Tous les livres - mai 2023



Les livres présentés en

(mois par mois)

 

Devenir sujet de sa formation - Histoires de vie et processus de subjectivation


Livre dirigé par Christophe Niewiadomski et Hervé Prévost


Suite à la tenue d'un colloque international, intitulé : « Place de la personne dans les accompagnements institués. Se former et accompagner par les histoires de vie », organisé en juin 2021 à Pau, ce livre entend témoigner des débats qui s'y sont déroulés. Cette manifestation scientifique avait en effet pour ambition de rassembler des professionnels et des chercheurs afin d'échanger sur les usages et effets des pratiques d'histoire de vie en formation dans les différents secteurs de la formation des adultes. Elle voulait aussi s'interroger sur la pluralité des formes d'accompagnements institués, s'inscrivant dans le champ de la recherche biographique. L'objet de ce livre témoigne ainsi du croisement des points de vue entre praticiens, experts et chercheurs, dans les domaines de l'accompagnement social et de la formation par les récits de vie, en explorant la nature et la visée des processus de subjectivation mis en œuvre.




 

Z comme zombie


Livre de Iegor Gran


Katia, seize ans, coincée à Marioupol à côté du cadavre de sa mère morte de froid et de malnutrition, appelle son oncle resté en Russie. Réponse embarrassée de l’oncle-zombie : « Mais qui êtes-vous ? Arrêtez de m’appeler. Je ne vous connais pas.’’ Arkadi montre à son père des photos d’immeubles détruits à Kharkov par les bombardements russes. Réponse : ‘‘Ce sont les Ukrainiens eux-mêmes qui se bombardent à la roquette. »

Bouleversé par la guerre en Ukraine et la propagande russe, Iegor gran décide d’écrire un texte très informé, à mi-chemin entre le pamphlet et le gonzo-journalisme. Il s’intéresse à « ce Z peinturluré en blanc dégeu sur les chars russes en Ukraine qui a gangréné le cerveau d’une majorité de Russes. » Z comme zombie !



Le français va très bien, merci


Avec la collaboration de Anne Abeillé, Julie Auger, Christophe Benzitoun, Heather Burnett, Maria Candea, Françoise Gadet, Médéric Gasquet-Cyrus, Antoine Gautier, Arnaud Hoedt, Jean-Marie Klinkenberg, Michel Launey, Julie Neveux, Rachel Panckhurst, Jérôme Piron, RF. Monté de Linguisticae, Corinne Rossari, Gilles Siouffi, Laélia Véron.


« Nous, linguistes de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, sommes proprement atterrées par l’ampleur de la diffusion d’idées fausses sur la langue française. »

Les discours sur les « fautes » saturent quasiment l’espace éditorial et médiatique contemporain. Mais la différence entre une faute et une évolution, c’est la place qu’elle occupera à long terme dans l’usage. Et l’usage, ça s’étudie avec minutie. C’est le travail des linguistes. Face aux rengaines déclinistes, il devient indispensable de rétablir la rigueur des faits.
Non, l’orthographe n’est pas immuable en français. Non, les jeunes, les provinciaux ou les Belges ne « déforment » pas la langue. Oui, le participe passé tend à devenir invariable. Non, le français n’appartient pas à la France. Oui, tout le monde a un accent, voire plusieurs.
Dix idées reçues sur la langue, et surtout trente propositions pour en sortir.



 

Aux portes de l’Europe - Histoire de l’Ukraine

 

