencée lors d’un master d’études à Amsterdam où, contrairement aux années antérieures, j’avais séparé le travail de ...





L'Orient Littéraire présente les deux derniers livres d'Edgar Morin


De guerre en guerre. De 1940 à l’Ukraine d’Edgar Morin, L’Aube, 2023, 90 p.


Encore un moment d’Edgar Morin, Éditions du Cerf, 2023, 204 p.


 

De Kiev à Odessa


Une note de lecture de En attendant Nadeau, le 5 juillet 2023


Dans Rendez-vous à Kiev, Philippe Videlier raconte les vingt premières années du XXsiècle dans la capitale de l’Ukraine. Il le fait en combinant histoire et littérature selon la méthode singulière qu’il a déjà adoptée dans Dernières nouvelles des bolcheviks en 2017 ou dans Rome en noir en 2020. Le résultat est une nouvelle fois captivant.



 

Nahel M. abattu - Des intllectuel.les s'expriment


A ce jour, très peu intellectuel.es ont exprimé leurs sentiments ou analyses au sujet de la mort du jeune Nahel M. et des nuits de révolte qui ont suivi.

Nous vous proposons quelques réactions diverses d’écrivain.es et d’un historien, qui n’engagent naturellement pas Le Dire et L’Ecrire.



 

Première « Journée des éditeurs » à Aleph-Écriture : les débats


Le compte rendu de la journée dans L'INVENTOIRE (8 juin 203)


La première journée des éditeurs s’est déroulée vendredi 2 juin à Aleph-Écriture. L’occasion pour les participants des ateliers Roman, animés par Marianne Jaeglé et Christophe Duchatelet de présenter à 6 éditeurs leur roman tout juste terminé.


"Marianne Jaeglé a ouvert cette journée en rappelant « qu’écrire un roman est un marathon », soulignant que celui-ci terminé, un autre commence : trouver une maison d’édition où le publier.

Après avoir préalablement envoyé aux éditeurs présents le résumé et l’extrait de leur roman, les 9 auteurs participants issus de la formation qu’ils ont suivie à Aleph-Écriture, ont présenté leur projet aux directeurs littéraires des éditions : Jean-Paul Arif, Scrinéo,  Sophie Bogaerts, Fugue,  Magali Langlade, Belfond, Caroline L’Epée/Calmann Lévy, Simon La Brosse, Grasset , Maïté Feracci, Michel Lafon. Ces projets ont suscité de nombreuses questions et remarques de la part des éditeurs, éclairant le positionnement du manuscrit, les formats et sujets recherchés; traçant parfois des pistes de re-travail...."



 

Liliane Giraudon : L’amour à mort


Un article de DIACRITIK (29/06/2023) à l'occasion de la parution de "Une femme morte n’écrit pas" de Liliane Giraudon


vec Une femme morte n’écrit pas, Liliane Giraudon s’affirme elle-même vivante : elle écrit, elle n’est pas morte. Le livre affirme la vie mais cette affirmation advient par contraste avec la mort évoquée : si j’écris parce que je ne suis pas morte, c’est que ma vie est vécue et pensée sur fond de mort, une mort déjà là, présente.De fait, le livre est hanté par la mort, celle d’autres que soi, celle qui m’habite et finira bien par m’emporter. Cette présence accrue de la mort est liée à la mort d’êtres aimés, d’un être aimé, maintenant mort, mais aussi à la maladie (cancer) qui se répète, recommence, insiste dans le corps et donc dans l’esprit (« un sein après l’autre / ce crabe est délicat / pixel méditation cancer trois »). Elle est également liée au vieillissement, à la dégradation continue du corps, irrémédiable – un mourir continu qui détruit graduellement les fonctions du corps et de l’esprit, les formes du corps, ses harmonies, ses facultés, les capacités de l’esprit (« bientôt tu ne seras plus / qu’une vieille bouffonne »)...



 

Fragments intimes d’une guerre


Une note sur le site ENattendantnadeau.fr, parue le 28/06/2023, à propos du livre de Luba Jurhenson "Quand nous nous sommes réveillés"


"Quand nous nous sommes réveillés" est un livre bref, à l’écriture dense et déliée. Luba Jurgenson y revient sur les signes avant-coureurs de la guerre, questionne la place de la violence dans la société russe et traverse son histoire familiale.

C’est un petit livre très dense que publie Luba Jurgenson aux éditions Verdier, composé de fragments mêlant récits de rêves, citations littéraires, observations sur l’acceptation de la violence dans la société russe, souvenirs de son départ d’URSS jeune fille, de retours en Russie, de voyages en Ukraine, tout cela gravitant autour du choc de l’invasion du 24 février 2022. L’événement traumatique réveille une mémoire enfouie et ébranle une construction identitaire délicate. Par lambeaux, la trajectoire d’une vie se dessine. Née dans une famille juive soviétique, Luba Jurgenson a pu quitter l’URSS avec sa mère et s’installer à Paris en 1975. Devenue à la fois enseignante de littérature russe à la Sorbonne, écrivaine, et...



 

Une note de lecture de Danièle Pétrès à propos du livre  "De la main d'une femme" d'Astrid de Laage


Note parue dans L'Inventoire le 8 juin 2023


Second roman d’Astrid de Laage « De la main d’une femme » est sous-titré « Charlotte Corday, une femme en quête de liberté ». Dans ce roman, l’autrice se met dans les pas de sa lointaine cousine, en ce jour du 13 juillet 1793 qui de Caen, va la mener à Paris au domicile de Marat.

"Ne pas parvenir à me faire une idée claire de Charlotte revient à ne pas savoir de quoi je suis constituée. Je dois faire moi-même ce voyage ". Indique Astrid de Laage dans les premiers chapitres de son livre. ...





Le Voyage d’hiver de Georges Perec et les Sages de Sion. Une hypothèse de lecture


Un article de Claude Burgelin, biographe de Georges Perec, publié par DIACRITIK le  26 juin 2023


[...] Une hypothèse de lecture, ai-je sous-titré.

Mon édifice n’est peut-être qu’un château de cartes. Même si les résonances entre Le Voyage d’hiver et les Protocoles peuvent paraître entêtantes, raison de plus pour ne pas se laisser assourdir… Un des points de fragilité est que rien n’indique à ma connaissance un intérêt particulier de Perec pour Les Protocoles des sages de Sion. Il en savait certainement quelque chose sans que je sois en mesure d’aller au-delà de ce vague « quelque chose ». Lecteur chaque jour du « Monde », il peut ainsi y avoir lu, dans l’édition du 30 août 1967, l’article – succinct, mais parfaitement informé – de Pierre Vidal-Naquet sur-titré « L’histoire d’un mythe » et intitulé « La « Conspiration » juive et les Protocoles des Sages de Sion » — Il s’agissait d’un compte-rendu du livre de Norman Cohn, Histoire d’un mythe, La « conspiration » mondiale juive et les Protocoles des Sages de Sion.

Ce qui est certain en revanche, c’est son obsession concernant les faux et les faussaires. Il a quand même écrit deux romans sur le sujet, Le Condottière en ses jeunes années et Un cabinet d’amateur, justement au moment où il écrit Le Voyage d’hiver. Sans parler de son texte sur les trompe-l’œil, sa préface à L’Œil ébloui de Cuchi White (Le Chêne/Hachette, 1981).

D’autre part, il n’a cessé de tourner autour du fonctionnement de la machine à tuer nazie. Métaphoriquement dans La Disparition. De façon transparente et terrible dans l’utopie de l’île W, construite sur le mensonge de l’exaltation sportive, un mensonge cohérent, quasi sans failles. Le premier des « grands » textes de Perec est son article de 1963 sur Antelme et le système concentrationnaire — reproduit dans L.G., une aventure des années soixante, Seuil, « La Librairie du XXe siècle », 1992. Le premier et le dernier des rêves de La Boutique obscure se déroulent dans « le camp ». Ce sont les rouages et engrenages du dispositif nazi qui l’obnubilent : la fabrique de faux en est un élément déterminant. [...]




Une biographie de

Georges Perec

par

Claude Burgelin

Les rives de la mer Douce, de Laura Alcoba


A propos de ce livre, des entretiens, des notes de lecture


  • Présentation du livre par l'auteure (site et vidéo Mollat) >>> visualiser ICI
  • "Un enfant disparait", un article de En Attendant Nadeau (05/04/2023)  >>> lire ICI
  • "Ce livre est comme un kaléidoscope qui s’est écrit au fil des pages", un entretien sur France Culture (27/04/2023) >>> Ecouter ICI 
  • "Eaux mêlées : Laura Alcoba, Les Rives de la mer Douce, Mercure de France, 2023", une note de lecture d'Hélène Gestern (15/02/2023) >>> Lire ICI





La fiche du live


 

« Écrire sa vie »


Un entretien avec Pauline Bayle dans la revue LA TERRASSE le 14 juin 2023, à l'occasion de sa pièce présentée en Avignon en juillet 2023


Pauline Bayle puise dans l’œuvre de Virginia Woolf pour raconter le destin d’une bande d’amis, entre éblouissement de l’enfance et désenchantement de l’âge adulte. Apprendre, comprendre, aimer, quand on peut, avant de mourir, puisqu’il le faut…



 

Le feu des réfractaires


Une note de lecture sur le site EN ATTENDANT NADEAU, le 21 juin 2023, à propos du live "Nudem Durak" de Josef Andras Nûdem Durak.


Sur la terre du Kurdistan est un livre engagé, un livre de combat exposant les persécutions subies par les Kurdes en Turquie. Pourtant, cette litanie d’arrestations, de destructions, de morts, passe au second plan par la force d’une écriture privilégiant la fraternité, l’élan vital, la « colère », l’« obstination » et la « chaleur » de Nûdem Durak, jeune chanteuse condamnée à dix-neuf ans de prison. Par l’enquête, le témoignage, l’autobiographie, Joseph Andras trouve une forme originale, à même d’approcher celle que l’emprisonnement a rendue inaccessible.



 

Douglas Kennedy - Le monde qui vient


A l'occasion de la rencontre avec Douglas Kennedy, rencontre le 28 juin à la librairie DIALOGUES de Brest, et autour de son livre Et c'est ainsi que nous vivons, un entretien avec l'auteur.



12/06/2023

« Faire sortir de prison la voix des prisonniers »


Un entretien avec Josef Andras à propos de son livre "Nûdem Durak" (DIACRITIK, le 12 juin 2023)


Alors que son dernier livre, Nûdem Durak. Sur la terre du Kurdistan, vient de paraître aux éditions Ici-Bas, Diacritik est heureux de publier la version française d’un entretien avec Joseph Andras, mené par Wesîla Torî, paru en kurde dans Bianet, dans lequel l’écrivain revient sur la genèse de son livre et la nécessité littéraire comme politique de « faire sortir de prison la voix des prisonniers »...



 

Notre Marché de la poésie


A l'occasion de la 40è édition du Marché de la Poésie à Paris (du 7 au 11 juin 2023), le site EN ATTENDANT NADEAU (N° 175 - 7/06/2023) publie plusieurs articles et un entretien


1*- Passage de Martine Broda

Toute la poésie de Martine Broda (1947-2009) rassemble trente ans d’une écriture que le temps qui passe découpe plus nettement dans sa singularité. Un premier recueil en 2003 sous le titre Éblouissements, chez le même éditeur, regroupait déjà un corpus presque complet, moins Lettre d’amour, paru après sa mort en revue (2009), puis aux éditions Fissiles en 2014. Outre cette addition, l’intérêt de Toute la poésie, c’est la tendre, la sensible préface d’Esther Tellermann, préface d’amie et de poète, et accessoirement le choix d’une chronologie exacte, qui, dit l’éditeur, « permet de mieux percevoir l’évolution de son écriture et sa cohérence profonde »...


