Tous les livres - septembre 2025




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Le Cahier d’activités des Linguistes atterrées


Les linguistes attérées


Nous avons repris les chapitres du tract Le français va très bien merci, avec des jeux sur l’histoire de la langue, le français hors de France, les variations du français, le français parlé, l’orthografe, le genre, l’écriture numérique, les contacts avec d’autres langues, etc. Nous nous sommes bien amusés, c’est truffé d’humour et c’est écrit avec l’esprit du tract, et bien sûr l’Académie française en prend plein la … pour son grade.


Les solutions fournissent parfois des références et une bibliographie permet d’aller plus loin.

Merci à toutes celles et ceux qui ont participé à cette oeuvre collective, on espère qu’il vous plaira, que vous allez prendre du plaisir à jouer avec la langue avec malice et rigueur scientifique, et l’objectif ultime est clair : on veut en voir sur toutes les plages, à toutes les terrasses, dans tous les coins et recoins cet été !

(Blague à part : et si on lançait un concours de photos avec le Cahier dans des endroits insolites ? Si vous le postez sur Instagram, n’oubliez pas de taguer le compte “tract-linguistes”)



Le Français, une langue très vivante

Femme, vie, liberté - Un reporter infiltré au coeur de la révolte iranienne


Marine Courtade & Mortaz Behboudi


Depuis la mort de Mahsa Amini, survenue le 16 septembre 2022, trois jours après son arrestation pour non-respect du port du voile, un cri retentit en Iran : « Femme, vie, liberté. » Un mouvement inédit dans l'histoire contemporaine de ce pays.

Au coeur de cette révolte, une majorité de jeunes gens de moins de trente ans, issus de milieux sociaux divers. Ils s'allient pour organiser des manifestations, distribuer des tracts, taguer les murs, notamment ceux de Téhéran et d'Ispahan. Ils s'engagent malgré les menaces et la répression violente mise en place par les autorités.

Mortaza Behboudi, qui a vécu plusieurs années en Iran, fut le seul journaliste européen à se rendre alors sur place, pendant les événements, au péril de sa vie. Sous son regard franco-persan se dessine le portrait d'un pays tiraillé entre conservatisme et soif de liberté. Au plus près de cette génération qui se réunit dans des lieux secrets, des cafés clandestins, refuse de porter le voile, soigne des blessés, il nous fait découvrir ces femmes et ces hommes qui se battent, risquant l'emprisonnement, la torture, la mort.



Nous n'avons pas peur - Le courage des femmes iraniennes


Nathalie Amiri & Düze Tekkal (réédition en livre de poche)


En écho au mouvement « Femme, vie, liberté ! », 16 femmes iraniennes livrent ici leurs témoignages. Ces voix s’élèvent parfois depuis l’exil, parfois depuis des cellules de prison. Elles parlent d’une vie sans droits contrôlée par la police des moeurs, d’humiliations, de mise sous tutelle et de détresse économique. Mais aussi d’une nouvelle génération, d’une révolution que plus rien ne pourra arrêter, de libertés qui se gagnent pas à pas et de l’incroyable résilience du peuple iranien. Leurs textes sont bouleversants, remplis de larmes et porteurs d’espoir. Leur bravoure est une leçon d’humanité.

Que ce livre soit leur porte-parole !


Avec les témoignages de : Golshifteh Farahani, Ghazal Abdollahi, Parastou Forouhar, Shohreh Bayat, Shila Behjat, Ani, Nargess Eskandari-Grünberg, Fariba Balouch, Rita Yahan-Farouz, Jasmin Shakeri, Shirin Ebadi, Masih Alinejad, Narges Mohammadi,Nazanin Boniadi, Nasrin Sotoudeh, Leily.