Livre de Serhii Plokhy


Ce livre est une histoire de l’Ukraine, du territoire et des hommes qui l’habitent, depuis Hérodote jusqu’à Zelensky. Racontée avec brio à travers une suite d’événements et de portraits des protagonistes insérée dans l’histoire politique, économique et militaire de l’Europe et dans celle de la chrétienté ; les deux présentées dans leurs grandes lignes mais sans simplifications excessives. La moitié du livre traite de la période antérieure à la Première Guerre mondiale, ce qui laisse assez de place pour une histoire plus détaillée de l’époque contemporaine.
L’ambition de l’auteur vise toutefois un objectif plus difficile à atteindre que celui de simplement raconter à ses lecteurs l’histoire d’un pays souvent mal connu. Il essaie de leur faire comprendre toute la complexité de la situation de l’Ukraine en dévoilant ses racines historiques. Il y réussit pleinement en montrant comment un ensemble humain traversé par des frontières écologiques, religieuses, linguistiques, politiques, et dont les composantes ont vécu des passés fort différents, construit une identité commune, devient une nation et se donne un État.
Serhii Plokhy évite toute apologie, ne cache pas les faces sombres du mouvement national ukrainien et les énormes difficultés d’apprentissage de l’indépendance face à un voisin, la Russie, puissant et hostile.
Cette histoire de l’Ukraine est aussi celle de la Russie, l’une n’étant pas intelligible sans l’autre. À ce titre, elle est une excellente introduction à la compréhension du conflit actuel.



 

La Haine ordinaire - Des vies percutées par le racisme


Sous la direction de Mathilde Mathieu


Un village de Justes où l'installation d'un entrepreneur prénommé Yassine déclenche les pires rumeurs, jusqu'à un incendie ; une fanfare étudiante où Jonas, appelé « le Juif », est sommé de « bouffer » un cœur de porc ; une mère rom accusée à tort de frapper son enfant ; deux jeunes hommes noirs lynchés lors d’une fête de village…
À travers une sélection d'histoires singulières, ce livre donne la parole aux victimes de racisme, invisibilisées et toujours assignées à la « discrétion ». Toutes décrivent à quel point le racisme, l'antisémitisme et l'islamophobie se diffusent dans la société, percutent les corps, s'immiscent dans les quotidiens, fragilisent les intimités. Quels circuits cette haine a-t-elle empruntés ? Où sont les responsabilités politiques ? Et pour chaque agression, chaque insulte, comment la justice réagit-elle ?

Ces enquêtes, publiées initialement dans la série de Mediapart « Chroniques de la haine ordinaire », sont suivies d’entretiens inédits avec des spécialistes (sociologues, historien·nes, etc.) qui éclairent la mécanique raciste et donnent des pistes pour la combattre.

Dix journalistes et collaborateurs réguliers de Mediapart signent cet ouvrage sous la direction de Mathilde Mathieu, responsable du service Société.





Autobiographie, réflexivité et construction des savoirs en didactique des langues


Livre sous la direction de Muriel Molinié


Les dispositifs de formation présentés constituent de véritables « échafaudages » permettant aux étudiants de se projeter dans le métier d'enseignant-chercheur, via des écrits réflexifs donnant de la voix au sujet du savoir : en train d'apprendre ; en tant que professionnel ; en tant que personne biographique. Dans cette triade énonciative, une identité historique s'énonce : celle de l'étudiant plurilingue, biographant le rôle joué par certains héritages culturels sur son sentiment d'illégitimité face aux normes d'une communauté sociolinguistique ; celle du doctorant retraçant l'impact qu'ont ses savoirs situés sur son engagement en thèse ; celle du chercheur historicisant sa trajectoire scientifique. La mise en question de leurs savoirs par ceux de l'autre les conduit-elle à instituer des rapports plus justes et sensibles entre langues, savoirs et cultures dominants vs minorés ? C'est l'une des questions que pose cet ouvrage.



Traces de vie à Auschwitz - Un manuscrit clandestin


Sous la direction de Philippe Mesnard


Le Recueil Auschwitz a été écrit durant les derniers jours de fonctionnement du camp d’Auschwitz par Abraham Levite et un groupe de déportés juifs. Ce texte a la singularité d’être à la fois une préface et un projet pour une anthologie qui visait à regrouper l’ensemble des textes clandestins rédigés, envers et contre tout et tous, à Auschwitz par des déportés juifs. Cette dimension collective le rapproche des collectes de témoignages menées dans les ghettos dont la plus connue est celle du ghetto de Varsovie. Le Recueil Auschwitz est en cela exemplaire de la littérature de la destruction des Juifs d’Europe de l’Est.