2*- L’exquis et le quotidien

Son œuvre poétique, Anne Portugal la bâtit depuis les calendes des années 1980. Brique après brique, avec constance mais en toute légèreté. Souvent avec d’autres, puisqu’elle a traduit des poètes américains à quatre mains, accompagné des artistes et des photographes, et répondu à de nombreuses commandes – s&lfies en réunit plusieurs. Elle se cache, Anne Portugal. Elle (com)pose avec des proches, derrière eux, devant eux, à côté ou aux côtés d’eux. Mais qui est-elle ? Car elle ne livre aucun indice sur sa personne. Sa poésie semble réfractaire au je : c’est un comble pour un recueil intitulé s&lfies, non ? ...


3*- Une moisson éclectique

Les publications de poésie ne sont malheureusement pas toujours recensées autant qu’elles le mériteraient. En voici quelques-unes, qui ont tout particulièrement retenu notre attention.


4*- Entretien avec Guy Goffette

Révélé en 1983 par Solo d’ombres, imposé en 1989 par Éloge pour une cuisine de province, Guy Goffette n’a plus quitté le devant de la scène poétique. Que ce soit pour ses recueils (La vie promise, 1991 ; Le pêcheur d’eau, 1995 ; Un manteau de fortune, 2001 ; L’adieu aux lisières, 2007 ; Petits riens pour jours absolus, 2016), pour ses récits et romans (Mariana, Portugaise, 1992 ; Un été autour du cou, 2001 ; Presqu’elles, 2009 ; Géronimo a mal au dos, 2013) ou pour ses essais (Verlaine d’ardoise et de pluie, 1996 ; Elle, par bonheur et toujours nue, 1998 ; Auden ou l’œil de la baleine, 2005 ; l’album de la Pléiade Paul Claudel, 2011), tous publiés par Gallimard, Goffette a constamment eu les faveurs de la critique, de ses pairs (de Jacques Borel et Jacques Réda à Michel Deguy, de Jean-Michel Maulpoix et Yves Leclair à Étienne Faure) et des lecteurs. À l’occasion de la parution de deux livres, Paris à ma porte et L’oiseau de craie, EaN s’est entretenu avec lui...


5*- Ritournelle de la peur

« Nous n’avons rien d’autre que la peur », écrit Virginie Poitrasson dans un des premiers textes de Tantôt, tantôt, tantôt. La peur, la terreur, l’effroi, les « chocottes », c’est à quoi se confronte ce livre, composé avec une virtuosité rigoureusement tenue et issu d’une prise de risque extrême. À bien des égards, il peut être regardé comme un accomplissement, rassemblant des thèmes et modes d’écriture rencontrés dans les ouvrages précédents de l’autrice. On peut lire : « J’ai peur chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde » dans « Il faut toujours garder en tête une formule magique », ou « Je dégouline de peur », dans « Le pas-comme-si des choses »...


6*- Lettre ouverte aux orpailleurs du quotidien

Née en 1974, Cécile A. Holdban est poétesse, traductrice et peintre. Elle a publié plusieurs recueils, parmi lesquels une anthologie de haïkus, Un nid dans les ronces (La Part commune, 2016), Toucher terre (Arfuyen, 2019) et Osselets (Le Cadran ligné, 2023), et traduit des textes depuis le hongrois (Attila Jószef, Dezső Kosztolányi…) et l’anglais (Howard McCord, John Keats, Virginia Woolf…). À l’occasion du Marché de la Poésie, elle présente sa vision de la poésie, cet « exercice d’attention aux signes, du plus tangible au plus imperceptible »...

 

Les jeunes et la lecture


1*- La « baisse de la lecture chez les jeunes » : le retour - Un article de LIVRESHEBDO du 23 mai 2023


La dernière enquête du CNL note que 80 % des 18-24 ans ont déclaré être lecteurs. Une baisse notable en comparaison avec 2019, mais qui confirme en fait une tendance depuis 2017. Pour cerner les habitudes de lecture des jeunes, il est primordial de prendre en compte d'autres chiffres et de mieux appréhender les nouvelles habitudes numériques....



2*- Le nouveau bac, les jeunes et la lecture - Un article de LIVRESHEBDO du 6 juin 2023


D'après la dernière enquête du Centre national du livre (CNL) sur les jeunes Français et la lecture, le goût de la lecture baisse avec l'âge et au fil du cursus des élèves. L'occasion pour Claude Poissenot de revenir sur la dernière réforme du bac et la place qu'occupe la littérature dans les choix de spécialités. ..



 

Camus et l’Algérie. « Un humain avec ses hauts et ses bas »


Un article paru le 20 mai 2023 sur le blog Tipaza, à l'occasion de la parution du livre de Tarik Djerroud "Camus & le FLN" - édition Érick Bonnier et édition Tafat en Algérie


Le livre de Tarek Djerroud Camus et le FLN fait valoir un autre point de vue algérien sur les rapports de l’écrivain à la « question algérienne ». Entre essai et récit, l’œuvre ne se veut ni l’apologie d’un saint ni l’excommunication d’un apostat, mais une interrogation personnelle de l’histoire contemporaine de l’Algérie, parfois quelque peu idéalisée...



 

Mathieu Belezi, lauréat du prix du Livre Inter 2023


Un article de LIVRESHEBDO du 05/06/2023


Mathieu Belezi a remporté la 49e édition du prix du Livre Inter avec Attaquer la terre et le soleil paru en septembre 2022 aux éditions Le Tripode. Le nom du lauréat a été dévoilé dans le journal de 8h, lundi 5 juin, sur les ondes de la radio publique.



 

Bruxelles au fil des écrivains


Un article paru sur le site Le Carnet et les Instants (juin 2023)


La littérature naît dans des lieux, elle s’en inspire, elle les imprègne, elle s’y imprime. Chaque jour, nous croisons, sans le savoir, les routes d’écrivains – anciens ou contemporains –, nous passons devant leur maison, nous humons l’ambiance de leurs quartiers, nous traversons les paysages qui ont modelé leur imaginaire, l’univers dont ils ont su saisir l’âme d’un trait de plume, la géographie qu’ils ont transfigurée. Pourquoi ne pas chausser les lunettes de la littérature pour découvrir la ville ? Flâner dans l’espace comme on flâne dans les textes – des livres pour boussole ? ...



 

William Boyd : « Toute autobiographie est une terrible fiction »


Un entretien avec William Boyd, à la Fête du Livre de Bron 2023, à propos de son livre Le Romantique, 2 juin 2023 (Éditions Seuil)


Le bouillonnant William Boyd compose l’aventure d’une vie, à travers le XIXè siècle. Celle de Cashel, un bâtard romantique qui va être emporté par l’Histoire et la passion amoureuse. Digne d’un grand classique, ce roman renferme toute l’intensité, la beauté et la complexité des sentiments...



 

Mes livres du mois de mai 


Les 9 livres dont Pierre Ahnne a rendu compte sur son blog ce mois-ci [mais aussi les autres mois]





Destins de Vassili Grossman


Un article de EN ATTENDANT NADEAU, paru le 31 mai 2023, à l'occasion de la réédition d'oeuvres majeures de Vassili Grossman


"Cette entreprise éditoriale peut surprendre, mais on ne peut que se réjouir que l’œuvre de Vassili Grossman qui fut, au cœur du XXe siècle, le dernier écrivain russe du XIXe, fasse l’objet d’une telle réactualisation. Calmann-Lévy nous propose les Souvenirs et Correspondance, édition établie par Fiodor Guber (première publication en langue russe en 1995, traduits en français pour la première fois par Luba Jurgenson), mais aussi une nouvelle édition de Pour une juste cause, que Luba Jurgenson a retraduit en intégrant les fruits du travail minutieux réalisé sur les différents tapuscrits par le traducteur anglais de Grossman, Robert Chandler, afin de dégager le roman des multiples censures qu’il a subies..."



 

Yves Bonnefoy, un monument pour la parole


A l'occasion de la parution des Oeuvres poétiques de Yves Bonnefoy  dans La Pléiade, un article de EN ATTENDANT NADEAU, le 31 mai 2023


"Dans L’écharpe rouge, qui est un récit testamentaire, Yves Bonnefoy notait : « Il se trouve que j’étais apte à me vouer à l’emploi disons poétique de la parole… » Et il recourait alors au mot parole – qu’il distingue du discours – et non au mot écriture. Certes, il a beaucoup écrit, pendant soixante et onze ans, de ses premiers textes surréalistes en 1945 à ses derniers poèmes en vers et en prose de 2016, mais son écriture se voulait être une voix – autre mot central de sa poétique..."



 

Comment présenter son manuscrit à un éditeur ?


Un article de François Terrier paru le 23 mai 2023 sur le site de L'INVENTOIRE, revue électronique d'Aleph Ecriture


"Le point final du manuscrit posé, une nouvelle étape s’impose à l’auteur : trouver un éditeur pour son texte. Comment les sélectionner et les contacter ? L’Inventoire a posé ces questions à François Terrier, journaliste et éditeur, qui va animer une formation autour de ce thème « Présenter son manuscrit aux éditeurs » du 23 au 25 juin 2023 à Paris..."



 

« Être à Avignon en juillet, c’est être au monde »


À la suite d’Olivier Py, le nouveau directeur du Festival d’Avignon Tiago Rodrigues présente sa première édition, la 77e depuis la naissance du Festival en 1947, qui a lieu du 5 au 23 juillet 2023.


Quelle est votre histoire avec le Festival d’Avignon ? Que représente-t-il à vos yeux ?

Tiago Rodrigues : J’ai découvert le festival tardivement, même si je le connaissais par sa réputation depuis mon adolescence, lorsque j’ai commencé à pratiquer le théâtre dans la banlieue de Lisbonne. C’était pour moi un lieu mythologique, un peu comme Elseneur ou l’Acropole ! Lorsque je suis venu au Festival en 2015 présenter Antoine et Cléopâtre à l’invitation d’Agnès Troly, j’ai eu un coup de cœur. Au-delà de l’aventure artistique qui évidemment compte dans un parcours, j’ai été bouleversé par le public avignonnais, public passionné qui pendant cette parenthèse enchantée place les arts vivants au centre de sa vie, leur accordent des efforts et du temps. En cela, le festival est une utopie palpable, concrétisée. Lorsque j’ai postulé à la direction du festival, j’ai écrit une lettre d’amour au festival qui a été prise au sérieux, et j’en suis fier et heureux.



 

Une note de lecture de Danielle Desmarais et Ernst Jouthe à propos du livre "Enfin libre. Grandir quand tout s'écroule" de Léa Ypi


[...] Dans cet ouvrage, l’auteure nous offre, dans un langage accessible, des outils théoriques et méthodologiques fort utiles pour mieux analyser, comprendre, interpréter les contradictions et les transformations en cours dans un monde où les relations sociales sont marquées par des inégalités, des injustices, des conflits, des luttes intra et internationales. Il est frappant que la violence sous toutes ses formes soit devenue le moyen privilégié pour aborder ces conflits dans les sociétés occidentales capitalistes, tout comme dans les sociétés dites socialistes ou communistes, sans que l’on ne sache plus vraiment ce que veulent dire ces dénominations convenues. Dans cette violence endémique, les principaux concepts normalement associés à un projet de transformation sociale, ceux de liberté, de démocratie, d’égalité, de justice, de vérité sont devenus des slogans, des mots d’ordre pour rallier des foules de partisans autour de leaders autoproclamés, en vue de défendre des causes plus ou moins en rapport avec les concepts évoqués.

 

En bref, l’autobiographie Enfin libre ! constitue une œuvre originale susceptible d’enrichir les connaissances en sciences humaines, de susciter une réflexion et un agir collectifs sur le drame humain dans le monde d’aujourd’hui. Le constat des contradictions, des conflits et des luttes qui déchirent nos sociétés, loin de nous faire baisser les bras, devrait au contraire, selon Léa Ypi, nous motiver à lutter pour cet idéal de liberté, avec l’espoir de vivre dans une société véritablement transformée, où le libre développement de chacun dépend réellement du libre développement de tous et réciproquement. 



