Notes de lectures, articles, entretiens, presse ...

[année 2024 - 01]


  





Pays de la Loire : Non, la culture n’est pas un fonds de pension


Dans DIACRITIK, le 18 décembre 2024


Il y a quelques semaines, Christelle Morançais (élue Horizons), présidente de la région des Pays de la Loire, annonçait que les prévisions pour le budget 2025 incluaient une diminution très importante, voire une suppression pure et simple de certaines subventions et aides pour un montant de cent millions d’euros. En ce qui concerne le domaine de la culture, cette suppression équivaut à la disparition de 73% de son budget de fonctionnement.

Les conséquences de ce choix sont l’écroulement du domaine de la culture dans la région, la disparition de très nombreux projets culturels, la désertification et la destruction du biotope culturel. Ceci est la conséquence immédiate qui se cache derrière les formules habituelles : « j’assume », « nous avons bien conscience », et qui reviennent à dire : nous savons ce que nous détruisons et nous nous en ...





Autres informations




Nous étions aussi rebelles l’une que l’autre


Un article de EN ATTENDANT NADEAU, le 17 décembre 2024


Nous avons toutes et tous en tête l’image d’Ahou Daryaei, cheveux épars et en sous-vêtements, dans le campus de l’université Azad de Téhéran, où elle menait un doctorat de littérature française, comme on l’a appris. La photo est devenue icône mondiale au prix d’un déluge de kitsch féministe-laïciste. Plus gravement, l’iconisation s’est faite au prix de sa prévisible utilisation par l’extrême droite et les islamophobes de tout poil. Pendant que le public occidental s’hystérisait sur l’image, la jeune femme recevait un « traitement médical », selon les termes du gouvernement, qui a déclaré que l’incident relevait d’un problème « social » et non « sécuritaire » : le mot « social » est en vogue chez les autorités, qui qualifient le non-port du hijab de « virus » et de « maladie sociale ». Être déclarée « mentalement dérangée » sauvera la vie d’Ahou Daryaei, pas son doctorat ni sa liberté...



 

« Le théâtre doit toujours se questionner, c’est la condition essentielle à son renouvellement »


Un entretien avec Essia Jaïbi, metteuse en scène engagée et figure montante du théâtre tunisien - in AFRICULTURES, le 14 décembre 2024


Essia Jaibi nous parle de ses dernières créations, Métamorphose 2, Flagranti et Stigma, de son rapport à l’héritage artistique de ses parents, le couple mythique Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi, et de sa vision d’un théâtre ouvert, inclusif et en prise avec l’histoire et les mutations de la société tunisienne.



« Pour la première fois, nous avons un horizon en Syrie »


Un entretien avec  Yassin al-Haj Saleh (MEDIAPART, le 18 décembre 2024)


Pour l’écrivain, qui est l’un des principaux intellectuels opposants au régime des Assad, le peuple syrien vit un événement comparable à la chute du mur de Berlin. Retour au pays, justice, reconstruction... L’exilé livre ses peurs et ses espoirs.


"Originaire de la ville de Raqqa, dans le nord-est de la Syrie, dont l’État islamique avait fait sa capitale, Yassin al-Haj Saleh a passé seize ans en prison (1980-1996) sous Hafez al-Assad, pour avoir été membre du Parti communiste syrien, puis il a enduré le règne du fils Bachar. Dès mars 2011, il s’est engagé dans la révolution et a basculé dans la clandestinité. Contraint de fuir la répression, il s’est exilé en Turquie à l’automne 2013, puis en Allemagne en 2017. Non sans vivre un supplice : la disparition de son épouse, Samira al-Khalil..."



 

En 2024, la littérature en résistance face à la montée des injustices


Un article des Inrocks du 13 décembre 2024


Ce que nous avons perdu, ce qui nous sépare ou nous rassemble, ce qui nous hante et ce qui nous sauve : les livres comme des vigies pour comprendre nos présent et passé tourmentés. L’année a commencé comme elle s’est terminée : avec un livre très fort. En janvier, Le Convoi de Beata Umubyeyi Mairesse (Flammarion) nous a impressionné·es et, en octobre, ce fut L’Effondrement d’Édouard Louis chez Seuil. Deux textes en forme d’enquêtes pour comprendre un passé toujours insaisissable et les mécanismes de deux tragédies – l’une collective, historique, mais vécue aussi personnellement, l’autre familiale et intime....





Un dossier Lovecraft


Un dossier de EN ATTENDANT NADEAU n° 211 - décembre 2024


L’entrée d'Howard Phillips Lovecraft dans la Pléiade vient parachever une décennie de nouvelles traductions qui témoignent de l’intérêt pour celui que l’on a souvent considéré comme un mauvais écrivain. Variant les angles, En attendant Nadeau réévalue son importance et se penche sur les raisons pour lesquelles ses récits ont autant imprégné un siècle d’imaginaires.




H.P. Lovecraft

Article Wikipedia




Pourquoi Baldwin est plus que jamais d'actualité


Un  dossier des Inrocks, dans la newsletter du 19 décembre 2024


Cette année marque le 100e anniversaire de la naissance de cet écrivain majeur, et nous avons du mal à y croire tant James Baldwin semble être notre contemporain, tant son écriture est contemporaine, tant ses combats sont – hélas – plus que jamais contemporains eux aussi. Icône absolue des mouvements Black Lives Matter et LGBTQ+, James Baldwin, afro-américain et gay, n’a cessé de dynamiter les clichés racistes autour des personnes noires.

 

Né le 2 août 1924 d’une mère célibataire, Berdis, qui se marie plus tard avec un prédicateur devenant de fait son père, le petit Jimmy grandit dans la pauvreté à Harlem, entre ce père terrifiant et toute une ribambelle de frères et sœurs....





Pierre Ahnne découvre et nous fait découvrir Han Kang


Un article sur son blog (6 décembre 2024)


"Pourquoi ne pas l’avouer ?... Je n’avais pas lu Han Kang. Mais l’intérêt principal du prix Nobel a justement toujours été de révéler des œuvres souvent lointaines et méconnues. Désireux de remédier à mes ignorances, je suis allé au plus simplement accessible : ce roman publié par l’écrivaine sud-coréenne en 2021, dont la traduction est parue en 2023 ..."



Les livres de Han Kang

traduits en français


Voix de Syrie


A l'occasion de la chute de la dictature de Bachar Al-Assad, la revue électronique EN ATTENDANT NADEAU republie des articles sur la Syrie, sa littérature, sa poésie ...


"Après plus d’un demi-siècle de pouvoir, la dynastie Al-Assad vient de tomber en Syrie. Depuis 2016, En attendant Nadeau lit les évolutions, les souffrances et les espoirs de ce pays à travers ses textes, de fiction et de témoignage, de poésie et de réflexion. La prison syrienne s’ouvre, et l’histoire avec elle."



 

Hanan el-Cheikh, l’écriture pour échapper enfin à la peur


Un entretien dans L'ORIENT LITTERAIRE - décembre 2024 (Propos recueillis par Georgia Makhlouf)


Dans son dernier roman, La Danse du paon, qui vient de paraître chez Actes Sud, Hanan el-Cheikh raconte les trajectoires contrariées de trois personnages confrontés aux difficultés de l’exil. Yasmine a quitté Beyrouth pour s’installer dans le sud de la France avec son fils Naji. Elle travaille comme cuisinière dans un restaurant, gagne correctement sa vie, et poursuit une liaison intermittente avec Rami, un homme marié qui vit toujours à Beyrouth mais vient la retrouver pour de courtes escapades sous le soleil de la Côte d’Azur. Mais Yasmine vit difficilement sa relation avec son fils qui est tombé dans une addiction sévère à la drogue et elle tente par tous les moyens, y compris par la ruse et le mensonge, de l’arracher à la dépendance. Naji, lui, se rêve rappeur et compose des chansons plus ou moins réussies, souvent loufoques, qu’il partage avec Maggie, la jeune femme dont il est amoureux ...




« Où étiez-vous le 6 décembre 1989 ? »


Un article de Martine Delvaux, écrivaine et professeure, département d’études littéraires, UQAM - in LA PRESSE du 7 décembre 2024


"Tous les ans, depuis maintenant plus d’une décennie, je demande à mes étudiantes et étudiants, à mes amies et amis, sur les réseaux sociaux : « Où étiez-vous le 6 décembre 1989 ? » Où étiez-vous au moment où 14 jeunes femmes mouraient à l’École Polytechnique de l’Université de Montréal, au bout de l’arme semi-automatique d’un dénommé Marc Lépine ? ..."


  • L'intégralité de l'article ICI ou ICI


Et aussi


Les victimes du massacre du 6 décembre 1989

 

Kaddour, ou le portrait vibrant d’un père disparu par Rachida Brakni


Un entretien acec Rachida Brakni dans l'ORIENT LITTERAIRE du 5 décembre 2024


«Me voilà sans père. Je voudrais faire marche arrière, retourner dans la chambre mortuaire, te dire tout ce que je ne t’ai pas dit, tout ce que je te dois, mais il a fallu m’arracher à toi car si j’en dresse l’inventaire exhaustif, il me faudrait veiller ton corps jusqu’à la putréfaction. »

Le premier roman de Rachida Brakni, Kaddour, s’étend sur un week-end prolongé du 15 août, marqué par le deuil, le chagrin, les réminiscences et les questionnements existentiels. Pour l’enterrement de son père, la narratrice rejoint sa famille en région parisienne ; Kaddour a toujours émis le souhait d’être enterré dans sa terre natale, en Algérie. Ses proches partagent leurs peines et leurs prières, accompagnés par celui que l’autrice nomme le coryphée, c’est-à-dire l’imam.