 

L'Homme qui lisait des livres


Rachid Benzine


Entre les ruines fumantes de Gaza et les pages jaunies des livres, un vieil homme attend. Il attend quoi ? Peut-être que quelqu'un s'arrête enfin pour écouter. Car les livres qu'il tient entre ses mains ne sont pas que des objets – ils sont les fragments d'une vie, les éclats d'une mémoire, les cicatrices d'un peuple.
Quand un jeune photographe français pointe son objectif vers ce vieillard entouré de livres, il ignore qu'il s'apprête à traverser le miroir. " N'y a-t-il pas derrière tout regard une histoire ? Celle d'une vie. Celle de tout un peuple, parfois ", murmure le libraire. Commence alors l'odyssée palestinienne d'un homme qui a choisi les mots comme refuge, résistance et patrie.
De l'exode à la prison, des engagements à la désillusion politique, du théâtre aux amours, des enfants qu'on voit grandir et vivre, aux drames qui vous arrachent ceux que vous aimez, sa voix nous guide à travers les labyrinthes de l'Histoire et de l'intime. Dans un monde où les bombes tentent d'avoir le dernier mot, il nous rappelle que les livres sont notre plus grande chance de survie – non pour fuir le réel, mais pour l'habiter pleinement. Comme si, au milieu du chaos, un homme qui lit était la plus radicale des révolutions.



Une lecture à La Grande Librairie, le 24/09/2025

[à partir de 1h 27mn 36 s]


La mort est en train de changer


Dominique Eddé


« Je vais essayer d’écrire. Et en écrivant, d’écarter les mots qui ne servent plus à rien, sinon à retarder le moment d’en inventer peut-être d’autres. » En s’appuyant sur son histoire et ses rencontres, l’écrivaine libanaise Dominique Eddé ramène la dimension de l’intime et du psychique dans l’appréhension du conflit israélo-palestinien. Un texte magnifique et bouleversant.


Ce livre se fonde sur le constat d'une défaite générale. C'est un essai de navigation dans une mer démontée. La mer de l'être en perte d'humanité. Il est travaillé avec une barque et deux rames : l'une pour sentir, l'autre pour penser. L'une pour contrer l'injustice, l'autre pour contrer la haine. Les deux contre le courant d’un gigantesque mensonge. Le mouvement consiste ici à ne pas choisir un mal contre l'autre. À refuser les termes officiels du débat et du langage politique. À voir de quelle manière la bêtise et l'intelligence œuvrent ensemble à la mise à sac de la pensée.

 

Gaza est le lieu où s'exerce le point culminant de l'horreur ; Israël et la Palestine le goulot par lequel le temps – le récent et l'ancien - rejette l'histoire qui a pourri en son sein.




Dominique Eddé, romancière et essayiste est l'invitée de France Inter pour son essai

"La mort est en train de changer"

le 20/09/2025




Gaza, génocide annoncé


Gilbert Achcar


La nouvelle catastrophe subie par le peuple palestinien à Gaza est pire que la Nakba de 1948. C’est le premier génocide perpétré par un État industriel avancé depuis 1945, avec la participation des États-Unis et le soutien de l’Occident, France incluse.

Gilbert Achcar montre que ce génocide n’est ni un accident de l’histoire ni essentiellement une réaction aux tueries perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023, mais qu’il était inscrit dans la trajectoire de l’État sioniste depuis sa fondation. L’auteur analyse le processus historique qui a conduit à la catastrophe actuelle et mène une investigation rigoureuse et documentée de ses conséquences pour la population palestinienne, les peuples de la région et pour les relations internationales dans leur ensemble.

Gilbert Achcar est chercheur franco-libanais, professeur émérite à l’École des études orientales et africaines (SOAS) de l’université de Londres et collaborateur régulier du Monde diplomatique.




Lettres pour un avortement illégal 1971-1974


Collectif


À toutes celles qui sont mortes dans la clandestinité d’avoir refusé de mener à terme une grossesse qu’elles ne désiraient pas.

Elles ont 18, 24 ou 51 ans. Elles sont enceintes de trois semaines, un mois et demi ; parfois beaucoup plus. Souvent, elles sont déjà mères. De deux, trois, quatre, cinq ou six enfants. Elles ne peuvent plus « joindre les deux bouts ». Sont « capables du pire ». Elles ne veulent pas « engager la vie d’un petit être non désiré ». Elles souhaitent avorter. Alors, « l’espoir au cœur », elles écrivent à un médecin célèbre. À une époque où avorter est illégal, elles savent à quoi elles s’exposent mais elles sont déterminées.