Un entretien avec Agnès Jaoui


Sur le site troiscouleurs.fr à l'occasion de la sortie du film LE COURS DE LA VIE


« Toujours aussi subtile et sensible, l’actrice, scénariste, metteuse en scène et cinéaste semble se livrer à un vertigineux exercice d’autofiction dans « Le Cours de la vie » de Frédéric Sojcher où elle incarne une scénariste reconnue qui vient donner une master class dans une école de cinéma. Devant et derrière le pupitre, tout semble résonner avec le parcours d’Agnès Jaoui. Ce qui nous a donné envie de creuser la manière dont cette grande figure du cinéma français s’est construite. ... »





La vie extraordinaire du champion de natation Alfred Nakache


Une note de lecture de NONFICTION.fr à propos du livre de Pierre Assouline "Le Nageur"


"Dans ce récit du destin d’Alfred Nakache, le romancier et biographe Pierre Assouline rend hommage au « nageur d’Auschwitz » et à son exceptionnelle résilience.

Pierre Assouline connaît bien les années noires de l’Occupation et ce passé qui ne passe pas, comme il l’a admirablement prouvé dans ses romans Lutetia (2005) et Sigmaringen (2014). C’est sur cette période tragique qu’il revient dans Le Nageur, où il retrace la vie d’Alfred Nakache (1915-1983), né à Constantine en Algérie dans la communauté juive..."




 

L'accessibilité aux livres audio au cœur des Rencontres francophones


Un article de LivresHebdo (15/05/203) à l'occasion des rencontres francophones du livre audio de Strasbourg


"Organisées sur deux jours à Strasbourg par l’association La plume de paon, les rencontres francophones du livre audio ont réuni des professionnels autour des nouveaux usages et de l’accessibilité au livre audio, notamment sur le continent africain.

Les accents fusent lundi 15 mai au sein du centre de formations Atelier Canopé 67 à Strasbourg. Près d’une quarantaine de professionnels issus de plusieurs pays francophones ont répondu présent à l’invitation de La plume de Paon, association organisatrice des Rencontres francophones du livre audio..."



Aux États-Unis, les narrateurs de livres audio inquiets de l’émergence de l’IA


Un article de LivresHebdo, le 15/05/203


L'intelligence artificielle a déjà commencé à transformer le monde des livres audio, avec la capacité de créer des enregistrements à la chaîne sans utiliser à chaque fois un narrateur humain. Une évolution qui inquiète les professionnels de la voix, qui voient leur activité se réduire.



 

Résurrection : Annie Ernaux, Nadège Fagoo, L’autre fille (Lightmotiv, 2023)


Un article d'Hélène Gestern sur le site AUTOBIOSPHERE, le 5 mai 2023


Le dialogue entre le texte et l’image est fondamental chez Annie Ernaux qui a fait de la photographie une des sources documentaires essentielles de son travail littéraire : plusieurs de ses œuvres, comme Les Années (2008), décrivent des images tandis que d’autres les montrent directement, comme L’Usage de la photo (2005)ou l’album photographique placé en tête d’Écrire la vie (2011). Avec la réédition de L’Autre Fille (première parution en 2010), les éditions Lightmotiv ont entrepris une relecture originale de ce texte, en choisissant de lui adjoindre une série de photographies réalisées par une artiste tierce, Nadège Fagoo ; un matériau particulièrement délicat à manier quand on l’apparie à du texte autobiographique...



Louisa Yousfi : « Plus je me gavais de culture légitime, plus je ressentais une impuissance à écrire »


Un entretien avec Louisa Yousfi, paru le 4 avril 2023 sur le site DIACRITIK, à propos du livre Rester Barbare


Autant le dire tout de suite : avec Rester barbare, Louisa Yousfi livre un texte important. Essai littéraire, manifeste politique du décolonial, force de l’écriture devant un monde qui s’effondre, réflexion sur l’intégration et l’assimilation, Rester barbare sonde l’irréductible d’une parole que l’Occident voudrait faire taire. De Mohammed Dib à PNL, de la littérature au rap, Louisa Yousfi pose la barbarie comme puissance esthétique et politique positive contre la rhétorique macroniste, lepéniste et zemmouriste de l’ensauvagement. Une nouvelle voie se dessine pour qui écrit : elle est ici. Autant de nouvelles perspectives sur lesquelles Diacritik a souhaité interroger avec Louisa Yousfi le temps d’un grand entretien....



 

Les impacts des intelligences artificielles sur les métiers de la création


Un document de travail de la Ligue des Auteurs Professionnels


Les IA génératives de textes et d’images fonctionnent en utilisant de manière illicite des contenus protégés au titre du droit de la propriété intellectuelle. Elles constituent une menace extrêmement inquiétante pour les auteurs, les ayants droit et titulaires légitimes de droits. Elles sont et seront à l’origine d’un bouleversement dangereux
pour les industries culturelles et créatives.

Notre position n’est pas d’empêcher le développement des IA, mais de demander une réglementation plus renforcée, pour que les algorithmes qui y sont associés soient entraînés uniquement sur des données libres de droits ou des données tombées dans le domaine public (à la condition, le cas échéant, de respecter les prérogatives du droit moral reconnues dans de nombreux pays de l’Union européenne). Enfin, les données protégées pourraient être visées, mais seulement à la condition d’un accord passé individuellement avec les titulaires des droits de propriété intellectuelle ...




 

Encore et toujours persécutée


Lettre d'Asli Erdoğan publiée sur le site de KEDISTAN, le 16 avril 2023


Extraits :

 

Les événements récents de ces derniers mois indiquent clairement que le régime d’Erdoğan a resserré son emprise sur les voix dissidentes : L’arrestation et le procès du Dr Şebnem Fincancı (docteur en médecine et militant des droits de l’homme, président de l’Association des médecins turcs), le procès de Pınar Selek, les interdictions d’accès à l’internet et les interdictions de livres… Un livre de plus a été interdit : “Même le silence ne vous appartient plus”.

Rien de vraiment dramatique ! Un livre de plus interdit dans les prisons, les bibliothèques, les écoles, les lieux publics, un livre de plus que personne n’osera vendre ! Mon livre !

“Même le silence ne vous appartient plus” a six ans. Il a été publié pour la première fois en France (Actes Sud) alors que j’étais en prison, le livre audio a été interprété par Catherine Deneuve ! (Editions des femmes), puis traduit en plusieurs langues, dont l’allemand, le grec, le suédois, le norvégien, le roumain et l’italien. Pour la plupart de ses lecteurs, c’est aussi un livre de littérature. Le livre, dont le titre est emprunté à Seferis, est essentiellement un livre de littérature et détenteur du prix Vicenzo Padula en Italie. Des textes du livre ont été adaptés au théâtre à Graz , et sont actuellement en cours d’adaptation à l’opéra en France.

Je tiens à souligner une fois de plus qu’aucun des articles de ce recueil n’a jamais été incriminé ! Certains ont été versés à mon dossier comme preuves, lors de mon procès (procès Özgür Gündem), ce qui m’a valu d’être acquittée ! Deux fois… Les atrocités dont j’ai parlé ont été prouvées depuis longtemps. Confronter aussi les crimes commis contre les Arméniens n’est pas une offense à la nation turque, au contraire, cela nous aide à affronter la réalité actuelle.

Il y a d’autres dimensions à prendre en compte dans cette interdiction. Il s’agit d’un rejet de la culture, de la langue, de l’identité et, en fait, de la réalité kurde… E. est un éminent poète kurde (dont le nom officiel doit rester caché), ainsi qu’un prisonnier politique. Il a traduit mon roman Le “Bâtiment de pierre”, en kurde, en 2020. Nous avions dédié les droits d’auteur à la publication de manuscrits littéraires de prisonniers politiques. Alors qu’il était sur le point de terminer la traduction de mon autre roman “La Ville dont la Cape est Rouge”, sa traduction manuscrite a été confisquée. Alors qu’il menait un combat juridique pour récupérer son manuscrit, un nouveau procès s’est ouvert, cette fois pour le livre d’essais, et s’est apparemment terminé par notre défaite ...

J’écris depuis 1998 dans la presse turque et étrangère, et aucun de mes articles n’a jamais été traduit en justice. Mes affirmations ont été prouvées depuis longtemps et même admises par l’Etat, plusieurs reportages, témoignages, documentaires sont disponibles. J’ai été acquittée de toutes les charges retenues contre moi uniquement parce que je faisais partie du conseil consultatif d’Özgür Gündem (article 302, “la destruction de l’unité de l’Etat”, ainsi que l’appartenance à une organisation terroriste et la propagande terroriste). Mes articles ont été versés au dossier comme “preuves”, puis l’affaire a été rouverte en 2020 pour propagande répétitive, et s’est soldée par un nouvel acquittement ...

Mais c’est plus qu’un livre qui est menacé en ce moment. Cette décision de justice est une punition pour tous ceux qui critiquent la violence de l’État, c’est clair. Mais j’interprète aussi cette décision comme une tentative d’empêcher toutes les actions de solidarité avec les prisonniers politiques et entre les écrivains turcs et kurdes.

Il s’agit d’un acte d’oppression contre la littérature qui dépasse les frontières !

Je pense qu’il s’agit également d’un acte délibéré visant à mettre un terme à toutes les actions de solidarité entre les écrivains turcs et kurdes, à toutes les actions de solidarité entre les prisonniers politiques et ceux qui sont temporairement libérés ...


 

 

Mes livres du mois d'avril 


Les 9 livres dont Pierre Ahnne a rendu compte sur son blog ce mois-ci [mais aussi les autres mois]




 

Les ombres magnifiques : Paul Pavlowitch, Tous immortels


Un article d'Hélène Gestern paru dans AUTOBIOSPHERE - 24 avril 2023


Au nom de Paul Pavlowitch s’attache de longue date celui d’Émile Ajar, et à celui d’Ajar, inévitablement, celui de Gary. L’histoire est bien connue, qui a été racontée par Gary-Ajar, avec une délirante inversion des narrateurs, dans son roman Pseudo (1976), par Gary dans Vie et mort d’Émile Ajar (1981), et enfin par Paul Pavlowitch, sous son nom propre, dans L’Homme que l’on croyait (1981). Avec Tous immortels (2023), quarante-cinq ans après les faits, l’écrivain fantôme devenu réel au fil des livres (les siens) qu’il a publiés choisit de revenir sur les êtres du passé qui ont compté pour lui : entre autres Romain Gary, son petit-cousin (la mère de Gary était sœur de la grand-mère de Pavlowitch) et sa femme Jean Seberg ...



La fiche du livre

 

Etienne Deslaumes : « Dans l’écriture en tout cas, tout est permis »


Un entretien avec Etienne Deslaumes, romancier et un nouvel animateur-formateur d'Aleph Ecriture (in L'INVENTOIRE le 30 mars 2023)


L'Inventoire : L’intitulé de votre stage « Écrire le sentiment » évoque qu’il y sera question de rendre perceptible le trouble et la puissance des sentiments, et d’écrire ce qui relie les êtres entre eux. Quelle sera votre méthode ?


ED : Je souhaite d’abord être particulièrement attentif au groupe, à ses souhaits, à sa sensibilité, à ses réactions, quitte à improviser pendant le stage – dans une certaine limite, bien entendu. Cette posture souple me paraît souhaitable compte-tenu de la subtilité de la thématique proposée et de son lien nécessaire avec les émotions. Mais dans l’écriture, en tout cas telle que je la vis, tout est permis ...



 

Hemley Boum : Les jours viennent et passent…mais le Cameroun est toujours en lutte


Un article de DIACRITIK à propos du livre d'Hemley Boum


entré sur le Cameroun d’hier et d’aujourd’hui, Les jours viennent et passent (2019) est le cinquième roman d’Hemley Boum. Romancière francophone camerounaise née à Douala en 1973, Hemley Boum remporte le prix Ahmadou Kourouma en 2020, quatre ans après l’obtention du Grand prix littéraire d’Afrique noire avec son roman Les Maquisards. Dans Les jours viennent et passent, la romancière propose la synthèse originale de faits historiques avec le parcours de vie de divers personnages fictionnels. Tel les poupées russes, Les jours viennent et passent est un roman polyphonique qui voit le portrait et le récit de la vie de divers personnages évoluer autour d’un personnage principal, Anna...




