Enfance
Tove Ditlevsen [Tome 1 de la Trilogie de Copenhague]
« J’ai dit, toute contente : moi aussi je veux être poète ! Il a aussitôt froncé les sourcils et m’a avertie : ne va surtout pas te monter la tête ! Une fille ne peut pas devenir poète. Vexée et attristée, je me suis repliée sur moi, tandis que ma mère et Edvin riaient aux éclats de cette impulsion insensée. J’ai alors décidé de ne plus jamais révéler mes rêves à personne, et cette décision, je m’y suis tenue pendant toute mon enfance. »
Au fin fond de cette enfance, il y a Istedgade, la rue étroite de Vesterbro, le quartier ouvrier où s’entasse la famille de Tove dans un petit appartement ; il y a l’humeur changeante d’une mère violente, le rire d’un père aussi vieux et crasseux que le poêle, la crainte du chômage, celle de l’aide aux nécessiteux qui pend au-dessus des familles comme une menace moins honteuse que celle de devenir fille-mère avant dix-huit ans. Il y a l’école qu’il faudra arrêter à quatorze ans pour trouver un emploi. Heureusement, il y a Ruth, la meilleure amie, qui ne prend jamais rien au sérieux. Et il y a ce secret que Tove ne peut révéler à personne. Pas même à Ruth. Un jour pourtant, il faudra quitter cette rue étroite de l’enfance pour faire vivre ces mots mystérieux qui se glissent chaque jour sur son âme comme une membrane protectrice.
Aminata
Lawrence Hill (au format poche)
À onze ans, Aminata est enlevée dans son village d’Afrique et vendue comme esclave en Caroline du Sud. S’instruisant seule, survivant grâce à son courage et ses compétences de sage-femme, elle poursuit un rêve : reconquérir sa liberté. Lorsque éclate la guerre d’Indépendance, ce sera pour Aminata et d’autres affranchis le début d’une bouleversante odyssée pour rentrer chez eux.
D’un village africain à une plantation du sud des États-Unis, d’un sordide refuge canadien aux côtes de la Sierra Leone, ce grand roman sur l’esclavage nous emporte dans un puissant souffle romanesque, à la suite d’une héroïne inoubliable.
Il est 15h30 et nous sommes toujours vivants – Journal de guerre
Evgenia Belorusets
Kharkiv. Marioupol. Lougansk. Tchernihiv. Boutcha…
« Je prie mes lecteurs, tous ceux qui sont auprès de nous par la pensée en ce moment, de graver dans leur mémoire ces noms de villes ukrainiennes. Ces lieux nous appartiennent à nous tous. La responsabilité de leur sécurité incombe au monde entier. »
Dès le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, l’écrivaine et photographe Evgenia Belorusets a entrepris de tenir un journal, dans lequel elle raconte le quotidien des habitants de Kiev : le sifflement des bombes, le silence des rues dévastées, la sidération, l’effroi, l’incertitude. Mais la vie, aussi, qui continue vaille que vaille à travers les gestes les plus anodins – échanger quelques mots avec un voisin, s’asseoir un moment sur un banc dans un parc, attraper au vol le miracle d’un sourire, d’un rayon de soleil, d’une minute de répit.
Avec ce document exceptionnel, dans lequel dialoguent textes et photographies, Evgenia Belorusets fait acte de résistance à sa manière intime, tentant, par les seules armes de l’art et de la littérature, de nous faire prendre la mesure exacte, à hauteur d’humanité, du drame qui se joue aujourd’hui à nos portes.
Invasion - Journal d'Ukrainiens pacifiques
Henry Lion Oldie
Célèbres écrivains ukrainiens russophones, Oleg Ladyjenski et Dmitri Gromov sont les co-auteurs de nombreux romans publiés sous le pseudonyme de Henry Lion Oldie.
S’ils œuvrent ordinairement dans le domaine de la fantasy et de l’imaginaire, c’est la réalité de l’agression russe en Ukraine et sa brutalité qu’ils décrivent dans ce journal d’invasion.
Les romanciers vivent à Kharkiv, importante cité située à l’est du pays, ex-capitale de la République socialiste soviétique de l’Ukraine. Ils habitent dans le même immeuble, à des étages différents avec leurs familles quand, le 24 février 2022 à cinq heures du matin, les premiers bombardements russes frappent la cité.