Le silence du défunt rejoint celui du père qui s’est peu exprimé de son vivant, invitant la narratrice à écrire son histoire muette marquée par le labeur, l’âpreté de l’exil et une dignité indéfectible. Les souvenirs remontent à la surface, ceux des joyeux départs en Algérie, associés à une sourde injonction de réussite, des bribes livrées sur une enfance de misère, une arrivée en France difficile et une transmission en pointillés. La narratrice revient sur son amour pour la langue française et la construction chahutée de son identité, entre des mondes souvent étanches. Les personnages sont vrais, ils sonnent juste, et la douceur avec laquelle sont dessinées les scènes est saisissante..."


  • L'intégralité de l'entretien ICI ou ICI

 

Les mains dans les poches. Mathieu Riboulet, Les œuvres de miséricorde


Un article de DIACRITIK, le 29 novembre 2024


Que dire lorsqu’un écrivain meurt ? L’écrivain est ses livres et les livres ne meurent pas. Ils peuvent être oubliés, ne plus être lus, mais ils ne meurent pas. Que dire sinon, peut-être, le silence, se taire ? Et lire les livres.
 

Deleuze définit autrui comme expression ou signe d’un monde possible, enveloppement d’un monde dont la rencontre est le développement ou dépliement. Une idée similaire traverse Les Œuvres de miséricorde, de Mathieu Riboulet : le rapport à l’autre est rapport à un monde virtuel fait d’une multiplicité de coordonnées qui se croisent, se superposent, passent l’une dans l’autre. Le rapport à l’autre est aussi rapport à soi, le déploiement du monde qu’est autrui s’accompagne du développement du monde virtuel, enveloppé et obscur, qui est en soi. Les scènes sexuelles du livre seraient l’expression de ce qu’est une rencontre : l’enfoncement dans l’autre, et inversement, est le parcours des plis et surfaces du monde que l’on implique, parcours indissociable du dépliement du monde de l’autre ...



 

« Oser écrire, c’est découvrir des territoires inconnus »


Un entretien avec Anne Baatard, paru dans L'INVENTOIRE (11/11/2024)


Anne Baatard a été libraire et coordinatrice éditoriale. Elle anime bientôt le Module 1 de l’école d’écriture d’Aleph « Oser écrire » en distanciel (soir), du 7 janvier 2025 au 31 mars 2025. Qu’est-ce qu’oser écrire ? L’Inventoire lui a posé la question.

L’Inventoire : Vous animez une formation intitulée « Oser écrire », qui constitue le module 1 du parcours de Formation générale à l’écriture littéraire. Pensez-vous qu’il faut « oser » écrire ? Que cela n’est pas naturel ?


Anne Baatard : Oser, c’est « avoir l’audace de faire quelque chose ». Est-il naturel d’avoir de l’audace ? À la source de toute écriture, de ce surgissement, il y a des livres d’enfance, des rencontres, des figures tutélaires, des mythes personnels : un faisceau d’incitations qui passeraient volontiers inaperçues et pourraient tenir lieu de naturel. Pour certains, l’atelier doit renforcer cet encouragement premier à repousser le doute qui prend aisément le pas sur l’émotion et freine, voire condamne l’écriture. Écrire, c’est aussi se risquer à découvrir des territoires inconnus, tout le monde n’est pas un explorateur… et pourtant, tout le monde peut écrire, c’est une affaire de désir, auquel il faut se décider à ouvrir grand la porte ...



 

Mes livres du mois


Tous les livres dont Pierre Ahnne a parlé sur son blog pendant les mois de novembre 2024






Boualem Sansal : la polémique


Après l'arrestation par les autorités algériennes de l'écrivain Boualem Sansal, plusieurs Prix  Nobel de littérature se sont mobilisés à juste titre en faveur de Boualem Sansal. Nous avons relayé cet appel dès le 26/11/202 [voir   ICI]


Depuis des voix se sont élevées qui, tout en condamnant son arrestation que rien ne justifie, reviennent sur les idées véhiculées par Boualem Sansal (il est membre du Comité d'experts du média d'extrême droite FRONTIERES), entraînant mises au point et propos polémiques .


En voici quelques exemples

 

  • Benjamin Stora : Sansal a blessé le sentiment national des Algériens >>> Voir  ICI
  • Kamel Daoud et Boualem Sansal sont promus de manière stratégique pour mener les guerres culturelles à la française » >>> Lire ICI
  • "Le 'oui, mais' au sujet de l'arrestation de Boualem Sansal est odieux" >>> Lire ICI
  • Les écrivains Boualem Sansal et Kamel Daoud : du bon usage de la trahison >>> Lire ICI
  • [Exclusivité Frontières] Éric Zemmour réagit à l’arrestation de Boualem Sansal >>> Lire ICI


  • Yasmina Khadra, écrivain algérien, envoie un communiqué à l’AFP pour préciser que, même s’il s’estime « aux antipodes » de Boualem Sansal, l’arrestation de celui-ci l’« insupporte » : « La place d’un intellectuel est autour d’une table ronde, autour d’un débat d’idées, et non en prison. »
  • Nicolas Mathieu : « Soutien à Boualem Sansal, écrivain algérien et citoyen français, arrêté récemment à Alger et dont on est sans nouvelles. Tout doit être entrepris pour sortir cet homme du piège où il se trouve. »
  • Joseph Andras. auteur de "De nos frères blessés" (Actes Sud, 2016) et pourtant opposé aux idées de Boualem Sansal n’en affirme pas moins dans une tribune à L’Humanité : « Sansal n’a pas sa place en prison. »

 

De Han Kang à Sang Young Park, pourquoi la littérature coréenne a le vent en poupe


Un article des Inrocks, le 26/11/2024


Le prix Nobel attribué à l’autrice Han Kang en octobre dernier vient confirmer un intérêt grandissant pour une littérature coréenne aussi singulière que multiple. Quelle est-elle exactement ?

Jeudi 10 octobre. Han Kang, dont le dernier roman Impossibles adieux, récit poétique et mystérieux autour du souvenir du massacre de Jeju, a remporté le prix Médicis en 2023, est en train de finir de dîner avec son fils quand elle reçoit la nouvelle. Elle est la lauréate du prix Nobel de la littérature. La première de son pays qui compte de grands auteur·ices comme Park Wansuh, Hyun Jin-geon ou le poète Ko Un. Pierre Bisiou, qui a traduit Impossibles adieux avec son binôme Kyungran Choi, et qui a été son éditeur, s’en réjouit. Il se souvient encore du choc de la découverte de la prose de Han Kang. ...



 

Mes livres du mois


Tous les livres dont Pierre Ahnne a parlé sur son blog pendant les mois d'octobre 2024


"Un premier roman, un deuxième roman, un essai, deux entretiens, la Russie, la Catalogne, les Pays-Bas, l'Autriche... Mes premiers livres de la rentrée."




 

« Le cinéma, un art du portrait en mouvement »


Un entretien avec Mehdi Ben Attia, dans L'INVENTOIRE - 11/11/2024


Scénariste et réalisateur, Mehdi Ben Attia a réalisé notamment « Le fil », « Je ne suis pas mort », et « L’amour des hommes ». Mehdi Ben Attia animera le cycle de formation « Écrire un scénario » du 11 janvier au 1er juin 2025. Il nous parle ici de sa manière d’aborder le cinéma, un art du portrait.

L’Inventoire :  Vous animez prochainement un cycle long d’initiation à l’écriture du scénario. Chacun de vos films se déroule autour d’un personnage principal dont vous déployez la problématique à travers une histoire. Concevez-vous le cinéma comme un portrait ?

Mehdi Ben Attia : Un art du portrait en mouvement, oui. J’aime beaucoup cette phrase de Manoel de Oliveira, dans son dernier film, Visite : « Il faut peindre les visages comme on peint les fleurs : après l’orage. » Mais un personnage doit évoluer, le point d’arrivée doit être différent du point de départ, sinon l’histoire ne sert à rien. Cela étant, le cinéma est un art qui permet de regarder les êtres de très près, je dirais même qu’il nous permet d’appréhender les personnages par leur point de contradiction...



 

Esteban Montejo, récit du dernier esclave cimarron de Cuba


Un article paru sur le site de l'UNESCO, le 24 juin 2024-13 août 2024


Au début des années 1960, l’écrivain et ethnologue cubain Miguel Barnet recueille le témoignage d’un afrodescendant de 104 ans, Esteban Montejo. Document unique sur la condition des captifs et les violences du système esclavagiste, le récit qu’il en a tiré a connu un immense retentissement.


"C’est par hasard, en lisant le journal, que Miguel Barnet est tombé sur une photo qui a retenu son attention : un article évoquait un afrodescendant de 104 ans, fils de captifs déportés sur cette île antillaise lors de l’arrivée de la dernière cargaison d’asservis africains, au milieu du XIXe siècle. Il s'appelait Esteban Montejo et avait été esclave, avant de s’enfuir à l’adolescence dans les forêts des montagnes centrales de Cuba pour y conquérir sa liberté. Il était le dernier cimarron...."