Ces lettres pour un avortement illégal sont issues des archives de Choisir la cause des femmes. Témoignages historiques exceptionnels, elles tracent le portrait social et humain de celles qui étaient pénalisées pour avortement en France dans les années 1970. Ces voix nous ramènent à l’origine de nos luttes. Elles nous font connaître notre histoire pour pouvoir mieux l’écrire aujourd’hui et donnent de la force pour construire une Europe féministe, queer, intersectionnelle et antifasciste.


  • Prévente/Soutien (Cet ouvrage sera disponible le 3 octobre 2025. Il vous sera envoyé dès sa parution)


Aux avortées inconnues

rencontre-Lecture

le 28 septembre à 17h

à la Maison de la Poésie


 

Le Grand scandale


Hubert Gonnet


En décembre 1956, un terrifiant fait divers défraye la chronique et traumatise la France. Le curé d’Uruffe, après avoir assassiné sa jeune maîtresse, l’a éventrée pour baptiser puis tuer l’enfant qu’elle portait.
De son crime, l’abbé ne s’expliqua jamais. Silence de la foi. Silence au procès. Silence en réclusion. Joug de l’église et silence définitif dans l’obscurité d’une abbaye du Morbihan qu’il rejoignit à sa sortie de prison en 1978 et ce jusqu’à sa mort en 2010.
C’est à ces silences que tente de répondre Hubert Gonnet avec Le grand scandale, roman monstre à plus d’un titre. Par son personnage d’abord, inspiré du curé d’Uruffe. Par sa structure ensuite, puisque le roman est constitué de deux récits qui se font face, se complètent, se nourrissent ; page de gauche, le récit de l’enquête qui suit le meurtre jusqu’au procès de l’abbé. Page de droite, le monologue intérieur du prêtre, sa “confession”, tentative de saisir la complexité, les contradictions d’un homme d’Église qui préféra le crime au suicide car l’Église interdisait le suicide.
Par ce stratagème d’écriture, Hubert Gonnet nous fait entrer dans la psyché de l’abbé, tout en déroulant la chronique haletante de l’enquête, livrant ainsi deux romans en un.
Le grand scandale tient autant des œuvres de Bernanos sur le fond, passionnante réflexion sur le mal, ses racines et leur intrication au sacré, que du nouveau roman par sa forme.




Comment écrire

un crime

Une recension dans

En attendant Nadeau




L'an prochain à Truth or Consequences - Rêverie américaine


Corinne Welger-Barboza


« D’extravagant, le nom de cette minuscule localité, sur la rive du Rio Grande, entre Albuquerque et El Paso, s’est fait entêtant. (…) Toi aussi, mon amie, tu l’étais excitée par Truth or Consequences (…) N’est-ce pas assez croquignolesque, une ville affublée de ce nom ! (…) Ce nom, cette ville comme tombés du ciel. Un appel (…). Le double-fond de cette coquille désuète te fascinait. Issu d’une circonstance loufoque, le nom pointait vers une profondeur quasi métaphysique ; nous étions séduites. »
Un roman s’ébauchait, stoppé net par ton décès brutal.
Dès lors, une autre fable s’est écrite où la narratrice déambule avec le fantôme de son amie, dans la petite ville du Southwest. Au fil de sa dérive imaginaire, l’autrice livre un portrait de cette Amérique séduisante et rude, aussi urbaine que rurale, terre des trois cultures, indienne, hispanique et américaine.
Fantaisie et mélancolie se conjuguent pour atteindre le rivage du Styx, éprouver le mirage d’un amour tardif ou encore assouvir un désir rémanent d’exil.
Le Nouveau-Mexique porte un pseudonyme : The Land of Enchantment. S’agit-il vraiment de s’établir sur une terre de sortilège ?





La Pays blanc


Un livre collectif au profit des enfants du Liban, en soutenant l'action de l'UNICEF


Un an après les attaques perpétrées au Liban à l’automne 2024, dix-sept auteurs, tous liés au pays, prennent la plume. Que ce soit sous forme de nouvelle, de lettre, d’article, d’illustration, de poème, de récit ou de souvenir, ils unissent leurs voix pour nous offrir un magnifique recueil collaboratif en soutien au pays du Cèdre.