La fiche du livre

Les derniers Indiens, de Marie-Hélène Lafon


Un article du site L'OR DES LIVRES, paru le 23 avril 2023, à l'occasion de la réédition chez Folio du livre de Marie-Hélène Lafon


Les derniers Indiens (Buchet-Chastel 2008), qui reçut le prix Marguerite Audoux, est un court roman resserré parfaitement représentatif de l'œuvre de Marie-Hélène Lafon, de son ancrage et de sa thématique comme de l'approche et du style singuliers de cette auteure.

 

«Les Santoire vivaient sur une île, ils étaient les derniers Indiens, la mère le disait chaque fois que l'on passait en voiture devant les panneaux d'information touristique du Parc régional des volcans d'Auvergne, on est les derniers Indiens.» (p.58 )

Situé dans son Cantal natal, dans ce "limon des origines" de la haute et rude vallée de la Santoire où l'auteure a grandi dans une famille paysanne catholique - propriétaire d'une ferme lui faisant honneur et possédant "la sorte d'orgueil qui va avec" (1) -, ce roman s'inspire de la conscience qu'avaient déjà ses parents dans les années 1970 d'appartenir à un monde "périmé" qui n'en finit pas de mourir. Sa propre mère avait ainsi coutume de dire qu'ils étaient les derniers Indiens (2).





Pierre Ahnne à propos de Maud Matha de Gwendolyn Brooks


Un article paru sur le blog de pierre Ahnne, le 25 avril 2023


Les éditions Globe entendent publier « des écrivains du monde entier [bravo !] qui ont à cœur d’explorer les problématiques de notre temps et de nos existences [méfiance…] ». Ici, il s’agit de Gwendolyne Brooks (1917-2000), première femme afro-américaine à avoir reçu, en 1950, le prix Pulitzer, en tant que poète. Je ne suis pas spécialiste de poésie mais j’avoue que les formules utilisées çà et là pour caractériser l’apport de notre auteure dans ce domaine me laissent rêveur. Il n’est question partout que de « mettre en scène des personnages », de « narrer » leur vie… D’ailleurs, dans son Avant-propos au livre dont nous parlons, Margo Jefferson nous apprend, comme une vérité incontestable, que « chaque poème, quelle que soit sa longueur, possède un arc narratif ». Un arc narratif… Si j’ai bien compris, en gros, c’est une intrigue, et l’expression est surtout employée à propos des séries télévisuelles. Drôle de conception de la poésie…





L’intime revisité


Compte rendu de la table ronde de l'APA, tenue le 15 avril 2023, par Élizabeth Legros Chapuis


Depuis vingt ou trente ans, la notion d’intime et d’intimité a connu une évolution considérable, du fait de l’avènement d’Internet, des nouveaux outils numériques, des réseaux sociaux. Le propos de cette table ronde était donc être de tenter d’établir une nouvelle définition de l’intime, d’examiner ce qu’a apporté le passage de l’intime à l’extime, de considérer les effets en retour de cette évolution sur l’écriture de soi.


Trois intervenants ont donné des éclairages à ce sujet selon des angles différents :


  1. Philippe Artières, historien, a récemment publié un ouvrage intitulé Histoire de l’intime (CNRS Edition, 2022) où il retrace d’abord la naissance de l’espace privé, un fait relativement récent (18e siècle), et son développement suivant l’essor du mode de vie bourgeois.
  2. Serena Ciranna, docteur en philosophie, a récemment soutenu à l’EHESS sa thèse intitulée « L’autre moi numérique : l’impact des réseaux sociaux sur le récit de soi ». dont on peut lire un résumé sur ce lien : "L’autre moi numérique
  3. Sandrine Tolotti est à l’origine de la création du site et de la newsletter L’Intimiste, un média participatif qui rassemble environ 5000 lecteurs. Elle plaide pour l’introduction de l’intime comme moyen légitime d’information dans les médias : il faut y accueillir des « récits par l’intériorité ».


  1. Philippe Artières
  2. Serena Ciranna
  3. Sandrine Tolotti

 

Paris, soulève-toi !


Un article de EN ATTENDANT NADEAU (le 19 avril 2023) à propos de Paris, boulevard Voltaire. suivi de Ponts de Michèle Audin


Si l’on imagine une lectrice, un lecteur, qui aurait entamé sa vie parisienne il y a une dizaine d’années : les attentats, Nuit debout, loi Travail, 1er mai, Gilets jaunes, réforme des retraites 1, réforme des retraites 2. Pour beaucoup, l’âge adulte n’a été que rues, places et marches. Paris est un interlocuteur. « Paris, debout, soulève-toi », entend-on souvent depuis Nuit debout. Paris se cherche partout comme histoire en luttes, comme géographie du conflit. Paris est un champ de bataille violent que l’on raconte dehors et trop peu dans les livres. Michèle Audin cherche ce Paris-là en l’écrivant, et cela impose une certaine lecture.



 

Victoria Ocampo / Michèle Cohen : des vies d’écriture


Un article de Pierre Ahnne sur son blog (18 avril 2023)


Voici deux ouvrages parus presque en même temps mais qui n’ont, a priori, rien en commun… Si ce n’est que tous deux parlent du rapport qu’entretiennent leurs auteures avec les textes – et disent bien d’autres choses à partir de là.



Marouane Bakhti : « Mon roman, c’est aussi comment s’émanciper de la hshouma » (Comment sortir du monde ?)


Un entretien avec l'auteur dans DIACRITIK (17 avril 2023)


éveil, Marouane Bakhti signe un premier roman d’une puissance inouïe, comme rarement lu. Dans une langue forte et ciselée, ce récit évoque une vie entre hontes et fantômes sylvestres, dans une famille biculturelle, moitié française, moitié maghrébine. La vie comme elle vient, comme elle ne va pas : tels sont les enjeux d’un récit qui chemine entre renouveau du roman de la ruralité et récit écopoétique. C’est un grand livre, une éblouissante révélation, et on est toujours heureux de pouvoir le dire. À ce titre, Diacritik ne pouvait manquer de saluer ce jeune auteur plus que prometteur le temps d’un grand entretien ...


Pierre Ahnne à propos du livre "Le Parc aux roseaux" de Thuân


Un article sur son blog daté du 15 avril 2023


Thuân écrit en vietnamien, mais vit en France, où elle est arrivée au début des années 1990 (de Moscou, où elle était étudiante). Elle est l’auteure de plusieurs romans, dont sept traduits en français, mais elle est aussi traductrice, en vietnamien, de, notamment, Houellebecq, Sartre et Modiano… On le comprend tout de suite, c’est une spécialiste de l’entre-deux. 

Il en va de même de son héroïne-narratrice, privée, significativement, de nom. Le père de cette dernière, déjà, jeune ingénieur soixante-huitard et enthousiaste, était retourné sous le coup de l’euphorie, en 1975, au pays natal...



 

Le livre africain a tenu son festival à Marrakech


La 1ère édition du FLAM (Festival du Livre Africain de Marrakech) s'est tenu du 9 au 12 février 2023 au Maroc.


Le Festival a vu le jour à l’initiative de Mahi Binebine, Fatimata Wane Sagna, Hanane Essaydi et Younès Ajarraï. Objectif, faire découvrir les talents littéraires africains.

« Visant à promouvoir la littérature africaine auprès d’un large public et à favoriser les échanges entre écrivains, éditeurs et lecteurs, le FLAM promet d’être une occasion de découvrir les talents littéraires de l’Afrique et de célébrer la diversité culturelle du continent », précisent les organisateurs du festival dans un communiqué. Dans le sillage de l’événement seront organisés des débats, conférences, tables rondes et ateliers.

Le programme comprend également des expositions de livres et d’art plastique, des projections de films, des concerts de musique ainsi que des séances de dédicaces.

Lors de cette édition inaugurale ont participé des auteurs arabophones, francophones et anglophones. Parmi lesquels : JMG Le Clézio, Achille Mbembé, Lilian Thuram, Jennifer Richard, Ken Bugul, Makenzy Orcel, Fouad Laroui, Rodney Saint-Eloi, Louis-Philippe Delembert, Sami Tchak, Fawzia Zouari, Véronique Tadjo, Mohammed Bennis.



 

François Rabelais (1493 - 1553) - Le rire à gorge déployée


A l'occasion du 470è anniversaire de la mort de François Rabelais (9 avril 1553) , nous reproduisons l'article paru sur le site HERODOTE.net le 7 avril 2023


François Rabelais, premier des très grands écrivains de langue française, fut d'abord et aussi un médecin de bonne réputation...

L'écrivain naît à la Devinière, dans le Val de Loire . Cette métairie de la ravissante campagne de Chinon se situe « à deux portées de fusil » de l'abbaye bénédictine de Seuilly, une dépendance de l'abbaye de Maillezais (Bas-Poitou). C'est là que François Rabelais va entamer de longues études monastiques. Elles vont le dégoûter à tout jamais de l'enseignement scolastique décadent du Moyen Âge finissant ...



 

Fawzia Zouari : « Nous voulons interroger la francophonie, aller au-delà du discours, souvent masculin, dont elle reste imprégnée »


Un entretien publié sur le site 50/50, le 29 mars 2023


Fawzia Zouari est une amoureuse de la langue française. Docteure en littérature comparée, journaliste engagée, défenseuse des droits des femmes dans les pays du Maghreb, lauréate de nombreux prix dont celui des Cinq continents de la Francophonie, elle a créé le Parlement des Écrivaines Francophones. Elle donnera sa vision, lors d’une conférence le lundi 3 avril à Monaco, sur les femmes dans la francophonie.




 

La part sauvage


Un article du 29 mars 2023 dans EN ATTENDANT NADEAU


Est-ce lié à l’air du temps ? Les récits de femmes ont le vont en poupe, mais aussi ceux qui interrogent le rapport au vivant et à l’environnement ; certains combinent les deux aspects. Après la publication, il y a quelques années, d’œuvres telles que Le grand jeu de Céline Minard ou Manuel de survie à l’usage des jeunes filles de Mick Kitson, voici que d’autres récits mettent en scène des femmes, seules ou en petit groupe, contre les éléments. Il y a près de quarante ans, Ursula K. Le Guin a écrit : « Celles qu’on a assimilées à la Nature, qui écoute, par opposition à l’homme, qui parle – ces personnes-là parlent désormais. […] Ce que la civilisation n’a pas inclus, ce que la culture exclut, ce que les Dominants qualifient d’animal, de bestial, de non développé, d’inauthentique – ce qui n’a pas été parlé, ou bien ce qui, parlé, n’a pas été entendu – ce pour quoi nous commençons tout juste à trouver des mots, nos mots à nous et non les leurs : le vécu des femmes. Pour les hommes comme pour les femmes identifiés dominant[e]s, c’est cela, la véritable sauvagerie. La peur qu’elle leur inspire remonte très loin dans le temps, elle est profonde et violente. La misogynie qui façonne tous les aspects de notre civilisation est la forme institutionnalisée de la peur et de la haine de tout ce qu’ils ont nié et ne peuvent donc ni connaître, ni partager : ce pays sauvage, l’être-femme. Tout ce que nous pouvons faire, c’est tâcher de le parler, de le dire, de le préserver ». Que disent les auteurs et les autrices d’aujourd’hui ? L’écriture contemporaine, de fiction notamment, explore plusieurs aspects de notre relation au « sauvage »....