 

« L’écriture théâtrale est un art artisanal »


Dans la lettre d'AFRICULTURES du 20 novembre 2024, un entretien avec Penda Diouf, autrice sénégalaise


Depuis ses premières pièces, Penda Diouf s’est forgé une place unique dans le théâtre contemporain français. D’origine sénégalaise et ivoirienne, elle est l’autrice d’œuvres remarquables telles que Noire comme l’or (2022), Pistes (2020) et La Grande Ourse (2019), toutes saluées pour leurs récits puissants qui donnent voix aux personnes marginalisées, en particulier aux femmes. Son écriture, mêlant histoires intimes et enjeux politiques et sociaux, reflète un engagement profond avec les thèmes de l’identité, de la discrimination et de l’émancipation. L’entretien suivant explore sa dernière pièce, Noire comme l’or, son processus créatif et sa vision pour un théâtre plus inclusif.


Lou Gargouri :  Dans votre pièce Pistes, vous utilisez souvent la métaphore du tissage et du crochet. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce choix ?


Penda Diouf : Pour moi, l’écriture théâtrale est une forme d’art artisanal. Il y a un fond intellectuel lié à la pensée, mais il y a également une forme qui est très liée au sensible, comme celle qui permet aux artisan.e.s de pratiquer leur art. L’écriture consiste à créer de la dentelle, à choisir chaque mot avec soin, pour trouver l’association la plus juste afin ...



 

L’énigme du frère


Un article de DIACRITIK à propos du livre L'EFFONDREMENT d'Edouard Louis (19/11/2024)


L'effondrement d’Édouard Louis, est un livre pluriel, la narration juxtaposant et entremêlant le commun, le plus banal, le social, et une forme d’étrangeté – étrangeté de l’autre, étrangeté de soi.La narration concerne le frère, la mort du frère qui est dite dès la première ligne. Le roman est construit comme un ensemble de cercles ou de lignes qui s’approchent ou s’éloignent à la fois de cette mort et du frère lui-même, du rapport entre celui-ci et le narrateur-auteur, entre différents membres de la famille, chacun et chacune ayant une place mais parfois mobile, moins clairement avérée que celle d’autres. Si L’effondrement concerne de manière évidente le frère, il est composé selon une logique des relations qui englobe un monde, un microcosme qui est en même temps lui-même et l’indice d’un monde plus large – social, politique, ou bien plus énigmatique.

S’il s’agit d’écrire au sujet de la mort du frère, il s’agit autant d’écrire sur soi, de se regarder soi-même dans cette mort, dans le rapport au frère qui fonctionnent comme un miroir dans lequel on s’aperçoit, on s’entraperçoit, et où parfois on se perd, où on ne voit plus rien ni de l’autre ni de soi...



 

Valeria Milewski, biographe hospitalière : écrire la vie


Un entretien paru dans L'INVENTOIRE, la revue en ligne d'ALEPH ECRITURE  [écrit par Delphine Tranier-Brard, à partir des propos de Valeria Milewski lors de la masterclass du 9 juin 2018]


"Après avoir formé une cinquantaine de biographes, nous avons souhaité, Michèle Cléach et moi, inviter Valeria Milewski, créatrice du métier de biographe hospitalière, à nous raconter son parcours et nous parler de sa pratique.

Nous republions cette interview à l’occasion de la préparation des Assises de la biographie qui se tiendront les 21 et 22 mars 2025 à Paris et seront organisées par Aleph-Ecriture. Valeria Milewski sera invitée à y intervenir le 21 mars..."


 

Cruelles vérités de Lituanie


Une note de lecture de Jean-Yves Potel, dans EN ATTENDANT NADEAU, le 28 septembre 2024

 

Couvert de prix en Lituanie, le roman de Sigitas Parulskis, poète et dramaturge lituanien né en 1965, a secoué des susceptibilités nationales lors de sa parution en 2012. Traduit en une vingtaine de langues, Ténèbres et compagnie met en scène des thèmes traditionnels, notamment la question de la responsabilité collective, dans le contexte de la double occupation de son pays par l’Allemagne nazie et la Russie stalinienne, au début de la Seconde Guerre mondiale. Une époque source de souvenirs douloureux que le débat public n’a pas encore complètement assimilés. L’auteur photographie, au propre et au figuré, l’assassinat des Juifs et des complicités lituaniennes que certains préfèrent oublier ou nier. On comprend que ce grand roman ait ému et choqué. Sa traduction paraît enfin en France, en une année marquée par une promotion particulière de la culture lituanienne.



 

Le Pass Culture et la lecture


Loin devant le cinéma (18%), le premier poste de dépense concerne le livre qui représente 54% du total. En revanche les jeunes ont totalement délaissé le spectacle vivant dans leurs dépenses, soit 2% de ce qu’ils ont dépensé, donc bien moins que le matériel de beaux-arts (3%) ou les instruments de musique (8%).


Si 3,4 millions de jeunes, soit 84 % des 18 ans, dépensent les 300 euros auxquels ils ont droit, l'utilisation faite du Pass ne corrige pas les inégalités territoriales et sociales dans l'accès à la culture. L'application est notamment téléchargée à 87 % par les 18 ans dont les parents sont diplômés du supérieur, mais à 67 % chez ceux dont les parents ont le certificat d'études.

Le Pass Culture représente un budget annuel de 267 millions d'euros de subventions - 210 millions du ministère de la Culture pour les achats effectués individuellement par les jeunes, et 57 millions de l'Education nationale pour l'utilisation collective impulsée par les enseignants.



 

Enfants eurasiens d’Indochine : vivre dans des espaces en mouvement


Paru dans NONFICTION.fr, un entretien avec Yves Denéchère, auteur de "Enfants eurasiens d’Indochine aux vents de la décolonisation"


Dans l’Indochine sous domination coloniale française, des enfants naissent de l’union entre des colons, des fonctionnaires ou encore des soldats français et des femmes indochinoises. Bien souvent, ces enfants sont délaissés par le père alors que les mères n’ont pas toujours les moyens de les élever. Les autorités françaises permettent alors une prise en charge des enfants dont l’histoire s’entremêle aux événements du XXe siècle et aux soubresauts à l’œuvre dans les territoires occupés. L’historien Yves Denéchère revient sur ces parcours complexes mais qui incarnent aussi les multiples connexions entre les territoires de l’empire français ...




Sur France Culture

(27 janvier 2021)

Les enfants d’Indochine "rapatriés" en France : une histoire douloureuse qui commence à s’écrire


 

Gaël Faye à travers les murs du silence


Un entretien avec Gaël Faye dans L'Orient Littéraire du 5 septembre 2024


Le nouveau roman de Gaël Faye, Jacaranda, connaît déjà un fort succès en librairie, dans la lignée de son ouvrage précédent, Petit Pays (Grasset, 2016), couronné par treize prix littéraires. On retrouve l’écriture souple, poétique et contenue d’un conteur qui sait faire vivre des personnages justes et profondément ancrés dans les contradictions d’une histoire tourmentée.





Nous devons être riches de toutes les langues du monde 


Un entretien avec Patrick Chamoiseau publié dans la revue gratuite et en ligne "ADRESSES - internationalisme et démocr@tie" (N° 6 – 31 octobre 2024 - édition SYLLEPSE) [à l'origine cet entretien est paru Courrier de l’Unesco, 20 juin 2024]


Dans Une enfance créole, vous racontez avoir été frappé de mutisme en découvrant qu’une autre langue que la vôtre, le créole, s’imposait à l’école. En quoi cette expérience première, cette confrontation au parler dominant qu’était le français vous a-t-elle façonné ?


PC : C’était une époque où l’absolu des langues nous avait été imposé par les colonisateurs. Pour justifier leur exploitation du Nouveau Monde, des humains et du vivant, ils avaient développé un Grand Récit justificateur dans lequel les idées de « civilisation », de « progrès », de « développement », d’« universel », d’« identité »… tenaient des places
éminentes. Pour justifier leur mépris pour les autres langues, ils avaient sacralisé les leurs ...




« Si nous restons à patauger dans l’imaginaire colonial, la guerre des langues restera en vigueur »

Un article de

Patrick Chamoiseau,

paru dans  la revue en ligne ADRESSES n° 3 - 24 juin 2024




Entretien avec Ariane Mnouchkine 


Dans "La Terrasse", le 20 octobre 2024


L’hiver dernier, Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil ont organisé à Kyiv une École Nomade rassemblant les comédiens du Théâtre du Soleil et des artistes ukrainiens. Au bord de la guerre*, film documentaire poignant, a retracé cette extraordinaire aventure artistique et humaine. Dans le sillage de cet engagement, le Théâtre du Soleil présente la Première Époque d’une vaste fresque explorant les mécanismes du totalitarisme, « grand spectacle populaire inspiré par des faits réels ». Ce volet initial, sous-titré « La victoire était entre nos mains », concerne les années 1917-1918. Une promesse de beau théâtre, revigorant, utile et éclairant.




La pièce de théâtre

Ici sont les dragons




Les plaies de l’Algérie coloniale


Un article de EN ATTENDANT NADEAU, paru le 8/10/2024


La réédition de son roman Emma Picard, initialement paru en 2015, rend évidente la cohérence de l’œuvre de Mathieu Belezi. Cohérence qui tient au sujet, la colonisation de l’Algérie, déjà au cœur d’Attaquer la terre et le soleil, de Moi, le glorieux et du Temps des crocodiles, mais peut-être surtout à l’articulation de ce sujet avec des voix particulières. Ici, nous entendons celle d’Emma, musicale, fervente et obstinée, quelque part entre les récits de vies humbles et les grandes tragédies.



 

Entretien avec Abou Sangare, le héros de “L’Histoire de Souleymane”


Entretien avec le comédien du film Abou Sangare. Paru dans Les Inrockuptibles, le 18/10/2024


Tandis que le film réalisé par Boris Lojkine obtient un vif succès, le jeune acteur guinéen vient de déposer une nouvelle demande de titre de séjour.