Au Liban, 1,9 million d’enfants et leurs familles font face à une crise humanitaire sans précédent. L’UNICEF est sur le terrain pour leur apporter eau potable, nutrition, soins de santé, éducation et soutien psychosocial.

En achetant ce livre, vous contribuez directement au soutien de ces actions vitales.
Aidez-les à répondre à l’urgence !

1 livre acheté = 500 comprimés de purification d’eau




Kolkhoze


Emmanuel Carrère


Kolkhoze est le roman vrai d’une famille sur quatre générations, qui couvre plus d’un siècle d’histoire, russe et française, jusqu’à la guerre en Ukraine. Emmanuel Carrère s’en empare personnellement, avec un art consommé de la narration qui parvient à faire de leur histoire notre histoire. Tout en plongeant dans les archives de son père, passionné par la généalogie familiale. On traverse la révolution bolchévique, l’exil en Europe des Russes blancs, deux guerres mondiales, l’effondrement du bloc soviétique, la Russie impériale de Poutine et ses guerres, tout en pénétrant dans une saga familiale à la fois follement romanesque, tragique, aux destins prestigieux ou plus modestes, parfois sombres et tourmentés. Ce grand récit familial et historique, qui mêle souvenirs poignants, rebondissements, secrets de famille, anecdotes inattendues et géopolitique, est aussi un texte intime sur la vie et la mort des siens, et sur l’amour filial. Jusqu’à cet aveu : « Vient un moment, toujours, où on ne sait plus qui on a devant soi – et je ne le sais pas moi-même. Ou plutôt si, je le sais, je le sais très bien : je suis le visage de ma mère qui se détourne sans appel, je suis la détresse sans fond de mon père. »



  • "Entre autofiction et généalogie" : un article de En Attendant Nadeau (26/08/2025)
  • "Rentrée littéraire 2025 : “Kolkhoze” d’Emmanuel Carrère, une histoire intime dans le tumulte du siècle" : un article dans Les Inrocks (18/08/2025)



Klaus - Une vie antifasciste


Gilles Collard


Dans la célèbre famille du prix Nobel de littérature Thomas Mann, c’est du fils que nous pouvons tirer des leçons pour notre temps. Écrivain précoce et prolifique, Klaus Mann invente une manière de vivre préfigurant les sexualités queer. Avec sa soeur Erika, il incarne l’esprit de la République de  Weimar.
Dès le début des années 1930, Klaus alerte sur les dangers qui menacent la fragile démocratie et l’Europe tout entière. En mars 1933, il prend le chemin de l’exil et devient, à travers ses romans, ses essais et la revue Die Sammlung, une figure de proue du combat contre le nazisme. Parmi les premiers déchus de la nationalité allemande, il mène une vie d’errance et de lutte entre le sud de la France, Amsterdam et New York, sans jamais renoncer à l’idéal d’un humanisme socialiste et européen.
Dans ce portrait biographique passionné, qui ne sépare pas les gestes des idées, Gilles Collard redonne tout son relief à un pan entier de l’histoire intellectuelle du XXᵉ siècle, qui voit dialoguer Klaus Mann et Stefan Zweig, Walter Benjamin, André Gide ou encore Hannah Arendt. Il retrace l’histoire de la « gravité désespérée » qui fut celle de Klaus Mann. Éloigné à la fois d’un héroïsme sacrificiel et de la victimisation stérile, celui-ci n’aura jamais cédé ni sur les principes universels, ni sur sa part d’ombre, opaque et singulière. C’est cette tension, tragique et lumineuse, qui fait de Klaus Mann un modèle pour les temps troublés qui sont à nouveau les nôtres.