 

Un hommage à l'écrivaine algérienne Assia Djebar


Un article de DIACRITIK du 30 mars 2023


L'association Coup de Soleil a organisé à Lyon, le 4 mars 2023, un hommage à Assia Djebar avec des interventions (celle d’Afifa Bererhi est publiée ci-dessous) et la projection du film, La Nouba des femmes du Mont Chenoua. Décédée le 7 février 2015, cette écrivaine algérienne a vu sa renommée franchir les frontières jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique où elle enseigna dans les prestigieuses universités de la Louisiane et de New York. Les traductions de ses romans sont nombreuses comme en rend compte Traduire Assia Djebar de Amal Chaouati, en 2018. C’est au cours de mes études en licence de français à l’université d’Alger, où Assia Djebar enseignait et dirigeait le département, que j’ai découvert son parcours de vie si dense et surtout son talent d’écrivaine en lisant ses romans et en m’intéressant à sa production cinématographique grâce à Ahmed Bedjaoui, qu’on appelait alors Monsieur cinéma quand il fut en charge de l’émission Les deux écrans à la télévision algérienne....



 

Cris écrits, une aventure éditoriale à Marseille


Un article  de Nora Mekmouche dans la revue Corps 2020/1 (N° 18), pages 263 à 268


Il s’agit de dire la subjectivité pour ne plus souffrir du mutisme imposé par l’autre et pour lutter contre ceux qui se sont appropriés leurs silences. (...) » (Mekmouche, 2005 : 10) Cette phrase extraite du premier livre publié par les éditions Cris écrits résume le projet éditorial de l’association éponyme depuis sa création en 2002 à Marseille. Il s’agissait alors de procéder à une exploration d’un territoire sociologique et géographique stigmatisé, les quartiers Nord de Marseille, à travers les récits individuels et singuliers de certains de ses habitants sur des problématiques particulières : les femmes, l’Islam, la France, les bidonvilles, le quartier, la démolition, la mémoire, l’oubli, les jeunes. Chaque publication a permis de réunir des communautés de personnes aux parcours différents se reconnaissant à travers leur ancrage territorial et leurs appartenances à des groupes minoritaires non exclusifs. Les récits de leurs parcours, livrés à la première personne, à l’occasion d’entretiens individuels, ont permis de briser par leur complexité les représentations stéréotypées dominantes ...



01/04/2023

Deux jeunes d'origine africaine racontent leur voyage en Afrique


Deux textes écrits par ces jeunes, avec le concours de l'association "Cogite atout", textes parus sur le site de l'association Histoires Ordinaires

1*- Le bonjour de Diogo à sa terre de Guinée

2*- Le bonjour de Mamadou à sa terre du Mali


 

Oui, les jeunes lisent encore. Mais différemment !


Un article de Carine Roucan, paru le 7 mars 2023 sur le site THE CONVERSATION


"Depuis les années 1990, on s’interroge beaucoup sur les pratiques de lecture des jeunes, déplorant qu’ils se tournent moins vers ce loisir que les générations précédentes. C’est à l’entrée au collège que se produirait un décrochage : le nombre déclaré de livres lus baisse à partir de 11 ans.

Pourtant, le tableau de l’édition jeunesse est loin d’être sombre : en 2020, la valeur des ventes a augmenté de 9,9 % et de 16 % en 2021, et les achats de livres numériques pour la jeunesse ont augmenté de 44 % en 2020, pendant le confinement. La plus forte hausse concerne la littérature pour les enfants, mais les adolescents se sont vus proposer aussi des titres qui correspondent mieux à leur univers, largement transmédia ..."





Lire sur papier, lire sur écran : en quoi est-ce différent ?

Un article paru le 22 mars 2019


 

La dynastie Ôe


Un article paru le 22 mars 2023 sur le site EN ATTENDANT NADEAU


Né le 31 janvier 1935, Kenzaburô Ôe est mort le 3 mars 2023 ; la nouvelle n’a cependant été annoncée par sa famille que le 13 mars, après la tenue de funérailles privées. L’écrivain Michaël Ferrier rend hommage au romancier japonais, à son œuvre variée et complexe où poétique et politique n’étaient jamais séparées.



 

Une note de lecture de Michèle Cléach à propos du livre de Caroline Anssens "Des cailloux bleus plein les dents"


Le 22 mars 2023


Sur la 4ème de couverture, l’éditeur a écrit : Des cailloux bleus plein les dents est le premier roman de Caroline Anssens. Roman ou récit ?

Pour être tout à fait honnête, je dois dire que je connais Caroline Anssens et je sais ce que ce premier « roman » doit à sa propre histoire. Mais récit ou roman, qu’est-ce que ça peut bien faire après tout ? Ce qui compte, n’est-ce pas la qualité de l’écriture, la qualité de la mise en récit, la qualité littéraire du texte. Et ces qualités, Des cailloux bleus plein les dents les possèdent toutes. Car n’est-ce pas une prouesse littéraire que de faire tenir ensemble des fragments, sans aucun ordre chronologique, sans que jamais le lecteur ne se perde, ni dans le récit, ni dans les personnages, ni dans les différents points de vue, celui de la narratrice à tous les âges, celui du temps de l’écriture, celui de l’enfance, celui de l’adolescence et celui de la jeune adulte ?

Quel que soit l’âge, l’adresse est à la mère, tombée malade quand la narratrice avait à peine 13 ans, morte quand elle en avait tout juste 16. Je ne dévoile rien, le lecteur en est avisé dès le début du texte. Dès le début du texte il y a la mère, il y a le père, « Ton Jacques », jamais autrement nommé, et dans cet appellation « Ton Jacques », tout est dit de leur relation à ces deux-là ; il y a la maladie et la mort, et le fracas qui s’ensuit : Lorsque tu es partie, nous sommes devenus quasi instantanément des êtres désemparés, soumis, fracassés ...



 

Colette la prédatrice


Un article de DIACRITIK, le 17 mars 2023 


« Littérature qui sent les dessous de bras »… « Cette femme qui n’est que sens ! »… « Une plume d’étable »… « Un style de brocanteuse »… Un siècle plus tard, en 2023, ces propos, pour la plupart masculins, condamnant l’art de Colette ne semblent plus d’actualité. À moins que… La dénonciation aurait-elle simplement changé de contours ? Le 150e anniversaire de la naissance de l’écrivaine n’empêche pas une ancienne prix Goncourt d’y aller récemment de sa petite sortie, trouvant l’écriture de Colette, avec le recul, « emberlificotée et vaine ».Marguerite Duras qualifiait déjà cette prose « d’eau de bidet ». Et comment la lecture de Duras ne dissuaderait-elle pas de lire Colette – Colette l’épicurienne, Colette la frivole – au nom d’une conception nihiliste, profondément dramatique, de la littérature ? Voyons les choses comme elles sont. De même qu’on lui refuse la grande exposition parisienne à laquelle a eu droit Proust, Colette ne peut guère compter sur le tapis noir médiatique déroulé à Céline. Plus inquiétant : ...



 

A propos du théâtre de Wajdi Mouawad : entretien avec Élise Bouchet


Un entretien paru dans DIACRITIK le 16/03/2023


Wajdi Mouawad convoque un grand nombre de « compagnons » – tels Sophocle, Novalis, Goethe, Hölderlin, Kafka, Lautréamont, Beckett, Tchekhov, Ponge, Pessoa, etc. – dont des fragments ont guidé ses pas comme auteur, acteur et metteur en scène. Cette phrase, par exemple, de Peter Brook, dans L’Espace du vide (1977) : « Je peux prendre n’importe quel espace vide et l’appeler une scène. Quelqu’un traverse cet espace vide pendant que quelqu’un d’autre l’observe, et c’est suffisant pour que l’acte théâtral soit amorcé », lui a fait entrevoir une grande liberté, et de « nouveaux possibles », comme l’écrit Sylvain Diaz en 2017. Mais qu’est-ce, pour lui, le propre du théâtre ? Paraphrasant une citation de Jean-Loup Rivière : « Il suffit de regarder ce qui se passe : des gens entrent et sortent, ils parlent. Et des écrivains vont broder sur ce motif, entrer, sortir », Wajdi Mouawad définit le propre de son théâtre par rapport au statut de la parole : « Sortir, c’est parler, s’exprimer. Entrer, ou rentrer, c’est se taire, refouler. Cette question : “Est-ce que je parle, ou est-ce que je me tais ?”, est liée à l’impossibilité. Il est impossible pour les personnages que je crée de parler, mais il ne leur est plus possible de se taire. Ils sont écartelés entre ces deux impossibilités et, comme tout écartèlement, c’est une torture. Les pièces que je tente d’écrire montrent jusqu’où les personnages sont capables de tenir ».

Le caractère problématique de la parole s’explique par la fureur de l’Histoire, qui est au centre du geste du dramaturge...




Bibliograpgie de

Wajdi Mouawad

 

L’art ukrainien et l'identité ukrainienne


Deux documents sur ce sujet :

  1. un livre 
  2. un article (publié initialement le 23 janvier 2023)


1*- L’art ukrainien ou la “révolution permanente” - Les racines de l'art contemporain ukrainien, 1880-1989

Un livre de Alisa Lozhkina. Le résumé est tiré du site L'-I-N-FLU-X (18/04/2023)


  • Lire l'article ICI


2*- Les Ukrainiens réclament leur place dans l’histoire de l’art

Le point de vue de Lisa Korneichuk, une éditrice et écrivaine de Kyiv, qui vit actuellement à Chicago. Article publié le 23 janvier 2023 sur le site ENTRELESLIGNESENTRELEMOTS


"Personne n’appellerait un artiste indien britannique ou un artiste péruvien espagnol, alors pourquoi les musées continuent-ils à qualifier les artistes ukrainiens de russes ?

Lorsque les Européens de l’Est visitent un musée d’art à l’étranger, ils sont, par défaut, obligés d’admettre que les œuvres qu’ils considèrent comme indigènes ne leur appartiennent pas. On leur enlève le pouvoir de s’approprier leur patrimoine culturel. Lorsqu’ils s’aventurent dans une galerie quelque part aux États-Unis, ils découvrent, à leur grand désarroi, que l’expressionniste Oskar Kokoschka était britannique, que le moderniste Marc Chagall était français, que les avant-gardistes Oleksandra Ekster et Kazymyr Malevych étaient russes, etc...."



 

La littérature Jeunesse versus féministe


Un article (6 mars 2023) sur le site féministe 50/50


La littérature jeunesse est apparue à la fin du 17e siècle et avait pour objectif principal d’instruire par une morale. Marie-Catherine d’Aulnoy (1651–1705) serait à l’origine des contes merveilleux avec la publication du Nain jaune ou Le pigeon et la colombe. Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (1711–1776) fut la première autrice à écrire des contes destinés uniquement aux enfants avec La belle et la bête. La nièce de Charles Perrault, Marie-Jeanne L’Héritier de Villandon, se lança sur des histoires traitant de fées...



 

Une fillette libre


Un article d'EAN (13/03/2023) à propos du livre "Enfin libre. Grandir quand tout s’écroule" de Lea Ypi


En décembre 1990, le jour où des manifestants – « des ouliganes » – défilent à Durrès, le grand port albanais, au cri de « Liberté, Démocratie », la petite Lea, affolée, court en direction de la statue de Staline et enserre ses genoux de bronze pour se rassurer. « Pourquoi crier Liberté » ? « Nous en avions plein, de liberté » pense-t-elle. Avec horreur, elle s’aperçoit que la statue est décapitée ! Lea Ypi nous raconte son enfance du point de vue d’une fillette qui a grandi dans l’idéologie d’une parfaite petite « pionnière », acceptant les enseignements de son institutrice qui a serré, un jour, la main d’Enver Hoxha, le tyran albanais, ce qui lui a conféré une force toujours intacte...



 

Philippe Joanny : Survivances (Quatre-vingt-quinze)


Un article de DIACRITIK (13 mars 2023)  à propos du livre "95"


Le titre du roman de Philippe Joanny, Quatre-vingt-quinze, fait écho à celui de Victor Hugo, Quatrevingt-treize. Cependant, de l’un à l’autre, l’époque a changé, la littérature aussi. Et l’événement historique n’est pas non plus le même. La Terreur postrévolutionnaire a laissé place à un autre événement, une autre terreur : celle liée à l’épidémie de Sida, à une mort omniprésente, à une décimation quotidienne, indifférente.Le roman de Philippe Joanny est un concentré de cette période qui peut paraître lointaine mais qui ne l’est pas : l’épidémie n’est pas terminée et les effets ou échos des premières années de celle-ci n’ont pas disparu. Les morts demeurent morts mais ils demeurent aussi parmi nous, avec nous – un peuple de morts et de mortes qui demeure présent. Comment se rapporter à ces morts ? Comment se rapporter à cet événement ? Comment se rapporter à la présence actuelle de ce peuple d’ombres dont les visages nous parlent, nous sourient encore, ne cessent, devant nos yeux, de vivre et de mourir encore ? ...