Sa présence inquiète, sa façon de faire affleurer des émotions très vives avec une grande économie d’effets, son étonnante aisance de jeu pour un acteur débutant sont quelques-unes des clés de la réussite de L’Histoire de Souleymane – un film qui a divisé la rédaction des Inrocks mais qui m’apparaît d’une grande force émotionnelle et d’une cohérence formelle imparable. Sept ans après son arrivée sur le territoire français, à 16 ans, le jeune guinéen est toujours en attente d’un titre de séjour. Couronné d’un Prix d’interprétation dans la section Un certain regard au dernier Festival de Cannes, il nous raconte l’expérience intense que fut pour lui ce tournage ...



 

« À qui appartient l’histoire ? »


Une note de lecture d'Hélène Gestern à propos du livre éUne sale affaireé (Flammarion, 2024) de Virginie Linhart


« À qui appartient l’histoire ? » C’est avec cette question, posée dans le cadre du régime d’écriture autobiographique, que Virginie Linhart ouvre l’ensemble de la réflexion qui structure son livre Une sale affaire (Flammarion, 2024), lequel fait suite son livre précédent, L’Effet maternel, paru en 2020. Pour mieux comprendre la problématique, il importe de revenir à ce récit-là : un livre puissant, qui raconte comment la narratrice, fille de deux parents on ne peut plus engagés dans le mouvement révolutionnaire de 68, a vu cet héritage s’imprimer avec violence – et interférer avec tout autant de violence – dans sa propre trajectoire de vie...



 

Entretien avec Salah Badis


Un entretien avec l'auteur de DES CHOSES QUI ARRIVENT, paru sur le site NONFICTION.fr, le 20 octobre 2024


Le recueil de nouvelles de l'écrivain et traducteur Salah Badis donne un aperçu de la vie algéroise contemporaine, sur fond de malaise social.

Dans Des choses qui arrivent, un recueil de nouvelles écrites en langue arabe et récemment traduites en français par Lotfi Nia, l’auteur et traducteur Salah Badis dessine un nouveau visage des lettres algériennes, loin de tout repli identitaire et de toute fermeture linguistique. Il a accepté de répondre à nos questions sur sa conception de l’écriture et des circulations fructueuses entre les langues...



 

« L’occasion cannibalise le livre et ceux qui le font exister »


Une tribune de Christophe Hardy, président de la Société des Gens de Lettres (SGD), dans LIVRESHEBD du 23/10/2024


"Les lecteurs savent-ils que, sur les livres d’occasion, les auteurs ne touchent rien ? RIEN. En quatre lettres. Les droits d’auteur ont disparu. On dit savamment qu’il y a « épuisement du droit » parce que l’occasion procède de la revente d’un livre neuf qui, lui, a déjà généré des droits..."



 

Catherine Malard se plonge dans la maison d'une autre


Un article de OUEST FRANCE, le 15 octobre 2024, pour la sortie du roman "Elu domicile" de Catherine Malard







Le Papier déchaîné


Des articles de la gazette de l'Association pour l'écologie du livre


Après un numéro 0 qui a su trouver son public, l’Association pour l’écologie du livre publie le numéro 1 de sa gazette, Le Papier déchaîné. Au sommaire de cette livraison consacrée à l’écologie sociale, et intitulée « Un livre, cent personnes » : coups de projecteur sur des métiers invisibilisés (correctrice, coursier), sur des initiatives engagées ou innovantes, suite de l’écofiction amorcée dans le numéro 0…


Un certain nombre d’exemplaires du Papier déchaîné sont gratuitement mis à disposition des professionnel·les du livre au sein des structures régionales du livre. La gazette est également disponible en librairie (sur place ou à la commande) au prix de 3€.




Sur les écrans : quatre films sur les Africains


Des articles d'AFICULTURES à propos de quatre films


1*- Xaraasi Xanne de Raphaël Grisey et Bouba Touré

Un documentaire exceptionnel, réalisé à partir des archives de Bouba Touré, photographe malien qui a suivi l’aventure de Somankidi Coura, une coopération agricole malienne fondée par des travailleurs immigrés en France

.

2*- L’histoire de Souleymane de Boris Lojkine

Un remarquable film sur la course haletante d’un immigré coursier-livreur dans le chaos du circuit des demandeurs d’asile à Paris. 


3*- Ni chaînes ni maîtres de Simon Moutaïrou

Le cinéma français qui s’est fort peu confronté au sujet de l’esclavage, et encore moins du marronnage. Ce film rattrape ce retard avec brio. 


4*- Dahomey, de Mati Diop

Ours d’or à la Mostra de Venise, le documentaire de Mati Diop (dont le premier long métrage, Atlantique, a reçu le Grand prix au festival de Cannes 2019) s’inscrit dans le débat public sur la restitution d’œuvres patrimoniales aux pays colonisés. Un magnifique film décolonial, essentiel pour les temps présents.




J. M. G. Le Clézio plaide pour une langue française enrichie par « le sang nouveau » des francophones du monde entier


Un entretien avec Le Clézio sur le site LIVRESHEBDO.fr, le 16/10/2024


Dans un entretien accordé à l'AFP, l'écrivain Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature, plaide pour une conception inclusive de la langue française. Selon lui, celle-ci doit s'enrichir des expériences de tous ceux qui la parlent.





Les faces cachées de Franz Kafka


Une note de lecture sur le site NONFICTION.fr (4/10/2024) à propos de la parution des tomes 2 et 3 de la biographie de Kafka par Reiner Stach


Le deuxième tome de la monumentale biographie de Kafka par Reiner Stach, intitulé Le Temps de la connaissance, est passionnant parce qu’il concerne les années les plus riches, les plus fécondes et bien documentées de la vie et de la genèse de l’œuvre de l’écrivain. Cette période court de la Première Guerre mondiale jusqu’à la paix et au traité de Versailles du 28 juin 1919.

Kafka était en âge d’être incorporé, mais l’Office d’assurances pour les accidents du travail où il avait obtenu le statut envié, pour un Juif, de fonctionnaire, obtint la réquisition de son précieux docteur en droit, qui fut dispensé jusqu’à nouvel ordre ...



Vies de Kafka et de son œuvre


Une note de lecture sur le site NONFICTION.fr (2 juin 2023) à propos de la parution du tome 1 de la biographie de Kafka par Reiner Stach


Le 4 mars 1939, Max Brod (1884-1968), exécuteur testamentaire de Franz Kafka, fuyant l’avancée des troupes nazies, quitte Prague en train avec son épouse. Depuis la Pologne, le couple gagne la Palestine mandataire. Dans sa valise, Max emporte les carnets, le Journal et les manuscrits de Franz qu’il a soustraits au feu. Contraint de choisir, il abandonne ses propres archives pour franchir la frontière polono-tchécoslovaque, sauvant ainsi l’œuvre de son ami auquel il vouait une admiration immense. Kafka et Brod s’étaient rencontrés en 1902 lors d’une conférence de ce dernier sur Schopenhauer, à l’université de Prague. Brod a décrit Franz comme un très grand et élégant jeune homme aux yeux gris et à l’abondante chevelure, noire de jais...






Un dossier

Frantz Kafka

1883 - 1924


 

« Je cherche à créer une archive du présent »


Un article à propos du livre "ARCHIPELS" de Hélène Gaudy, paru dans DIACRITIK, le 3 octobre 2021


On a pu lire des autobiographies par les objets — celle de François Bon, par exemple, en 2012 ou, dans une certaine mesure, Intérieur de Thomas Clerc, l’année suivante. Hélène Gaudy offre un portrait par les objets, celui de son père, artiste, poète et collectionneur fou qui rassemble ses trouvailles et archives dans un atelier-cabinet de curiosités que l’autrice aborde comme un rivage aussi secret qu’il est exposé ...






A propos de "L’Agrafe" de Maryline Desbiolles


Une note de lecture de Pierre Ahnne (05/10/2024)


Il n’y aura pas de sang versé (1) racontait le mouvement de grève des ouvrières lyonnaises du XIXe siècle refusant de se laisser enfermer dans leur condition. Dans Le Neveu d’Anchise (2), il y avait un garçon qui courait dans les collines. Ce livre-ci commence aussi sous le signe du mouvement : celui d’une silhouette « très petite, de loin, à l’assaut de la pente », dans « l’après-midi étincelant du mois de janvier », dont « la brillance » tend à l’« incandescence »… Sous le signe du mouvement, et de la lumière .... 




Une journée dans la ville bombardée

 

Un article de EN ATTENDANT NADEAU à propos du livre "Jour de ressac" de Maylis de Kerandal (9 septembre 2024=


Les bombardements alliés de septembre 1944 ont détruit toute une partie de la ville du Havre. Plus un mur n’y est resté debout. On décida d’aplanir les gravats et de reconstruire la ville dessus, soit un mètre plus haut qu’avant la guerre. Entre la ville moderne et l’ancienne, il y a donc toute une couche dans laquelle des archéologues de l’avenir pourraient entreprendre des fouilles et inventer nombre d’objets. Dans son nouveau roman, Jour de ressac, Maylis de Kerangal en fait une métaphore de toute mémoire...




 

Mes livres du mois


Tous les livres dont Pierre Ahnne a parlé sur son blog pendant les mois d'août et septembre 2024


"Un premier roman, un deuxième roman, un essai, deux entretiens, la Russie, la Catalogne, les Pays-Bas, l'Autriche... Mes premiers livres de la rentrée."