Une note de lecture

sur le site

Le Carnet et les Instants


Une note de lecture

sur le site

Les Plaisirs

de Marc Page




Le Palmier


Valentine Goby


À la manière des imagiers de notre enfance, Valentine Goby offre un roman d’initiation à la fois grave et lumineux : le portrait kaléidoscopique d’une petite fille qui cherche à guérir de ses blessures grâce à ses liens sensibles au langage et à la nature.
Vive est une enfant dont la jeunesse se déploie à l’ombre des grands arbres du jardin familial, dans l’attente des essences exotiques que son parfumeur de père rapporte de ses lointains voyages, et en écho aux mots nouveaux qu’elle consigne dans son carnet pour apprivoiser le monde qui l’entoure. Un univers merveilleux peu à peu teinté d’angoisses dont Vive va tenter de saisir l’origine en archéologue de sa propre existence. Afin de comprendre la signification de l’image obsédante qui ouvre le livre et signe la fi n de l’innocence – le palmier mort –, elle va défroisser les plis de sa mémoire et reconstituer le puzzle des souvenirs.
"Le palmier" est le roman vrai d’une héroïne qui, comme l’autrice elle-même, fut très tôt confrontée à l’enchantement et à l’effroi. Il est aussi une fascinante enquête, intime et poétique, sur l’univers de la parfumerie, le territoire de l’enfance, les pouvoirs de l’imaginaire et l’aventure de l’écriture.




Valentine Goby

Soirée des Bouillons

à Angers, le 14/10/2025

à 19h

  • En préparation


 

L'Homme aux deux visages


Viet Thanh Nguyen


Tous nos parents auraient dû faire un film de leur vie. Du moins, mes parents auraient dû.
Viet Than Nguyen a quatre ans quand sa famille fuit le Vietnam après l'offensive communiste pour immigrer aux États-Unis. Séparé de son frère et de ses parents, placé en famille d'accueil, il ne retrouve les siens que plusieurs années après, à San José, en Californie, où ses parents ont ouvert une supérette vietnamienne, recréant autour d'eux un peu de leurs racines. Mais cet American Dream, si rutilant soit-il, masque une violence sourde. Les Nguyen, cibles de fréquentes agressions, se tuent à la tâche et peinent à s'intégrer à un pays qui les renvoie éternellement à leur statut d'étrangers.
Leur réussite, ce sera leurs fils. L'aîné a fait d'excellentes études de médecine à Harvard. Le plus jeune, Viet Thanh, est devenu professeur de littérature, puis écrivain, avant d'obtenir le prix Pulitzer pour Le Sympathisant.

Récit haletant d'une vie de lutte et de tourments, réquisitoire magistral contre une Amérique impitoyable envers ses minorités, L'Homme aux deux visages est aussi une lettre d'amour d'un fils à ses parents et, au-delà, à tous celles et tous ceux que la vie a forcés à quitter leur pays, leur histoire, leur identité.



Les corps à l'abandon


Olivia Bianchi


En 1890, lorsqu’elle débute les premières ébauches de L’Âge mûr, affectée par sa relation avec Rodin, Camille Claudel est au summum de sa créativité et ne manifeste aucun trouble mental. Seul son caractère impétueux et rebelle contraste fortement avec celui des femmes de la Troisième République.

Originale dans son oeuvre et excentrique dans sa vie, mue par un esprit de révolte de plus en plus exalté contre Rodin et sa compagne Rose Beuret qu’il refuse de quitter, Camille Claudel engage ses forces dans la réalisation d’une seconde version en plâtre de L’Âge mûr. Prétexte allégorique du temps qui passe, elle révèle sans ambiguïté sa nature autobiographique et sa thématique adultérine.

Son caractère provocateur et outrageux entraînera sa disgrâce dans le milieu artistique et l’isolera de ses proches.

L’Âge mûr tient une place centrale dans la vie et dans le destin de Camille Claudel. Conduite de désillusion en désillusion sur l’avenir de son groupe sculptural, l’artiste développera une psychose paranoïaque qui lui vaudra de finir ses jours dans une maison d’aliénés, près d’Avignon, après trente années de placement forcé.