Avec les versions respectives des deux grandes traductrices que sont Batia Baum et Rachel Ertel, ce volume rassemble des commentaires érudits de spécialistes américains, italiens et français qui en développent les dimensions historiques, littéraires, linguistiques et philosophiques et permettent également de découvrir l’ampleur et la richesse de la littérature yiddish avant le génocide des Juifs. Des modules pédagogiques en fin de volume facilitent l’introduction à la littérature testimoniale en milieu scolaire.



Je vous écrit d'Auschwitz - Lettres retrouvées


Livre de Karen Taieb (Préface d'Ivan Jablonka)


« Mes chers, je suis dans un camp de travail et je vais bien… » Voici les quelques mots expédiés depuis Auschwitz par près de 3 000 juifs de France, attestant l’existence d’une correspondance entre les déportés à Auschwitz et leur famille entre 1942 et 1945. Ces lettres-cartes, écrites sous la contrainte, faisaient partie d’une vaste opération de propagande, la Brief-Aktion, qui visait à rassurer leurs proches et dissimuler l’horreur. D’autres lettres, clandestines celles-ci, ont pu entrer et sortir du camp et dévoilent l’enfer concentrationnaire. Sont rassemblées ici aussi des lettres écrites dès la libération du camp, preuves de survie uniques et émouvantes adressées aux familles par les rescapés.

Grâce à des archives inédites, Karen Taieb dévoile un pan méconnu de l’histoire de la Shoah, honore la mémoire des victimes et redonne une identité à vingt et un déportés, dont ces lettres, qui nous plongent de façon saisissante dans la réalité du camp d’Auschwitz, sont parfois les dernières traces.



 

Les cahiers Ukrainiens - Journal d'une invasion


BD - Un récit-témoignage d'Igort


Igort a vécu en Ukraine, la famille de son épouse y vit toujours. Après avoir raconté les racines de ce conflit dans Les Cahiers ukrainiens et Les Cahiers russes, il revient sur ce sujet pour donner une voix à ceux que généralement on entend peu : les gens ordinaires qui vivent et subissent les conséquences d’une guerre insensée et brutale. Un récit écrit en temps réel qui témoigne de l’horreur : une vie sous les bombardements, dans les villes assiégées… et puis la résistance, la détermination d’un peuple qui souffre mais ne cède pas. Un livre bouleversant et essentiel dont l’espoir, la désillusion, la fierté et la solidarité construisent la structure dramatique.



 

De la main d'une femme


Livre d'Astrid De Laage


Il y a 230 ans, le 13 juillet 1793, Marie Anne Charlotte de Corday d’Armont, 24 ans, assassinait l’ami du peuple Jean-Paul Marat. Quatre jours plus tard, elle était guillotinée.
Figure aujourd’hui figée des manuels scolaires, « ange de l’assassinat » pour Lamartine, qui était vraiment Charlotte Corday ? Jeune femme fragile instrumentalisée par les forces de la réaction ou héroïne en quête de liberté ? Criminelle aveugle ou redresseuse des torts de la Révolution ? Martyre, bourreau, féministe avant la lettre ?
Lointaine cousine fascinée par cette parente, Astrid de Laage s’est plongée dans l’histoire. Elle interroge son propre rapport à la noblesse, au lignage, aux contraintes sociales si oppressantes pour une jeune femme du XVIIIe siècle. Et elle retrace le chemin qui aura mené Charlotte de Caen jusqu’à Paris, ce fatal soir de juillet. Imprégnée de littérature antique et d’idéal romantique, républicaine proche des Girondins, révulsée par la tyrannie sanguinaire qu’illustre Marat, Charlotte passe à l’action. Elle assumera totalement son geste, affrontera sur l’échafaud la haine populaire, persuadée de sauver son pays.
Astrid de Laage donne une présence sensible à Charlotte mais aussi à Marat et aux femmes qui l’entourent. Elle raconte une journée comme les autres du Paris révolutionnaire, la frénésie urbaine, la tension brûlante qui anime Charlotte au fil de son périple, les souffrances d’un Marat éreinté par la maladie, les craintes de ses proches, les violentes critiques dont il est l’objet. Elle rend aussi à la jeune femme le mystère qui est le sien. Car de ce choix ultime, suicide pour la cause, volonté sans faille, nul ne peut mesurer la profondeur et l’enjeu personnel. Pour sa cousine contemporaine, mesurant les forteresses qui enfermaient les femmes de l’époque, Charlotte n’a pas le choix. Seule possibilité pour sortir de sa condition : la violence. Se perdre pour exister. Ou faute de ne pouvoir exister autrement. 