 

Annie Ernaux, retour à Yvetot


Un article de la revue L'Histoire N° 524 - octobre 2024 pour présenter la réunion du  samedi 5 octobre 2024 à 14h30 à l'Espace Culturel Les Vikings - Ville d'Yvetot - Rue Pierre de Coubertin · 76190 Yvetot


"Plébiscitée par les sociologues, l'auteure des ANNEES semble jusqu'alors moins intéresser les historiennes et historiens..."






La rencontre

du 5 octobre 2024 à Yvetot



Dossier

Annie Ernaux




Histoire de vie, récits et savoirs expérientiels en formation et santé


Un premier bilan (avant parution d'un livre) de ce colloque tenu à Cerisy la Salle du 2 au 8 août 2024


Ce colloque a été organisé avec, entre autres, le soutien de l'ASIHVIF (Association Internationale des Histoires de Vie en Formation)


"Ce colloque examinera les récits biographiques sous plusieurs angles. L'on interrogera les modes d'existence des savoirs acquis par l'expérience à partir d'une perspective narrative, en accordant une attention particulière aux vécus de maladie. Tout en prenant en compte les enjeux théoriques, méthodologiques, politiques et éthiques associés à ce domaine de recherche interdisciplinaire, le débat sera ouvert aux auditeurs intéressés par le sujet." [extrait de la présentation]




Un entretien avec Eliot Ruffel


Sur le site de Pierre Ahnne (17/09/2024)


"Sa pratique artistique se situe, dit-il sur son site (voir ici), « dans les "entre" ». Entre la littérature et la photo, qu’il a étudiée, pratique, édite dans une maison d’édition qu’il vient de créer (Halte Books, voir ici, premier titre à paraître en octobre). Entre fiction et documentaire, précise-t-il. Et j’ajoute, après avoir lu son premier roman, qui conte les errances estivales de deux adolescents dans une ville portuaire (Après ça, L'Olivier, août 2024, voir ici) : entre écrit et oralité, entre corps et mots, entre silence et parole…

 

Pareille démarche, revendiquée et suivie par un primo-romancier de vingt-quatre ans, valait bien un entretien sur ce blog. Eliot Ruffel a généreusement accepté de se prêter à l’exercice ..."



 

Concours de nouvelles 2024 de L'INVENTOIRE


Présentation sur le site de L'Inventoire

"Nous vous avons proposé d’écrire cette année une nouvelle autour d’une maison, pour en faire le théâtre intime d’une nouvelle.

Nous avons lu avec plaisir et enthousiasme toutes vos maisons. Beaucoup évoquaient la mémoire d’une maison d’enfance, d’autres racontaient le deuil à faire des lieux qu’on ne peut pas garder. Toutes ces maisons, réelles ou imaginaires, étaient splendides, car, telles les branches d’un arbre centenaire, elles continuent par le récit, à protéger les vies des habitants qu’elles ont un jour abritées.

Il y a dans notre palmarès des 10 nouvelles retenues, les maisons qu’on retrouve après les vacances, celle qu’on revient voir une fois parti pour y retrouver une part de soi-même, celles auxquelles on est tellement connecté qu’on ne pense plus à en sortir. Il y a l’appartement à venir, la maison-corps, celle qui recèle le secret d’une double-vie et celle qu’on joue au loto. Autant de maisons, autant d’émotions saisissant des destins à un moment charnière, qu’ils soient locataires de l’été, ou propriétaires d’une maison pleine de souvenirs".


Les 10 nouvelles sélectionnées :


  1. P.E. Cayral : « Pavillon Saigne »
  2. Virginie Dauvergne : « La foire au logis »
  3. Ludovic Delebassée : « Feng Shui »
  4. Jean-Louis Izard : « Une odeur d’agrumes et de noix »
  5. Chantal Laurent Planet : « Locations Saisonnières »
  6. Léo Lebesgue : « L’inventaire »
  7. Emilie Leconte : « Goût paprika »
  8. Louise de Ravinel : « La Visite »
  9. Julie Russias : « Rentrer »
  10. Romy Vasselin : « La Tache »


  • Pour élire la nouvelle « Prix du public », votez dès à présent pour votre nouvelle préférée jusqu’au 12 septembre. Un seul vote par personne ! Formulaire de vote ICI


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« Un jour meilleur viendra » : poésie des femmes Afghanes migrantes


Un article du site CAPIRE (27/08/2024)


n août 2021, le Taliban a envahi Kaboul et a repris le contrôle du gouvernement en Afghanistan. L’avancée du groupe était annoncée depuis 2015, lorsque les Talibans ont pris le contrôle de leur première province après leur défaite supposée en 2001. Actuellement, plus de 90 % des Afghans souffrent d’insécurité alimentaire, de manque de liberté d’organisation et d’expression, de difficultés d’accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable et au travail. Pendant ce temps, chaque jour, des personnes fuient leurs maisons et, en situation de danger, traversent les frontières vers des pays voisins pour tenter d’obtenir des visas humanitaires dans différentes parties du monde ou, encore, se rendre irrégulièrement en Iran, en Turquie et, éventuellement, en Europe ...




Voir également

ICI


 

Flore Agnès Nda Zoa, éditrice engagée pour les littératures africaines


Un entretien paru sur le site AFRICULTURES, le 10 juin 2024


Lectrice intarissable, passionnée et rêveuse, Africultures a fait la rencontre de Flore Agnès Nda Zoa, fondatrice de la CENE littéraire et du prix Les Afriques. Interview portrait.


Annie Ferret : Tout d’abord, je crois qu’il n’est pas inutile de présenter brièvement pour les lecteurs vos actions, en particulier le prix les Afriques, mais surtout la manière dont vous rendez disponible le livre primé et dont vous le faites lire, ce qui me semble plus important encore.


Flore Agnès Nda Zoa : Je m’appelle Flore Agnès Nda Zoa Meiltz, je suis camerounaise et suissesse et je vis à Genève où j’exerce le métier d’avocate. En 2015, j’ai fondé avec quelques amis une association de lecteurs (La CENE Littéraire) dont le but est de promouvoir la littérature, particulièrement africaine et afro-descendante. J’entends la littérature dans son entièreté, à savoir l’écriture et la lecture. En premier lieu, nous faisons ...






« Il faut se révolter sans l’autorisation du pouvoir »


Un entretien avec Abedlah Taïa, auteur de Le Bastion des Larmes. Entretien paru le 27 août 2024 sur le site DIACRITIK


Amour et mort, vivants et morts, aujourd’hui et hier se croisent et s’entremêlent dans Le Bastion des Larmes pour former la trame d’un récit qui est aussi politique, qui met au jour la violence sociale autant que la possibilité d’une communauté nouvelle.


Dans Le Bastion des Larmes, on retrouve le Maroc, les liens familiaux, la mère, des situations que l’on peut considérer, au moins en partie, comme autobiographiques, même si on ne peut pas résumer ce que tu fais à l’idée d’autobiographie. Ces éléments sont présents dans tes livres de manière récurrente. Il s’agit d’une forme de reprise, un peu comme Duras avec l’Indochine, l’enfance, la mère. Il s’agit d’une reprise et non d’une façon de tourner en rond, de ressasser : à chaque fois de nouvelles lignes narratives apparaissent, de nouvelles possibilités stylistiques, thématiques. En quoi est-ce important, pour toi en tant qu’écrivain, de reprendre ces éléments, et ces éléments précis ? En quoi cette forme de « reprise » serait-elle le moyen nécessaire, en tout cas privilégié, d’une création ? ...




La Rentrée littéraire vue par Pierre Ahnne


Des notes de lectures par sur son blog à partir du 20 août 2024


Le fracas olympique s’éloigne, le feuilleton politique va bientôt diffuser ses premiers épisodes d’automne ; c’est ma quatorzième rentrée.

 

Depuis quelques années, j’ai pris l’habitude en pareille période d’annoncer des « tendances ». Il faut cette fois évoquer d’abord celles du blog proprement dit. Comme je l’ai suggéré avant de prendre congé de mes lecteurs en juin, j’avance sous la menace d’un changement théoriquement imminent et, en principe, bénéfique. Quoi qu’il en soit je ne l’ai ni choisi ni décidé, et il suivra son cours avec la mystérieuse indifférence propre aux cataclysmes naturels et aux bouleversements informatiques...



Comptes rendus de livres

  1. Après ça, Eliot Ruffel (L’Olivier)I
  2. Il neige sur le pianiste, Claudie Hunzinger (Grasset)
  3. Les Mains pleines, Guillaume Collet (Bourgois)
  4. Saison toxique pour les fœtus, Vera Bogdanova, traduit du russe par Laurence Foulon (Actes Sud)
  5. Junil, Joan-Lluís Lluís, traduit du catalan par Juliette Lemerle (Les Argonautes)




Autres informations sur le

Rentrée littéraire


 

Inépuisables lectures de Kafka


Un dossier de la rédaction du site EN ATTENDANT NADEAU  (août 2024)


Franz Kafka est l’un des phares de la littérature du XXe siècle. On ne cesse de le lire, de le relire, de s’imaginer que l’on pourrait en épuiser les significations. Les lecteurs ne peuvent que tenter d’en éclairer un pan, d’en penser des enjeux, d’en explorer les possibles. EaN propose, au gré des parutions, d’aborder son histoire, ses arcanes, d’en percevoir les échos dans le présent, la portée infinie.