 

L’acte de foi de Justine Augier


Dans L' ORIENT LITTERAIRE, un entretien avec Justine Augier à l'occasion de la parution de son livre "Croire - Sur les pouvoirs de la littérature"-


Propos recueillis par Georgia Makhlouf (document repris de la page Facebook de GM)


Dans son dernier ouvrage qui semble former comme un triptyque avec les deux précédents, Justine Augier a le projet d’écrire sur la littérature comme lieu de l’engagement, sur le pouvoir du langage à changer quelque chose au réel. Dans une époque prodigue en menaces, où le désenchantement se répand comme une trainée de poudre, elle pense que ce travail serait nécessaire et salutaire. Mais voilà que ce projet rentre en collision avec la maladie et bientôt, avec la mort de sa mère. Le projet se modifie forcément, Augier invite sa mère à y prendre place, et pour ce faire, elle reprend les livres que sa mère lui a transmis, ceux qu’elle a aimés à sa suite mais également ceux qu’elle n’a pas voulu aimer. Elle relit aussi ceux qui lui appartiennent en propre et qui l’ont marquée. Elle dialogue ainsi avec « les fantômes », elle poursuit une conversation avec sa mère par-delà l’absence, elle affirme aussi ses engagements et ses espoirs. Comme elle le dit elle-même, elle lit et elle relie. L’intime et l’universel se nouent, l’émotion affleure mais ne bouscule jamais la pudeur, et nous cheminons avec elle dans des pages souvent bouleversantes, toujours justes, où nous croisons Hannah Arendt, Annie Ernaux, Primo Levi ou Romain Gary. Mais aussi Razan Zaitouneh, Yassin al-Haj Saleh et tant d’autres.

À la fois hommage à sa mère, volonté de se rapprocher de cette femme dont l’exposition publique avait amené Augier à s’éloigner, et désir de dialoguer avec elle, ce récit se lit à la fois comme un essai et comme une série de fragments biographiques. Il s’intitule Croire et il se pourrait bien qu’il nous convertisse, qu’il nous redonne la foi. Dans l’écriture, la littérature et la beauté miraculeuse de la vie malgré les ombres et les menaces ...


  • L'intégralité de l'entretien ICI ou ICI

 

« Sauver la dignité humaine » : la révolte du ghetto de Varsovie (1943)


Un article de NONFICTION.fr (27 février 2023)


A l'occasion du quatre-vingtième anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie et de la publication de plusieurs mémoires d'insurgés, Myriam Anissimov revient sur cet épisode.

Aleksander, le fils de Marek Edelman, commandant en second de l’Organisation Juive de Combat dans le Ghetto de Varsovie, publie les Carnets retrouvés au fond d’une armoire à Lodz, le 2 octobre 2009, quelques heures après son enterrement. ...



 

Lucien George par lui-même


Un article paru dans L'ORIENT LITTERAIRE le 2 mars 2023

[journaliste et entrepreneur libanais, ex-correspondant du « Monde » au Liban pendant la guerre civile, est mort vendredi 17 février, à 85 ans]


"Malgré mes nom et prénom, mon physique qui m’a valu trois enlèvements pendant la guerre du Liban, ma carrière et ma langue d’écriture, je suis complètement libanais et il faut remonter au XVIe siècle pour me trouver une origine – vénitienne au demeurant et pas française – du côté de ma grand-mère maternelle.

Mon père était un paysan, plus exactement un chevrier des hautes montagnes du Liban-nord, chassé par la famine de 1915-1916. Il croyait se rendre en « Amérika » et fut débarqué au Nigeria par un capitaine de navire indélicat. Fortune faite, il put épouser une citadine, fille d’un notable plus ou moins désargenté..."


  • L'intégralité de l'article ICI ou ICI

 

« Je vois difficilement comment un roman peut ne pas être un récit social »


Un entretien avec l'autrice Sara Mychkine, à propos de son livre "De minuit à minuit" - DIACRITIK 8 février 2023


Une rare splendeur : tels sont les mots qui viennent à l’esprit après avoir achevé la lecture du troublant premier roman de Sara Mychkine, De minuit à minuit qui vient de paraître au Bruit du Monde. La jeune romancière y raconte l’histoire tragique d’une femme perdue sur la colline du crack à Paris, qui écrit à sa fille et qui, dans sa lettre infinie, lui lance un appel désespéré. Dans cette nuit sans fin, Mychkine ne livre pas uniquement un roman sur les tourments sociaux : la peinture de la mère s’y donne avec la recherche d’une voix, d’une forme toujours exigeante qui la fait rejoindre les deux autres romans clefs de ces derniers mois : les très beaux Une mère éphémère d’Emma Marsantes (que tout le monde devrait lire) et L’Âge de détruire de Pauline Peyrade (que tout le monde devrait livre). C’est peu de dire que Diacritik était impatient de poser quelques questions à Sara Mychkine le temps d’un grand entretien autour de De minuit à minuit — que tout le monde devrait lire...



 

Un écrivain moral


Un article paru dans le numéro 169 de EN ATTENDANT NADEAU


J. M. G. Le Clézio parle très souvent de ceux dont on ne parle pas, qu’on ne veut pas voir, qui sont au bord du monde, le traversent. Ces « indésirables » qui survivent aux franges de nos sociétés sont les héros des huit nouvelles rassemblées dans Avers, où le Prix Nobel de littérature 2008 affirme avec force une position sur ce que peut ou doit faire la littérature.

Avers, le dernier recueil de nouvelles de J.M.G. Le Clézio, affirme avec force une position sur ce que peut ou doit faire la littérature. En le lisant, on peut s’interroger sur les choix d’un grand écrivain et la manière dont il fait de la littérature un geste profondément moral...




Une série de 3 articles de Danièle Pétrès parus dans L'INVENTOIRE (février et mars 2023)

1*- Les revues qui publient des nouvelles

Depuis deux ans, fleurissent de nouvelles revues de textes courts. Curieuses de formes actuelles, mêlant les genres artistiques, féministes ou engagées, férues d’humour ou créatrices de poésie à disséminer, le retour des revues est bien là. Le temps presse, parfois modestes dans leur fabrication, elles ne le sont ni dans leur ambition ni leur contenu. Il faut publier vite, on ne sait pas de quoi sera fait demain.


2*- Les nouvelles revues de poésie et de textes courts
Couvertures colorées sans papier glacé, papier recyclé; les nouvelles revues, légères en coûts de production, s’installent dans le paysage. Une ambition : privilégier le texte et la pensée, les diffuser au maximum, dans un retour aux fondamentaux de l’édition : penser le monde, l’informer, que ce soit à travers la littérature, la poésie ou la philosophie. Le plus légèrement, le plus honnêtement et le plus directement possible.


3*- Deux revues qui publient des nouvelles

Publier dans des revues est souvent une manière de se faire connaître des éditeurs et de comprendre les processus d’édition. À la fois vivier, lieu de création et de rencontres, les revues sont plus actives que jamais. Aujourd’hui, nous vous présentons deux revues phares La femelle du requin et Rue Saint Ambroise, ainsi qu’une toute nouvelle venue, Débuts, pour clore ces 3 articles.



 

1 million de livres pour enfants à 1 €


Le samedi 4 mars 2023, de 10h à 19h, une opération conjointe de l'association LIRE C'EST PARTIR et de la chaîne de magasins CULTURA


Un article de LIVRESHEBDO :

"Grâce à un partenariat avec l'éditeur associatif Lire c'est partir, Cultura (propriété du groupe Sodival) a annoncé mettre à la vente 1 million de livres jeunesse (dès 2 ans jusqu'à 12 ans) au tarif unique de 1 € lors de la journée du samedi 4 mars..."



Mon 24 février à Kharkiv


Souvenirs de sa première journée de guerre d'un conducteur de trolleybus à Kharkiv


Ce texte a été publié dans le livret numéro16 des Brigades Editoriales de Solidarité. Sous ce nom, des maisons d’éditions et des revues, tant françaises qu’étrangères, se sont réunies et ont publié à ce jour plus de 1 700 pages d’informations et d’analyses sur l’Ukraine, la Russie, la Biélorussie et les réactions dans différents pays. Ces livrets sont en accès libre ICI.



 

Hélène Bessette, l’inconnue illustre


Un article de Véronique Montémont sur le site AUTOBIOSPHERE (19 février 2023)


Manou Farine présentait Hélène Bessette, dans l’émission de radio qu’elle lui a consacrée, comme la plus « fameuse des écrivaines oubliées [1] ». Cette autrice, qu’il n’est pas exagéré de qualifier de maudite, a en effet connu une destinée des plus étranges : née en 1918, « obscurément » selon ses propres termes, à Levallois-Perret, élevée dans un milieu populaire, elle a publié 13 livres chez Gallimard entre 1953 et 1973, avec le soutien inconditionnel de Queneau. Fille d’un père chauffeur de taxi et d’une mère parfumeuse, Hélène Bessette grandit entre Paris, le Sud et Mamers, dans la Sarthe. L’adolescente est une excellente élève, mais aussi une lectrice passionnée de Céline, Colette, Valéry et Péguy ; elle-même écrit beaucoup, de la poésie, du théâtre, des romans et son journal. Ce dernier est lu par sa mère en 1935 ; laquelle, inquiète, le montre à un médecin, qui conseille alors à Hélène Bessette de cesser d’écrire. Une première et discrète oppression, caractéristique de la condition féminine de l’époque, et avant-coureuse de celles, nombreuses, que la romancière devra affronter ...




Une note de 2018 dans

En Attendant Nadeau



Un article de 2017 dans

L'Humanité



Ses livres

publiés par

GALLIMARD [ICI]

réédités par

Léo Scheer [ICI]


1

L’agence littéraire Ægitna


Trois articles du site AFRICULTURES.com


Chercheur et enseignant, auteur de l’ouvrage Le marché du livre africain et ses dynamiques littéraires, co-coordinateur de celui consacré aux Langues minorées (Bibliodiversity, 2020), et de plusieurs articles sur l’édition pour des médias dont Africultures, Raphaël Thierry vient de lancer l’agence littéraire Ægitna, qu’il définit comme «une petite forge littéraire dans laquelle bat le fer de notre optimisme en l’avenir et notre confiance en la littérature qui nous fait rêver ». Annonçant d’ores et déjà la collaboration avec les éditions Présence africaine et une dizaine d’auteurices, Raphaël Thierry inscrit, dans cet article, la création de cette agence dans un paysage éditorial qui remonte, en France, au 18e siècle. l’Agence littéraire Ægitna s’inscrit dès lors dans une longue histoire collective qui donne l’opportunité d’un panorama. A travers lui, il est question de se situer dans une histoire importante, et d’y rappeler la place (et le rôle) des agents dans cette dernière : en effet, l’espace de l’édition francophone si centralisé soit-il, voit se développer au cours des 30 dernières années -essentiellement en France- des agences littéraires représentant des auteurs de langue française. Dans quel contexte ? Dans quelles ruptures et continuités ?


Récit en 3 épisodes.


Faith Ringgold - Black is beautiful


Une note de Corinne Bacharach sur son blog


Connaissez-vous Faith Ringgold ? Personne ne vous en voudra d’ignorer le nom de cette artiste noire américaine à qui le Musée Picasso a l’excellente idée de consacrer sa nouvelle exposition. Seuls les veinards qui se trouvaient à Londres en 2019 où elle fut exposée à la Serpentine South Gallery ou en 2022 à New York à l’occasion de l’exposition Faith Ringghold, American People au New Museum auraient pu la découvrir récemment. L’artiste a attendu 92 ans pour que son pays (et sa ville natale) lui consacrent cette première rétrospective ! C’est dans le prolongement de cette exposition newyorkaise que le Musée Picasso présente pour la première fois en France l’œuvre de cette figure majeure d’un art engagé, l’une des fondatrices de la scène artistique féministe noire américaine ...