 

Horizon Légende


Livre de Pauline Guillerm (Recommandé à la lecture à partir de 13 ans)


Un poème dramatique.

Elijah vient d'un hameau du bout du fleuve perdu dans la mangrove. Il y vivait de la pêche à la crevette sauvage, mais des industriels, qui ne respectent aucune règle, ont mis en péril son travail et ses revenus. Un jour, se sentant menacé, il décide de quitter son pays. De l'autre côté de la mer, après un éprouvant voyage, Elijah se trouve confronté à l'institution : il va devoir gravir une montagne de papiers et de questions. Comme tant d'autres, il n'a pas le choix : il doit, loin des siens, se construire un avenir en composant avec les préjugés. Les incongruités administratives, la répétition sans fin de son histoire, la perte de son dossier, les nuits passées sur les trottoirs de la ville, ou encore les états d'âme de fonctionnaires surmenés n'auront pourtant pas raison de lui. L'effondrement viendra de l'institution, ou plutôt de ses agents à qui elle fait porter le poids du parcours chaotique imposé aux migrants sans véritable soutien ni discernement.



L'auteure :

Pauline Guillerm est auteure, comédienne et metteuse en scène. Elle s'intéresse particulièrement aux questions de la jeunesse, aux liens avec les territoires et aux trajectoires singulières. Horizon Légende est son cinquième texte publié chez Lansman.


Ce texte, qui se présente sous la forme d’un poème dramatique, est né de ma rencontre avec de jeunes primo-arrivant.e.s en France et a reçu des soutiens précieux. La Compagnie Marguerite, créée récemment à Perros-Guirec, produit le spectacle que j’ai l’immense plaisir de mettre en scène avec une équipe de feu.

"Nous avons eu la joie de lire le texte à l’occasion du magnifique festival Méli’môme à Reims qui co-produit le spectacle. Nous jouerons en effet sa création pour l’édition prochaine du festival en avril 2024. En attendant, nous sommes enthousiastes à l’idée de donner à entendre le texte pour l’édition du festival Livres en scène des Cafés librairies de Bretagne :

- le 19 juin à 20h au café librairie Le Bel Aujourd’hui à Tréguier

- le 22 juin à 19h au café librairie Le Tagarin à Etables Sur Mer"


 

Ils restent


Livre de Marie-Hélène Lafon (texte) et Éric Courtet (photographies)


« D’où viennent nos pères ? Qui sont-ils ? Que transmettent-ils ? Et qu’attendent les fils ? » sont les questions que pose Éric Courtet. Les non-dits balisent nos vies le plus souvent, et nous faisons avec, reconstruisant notre propre histoire et celles de nos aînés. C’est ce silence qui est ici souligné avec ces portraits de pères et de fils réunis, de tous âges, un « arrêt sur image » qui puisse enclencher une narration pour le regardeur, en territoire intime — une autre vérité.
Au-delà des ressemblances (ou leur absence) entre les sujets, c’est avant tout les jeux de regard, les postures et les gestes qui frappent. Tendresse ou dureté, pudeur, gêne ou affection, complicité ou timidité, malaise… ces sentiments, auxquels participent le décor et les tenues, ne sont pas donnés d’emblée mais évoqués par le hors-champ, l’au-delà de l’image. Derrière la frontalité apparente, quand bien même les sujets sont de dos, c’est une approche fragile de tous les nœuds éventuels, tous les secrets qui relient les pères et les fils ; les transmissions possibles ou rejetées, professionnelles ou de toutes sortes (le goût pour tel sport, la musique, la nature…) — en un mot : les racines, qu’on est invités à interroger, entre passé et futur, parce qu’ils restent, les pères, les fils.
Les racines ou les sources… Marie-Hélène Lafon, dont on connaît l’obsession dans ses livres pour l’arrachement et l’attachement à une terre d’enfance, s’est glissée entre ces images pour y proposer sa propre narration, sa propre lecture des silences. Par petits blocs de prose dense (et deux poèmes), elle redonne parole aux fils, et peu importe qu’on puisse retrouver tel ou tel élément des images dans ces textes, ils ne font surtout pas légendes parce que ce qu’on entend c’est une voix, où affleurent sentiments et sensations toujours paradoxales — humaines. Proposant une mémoire à ces fils, elle nous invite à son tour, avec Éric Courtet, à interroger la nôtre, à regarder ces visages, ces attitudes à l’aune de notre propre histoire, en écho. À lire la fragilité des généalogies et des filiations, comme, des arbres, « [la] peau, [le] grain, [les] velours. [Le] silence. »