Leurs deux récits s’entremêlent et racontent leur stupéfaction, celle-ci faisant rapidement place aux contingences de la survie : faute de matériel, une partie de ce journal a été écrite à l’aide de leurs smartphones. Il décrit leur vie quotidienne, les bombes qui frappent, de plus en plus proches, les allers et retours aux abris, jusqu’au départ vers Lviv, à l’ouest du pays et à l’apprentissage de la vie de réfugié.
Les deux écrivains, soutenus par leurs lecteurs, restent déterminés et livrent aussitôt leur combat dans le domaine de l’humanitaire et de l’aide aux réfugiés. Ils sont les témoins de la solidarité qui soude la population ukrainienne face à la barbarie du voisin russe. « Nous vivons ainsi : les uns pour les autres », écrit Oleg Ladyjenski. « Un malheur commun a uni les Ukrainiens comme jamais », lui répond son ami Dmitri Gromov.
L’Occident a longtemps peiné à mettre l’Ukraine sur ses cartes mentales. Obnubilés par notre relation à la Russie, nous avions tendance à l’enjamber pour regarder le monde avec les lunettes de Moscou, surtout à Paris et Berlin ! C’est donc avec stupéfaction que nous avons vu se dresser cette nation slave face à l’ouragan néo-totalitaire poutinien qui a fondu sur elle, et menace désormais ouvertement l’Europe. Le fait ukrainien est la divine surprise de ce moment historique. D’où vient cette résistance churchillienne des Ukrainiens ? Pourquoi ont-ils choisi la liberté de « l’homo dignus » tandis que la Russie poutinienne retombait dans le paradigme de l’État criminel et arbitraire ? Et de quel espoir ce trésor de résistance est-il porteur pour l’avenir de l’Europe et de la Russie ?
Ces thèmes sont, avec l’analyse de l’ouragan russe et de la mobilisation tardive mais cruciale de l’Occident, le thème central de ce livre conversation entre Constantin Sigov, philosophe ukrainien et Laure Mandeville, grand reporter au Figaro et spécialiste de la Russie. Pendant six mois d’une discussion téléphonique entamée en pleine invasion, ils ont échangé pour percer le brouillard de la guerre. Pour comprendre comment se défendre ensemble, et jeter les bases d’une nouvelle
Europe refusant l’apaisement cynique et finalement la soumission.
Les oeuvres complètes de Raymond Radiguet
Raymond Radiguet
Bien loin de la légende forgée après sa mort, Raymond Radiguet (1903-1923) n’est pas seulement l’auteur d’un des plus célèbres romans du XXe siècle, Le Diable au corps, d’un second roman non moins fascinant, Le Bal du comte d’Orgel, et d’un recueil poétique Les Joues en feu – tous publiés par Bernard Grasset. Son inventivité et sa personnalité lui ont valu l’amitié des plus grands, parmi lesquels Jean Cocteau, Max Jacob, Joseph Kessel, Francis Poulenc, Erik Satie, Igor Stravinsky et Pablo Picasso – pour n’en citer que quelques-uns. Fréquentant les ateliers d’artistes et les bars de nuit autant que les salons parisiens, il mène une vie réglée autour de l’écriture lors de ses séjours en province. Léger autant que profond, il a su concilier ces principes apparemment contradictoires de sa personnalité. Exhaustive, cette « édition définitive » de ses Œuvres complètes montre combien prolixe a été cet écrivain mort à vingt ans, et qu’il a abordé tous les genres littéraires – poésie, théâtre, essai, conte, roman – avec la même insolence et le même talent.
Édition définitive établie par Chloé Radiguet et Julien Cendres pour le 100è anniversaire de sa mort..
L'Odyssée des femmes
Murielle Szac
Une relecture féministe des mythes.
Déesses, héroïnes, guerrières, amantes, magiciennes, tisserandes... Injustement oubliées, les femmes de la mythologie grecque sont incandescentes. Elles ne demandent qu'à être reconnues : Aphrodite n'est pas une déesse vamp, mais la victime d'un mariage forcé.
Pénélope n'est pas l'épouse nunuche et infidèle qu'on a trop souvent présentée, mais la clé de voûte de l'Odyssée. Phèdre est scandaleuse parce qu'elle incarne le désir féminin. Clytemnestre pose avec force la question de la place des femmes, Artémis est l'ancêtre de l'écoféminisme... Toutes sont animées par un souffle de liberté et une rage de vivre qui résonnent avec nos vies d'aujourd'hui.