Trois expositions de l'oeuvre de Camille Claudel 

  • Exposition au musée Camille-Claudel de Nogent-sur-Seine intitulée

Au temps de Camille Claudel :

être sculptrice à Paris

du 13 septembre 2025 au 4 janvier 2026

  • Exposition au musée

des Beaux-arts de Tours

du 31 janvier au 1er juin 2026

  • Exposition au musée de Pont-Aven du 27 juin au 8 novembre 2026 




Marcher dans tes pas


Léonor de Récondo


Elle s’appelle Enriqueta. Sa vie bascule le 18 août 1936, quand en quelques minutes elle doit fuir avec ses enfants la maison familiale d’Irún menacée par les franquistes. Sa terre, son quotidien, Enriqueta perd tout. Sa petite-fille, Léonor, naît française, loin du drame originel, et son aïeule ne sera pour elle qu’une figure austère brièvement croisée. Presque un siècle plus tard, en 2022, lorsqu’une loi espagnole permet aux descendants d’exilés politiques d’obtenir la nationalité perdue, Léonor décide d’entamer des démarches. Devenir franco-espagnole la questionne sur sa filiation. Qu’a-t-elle reçu, que veut-elle transmettre ? Pourquoi tourner et retourner une terre emplie de fantômes ? Tissant bribes de conversations, souvenirs d’enfance et regard poétique, Léonor de Récondo se fraie un chemin vers celles et ceux que la guerre civile a voulu effacer. Elle rend aux disparus leur voix, et à Enriqueta son mystère. La littérature ou le pays retrouvé, territoire de l’amour.



 

La littérature, une réponse au désastre


Myriam Watthee-Delmotte


« Les écrivains nous éclairent dans les moments de doute et de péril, et sont pour nous des phares sur la mer qui monte. » Tel pourrait être le message d'espoir véhiculé par cet essai optimiste !
La littérature est un champ de forces qui offre une réponse possible au désastre. Par l'adresse formulée à l'égard de lecteurs potentiels dans la confiance d'un libre partage, elle oppose en soi une résistance à la tentation du désespoir. Elle propose au lecteur des ouvertures sur des univers inconnus, mais aussi sur soi, sur les réalités informulées que les textes soudain éclairent. On observe ici le rôle essentiel de témoin qu'elle est amenée à tenir, et ses moyens d'action spécifiques.


 

Myriam Watthee-Delmotte est directrice de recherches du FNRS et professeure émérite à l'UC Louvain où elle a fondé le Centre de recherche sur l'imaginaire et le Fonds Henry Bauchau. Membre de l'ARB (L'Académie royale de Belgique), directrice de la Classe des Lettres en 2021 et 2022, elle est docteur honoris causa de l'Université de Lorraine et Prix triennal 2023 de littérature (FWB)




La littérature

comme reconfiguration

du donné

Une recension sur le site

LES CARNETS

ET LES INSTANTS


C'est ainsi que nous demeurons libres


Yaryna Chornohuz


La création de l’Ukraine n’est due ni à un roi, ni à un chef militaire, mais à un poète : Taras Chevtchenko. La plus haute distinction pour un écrivain ukrainien porte son nom.

Yaryna Chornohuz l’a reçue en 2024 pour C’est ainsi que nous demeurons libres.
La guerre est partout présente dans ce recueil, éclairant la nuit des prénoms des camarades morts.
Sa poésie, Yaryna Chornohuz l’écrit dans les tranchées, durant les courts moments de repos. Elle dit la perte des amis, le souvenir de son premier amour tué par un sniper russe… mais aussi les espoirs de paix, les projets d’après-guerre, l’amour de sa fille et de cette terre pour laquelle elle s’est engagée, enfin le désir d’hommes et de femmes qui veulent choisir librement l’avenir de leur pays...




Yaryna Chornohuz

Née le 18 mai 1995 à Kiev (Ukraine),l'auteure est une poétesse, médecin militaire et caporal-chef des Forces armées de l'Ukraine.




Comment écrivent les écrivains


Belinda Cannone


« Depuis mes premiers pas d’écrivain, je me demande comment font les autres pour affronter les aléas du métier – vertige du commencement, passages à vide, solitude, crainte de l’assèchement, échecs…
Ainsi ai-je commencé à interroger mes collègues : « Et toi, tu travailles comment ? Avec quelle régularité ? Dans quel cadre ? » etc. C’était une sorte de marotte. Et puis devant la variété des réponses, et aussi les récurrences, l’idée a cheminé en moi d’un livre où j’explorerais avec des écrivains proches, romanciers, essayistes ou poètes, nos rituels et nos routines.
Quinze entretiens ont nourri la matière de ce livre, organisé de manière thématique. Je n’ai pas consacré un chapitre à chaque écrivain : leurs voix se tissent constamment à la mienne, composant un essai à la fois personnel et polyphonique. » B.C.