Les Résistantes - L'histoire inédite des femmes juives dans les ghettos


Livre de Judy Batalion


Puissantes et inspirantes, ce document se fait le témoin d’une bravoure exceptionnelle, d’une amitié féminine et de survie. Issu d’archives et de témoignages inédits, Judy Batalion nous fait revivre l’Histoire du point de vue des femmes.

Comment une telle histoire a-t-elle pu être oubliée ?

Alors que les nazis imposaient leur loi et persécutaient les Juifs d’Europe de l’Est, des dizaines de femmes vivant dans les ghettos ont fait passer des messages codés, dissimulés dans leurs tresses, et des armes, cachées dans des miches de pain. Elles ont construit des souterrains et aidé des milliers de clandestins. Elles ont soudoyé des gardes de la Gestapo avec de l’alcool, assassiné des nazis et saboté des lignes d’approvisionnement allemandes.

S’appuyant sur des documents historiques et des témoignages de première main, ce récit nous fait revivre le destin de ces héroïnes, dont la plupart ont été assassinées dans les prisons de la Gestapo et les camps de concentration. Seule une poignée d’entre elles a survécu, sans que personne ne s’intéresse à ces survivantes. Avant ce livre.



 

Dictionnaire du peuple Rrom


Livre de Morgan Garo-Farré


Minorité transnationale répartie aux quatre coins de la planète, les Rroms font régulièrement la une de l’actualité en raison de la stigmatisation dont ils sont victimes. Pourtant ils sont mal connus, souvent réduits à un folklore.
Cet ouvrage sous forme de dictionnaire permet de découvrir ce peuple sans État, au travers de son histoire, de sa culture et de ses figures les plus marquantes.
Au fil de plus de 300 entrées, cette histoire est déclinée par pays et par thèmes. Sont abordées les expressions culturelles du peuple rrom tout comme la longue histoire de discriminations et de résistances qui le caractérise.

D’«Afghanistan» à «Samudaripen» en passant par «Charlie ­Chaplin» ou ­ «Saimir Mile», ce Dictionnaire du peuple rrom entend apporter sa contribution à la connaissance d’une histoire, de voix et de combats trop rarement entendus.



 

T’as pas trouvé pire comme boulot ? - Chronique d’un travailleur en maison de retraite


Livre de Nicolas Rouillé


Quand Nicolas Rouillé, écrivain dépourvu d’expérience dans le médico-social, annonce qu’il a trouvé un emploi en maison de retraite, on lui demande: «Tu vas torcher les vieux? T’as pas trouvé pire comme boulot?»

Dans un établissement public qui se remet tout juste de la pandémie de COVID, il fait la rencontre de Mme Lopez, Mady, Suzanne, M. Lacaze et de bien d’autres résident·es attachant·es qui luttent, se laissent porter ou perdent pied. Rapidement, il s’intègre à une équipe d’auxiliaires de vie, d’aides-soignantes et d’infirmières dont la force de travail est tout aussi invisibilisée qu’essentielle.

Nourri par un sens aigu du détail et de l’observation, T’as pas trouvé pire comme boulot? est le récit du quotidien d’une maison de retraite dans toute sa banalité, ses extravagances et ses souffrances. C’est surtout la chronique d’une institution où le manque structurel de moyens met à mal le travail des soignantes pour une fin de vie digne des aîné·es.