Murielle Szac raconte depuis vingt ans les drames et les épopées de la mythologie grecque dans des Feuilletons à succès. Peu à peu, elle a pris conscience de l'importance des femmes dans les mythes, jusqu'ici toujours racontés du point de vue des hommes.
En renversant le regard, une autre réalité apparaît. Ce livre est aussi son histoire.
Mots d'ados - Une collection de journaux intimes d’adolescents
Irvin Anneix - Préface de Christine Cannard
Irvin Anneix a collecté durant ces dix dernières années plus de 5 000 écrits intimes rédigés pendant l’adolescence.
Il en a sélectionné 300 qui documentent l’adolescence de l’intérieur, loin des clichés que l’on a parfois sur cet âge, et qui mettent en lumière des réflexions riches et profondes sur l’amour, l’amitié, les premières fois, la construction identitaire, la sexualité, la norme ou encore la famille.
Bien qu’intimes, ces textes sont universels et font très souvent écho à l’histoire personnelle de chacun. Les adolescents pourront prendre conscience qu’ils ne sont pas seuls à éprouver des émotions complexes et les adultes pourront se souvenir de leurs propres « mots » et reconsidérer ainsi ceux de leurs enfants.
Comme on dit chez nous - Le grand livre du français de nos régions
Mathieu Avanzi et Aurore Vincenti - Nouvelle édition augmentée
Embarquez dans un tour de France truffé d’anecdotes, de cartes, d’illustrations, de citations… et savourez la créativité des mots et expressions de nos régions.
Bouléguer, chocolatine, schpatz, drache, quignon ou encore broc… Ces mots bien de chez nous chuchotent notre histoire, ce sont les voix hautes en couleur de la France et de ses voisins francophones.
Cette nouvelle édition, entièrement actualisée et richement illustrée, explore toutes les richesses de la langue des régions : curiosités de prononciation (pneu ou peuneu ?), traditions régionales ou religieuses (vogue, kilbe), histoire des mots et expressions locaux (crayon de bois ou crayon à papier ?) ou encore spécialités culinaires (cagouilles, pâté-croûte) pour se comprendre de Lille à Marseille et de Brest à Strasbourg.
Enrichi de nouvelles cartes et d’une centaine de mots, cet ouvrage unique est le fruit de plusieurs années d’enquêtes réalisées auprès des Français. Allez à leur rencontre dans ce périple linguistique et sentimental et délectez-vous de notre langue et de ses territoires : à Nantes vous attendrez le bus sous une aubette, à Lyon vous vous perdrez dans les traboules et si le temps s’abernaudit au Mans, sortez votre parapluie !
Un collector incontournable pour tous les amoureux des mots et tous les curieux de notre pays !
Catalogue d'un exilé
Falmarès
Trouver la beauté dans ce « voyage infernal », mettre en scène la migration et l’exil, voilà ce que nous offre la poésie de Falmarès.
Son chemin est retracé depuis la fuite de la Guinée, les horreurs de la guerre et la traversée dans un zodiac surchargé, jusqu’à l’arrivée en Italie puis en France, où on accompagne Falmarès dans toutes ces villes, étapes du périple : Berck, Nantes, Paris... Ce recueil reflète la douleur, la perte et le manque autant qu’il est traversé par l’espoir, les odes à la beauté et à la poésie d’ici et d’ailleurs. Héritier des plus grands poètes français auxquels il rend hommage – de Césaire à Rimbaud –, ce réfugié poétique puise dans sa langue la force de sa résilience. « Ses poèmes sont nimbés de lumière et de pardon », comme l’écrit le poète Nimrod dans sa préface.
Transformations de la modernité et pratiques (auto)biographiques
Sous la direction de Danielle Desmarais , Isabelle Fortier , Jacques Rhéaume
Ce livre édité en 2012 est maintenant mis à disposition gratuitement en ligne
Le récit de vie, sous sa forme biographique ou autobiographique, porte toujours une histoire individuelle, mais une histoire individuelle située socialement, traversée par des références à l’Histoire. C’est cette articulation entre l’individu sujet et la structuration historique du social qu’explorent les auteurs en s’intéressant plus particulièrement aux pratiques (auto)biographiques en contexte de modernité.