Un point de vue très subjectif à propos du festival « Voix Vives de méditerranée en méditerranée » à Sète (Le 02/08/2024)


La poésie est au pire gnangnan, au mieux fleur bleue, grandiloquente quand elle est déclamée avec une théâtralité excessive et digne d’un autre âge ou au contraire récitée sur un ton monocorde. En un mot la poésie est ennuyeuse ! C’est ce que j’aurais pu dire à la fin de la soirée d’ouverture des « Voix Vives ». Et pourtant, dès cette soirée, j’ai découvert quelques pépites.

 

C’est elles, pourtant fort différentes, que j’ai décidé de suivre tout au long des 7 jours du festival :

 

Levent Beskardès, né en Turquie, sourd et muet, s’exprime en langue de signes internationale, mais son corps et ses mains sont tellement expressives que la traduction en devient presque inutile.

 

Mel Moya et Aurélien Dony, deux poètes et comédiens belges, qui ne cachent pas tout ce qu’ils doivent à leur compatriote Laurence Vielle. Tous les deux ont régalé un public de plus en plus nombreux au fil des séances. Avec leurs poèmes liés à leur propre vie, à l’actualité immédiate ou au politique, mais sans jamais confondre poésie avec tract politique. Et que dire de leur interprétation formidable où corps et voix portent les textes. Aurélien Dony a également fait cadeau à son public, à chacune de ses séances journalières, d’un poème écrit dans les heures précédentes. Pour moi « Bleu » et « Fatigué », pleins d’humour, ont été les plus beaux. 


Le palestinien Khaled Al Nassiry, de sa voix de stentor, m’a ému avec son poème rappelant le calvaire d’une iranienne lapidée.

 

Alaa Hassanien, jeune égyptienne de 28 ans, en attente de papier d’asile en France, m’a charmé, bluffé, mais aussi angoissé avec ses vers où elle crie son amour pour une femme, son refus de mettre au monde un enfant …

 

Le français Patrick Sirot, professeur aux Beaux Arts de Toulon, qui triture la langue en mettant en vers la « parlure » des bourbonnais, qui s’attaque à tous ceux qui prospèrent sur la peur de l’autre (« La peupeur »), qui fait jaillir émotions et larmes lorsqu’il dit quelques poèmes autobiographiques de sa jeunesse à sa vie d’adulte.

 

Ces six là ont prouvé que poésie ne rime pas obligatoirement avec ennui.


Lors de la soirée de clôture, certains autres ont montré un réel effort pour mettre en valeur leur poème.
Et vivent la poésie et les « Voix Vives » !

 


Les autres années

chez l'éditeur

Bruno Doucey


Quelques vidéos prises avec un téléphone portable

[A l'exception du titre du poème de Khaled al Nasiry, les titres des autres poèmes ne sont pas officiels]

[Les enregistrements concernant Mel Moya et Alaa Hassanien sont malheureusement techniquement non publiables]


 

« Je veux parler des lieux où sont nés l’écriture, la littérature, les mythes et les dieux d’Occident »


Un entretien avec l'écrivain Pierre Michon paru dans LE GRAND CONTINENT (14/08/2024)


Pour son Grand Tour, l’auteur de Vies minuscules a voulu évoquer la Mésopotamie — ou plus exactement, nous a-t-il dit, « les terres que recouvrent les Écritures ».

Loin de la Creuse, entre quelques souvenirs du désert, il nous embarque dans une épopée de géo-histoire livresque. Nous rencontrons Hannibal. On croise Faulkner bien sûr, et Saint Augustin. Mais aussi les Évangiles, Homère et « l’exquis Bougainville » ...



 

« La découverte d’Oran, c’est celle d’un labyrinthe »


Un entretien avec Kamel Daoud, paru le 9 août 2024 dans "Le grand continent aujourd'hui", à l'occasion de la prochaine parution de son roman HOURIS


"«La lutte pour le pouvoir politique se fait à Alger. Mais la lutte pour le sens de l’algérianité, l’enjeu vital de l’Algérie, il est à Oran: si Troie tombe, qu’Oran devient une ville aseptisée, dévitalisée, alors c’est toute une culture et une façon de vivre qui auront disparu.» 

 

Dans ce nouvel épisode de Grand Tour, Kamel Daoud nous plonge dans les strates historiques qui servent de cadre à son nouveau roman, Houris (à paraître le 15 août chez Gallimard), un «monument littéraire» sur la guerre civile algérienne. ..."



 

« Une amitié au souffle coupé par 1948 »


Un article de Dominique Eddé paru le 27 juillet 2024 dans L'ORIENT-LE JOUR à l'occasion de la parution du livre « An Impossible Friendship : Group Portrait. Jerusalem Before and After 1948 ». Sonja Mejher-Atassi. Columbia University Press. New York. 2024. En vente à Beyrouth chez Antoine.


« Une amitié impossible », récemment publié par Columbia University Press, raconte sous forme de portraits une amitié de groupe dans les années 40 à Jérusalem. Fruit de longues années de recherches menées par Sonja Mejcher-Atassi, professeure de Littérature arabe et comparée à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), ce livre est un formidable raccourci de ce qui a fait rêver et échouer le siècle dernier.


Il est des quarts d’heure qui contiennent l’éternité et donnent à voir les rendez-vous manqués d’un siècle. Une amitié impossible  rend compte de ces deux temps, avant et après 1948 : celui de tous les potentiels, de toutes les ouvertures, et l’autre : celui de la séparation, voire de la rupture, qui correspond à la guerre. Portrait d’un groupe hors du commun, ce livre commence avec l’inauguration de l’hôtel King David en 1931. C’est dans ce lieu luxurieux, dominant la ville biblique, pavé de marbre blanc, distribué en grands espaces aux plafonds hauts et aux panneaux de cèdre venu du Liban que vont se retrouver cinq jeunes gens d’envergure au cours des années 1943 à 1946 à Jérusalem : Walid Khalidi, Rasha Salam, Jabra Ibrahim Jabra, Sally Kassab et Wolfgang Hildesheimer qui, bien que juif et de père activement sioniste, ne prendra pas la nationalité israélienne lors de la création de l’État d’Israël. D’autres jeunes amis les y retrouvent à l’occasion. De quoi parlent-ils ? De politique, certes, mais aussi de littérature, de musique, de peinture, de philosophie. Walid découvre Le Procès de Kafka grâce à Wolfgang qui illustre par ailleurs les textes de Jabra et s’intéresse à la peinture de Sally. Ils sont tous en confiance. L’avenir de la Palestine est en danger mais pas encore confisqué. L’appartenance communautaire compte sans être un mur. La jeunesse a le droit de rêver. C’est le quart d’heure béni d’avant la catastrophe. L’auteure résume l’ambition et les limites de sa recherche : « Bien que les vies individuelles du cercle œcuménique et de cette amitié impossible nouée avant l’explosion de l’hôtel King David ne puissent être pleinement reconstituées, on est en mesure de les formuler sous forme de fragments. » ...


  • L'intégralité de l'article ICI ou ICI

 

Entretien avec Lina Majdalanie et Rabih Mroué


Publié par la lettre du Festival d'Automne - juillet 2024


Nés au Liban dans les années soixante, Lina Majdalanie et Rabih Mroué tracent depuis une trentaine d’années un sillon très particulier sur les scènes du Moyen-Orient, d’Europe, et du continent américain. L’édition 2024 du Festival d’Automne les met à l’honneur à travers un Portrait, offrant une traversée fascinante dans une œuvre singulière et protéiforme, comprenant deux nouvelles créations, dont un duo avec Anne Teresa De Keersmaeker, cinq « conférences non académiques » et la reprise de six spectacles emblématiques datant de 2002 à 2019.

Le duo a rapidement opté pour des formes de spectacles-performances, brouillant à dessein la frontière entre réalité et fiction. Dans un parti pris qui n’est pas sans évoquer la tradition orientale des veillées de conteurs, il y a toujours une histoire au cœur de chaque représentation. Histoires, récits, anecdotes, toujours inspirés de faits réels, généralement puisés dans le contexte de la société libanaise, traversée depuis des décennies par des crises politiques et des conflits armés, à la fois prisonnière d’archaïsmes sectaires et en proie aux problématiques existentielles les plus contemporaines. Légèreté et auto-dérision sont omniprésentes dans une confrontation impassible, organique, avec les faits et la disparité des opinions et comportements. Rien n’oriente explicitement la réflexion. Libre à nous d’y voir la vérité. Ou non.





« La Machine à écrire », le nouveau magazine dédié à l’écriture. N°1 : Le corps !


Un entretien avec les trois rédactrices en chef de la nouvelle revue "La Machine à écrire"


Si, pendant des années, la figure sacralisée de l’écrivain en France intimidait les auteurs en devenir, aujourd’hui, c’est une affaire entendue : l’écriture ça s’apprend ! C’est pour expérimenter ce merveilleux outil qu’a été créé le nouveau magazine La machine à écrire. Carine Chauffour, Iris Maluski, Agathe Lebelle, ses trois rédactrices en chef ont répondu à nos questions avant sa sortie en kiosque le 1er juillet.




Kanaky : du méfait colonial à la mondialité


Un article de Patrick Chamoiseau, écrivain.

Article paru dans LIBERATION et dans la revue en ligne ALERTES, n° 3 - 24 juin 2024


La Kanaky (maintenant convulsive sous le mépris, la violence et la mort) offre à la vieille République française une occasion de se moderniser. Sa juste revendication exige une autre vision du monde. Elle demande aussi un réexamen de ce qui se « crie » tristement « Outre-mer ». Cette estampille ténébreuse camoufle ensemble un système et un syndrome.