 

Nûdem Durak - Sur la terre du Kurdistan


Livre de Joseph Andras


Un livre-combat pour la liberté du peuple kurde

En 2015, la chanteuse Nûdem Durak a 22 ans lorsqu’elle est condamnée à dix-neuf ans de réclusion par le régime turc. Son crime ? Avoir défendu, par sa musique, la lutte et la culture de son peuple – kurde. À ce jour, faussement accusée d’être membre d’une prétendue « organisation terroriste », elle est toujours enfermée. Nûdem Durak est condamnée à rester en prison jusqu’en 2034 : à travers elle s’exprime la lutte de tout un peuple pour sa liberté.

Joseph Andras poursuit, cinq ans après Kanaky (Actes Sud), son travail d’enquête littéraire : dans un récit incarné, sensible et documenté, fruit de quatre ans de recherche, il reconstitue, à travers la vie de la jeune artiste, l’histoire d’une injustice individuelle et collective. Un récit internationaliste, composé aux côtés de la détenue, comme un vibrant appel à la solidarité pour tous les prisonniers politiques.



 

Les Lettres d'À l'Est d'Eden - Journal d'un roman


Livre de John Steinbeck


Après les Jours de travail, le journal des Raisins de la colère, Seghers publie la correspondance de Steinbeck à son éditeur, lors de la rédaction d'A l'Est d'Eden... 

Alors qu'il commence la rédaction d'À l'est d'Eden, son roman le plus ouvertement autobiographique et sans doute le plus ambitieux, John Steinbeck se lance dans une longue lettre qu'il écrit quotidiennement à son ami et éditeur, Pat Covici. Pour lui, cette lettre ininterrompue a une triple vocation : elle le prépare physiquement et psychiquement à la rédaction de ses feuillets du jour ; elle offre un laboratoire dans lequel il revient sur les ambitions du chapitre en cours ; elle lui permet de tenir la chronique de la création, réflexion sur le temps, la littérature, l'inspiration, l’œuvre à l’œuvre.
Chaque jour, du 29 janvier au 31 octobre 1951, Steinbeck documente ainsi son processus d'écriture, se confie sur des sujets intimes, offrant ainsi un angle fascinant sur l'expérience du Nobel, une vision de l'homme et de l'écrivain, mais aussi de la relation qui unit un auteur et son éditeur...



 

George Sand - Nouvelles lettres retrouvées


Édition établie, annotée et présentée par Thierry Bodin 


Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu’à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s’ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D’autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. 

Plus de 260 correspondants - dont une cinquantaine de nouveaux - sont représentés, des moins connus jusqu'aux plus illustres, comme Barbey d’Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglion, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d’affaires...

 

On retrouve dans ces pages retrouvées toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l’on suit jusqu’à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort.



 

Camille Claudel - la création comme espace de liberté


BD de Monica Foggia et Martina Marzadori


Joyau du paysage artistique français, Camille Claudel fut l'incarnation de l'artiste maudite. Après avoir passé son enfance à lutter contre l’autorité de sa mère, la jeune fille s’installe à Paris à la fin du XIXe siècle pour vivre son rêve : devenir sculptrice. Portée par l’effervescence artistique de la capitale, elle rejoint l’Académie Colarossi puis l’atelier d’Auguste Rodin, dont elle deviendra le modèle et l’amante. Mais leur relation se dégrade et, malgré son génie manifeste et sa volonté farouche, Camille peine à se faire une place en tant que femme dans le monde des arts. Face aux échecs, aux rejets et aux scandales, elle s’isole et emprunte alors, doucement, le chemin d’une douloureuse déchéance qui la conduira entre les murs d’un asile psychiatrique.

Une magnifique biographie illustrée et très documentée qui rend hommage à la femme et à la sculptrice.