La première partie de cet ouvrage regroupe des textes qui mettent l’accent sur les effets des grands changements sociétaux sur la « production » d’une figure possible du sujet : l’individu hypermoderne. Dans un monde dominé par l’économie libérale, par des impératifs de performance et par un idéal de jouissance immédiate, l’individu devient une figure centrale, libre et responsable, seul pour conduire sa vie et faire ses choix; c’est l’individu-entrepreneur, appelé à choisir sa vie dans toutes ses dimensions pour se réaliser. La seconde partie propose justement d’utiliser la pratique biographique à des fins éducatives au cœur de cette modernité en crise, afin d’aider cet individu-entrepreneur à acquérir de nouvelles ressources.
L’ensemble des textes montre toute la richesse du matériau (auto)biographique, qui met en lumière les rapports entre l’individuel et le collectif, entre l’espace privé et l’espace social, ainsi que les enjeux de la modernité, qu’ils soient politiques ou éthiques.
Jeux
Georges Perec
« Combien de mots de 5 lettres peut-on fabriquer avec les lettres du mot TSUNAMI ? »
« Avec trois allumettes disposées en U, faites un carré en n’en déplaçant qu’une seule »…
Pour Georges Perec, « l’écriture est un jeu qui se joue à deux ». Dans ces Jeux et Nouveaux Jeux intéressants, il propose à ses lecteurs des mots croisés, rébus, anagrammes et autres proverbes cachés ou séries à intrus comme autant d’invitations à des jeux de logique et de lettres qui sont d’abord pour lui des laboratoires de création.
Ce plaisir du jeu se poursuit dans les Perec/rinations, également rassemblées dans ce volume, qui sont à la géographie parisienne ce que les textes à contraintes de l’écrivain sont à la littérature. Perec nous propose des visites guidées de la capitale à travers des grilles de mots croisés (une par arrondissement) et des explorations de l’espace selon des itinéraires minutieusement réglés, comme cette déambulation alphabétique, trajet « idéal qui, partant d’une rue commençant par la lettre A, aboutirait à une rue commençant par la lettre Z en passant successivement par toutes les lettres de l’alphabet ».
Parce que jouer et écrire, c’est presque tout un, laissez-vous guider à travers les lettres, le temps et l’espace, tout un monde à la Perec fait de « défis ludiques irrésistibles » (Sylvia Richardson).
La résistance des bijoux - Contre les géographies coloniales
Ariella Aïsha Azoulay
À la mort de son père, Juif d’Oran naturalisé français puis israélien, Ariella Azoulay découvre dans un document que sa grand-mère portait le prénom Aïcha. En deux récits mêlant autobiographie et théorie politique, l’autrice serpente entre les catalogues de bijoux, les photos trouvées et les collections d’objets pillés, pour déployer par fragments l’histoire de sa famille et mettre en parallèle les colonialismes français en Algérie et sioniste en Palestine. Entre ces projets impériaux, elle saisit bien des continuités, à commencer par la volonté obstinée de détruire l’enchevêtrement séculaire des mondes juifs, arabes et berbères, un entrelacs qu’elle revendique pour mieux le restaurer.
Allende, la biographie
Salvador Allende est un mythe attrapé entre les flammes de La Moneda.
Chaque 11 septembre, l’écho impérissable de son appel porteur d’espoir aux « Grandes Avenues » retourne du fond de l’Histoire. Sa résistance héroïque, quasi désarmée, avec un groupe de gardes du corps, fonctionnaires, médecins, collaborateurs et dirigeants politiques face à la trahison des généraux putschistes et l’abjecte conduite de ses instigateurs civils, resplendit à nouveau. Cette biographie trace de façon rigoureuse sa trajectoire politique et profile son portrait humain.
Souvenirs du Chili meurtri - A l’occasion des 50 ans du coup d’état de septembre 1973 au Chili
Le 2 décembre, une réunion publique de l'
APA
Le Retournement
Manuel Carcassonne
Le Retournement tient à la fois de l’archéologie familiale, de la généalogie historique, du questionnement identitaire et de la fouille existentielle : un texte autobiographique qui semble emprunter au genre littéraire de l’autofiction et aux sujets d’actualité (l’identité, le genre, la religion…) pour mieux les subvertir.
Comment le juif honteux de l’enfance est-il rendu à son judaïsme par la rencontre amoureuse avec son double inversé ?