 

Une note de lecture de Pierre Ahnne à propos du livre "Nein, Nein,Nein !"  de Jerry Stahl 


Parution sur son blog le 11 février 2023


Au début, on se dit qu’on n’ira pas jusqu’au bout. Et ce n’est pas tant en raison du sujet (« Il s’agirait de chroniquer un séjour en Pologne, en Allemagne de l’Est et au cœur de la Seconde Guerre mondiale – en gros, deux semaines de vacances itinérantes » d’un camp nazi à l’autre), que du ton : « Je m’étais peut-être envoyé de l’héro mexicaine acheminée (…) dans les cavités anales de mules audacieuses, mais pas question que je mâchonne un bâtonnet de céleri non bio » ; « Heinrich Himmler (…), en bon pervers pépère, aimait se rincer l’œil devant des plans à trois façon Mister Freeze, le glaçon friandise »… Et puis, au bout d’un moment, on se rend compte que ce qui apparaissait comme une volonté pesante d’être toujours drôle contribue en fait au climat général d’excès qui imprègne le livre et fait sa force ...



 

Les Mains dans les poches 


Un entretien (dans DIACRITIK le 10 février 2023) avec Antoine Wauters à propos de son livre "Mahmoud ou la montée des eaux" qui vient de sortir en format poche.


Indéniablement, Antoine Wauters a signé avec Mahmoud ou la montée des eaux un très grand roman, qui sort en poche chez Folio. Véritable splendeur de langue, bouleversante épopée d’un homme pris dans plus d’un demi-siècle d’histoire de la Syrie, chant nu sur la nature qui tremble devant l’humanité et sa rage de destruction : tels sont les mots qui viennent pour tâcher de retranscrire la force vive d’un récit qui emporte tout sur son passage. Rarement l’histoire au présent aura été convoquée avec une telle puissance et une grâce qui ne s’éprouve que dans un déchirement constant. A l’occasion de cette sortie en poche, retour sur le grand entretien que l’écrivain avait accordé à Diacritik lors de la publication en grand format de son roman ...



Ego-histoire sous le signe de Perec


Un article paru dans LA VIE DES IDEES à propos du livre"Z souvenirs d'une historienne"


Prenant modèle sur Georges Perec pour réaliser son mémoire de synthèse, l’historienne Claire Zalc opère une suggestive superposition de la littérature et des sciences humaines.


Z ou souvenirs d’historienne de Claire Zalc, est issu d’un mémoire de synthèse pour l’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR). Ce diplôme est nécessaire pour devenir professeur des universités. Il suppose la rédaction d’un mémoire de synthèse où le chercheur revient sur son parcours intellectuel et personnel, l’exercice s’apparentant peu ou prou à une forme d’ego-histoire telle que l’ont pratiquée certains historiens. L’ouvrage revient sur le parcours d’une historienne en interrogeant ses méthodes, ses travaux et les chemins de traverse qui l’ont menée des uns aux autres, dans une forme singulière qui emprunte à l’oeuvre de Georges Perec. L’écrivain se présente ainsi, pour la chercheuse, comme un guide, un modèle ou un repère. De sorte ...




« Les années Super 8 », Annie Ernaux : de l’image à l’oeuvre


Un article paru dans L'INVENTOIRE, le 1 février 2023


Pour la sortie nationale du film documentaire « Les Années super 8 » de Annie Ernaux et David Ernaux-Briot, Les Amis de l’Utopia à Bordeaux ont organisé une projection autour du thème Cinéma et littérature. En association avec Les Amis de la Machine lire, Arlette Mondon-Neycensas a introduit le débat autour de ce film. Nous vous faisons partager ici son regard sur l’oeuvre d’Annie Ernaux et son rapport à l’image.

En regardant le film de Annie Ernaux nous pourrions nous dire que la vie d’un Prix Nobel de littérature pourrait ressembler à la nôtre… Même à quelques années de différence, les images des Années super 8 nous sont familières : Les cadeaux sous le sapin de Noël, la première descente à ski de notre petit dernier. Si nous ne sommes jamais allés au Chili et n’avons jamais aperçu Allende nous avons tous des images d’atterrissage d’un avion sur un aéroport lointain, ou encore la photo d’une célébrité quelconque, si ce n’est le portrait d’un être cher désormais disparu, imprimé au fond de notre téléphone portable ...



 

Le merveilleux secret de Blaise Cendrars


Un article de Maurice Mourier dans EN ATTENDANT NADEAU, le 1/02/2023


À partir d’un séminaire très actif qui s’est longtemps tenu à Paris X-Nanterre sous sa direction, l’infatigable Claude Leroy a sans aucun doute inventé le Blaise Cendrars que nous admirons aujourd’hui non plus seulement comme un des écrivains clés de la modernité, voyageur baroudeur zélateur de la « vraie vie », celle qu’on ne trouve(rait) pas dans les livres, mais au contraire – ou en même temps – comme l’un des plus grands poètes, en vers et surtout en prose, du XXe siècle. Artiste secret, profond et subtil, tout proche peut-être d’un Stevenson, pour qui la vie rêvée comptait plus que la réalité.



 

Colonisés au front. Cinéma et Littérature 


Un article de DIACRITIK paru le 26/01/2023


... Trois citations et une publicité célèbre ouvrent cette chronique qui rassemble les noms de trois écrivains majeurs des littératures hors de France, trois écrivains, soldats des colonies durant la Seconde Guerre mondiale, un Africain, un Antillais, un Maghrébin. En voyant le beau film Tirailleurs, le beau film de Mathieu Vadepied, beaucoup se disent (et les critiques y reviennent avec insistance comme une évidence), qu’ils découvrent cette histoire. Alors, il n’est pas inutile de proposer une petite bibliothèque des livres qu’on aurait pu lire depuis plus de cinquante ans ...



 

Pratiques et trajectoires des lecteurs de Bande Dessinée


Résultats d'une étude qualitative effectuée par le SNE (Syndicat National de l'Edition) en décembre 2022


Chaque année, des enquêtes nationales quantitatives permettent de dresser un portrait précieux des lecteurs de BD, en particulier sur leur dimension d’acheteurs. Les membres du Groupe BD du Syndicat national de l’édition ont souhaité mener une étude qualitative, permettant de mieux connaître et comprendre les trajectoires des lecteurs de bandes dessinées, des mécanismes d’entrée dans l’univers de la BD, aux dynamiques de décrochage en passant par les modalités d’influence.



Une note de lecture à propos de « Chambre 152 » d'Isabelle Rossignol


Note parue dans L'inventoire, le 8 septembre 2022 


Isabelle Rossignol a commencé à publier en 1998 aux éditions du Rouergue et poursuivi son travail d’autrice en alternant fictions adultes et ouvrages jeunesse (La guerre des jupes, Talents hauts, 2019). « Chambre 152 », publié par une nouvelle maison d’édition, Le Panseur, marque son retour au public adulte depuis « Au-dessous du genou » (éditions Joëlle Losfeld, 2008).


Le texte met en présence trois êtres, une femme en fin de vie, sa fille et le corps médical. Une seule voix s’exprime, celle de la fille. Triangle dissonant et vertigineux : les médecins ont refusé d’accéder à la volonté de mourir de la mère « aux poumons de plâtre », qui se sait condamnée. Comme leur lance la narratrice, ...



 

Hommage à Charles Nokan, alias Charles Zégoua Gbessi Nokan

 

Un entretien paru dans AFRICULTURES le 19 janvier 2023


Le 1er novembre 2022, à Abidjan, dans un assourdissant silence, nous quittait l’écrivain Charles Nokan. L’auteur notamment de Violent était le vent (1966), Abraha Pokou, ou une grande Africaine (1970), Cri (1989) avait dédié sa vie à l’écriture littéraire suivant une esthétique communiste affirmée et qui reste encore bien peu analysée. Emmanuelle Eymard Traoré lui rend hommage et publie un entretien réalisé avec l’auteur.

Charles Nokan, je l’avais rencontré en 2008 durant mon premier voyage de recherches littéraires en Côte d’Ivoire puis lors de tous les autres, tandis que ce pays me devenait familier, que j’apprenais à en connaître les chemins et que les séjours se muaient en installation. Charles Nokan me donna l’occasion de le rencontrer fréquemment et je partageai régulièrement son foutou du dimanche en écoutant les histoires du temps d’avant. Sa mort plonge dans une immense tristesse tous ceux qui l’ont fréquenté tant sa douceur, son humanité et son inextricable engagement politique étaient fascinants. L’interview reproduite à la suite est extraite des annexes de ma thèse de doctorat Autour de la notion d’ivoirité. Participation de quelques écrivains à la crise politique de Côte d’Ivoire (2014). Elle a été réalisée chez lui, dans son appartement de Cocody, le 8 août 2009. ...




Des livres de

Charles Nokan



Les Ukrainiens réclament leur place dans l’histoire de l’art


Le point de vue de Lisa Korneichuk, une éditrice et écrivaine de Kyiv, qui vit actuellement à Chicago. Article publié le 23 janvier 2023 sur le site ENTRELESLIGNESENTRELEMOTS


"Personne n’appellerait un artiste indien britannique ou un artiste péruvien espagnol, alors pourquoi les musées continuent-ils à qualifier les artistes ukrainiens de russes ?

Lorsque les Européens de l’Est visitent un musée d’art à l’étranger, ils sont, par défaut, obligés d’admettre que les œuvres qu’ils considèrent comme indigènes ne leur appartiennent pas. On leur enlève le pouvoir de s’approprier leur patrimoine culturel. Lorsqu’ils s’aventurent dans une galerie quelque part aux États-Unis, ils découvrent, à leur grand désarroi, que l’expressionniste Oskar Kokoschka était britannique, que le moderniste Marc Chagall était français, que les avant-gardistes Oleksandra Ekster et Kazymyr Malevych étaient russes, etc...."





 

A propos du livre "Les enfants endormis" d'Antony Passeron


1.- Un article de Véronique Montémont paru le 21  janvier 2023 sur le site AUTOBOSPHERE

 

Avec Les enfants endormis, c’est un récit familial, singulier et collectif, que signe Anthony Passeron sur un sujet qui reste, encore aujourd’hui, une forme de tabou : le sida. Si une génération garde en vive mémoire les récits déchirants de Guibert, de Jean-Baptiste Niel (La Maison Niel), de Pascal de Duve (Cargo vie), les romans de Cyril Collard et de Guy Hocquenguem, tous morts de cette maladie, si la parole des malades condamnés est parvenue à résonner durant les années fatales de l’épidémie, avant l’arrivée des trithérapies, on a moins parlé du choc que la maladie avait pu représenter pour les familles, les accompagnants. Le très beau film de Robin Campillo, Cent vingt battements par minute (2017), en donnait, même s’il abordait surtout le sujet de la lutte militante, une idée ; c’est aussi ce sujet qu’évoque le livre d’Anthony Passeron, dont l’oncle toxicomane, Désiré, est mort du sida, attrapé par l’intermédiaire d’une seringue contaminée. De cet homme, ...



2.- Un article de Philippe Artières, paru le 21 octobre 2022 sur le site EN ATTENDANT NADEAU


L’épidémie de sida a suscité au début des années 1990 une littérature nouvelle et remarquable, dont les auteurs eux-mêmes luttaient contre le virus. Après une tentative peu réussie de Tristan Garcia, en 2008, avec La meilleure part des hommes (Gallimard), ouvrage centré sur trois personnages parisiens, un autre jeune homme, Anthony Passeron, tente de raconter ces années sida dans un roman qui fait alterner une chronique des avancées de la recherche biomédicale et un récit familial dans un village des Alpes de Haute-Provence : l’histoire de l’oncle du narrateur, un usager de drogues mort des suites de son infection au VIH. Cherchant à s’inscrire dans la lignée d’Annie Ernaux, l’entreprise romanesque d’Anthony Passeron est mangée par un souci sociologique trop appuyé, neutralisant ce que le sida a fait à la génération de l’auteur, celle qui est venue après le développement des trithérapies...