 

Rester barbare


Livre de Louisa Yousfi


« Je sens que j’ai tellement de choses à dire qu’il vaut mieux que je ne sois pas trop cultivé. Il faut que je garde une espèce de barbarie, il faut que je reste barbare. » Cet énoncé de Kateb Yacine, Louisa Yousfi l’entend comme une formule magique : à la fois mot d’ordre esthétique et fable politique, elle permet de convoquer ensemble Chester Himes, Toni Morrison, Booba, PNL et toute une cohorte ensauvagée à l’assaut de l’Empire.



 

Maud Martha


Livre de Gwendolyn Brooks


Publié en 1953, Maud Martha est le premier et unique roman de l’immense poétesse américaine Gwendolyn Brooks. Largement inspiré de la vie de l’autrice, Maud Martha retrace en trente-quatre brefs tableaux les différentes étapes de son existence : enfance, jeunesse, mariage, vie conjugale, maternité… Les épisodes de la vie, qui sont les mêmes pour tous, éprouvés par une jeune femme noire de Chicago dans les années 1940.

À partir des petits riens qui forment le tissu de l’existence et épousent la courbe de la mémoire, Gwendolyn Brooks a composé une grande œuvre littéraire traversée par les questions raciales et leurs violences silencieuses. Un roman magnifique sur une femme qui doute d’elle-même et de la place qu’elle tient dans le monde.



Tu as fait de moi celui qui enjambe le monde


Livre de Steve Wilifrid Mounguengui


Stève Wilifrid Mounguengui quitte le Gabon et arrive en France à l'âge de 25 ans pour faire des études de philosophie. Avant de partir, il dit à sa mère qu'un seul mot d'elle pourrait le faire rester au Pays, mais elle insiste : « Pars mon enfant, pars aussi loin que possible. Reste là-bas, l'essentiel est de réussir à vivre.
Promets-moi que tu ne reviendras pas. Promets-moi.
Quand tu pleureras de France, je t'entendrai. Tiens bon ! »
Il part et ne la reverra jamais vivante.

Dans ce livre, hymne à l'amour maternel, l'auteur fait revivre sa mère. D'une vaste écriture poétique, il raconte son arrivée en banlieue parisienne, la façon dont il écrit, le matin à l'aube, dans le RER, lorsqu'il se rend au travail. Il dit son enfance à Mouila, paradis perdu mais toujours enchanteur, l'étendue des plaines en lui, le chant des oiseaux, la lueur des lucioles... autant de tableaux somptueux d'une enfance simple auprès d'une mère courage, personnage charismatique et généreux.

Ce texte fort et optimiste est représentatif de cette nouvelle génération d'écrivains d'Afrique subsaharienne qui, sans nier la douleur de l'exil, sont animés d'une fureur de vivre et veulent croire à la fusion des identités qui les constituent.




 

Ecrits intimes - Lettres aux trois hommes les plus aimés


Livre d'Isabelle Eberhardt


Ces lettres aux trois hommes que l’écrivaine nomade Isabelle Eberhardt a le plus aimés – son frère Augustin, qui se suicida ; son confident Ali Abdul Wahab ; et son mari Slimène Ehnni – nous font pénétrer dans l’intimité d’un être étrange, objet de scandale et de ferveur, une femme qui, à vingt ans, parle d’elle au masculin et tourne le dos à l’Europe de la Belle Époque pour accomplir son rêve de fusion avec le désert. Jamais elle ne céda sur son désir. Elle était de ces personnes rares capables de ressusciter la part d’audace qui somnole en chacun de nous. Sa correspondance se lit comme le récit d’un fulgurant voyage : six années d’errance imaginaire et réelle jusqu’à sa mort, à vingt-sept ans, dans les eaux d’un oued en crue.



 

Fichez-nous la paix !


Collectif


120 dessins de presse internationaux reviennent sur la guerre en Ukraine ses enjeux et ses conséquences.


... Depuis le début des affrontements, l’association Cartooning for Peace a réuni des centaines de dessins de presse qui nous alertent et dénoncent la situation.


Pour cet ouvrage, préfacé par le journaliste Pierre Haski et en partenariat avec Amnesty International et France Médias Monde, 120 dessins marquants ont été sélectionnés. Provenant du monde entier, ils permettent de saisir les enjeux de cette guerre aux lourdes conséquences, qu’elles soient humaines, politiques ou économiques.


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