Manuel est un descendant de Juifs alsaciens par la mère et de la communauté judéo-provençale des Juifs du Pape par le père ; Nour est une arabe d’Achrafieh, née à Boulogne, d’origine grecque-catholique. D’un côté, des minorités persécutées; de l’autre, une minorité schismatique et persécutée : la rencontre improbable et fusionnelle de Carpentras et de Beyrouth ! ls ont en partage l’aristocratie des opprimés qui ont retourné la persécution en distinction, mais doivent composer avec des univers culturels si différents que tout leur est sujet de querelle, source d’une histoire d’amour souvent drolatique. Et voilà que celui qui voulait être Swann, à naviguer habilement dans les eaux hostiles du beau-monde (sa belle-famille d’Ormesson par la grâce d’un premier mariage) et du Paris des lettres, se retrouve appelé au Liban « Abou Hadri » : le père d’Hadrien.
L’auteur ressuscite ici les mondes engloutis : les fantômes de sa famille sur laquelle plane l’ombre de morts plus présents que les vivants, le génie de la Jérusalem du Comtat-Venaissin, sa lignée d’ancêtres improbables où Nostradamus côtoie Maimonide et Bernard Lazare donne la main à Adolphe Crémieux.
Placé sous le signe d’une inquiétude mêlée d’ironie, ce récit est la plus merveilleuse réfutation qui se puisse imaginer à l’assignation identitaire qui caractérise nos temps modernes.
Je voudrais leur demander pardon, mais ils ne sont plus là
Mikolaj Grynberg
Quel est l’héritage de la Shoah ? Comment être juif dans la Pologne d’aujourd’hui ? Au fil de 31 textes dépourvus de pathos et pourtant bouleversants, des amis et des anonymes se confient à l’auteur, racontent leur histoire familiale, un épisode de leur vie, un traumatisme : deux fillettes jouent dans la cave de leur maison, elles font semblant d’être des petites juives qui se cachent pendant la guerre (elles se déguisent avec leurs poupées, nous sommes en 2003) ; un petit garçon a peur d’Hitler alors qu’il est en colonie de vacances ; deux frères entrepreneurs demandent à un rabbin de certifier qu’ils ne sont pas juifs... "Je voudrais leur demander pardon, mais ils ne sont plus là" est un livre indispensable.
Le remplaçant - Journal d’un prof (précaire) de banlieue
Nedjib Sidi Moussa
Le malaise des enseignants, les difficultés de recrutement ou encore la désillusion des contractuels, thèmes désormais familiers du paysage politico-médiatique, ne sont que les symptômes d’une crise profonde – celle de l’éducation – qui interroge notre capacité à « prendre soin, préserver et admirer les choses du monde » (Hannah Arendt).
Ce récit singulier et sensible, à rebours des plaidoyers lénifiants pour une école postmoderne ou des complaintes anxiogènes sur les « territoires abandonnés » de la République, invite les lecteurs à suivre les pérégrinations d’un professeur contractuel nommé dans un collège de la banlieue parisienne afin d’apprendre aux enfants des classes laborieuses l’histoire et la géographie – sans oublier l’enseignement moral et civique.
En passant du rire aux larmes et de la compassion à la révolte, Le Remplaçant offre une chronique saisissante de la France contemporaine. Il raconte aussi l’histoire d’une jeunesse perdue, celle d’un fils d’ouvrier à l’orée de ses quarante ans, celle d’un ancien sorbonnard durablement installé dans le précariat, comme tant d’autres aujourd’hui.
Complaisance
Simona Sora
En Roumanie, sous la dictature de Ceaușescu, la jeune Maïa se retrouve impliquée dans une enquête sur un avortement illégal. La première partie du livre, « Ascension en orthopédie », relate la découverte d’un petit corps inerte dans les douches de l’hôpital communiste, îlot entre sexe et mort. Maïa y travaille comme instrumentiste et rêve d’un ailleurs, là-bas, de l’autre côté du mur.
Dans une seconde partie intitulée « Hôte à vie » Maïa, exilée, travaille dans la maison médicale suisse d’un canton catholique, dont les règles strictes et impénétrables l’entraînent vers une autre impasse…
Sur le mode du miroir, Complaisance reflète deux pans de la vie du même personnage, et met face à face deux mondes différents, celui de l’Est et celui de l’Ouest, chacun exigeant, à sa manière, conformité, concession… En un mot : complaisance.
C’est avec un réalisme cru, mais aussi beaucoup d’humour et d’acuité intellectuelle, que Simona Sora signe ce portrait désillusionné de deux sociétés que tout semble opposer mais qui sont finalement assez semblables où l’hypocrisie ne laisse que peu de place à la vérité.