 

Une femme à Crimée


Un article de EN ATTENDANT NADEAU du 18 janvier 2023 à propos du livre STARDUST de Léonora Miano


"À cinquante ans, Léonora Miano fait paraître une autobiographie écrite il y a vingt ans et jamais publiée jusque-là. Faisant alterner la troisième personne du singulier et l’adresse à sa grand-mère Mbambe à la première personne, le récit livre l’errance de cette jeune femme de vingt-trois ans, Louise, et de son bébé d’un an, Bliss. Échouée dans un centre d’hébergement pour femmes, le CHRS de Crimée, dans le XIXe arrondissement de Paris, elle décrit sa survie au milieu de ses compagnes d’infortune, « passagères » comme elles, mais vouées à l’échec et à l’errance. Le récit brutal et édifiant offre une plongée en Enfer...."





10 auteurs totalisent 20% des ventes


Un article de LIVRESHEBDO du 18 janvier 2023 revient sur les 10 auteurs qui ont vendu le plus de livres en 2022


"Guillaume Musso conserve, pour la 12e année consécutive son titre de roi des ventes de livres en France en 2022. A noter les progressions dans le classement de Joël Dicker et de Mélissa Da Costa, et la présence, grâce à son prix Nobel, d'Annie Ernaux en 7e place. ..."





Comment la littérature aide à penser le présent


Un article de NONFICTION.fr (13/01/2023) à propos du livres "L'Impitoyable aujourd'hui" de Emmanuelle Loyer


L'historienne Emmanuelle Loyer s’intéresse dans cet ouvrage à la manière dont la littérature façonne notre rapport au temps et nous permet de le penser. À l’origine de cette réflexion se situe un bouleversement intime : l’autrice a dû vivre confinée, d’abord pour des raisons personnelles, puis pour les raisons sanitaires que chacun a connues. Cette expérience n’impose-t-elle pas la nécessité de repenser le temps ? La littérature ne peut-elle pas nous y aider ?

C’est, en un sens, le pari que fait l’autrice en examinant successivement quatre manières de penser le présent....




La fiche du livre

 

La solidarité des éprouvés : entretien avec Guillaume Le Blanc


Un entretien avec l'auteur du livre "La solidarité des éprouvés. Pour une histoire politique de la pauvreté", paru le 9 janvier 2023 sur le site NONFICTION.fr


Nonfiction : Beaucoup d’informations nous arrivent sous la forme de récits de vie, en première ou en seconde personne. Cela dit, raconter sa vie (à la première personne donc) n’est pas à la portée du premier venu : il faut se penser légitime à le faire et s’assurer qu’une telle narration puisse susciter quelque intérêt. Pierre Rosanvallon avait tenté de démocratiser l’exercice, l’ouvrant aux vies ordinaires, sans que l’on voie bien où cela pouvait mener et avant que l’expérience ne s’arrête…

Les pauvres racontent très peu leurs vies et les récits les concernant (en seconde personne donc, pour l’essentiel) restituent alors, très majoritairement, des vies dominées et en manque, montrez-vous... Tout conspire à disqualifier les vies pauvres, en donner une vue négative. Mais tout d'abord, comment situez-vous ces vies pauvres par rapport aux vies ordinaires ?


Guillaume Le Blanc : J’ai placé mon travail en philosophie, depuis Vies ordinaires vies précaires (Seuil, 2007), comme une explicitation des ordres de grandeur symboliques, politiques, philosophiques portées par les vies ordinaires. J’ai interrogé l’appellation même de vie ordinaire d’une double façon. D’abord en montrant comment ...




La fiche du livre

 

Un entretien avec Annie Ernaux


L'entretien est paru dans le numéro 54-2021 de la revue littéraire LA FEMELLE DU REQUIN et republié partiellement sur le site de EN ATTENDANT NADEAU


Au printemps 2021, la revue La Femelle du requin s’est rendue à Cergy pour rencontrer Annie Ernaux. Pendant près de quatre heures exceptionnelles, elle a parcouru avec l’auteure son œuvre, qu’elle évoque en insistant sur la vérité du moment, laissant s’installer certains silences, reprenant le fil de ses réflexions et souvenirs traversés de rires : le désir féminin (Passion simple, Se perdre, Mémoire de fille…), la volonté douloureuse d’échapper à son milieu et de « sauver » du néant littéraire et social auquel ils sont relégués les êtres qui peuplent son passé (La honte, La place, Une femme, La femme gelée…), l’éducation catholique qu’elle a reçue et que l’écriture dévoile, le temps qui passe et que l’écriture rend mélancoliquement sensible (Les années). Tous ses récits, jusqu’au dernier [en cours ; un extrait a été publié dans le numéro 54 de La Femelle du Requin] sont sous-tendus par une conscience politique aiguë : la rage est intacte face à l’injustice que la société réserve aux plus vulnérables, aux femmes, aux jeunes aussi, une rage à la mesure de la générosité avec laquelle elle s’engage par ailleurs pour les défendre...



 

L'art du roman selon Alice Zeniter


Un article de NONFICTION.fr à propos du livre TOUTE UNE MOITIE DU MONDE d'Alice Zeniter


À partir de souvenirs personnels et d’analyses pertinentes, Alice Zeniter explique la nécessité de repenser la place des femmes dans la littérature.

Dans son dernier livre, intitulé Toute une moitié du monde, Alice Zeniter revient sur son expérience et ses impressions personnelles en tant que lectrice. En les examinant, elle met en évidence la difficulté qu'elle a pu éprouver pour s’identifier à une héroïne féminine au sein de ce qu’elle appelle le « corpus canonique de la littérature ». Une grande partie de ce corpus, comme elle le fait malicieusement remarquer, ne passe pas le test de Bechdel, qui suppose trois conditions : qu’il y ait au moins deux femmes nommées, que ces femmes parlent ensemble et qu’elles parlent d’autre chose que d’un homme. Elle écrit ainsi : ...





 

Edith Bruck : écrire de la poésie après Auschwitz


Un article de NONFICTION.fr à propos de LA VOIX DE LA VIE d'Edith Bruck


Une nouvelle anthologie d'Edith Bruck nous permet de découvrir l'œuvre de poétesse de l'auteur du « Pain perdu ».

Nul doute qu’Edith Bruck entretient des liens secrets avec la poétesse russe Anna Akhmatova, quand elle écrit : « La poésie n’est pas trompeuse, elle dit la vérité qui trouble les consciences, qui touche les plaies ouvertes, privées et publiques. » On ne peut cependant pas comparer le lyrisme de l’auteur du Poème sans héros aux brèves poésies d’Edith Bruck. Mais toutes deux ont connu la terreur, ...



 

Les livres en braille passent au prix unique librairie !


Un article, paru le 04/01/2023, sur le site de l'association Centre de Transcription et d'Edition en Braille (CTEB)


Le 4 janvier 2023, après 40 ans d’attente et de combats, ca y est ! Nous l’avons fait ! Nous sommes si heureux ! Le 4 janvier 2023, après 40 ans d’attente, le prix unique du livre (loi Lang de 1981) dont l’édition classique bénéficiait, sera appliqué aux livres en braille de notre catalogue ! Une égalité du portefeuille entre voyants et non-voyants, un meilleur accès de la lecture au plus défavorisés alors apprenez le braille et lisez autant que vous voulez !





Un article à propos

de l'édition en Braille

sur le site

LIVRESHEBDO


 

« Racine carrée du verbe être » : le spectacle-somme de Wajdi Mouawad


La pièce de théâtre a été jouée à Paris jusqu'au 30 décembre 2022


1*- Un article paru dans DIACRITIK le 6 janvier 2023 


Wajdi Mouawad aime les grandes fresques et ce spectacle de six heures, en trois parties, ne cache pas son ambition monumentale. L’ouverture en forme de dialogue inouï entre l’enfant et le vieillard qu’il sera pose les jalons de cette épopée diffractée. Il s’agit d’explorer les possibles d’une vie, d’abolir le hasard qui fonde une existence, de jeter les dés à plusieurs reprises pour voir ce qui se serait passé si… Si au lieu de prendre un avion, on en avait pris un autre. Voire si on n’en avait pas pris du tout.


L’idée n’est pas mauvaise ; elle n’est pas tout à fait neuve non plus. Sans remonter à Jacques le fataliste (et pourtant…), on pense au brillant film à tiroirs d’Alain Resnais, Smocking/No smocking ou au magistral roman à choix multiples de Paul Auster 4321. En adoptant ce procédé, lourdement soutenu par un discours de vulgarisation scientifique et d’amphigouries philosophiques, Wajdi Mouawad revisite son propre parcours, l’atomisant dans un espace-temps non linéaire où plusieurs avatars co-existent. L’intérêt est ici de multiplier les récits sur la scène du théâtre, d’entraîner le public dans le vertige des univers parallèles, sans l’artifice du montage cinématographique ni la liberté d’une lecture autorisant retours en arrière et sauts de pages. Il reviendra au plateau de créer le labyrinthe et les moyens de s’y retrouver...



2*- un article paru sur le site sceneweb.fr


La vie ne tient parfois qu’au choix d’une ville. Le 22 août 1978, alors que la guerre civile ravage le Liban, le père de Wajdi Mouawad envoie son frère acheter des billets d’avion afin de mettre sa famille à l’abri. Deux options s’offrent au jeune homme, la France ou l’Italie, pour lesquelles la fratrie dispose des visas nécessaires. Le fils connaît l’affection de son père pour la botte, mais suit à la lettre la consigne donnée : choisir la première des deux destinations disponibles. À quelques dizaines de minutes près, il opte pour Paris, et non pour Rome. « Depuis lors, confie Wajdi Mouawad, la question me hante de savoir ce que je serais devenu si l’horaire avait avantagé l’Italie ». À travers son avatar littéraire, Talyani Waqar Malik, qui a presque la même date de naissance que lui, le dramaturge et metteur en scène se prend alors au jeu des si, et imagine les vies qui auraient pu s’ouvrir à lui si certains choix avaient abouti à des décisions différentes.



3*- Un article sur le site La Terrasse, le 25 octobre 2022


Avec Racine carrée du verbe être, le directeur de La Colline Wajdi Mouawad revient avec une nouvelle épopée habitée par ses obsessions : l’exil, la famille, la filiation, la guerre. Portée par 13 comédiens, sa fresque porte l’ambition d’une réflexion métaphysique sur l’existence, qui s’étiole à force d’une écriture trop peu pointue et singulière.

Comme bien des pièces de Wajdi Mouawad, Racine carrée du verbe être est marquée par une séparation imposée par l’Histoire. Une famille, une fois de plus, est ...




 

L’année où on a définitivement perdu Michel Houellebecq


Dans Les Inrocks un article de Nelly Kaprièlian le 5/01/2023


Il y a exactement un an sortait Anéantir de Michel Houellebecq. Un succès critique étonnement général, à de très rares exceptions près comme à L’Obs, Médiapart et aux Inrocks. Très peu de journalistes avaient alors relevé les petites phrases glissées subrepticement ici ou là, relevant d’une idéologie non pas “un peu réac”, mais franchement d’extrême droite...


  • L'intégralité de l'article ICI

 

Annie Ernaux : “Il faut tellement plus de courage aux femmes”


Article paru dans ACTULITTE.com le 23/05/2022


Dans une Sala Azzura pleine et émue, Annie Ernaux a été accueillie au Salon du Livre de Turin pour recevoir le prestigieux prix littéraire international Mondello (qui compte parmi ses lauréats au moins une douzaine de prix Nobel) et parler d’inégalités, d’école, de femmes, et de littérature…


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