Cet essai de Belinda Cannone propose une réflexion fascinante sur les processus créatifs, les défis et les habitudes qui conditionnent l’écriture. À travers une série de thèmes fondamentaux, elle orchestre une partition polyphonique très personnelle, où se répondent et se nuancent toutes les voix des autrices et auteurs interrogés.
Un ouvrage essentiel pour quiconque s’intéresse à la création littéraire et aux coulisses de l’écriture.

Avec
 : Nathalie Azoulai, Jean-Christophe Bailly, Miguel Bonnefoy, Emmanuel Carrère, François-Henri Désérable, Jean Echenoz, Jérôme Garcin, Cécile Guilbert, Lilia Hassaine, Marie-Hélène Lafon, Gérard Macé, Nicolas Mathieu, Marie Ndiaye, Maria Pourchet, Jean-Pierre Siméon.




Une recension dans

DIACRITIK

le 24 juin 2025



Quelques-uns des entretiens enregistrés par

Belinda Cannone

au cours de son enquête
Introduction
avec Emmanuel Carrère
• 
avec Marie-Hélène Lafon
• 
avec Nathalie Azoulai


 

Histoire de vie transatlantique - Générativité - Sororité – Spiritualité


Françoise Deroy-Pineau


L’ouvrage présente une vie tissée entre France et Québec, d’une enfance à Bayonne pendant la Guerre à des débuts universitaires et professionnels à Paris, en passant par Tours et Montluçon en pleins conflits sociaux.
En 1969, après une traversée en couple de l’Atlantique, Françoise Deroy-Pineau découvre un Québec en pleine révolution tranquille. Sa fibre journalistique s’en nourrit. Cent reportages explorent les transformations sociales en chantier. La vie de pionnières du XVII
e siècle, créatrices de ponts entre deux continents, sort de l’ombre avec quatre biographies : Marie Guyard de l’Incarnation (1989), Madeleine de la Peltrie (1992), Jeanne Mance (1995), Jeanne Leber (2000).
Depuis 1985, une alternance familiale avec la France suscite chez elle une production intergénérationnelle : Classes nouvelles et gai-savoir au féminin (2004), Cœur d’enfance en Indochine (2006), Un amour à l’ épreuve de la guerre (2022). De 2006 à 2014, elle préside à la vie associative de Touraine-Canada.




La collection

Histoire de vie

et formation

214 livres disponibles




Apprendre à exister avec les rythmes de la vie - Jalons conceptuels et méthodologiques en formation


Gaston Pineau


Cet ouvrage explore la formation tout au long de la vie à travers une approche transdisciplinaire. L’auteur, octogénaire, partage ses réflexions et expériences sur l’auto-socio-écoformation, une méthode intégrant les apprentissages personnels, sociaux et écologiques. Il met en lumière la nécessité de conjuguer formation formelle et expérientielle pour donner du sens à l’existence.
L’ouvrage retrace les évolutions méthodologiques des histoires de vie, de la reconnaissance des acquis, de l’accompagnement et de l’alternance en formation. Il souligne l’importance des rythmes de la vie dans l’apprentissage et plaide pour une autonomisation des individus face aux institutions.
En filigrane, il interroge la transformation des sciences de la formation et la nécessité d’un nouveau paradigme intégratif, mettant en perspective les défis contemporains liés à l’éducation, à la recherche et à l’action sociale.




La collection

Histoire de vie

et formation

214 livres disponibles




Notre affaire - une BD de combat et d'espoir


BD de Louise Colombel & Mathieu Palain


En trente séquences, chacune dessinée par un auteur différent, cette bande dessinée couvre les moments clés du procès Pelicot et ses enseignements à travers des histoires individuelles, des portraits et des pages documentaires. Elle aborde les questions essentielles soulevées par cette affaire : le traitement des viols par la justice, la construction de la masculinité, la culture du viol, etc.





Un dossier sur

L'Affaire Pelicot