Système, parce que, depuis des décennies (déjouant les mannes européennes et les paternalistes plans de développement), tous les indicateurs mortifères attestent d’une évidence: ces situations humaines demeurent largement en dessous du niveau de bien-être humain que l’on pourrait attendre de terres dites « françaises ». Syndrome, parce que dans ces pays-là, les signes pathologiques d’assistanat, de dépendance ou de déresponsabilisation sont les mêmes et sévissent de concert ...





« Si nous restons à patauger dans l’imaginaire colonial, la guerre des langues restera en vigueur »


Un article de Patrick Chamoiseau, paru dans Le Monde et repris ici d'après la revue en ligne ADRESSES n° 3 - 24 juin 2024


La résolution du 25 mai de l´Assemblée de Martinique est réjouissante : elle déclare le kreyol [« créole »] langue officielle de la Martinique au côté du français. Cette décision vient s’ajouter à l’adoption d’un hymne d’un drapeau, aux adhésions à des instances caribéennes, et à d’autres dispositifs certainement à l’étude. Elle vise à conforter notre niveau de conscience collective comme peuple et comme nation. Les élus martiniquais ont enfin quitté les étroitesses économiques, pour s’avancer dans le domaine du politique. Il s’agit pour eux de densifier une présence collective innovante, riche de ses sources, de ses racines, de ses alliances géographiques et historiques multiples. Il s’agit aussi de la projeter (sans assistanat, sans dépendance, loin des morbidités du grand sac « outre-mer ») dans les défis d’un monde qui change. Il s’agit, enfin, de lui faire accéder à une démocratie économique nouvelle, réso-
lument sociale, culturelle, écologique et solidaire… – une intention globale, susceptible de stimuler notre créativité collective, que j’ai proposé d’appeler dans un texte récent « Faire-pays »
...



 

Ex-enfants placées, elles racontent leur histoire et leur combat


Rencontre avec Françoise, Sade et Anaïs, trois militantes de cette association.(site HISTOIRES ORDINAIRES, le 19 juin 2024)


Créer un réseau d’entraide entre actuels et anciens enfants placés, et faire entendre leur voix pour faire bouger les politiques. C’est l’objectif de l’association REPAIRS ! 49, née en 2021 en Maine-et-Loire. Elle propose aux jeunes de se retrouver une fois par mois autour d’un repas pour échanger autour de leurs difficultés.

Dans un petit salon à l’étage d’un bar de la Doutre, à Angers, ce jeudi soir, une demi-douzaine d’adultes discutent autour d’un verre et de planches à partager. Leur point commun : tous sont d’anciens enfants placés, réunis pour le dîner mensuel de l’association REPAIRS ! 49.



 

« La poésie contemporaine, c’est tout sauf la petite maison dans la prairie »


Un entretien avec Hélène Lécot, directrice des Editions du Bunker (in DIACRITIK, le 20 juin 2024)


La poésie : on passe son temps à essayer de la débusquer, dans tous les recoins où elle daigne se nicher. Elle n’est pas une chose du passé réservée aux manuels d’école ; comme toute écriture, elle est vivante, se métamorphose au fur et à mesure qu’émergent des voix qui l’incarnent, l’altèrent et la transforment. Alors il faut guetter ces métamorphoses, pour cela se déplacer sur la ligne de front, et entrer dans ce Bunker en compagnie d’Hélène Lécot, éditrice, qui présente l’origine et l’intention qui ont permis l’émergence de cette nouvelle maison de poésie contemporaine.


Quel est l’élan déclencheur qui fait qu’on décide de lancer une maison d’édition ? Derrière un acte, il y a un mouvement, une énergie : que signifie choisir de se lancer dans cette aventure à ce moment particulier de la littérature ?


Hélène Lécot : Oui, il y a l’envie de contribuer à changer un état des choses devenu aujourd’hui impossible : depuis des années, voire des dizaines d’années, la poésie contemporaine est la grande oubliée des maisons d’édition historiques. Ce qui est doublement paradoxal. D’une part car la France a une culture poétique ancienne et très ancrée dans l’imaginaire collectif, d’autre part, c’est en tout cas ma conviction, ...



 

« Le récit choral, l’élaboration d’une multiplicité de voix narratives »


Un entretien avec Alain André, formateur et fondateur d'Aleph Ecriture. Entretien paru dans L'INVENTOIRE le 14 juin 2024.


Cet entretien présente un tout nouveau stage au récit choral, mode de narration aussi apprécié des lecteurs que complexe à manier par les auteurs. La première session via Teams débute le 8 juillet 2024.

L'Inventoire : Qu’est-ce que le récit choral ?

Alain André : Traditionnellement, dans le roman, on a un seul narrateur qui raconte. Il le fait soit de l’extérieur, comme chez Balzac, soit de l’intérieur en tant que héros ou personnage secondaire, ce qui favorise une approche plutôt psychologique, je dirais même initiatique du récit. Mais certains auteurs ont imaginé donner la parole à plusieurs personnages. Dans Tandis que j’agonise de William Faulkner, une quinzaine de personnes accompagnent le cercueil d’une vieille femme sur quarante miles au fin fond du Mississippi et on entend leurs voix alternées. L’autre exemple souvent cité se trouve dans la littérature japonaise avec un très beau roman, Le fusil de chasse. Yasushi Inoué fait parler cinq personnes : le narrateur qui a croisé un chasseur, le chasseur qui s’est reconnu dans le poème du narrateur, et trois femmes qui donnent leur point de vue sur l’histoire d’adultère impliquant le chasseur. Le récit choral est l’une des façons les plus riches d’aborder le roman ...



La guerre culturelle de l'extrême droite


1*- Un climat culturel propice à l’extrême droite ?

Un article dans la LETTRE des Inrockuptibles du 13 juin 2024



2*- François Krug : “La guerre culturelle est au centre de la stratégie de l’extrême droite”

Son livre, “Réactions françaises”, s’est retrouvé au cœur de la récente “affaire Sylvain Tesson” qui a agité les médias et la culture. Retour avec François Krug sur son enquête autour d’un phénomène très français : l’extrême droite littéraire ...




 

Simone de Beauvoir en correspondance


Un article de NONFICTION.fr du 8 juin 2024 à propos du livre "Sexe, amour et féminisme : quand on écrivait à "Madame de Beauvoir" de Judith Coffin


Une étude des nombreuses lettres adressées à Simone de Beauvoir au cours de sa carrière permettent d'éclairer la révolution produite dans la société par la publication du « Deuxième sexe ».

« Je me sens soudainement très proche de vous et éprouve le besoin de vous le dire » ; « J’ai le plaisir de me compter parmi les admiratrices les plus ferventes de votre œuvre et de votre personnalité ».

C’est ainsi que des milliers de lecteurs et surtout de lectrices (les deux tiers) se sont adressées à Simone de Beauvoir après la parution du Deuxième sexe. La philosophe a en effet reçu plus de 20 000 lettres entre 1949 et la fin de sa vie en 1986. Les réponses que leur faisait Beauvoir, elles aussi nombreuses, ont malheureusement disparu, mais les courriers initiaux ont été soigneusement conservés par la philosophe, et se trouvent désormais anonymisés et consignés dans des boîtes à la Bibliothèque nationale de France ; leur reproduction ou publication est interdite, mais ils sont accessibles à la consultation. ...




Une note de lecture de Pierre Ahnne à propos du livre "Pleurer au supermarché" de Michelle Zauner


Le 8 juin 2024, sur son blog


Il faut quand même le dire, au risque de choquer : la littérature semble souffrir d’un excès de mères. On ne compte plus en effet depuis quelque temps les ouvrages que des filles ou des fils consacrent à leur génitrice pour la seule raison qu’elles le sont. Certes, il y a des chefs-d’œuvre en la matière… Seulement tout le monde n’est pas Charles-Louis Philippe ou Albert Cohen, et la sincérité n’a jamais constitué en soi une garantie d’intérêt. 

Vous me direz que je suis mal venu de me plaindre, moi dont le premier livre publié s’intitulait Comment briser le cœur de sa mère. Mais, comme mon titre le suggère, il y a fils et fils. Surtout, il y a histoire de mère et histoire de mère. Pour une Marie Sizun, qui, dans le récent 10, villa Gagliardini, trace de sa mère un portrait que ses nuances et ses zones d’ombre contribuent à rendre réellement émouvant, combien d’hagiographies toujours à l’extrême bord de la mièvrerie et du sentimentalisme. Donnez-nous de mauvaises mères ! se prend-on souvent à soupirer. À nous, Folcoche, madame Lepic, madame Vingtras !… La plupart du temps, c’est en vain ...




 

Laurent Gaudé sur le territoire hybride du théâtre et du roman


Un entretien mené par Georgia Makhlouf, le 6/06/204, pour L'Orient Littéraire


On a beaucoup lu Laurent Gaudé et beaucoup aimé nombre de ses romans. La diversité des thématiques, la rigueur des constructions, la maîtrise d’une langue qui sait se mettre au service de l’intrigue sans renoncer à être belle, l’ampleur du regard porté sur le monde, l’imagination incarnée dans des personnages singuliers et attachants, tout cela nous a séduit, enthousiasmé, ému.

Mais là il est vrai, on était sceptique. Qu’avait-il à nous dire sur ces terrifiants attentats de novembre 2015 qu’on ne savait déjà, qu’on n’avait pas déjà lu ? Pourquoi y revenir alors que tant de temps était passé et que d’autres événements, tragiques eux aussi, s’étaient produits ? Par quel biais allait-il parvenir à nous intéresser ? Allait-il renoncer à son territoire d’écriture habituel et arpenter à son tour la littérature du réel ?

Les questions étaient nombreuses et la partie loin d’être gagnée au moment de commencer la lecture de Terrasses ou notre long baiser si longtemps retardé. Mais dès les premières pages, l’alchimie opère et plus on avance, plus on est pris dans les rets. Voilà un texte bref et puissant, qu’on lit d’une traite et qui secoue, émeut, bouleverse, au-delà de ce qu’on aurait pu imaginer. La polyphonie s’organise ici en un chant qui mêle les voix des morts et celles des vivants. L’imagination trouve sa place pour donner à entendre les peurs, l’espoir fou de s’en sortir pour les uns, celui de sauver des vies pour les autres. On chemine au bord des pensées qui se cognent durant les moments d’urgence absolue. On accompagne les monologues intérieurs, matière intime et brute qui nous inscrit au plus près de chacun des personnages. Gaudé donne à voir ce chœur dans sa force et son humanité, en même temps qu’il nous plonge au plus près de la barbarie. Son désir d’écrivain est de « prendre à bras le corps les méandres de l’âme », d’offrir « une sépulture de papier pour lutter contre le silence du cimetière ». Force est de constater qu’il réussit ce pari avec brio. Son texte est également joué au théâtre de La Colline et là aussi, c’est la promesse d’une soirée qui prend aux tripes et ne vous laisse pas tranquille. Échanges passionnants sur cette expérience singulière qui croise le roman et le théâtre de façon étroite et créative...



 

Les 14 lauréats du concours de poésie « Nuit(s) » Aleph-Inventoire


Sur le site de L'INVENTOIRE, le 29 mai 2024


"L’Inventoire, Aleph-Écriture et les éditions de la Boucherie littéraire vous remercient d’avoir été si nombreux à participer à notre premier concours de poésie, sur le thème « Nuit(s) ». Vous avez été 323 à vous y inscrire, et 283 à nous envoyer un texte.

Au vu de leur qualité d’écriture, le jury, composé des éditions de la Boucherie littéraire et d’auteurs-animateurs d’Aleph-Écriture, a longuement délibéré et choisi 14 textes lauréats, au lieu des 10 annoncés. Nuits de guerre intime ou réelle, nuits d’attente, nuits de deuil, nuits d’amour, tous ont su nous émouvoir....


  • Lire les textes ICI

Corto Maltese, une vie romanesque


Un article de DIACRITIK (29 mai 2024) à propos de l'exposition de la BPI


ans le cadre de l’événement « La BD à tous les étages », la Bibliothèque publique d’information (Bpi) présente du 29 mai au 4 novembre 2024 une grande exposition consacrée à Corto Maltese, héros mythique de la bande dessinée indissociable de son créateur Hugo Pratt.Grâce à une sélection de documents originaux (croquis, études, planches et aquarelles, notes, storyboards, photographies), l’exposition propose d’explorer la dimension littéraire de l’univers de la série et un cheminement inédit de la naissance du personnage aux liens tissés entre réalité et fiction au travers des aventures maritimes, terrestres ou oniriques de l’aventurier. Avec en fil rouge la personne et la personnalité d’Hugo Pratt, lecteur, conteur, « maître de la littérature dessinée », la vie (imaginaire) et les rencontres (avec des personnages bien réels), la « vie romanesque » de Corto Maltese invite au voyage dans le(s) temps et l’espace. Si l’on en croit la chronologie brouillée imaginée par Hugo Pratt, on peut situer les aventures de Corto de son départ pour l’Afrique au début du XXème siècle jusqu’au milieu des années 30 quand il s’engage dans les brigades internationales lors de la guerre d’Espagne ...



 

«Cézembre» : Hélène Gestern, l’île en elle


Un article de LIBERATION, le 31/05/2024, autour du livre d'Hélène Gestern "CEZEMBRE"


Depuis Paris, il y a certes quelque chose de contradictoire à partir vers l’est pour évoquer Cézembre, le roman et l’île bretonne du même nom, mais il se trouve qu’Hélène Gestern vit et travaille à Nancy, et non à Saint-Malo – sur la côte d’Emeraude, elle se contente d’aller en vacances quand la situation le permet. Pour bien faire, peut-être aurait-il fallu prendre le train dans l’autre sens, à l’ouest toute, puis acheter un billet pour Jersey et refaire avec elle la promenade au phare qui, un jour d’août 2019, lui donna envie d’écrire un gros livre avec «une triangulation Jersey-Cézembre-Saint-Malo» impliquant deux familles, des secrets et des embruns. Marcher dans ses pas le long des prés et du rivage, voir les rochers en contrebas, sentir l’iode et la lumière, les vagues, le vent. Et inspirer, expirer. Sauf que, sauf que : il y a ce qu’on projette et ce qui est, et c’est après tout en navigation entre ces deux pôles que s’écrivent les ...




Kafka 1883 - 1924


Il y a cent ans, le 3 juin 1924, mourrait Franz Kafka. A cette occasion, DIACRITIK a publié plusieurs articles relayés ci-dessous.


Kafka intérieur/extérieur : 1. Magdaléna Platzová (La vie après Kafka) :

  • le 25 avril 2024 (Lire ICI)


Kafka intérieur/extérieur : 2. Léa Veinstein (J’irai chercher Kafka. Une enquête littéraire) :

  • le 29 avril 2023 (Lire ICI)


Kafka interieur/extérieur : 3. Reiner Stach (Kafka. Le Temps de la connaissance) :

  • le 16 mai 2024 (Lire ICI)


Et un article "Dans le temps, j’étais un grand dessinateur : Franz Kafka aux Cahiers Dessinés + Sempé, Mix & Remix, Brad Holland et Frédéric Pajak" (Lire ICI)



Une vie, une oeuvre

une vidéo de 1987


Les femmes oubliées


Un passionnant article de la revue KOMETA n°3 qui doit sortir le 5 juin 2024


On ne les a découverts qu’en 1992. Plus de 6000 tirages issus du fonds secret de la police politique stalinienne. A partir de ces images, Anne Brunswic éclaire un angle mort de l’histoire soviétique: la place des prisonnières et des femmes de peuple ordinaires dans la construction du premier grand chantier du Goulag…

«Les femmes oubliées du Goulag», c’est l’un des temps forts du nouveau numéro de Kometa, «Fabriquer l’oubli».






Crise en Nouvelle-Calédonie : il n’y a pas d’«ultramarins» mais des «peuples nations»


Une tribune de Patrick Chamoiseau, dans LIBERATION du 22 mai 2024


Les émeutes qui secouent le territoire du pacifique permettent de mesurer combien la Constitution française verrouille des complexités territoriales, historiques et humaines qui lui sont étrangères. Et nous confronte à la réalité encore inaperçue d’un nouveau monde qui nous oblige à ouvrir le pacte républicain, plaide l’écrivain martiniquais.




 

Anni Kytömäki : « Écrire d’une belle façon sur des choses affreuses »


Un entretien avec Anni Kytömäki, autrice finlandaise, à propos de "Gorge d’or" son premier roman (in EN ATTENDANT NADEAU, le 21 mai 2024)


À l’automne 2023 est paru en français Gorge d’or, grand roman qui, dans la Finlande du début du XXe siècle, tresse dans une écriture somptueuse l’oppression de la nature à celle du prolétariat. L’affection entre une fille et son père y surmonte les difficultés grâce à la beauté émancipatrice des tourbières ou de l’ours dans un champ de myrtilles. Venue en France à l’occasion du festival Le Livre à Metz, Anni Kytömäki a répondu aux questions d’En attendant Nadeau....



 

Leçon d’autobiographie


Un article paru le 21 mai 2024 dans EN ATTENDANT NADEAU à propos du livre « Adieu, ma pauvre guerre ». André Pézard à Vauquois, de Philippe Lejeune


Depuis L’autobiographie en France (1971) puis Le pacte autobiographique (1975), Philippe Lejeune a fait des écritures à la première personne, largement méprisées jusque-là, une littérature légitime, désormais enseignée dans les lycées et travaillée dans les universités. L’originalité de cette œuvre critique réside dans l’extraordinaire inventivité du chercheur et sa puissance de découverte. Avec cette étude du récit d’André Pézard, Nous autres à Vauquois, salué comme un chef-d’œuvre par Jean Norton Cru à sa parution en 1918, Philippe Lejeune nous offre une enquête formidable, à la fois, savante et érudite, généreuse et émouvante...



 

Frantz fanon, l'homme pressé


Un article à propos du livre d'Adam Shatz "Frantz Fanon. Une vie en révolutions", sur le site NONFICTION.fr, le 18 mai 2024


Dans cette biographie de Frantz Fanon, Adam Shatz accroche le lecteur, non seulement par la qualité de sa documentation mais aussi par l’élégance de son écriture.

Frantz Fanon (1925-1961) mène plusieurs vies en une. Né dans une famille aisée de la Martinique, entre un père sévère et absent et une mère aimante, bon élève mais rebelle, il lit abondamment et a très tôt conscience du racisme colonial qui règne à Fort-de-France. Dès la capitulation, il décide de rejoindre la « France libre » et se rend en 1943 à la Dominique où il reçoit une formation militaire. En mars 1944, il embarque pour l’Afrique du Nord et découvre la hiérarchie raciale dans l’armée – les tirailleurs sénégalais étant au bas de l’échelle – et la face cachée de la colonisation, avec des enfants affamés dans les rues d’Alger. Il combat hardiment en France, est blessé et décoré de la Croix de guerre par le général Salan, celui qui s’opposera au général De Gaulle lors de l’indépendance de l’Algérie....




Et un film sur

Frantz Fanon

Sur les traces

de Frantz Fanon


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