Femmes photographes - Dix ans de luttes pour sortir de l'ombre
Ce livre est le récit d’une décennie (2013-2023) d’engagements militantspour la reconnaissance des femmes photographes dans les lieux d’expression de l’art et dans les médias. Dix années d’actions, de débats, de confrontations qui ont changé profondément le milieu de la photographie en l’ouvrant à plus de diversité.
Pour ce récit-témoignage, l’autrice est allée à la rencontre de plusieurs acteur.rices de cette histoire (artistes, institutionnels...), qu’iels aient été fortement opposé.es au changement ou favorables.
Le récit s’attache particulièrement au parcours engagé de la photographe Marie Docher. Le 6 avril 2014, une lettre ouverte adressée au directeur de la Maison Européenne de la Photographie est publiée sur un blog intitulé Atlantes & Cariatides : culture, arts plastiques et fonds publics. Le rédacteur, Vincent David, écrit : « Depuis 1996, la MEP a présenté 280 expositions individuelles, et 82,5% d’entre elles présentaient des travaux réalisés par des hommes... »
Cette lettre va être suivie d’articles montrant la très faible proportion de femmes dans les secteurs de la photographie, chiffres à l’appui. Éditeurs, festivals, galeries, prix, institutions... tout le secteur est analysé, les responsables d’institutions et de festivals interpellés et les rares études sur le sujet diffusées.
Personne ne connaît Vincent David mais chaque article va faire l’objet de commentaires, de prises de conscience et d’agacements. Des chiffres, des études, un homme... Le sujet est posé. À partir de ce moment, une conjonction d’évènements institutionnels, politiques et militants vont transformer profondément les champs de la photographie en France. En octobre 2015, la MEP organise un évènement qui fera date et viendra bousculer les croyances et les impensés en questionnant des artistes, l’histoire de l’art, la sociologie, les politiques publiques... : Ni vues ni connues, comment les femmes font carrière (ou pas) en photographie. Vincent David est invité et révèlera sa véritable identité : c’est la photographe Marie Docher qui a « troublé » le genre pour être lue.
EN PREPARATION
à Aleph Ecriture Paris
Le 17/01/2024 à 18h30,
une rencontre-signature avec
Sylviane
Van de Moortele
Animation :
Michèle Cléach
et
Danièle Pétrès
Une façon d'aimer
Dominique Barbéris
« Il n’était pas très grand ; des cheveux bruns, peignés en arrière et crantés, le front haut, une chemisette avec des pattes sur l’épaule. Il sourit en fumant. Puis tendit la main à Madeleine : Vous dansez ?
Elle s’excusa : Non, je danse très peu, je ne danse pas bien.
Mais il insista et il la tira vers la piste. »
Quand Madeleine, beauté discrète et mélancolique des années cinquante, quitte sa Bretagne natale pour suivre son mari au Cameroun, elle se trouve plongée dans un monde étranger, violent et magnifique. À Douala, lors d’un bal à la Délégation, elle s’éprend d’Yves Prigent, mi-administrateur, mi-aventurier. Mais la décolonisation est en marche et annonce la fin de partie…
Tendu entre la province d’après-guerre et une Afrique rêvée, Une façon d’aimer évoque la force de nos désirs secrets et la grâce de certaines rencontres. Par petites touches d’une infinie délicatesse, c’est toute l’épaisseur d’une vie de femme qui se dévoile.
Louise Michel - Je suis tout en orage
Carole Trébor
La petite Louise a des rêves de géante. Enfant déjà, elle rédige des pamphlets et s’insurge contre les injustices. Adolescente, elle prend conscience de l’oppression du peuple, en particulier des femmes, vole pour nourrir les plus pauvres et écrit des lettres passionnées à Victor Hugo. Adulte, sa colère gronde et ses mots font frémir, galvanisant les courages, enflammant les coeurs, dans les campagnes comme sur les barricades.
Louise Michel : un nom comme un étendard, en lettres noires sur le rouge du drapeau communard.
Le spectateur - Notes 1991-2001
Imre Kertész
1991, le Mur de Berlin vient juste de tomber, la Hongrie devient une démocratie parlementaire et l’Occident est désormais à portée de main. Kertész, qui avait vécu des années en exil intérieur, peut désormais voyager, donner des conférences et travailler à Berlin. Pour cet observateur obstiné de l’existence, le journal intime est un compagnon permanent, dans lequel il note et commente non seulement les événements liés à la transformation politique, mais aussi ses doutes et interrogations concernant son œuvre et sa vie privée.
Le Journal d’Olga et Sasha - Ukraine années 2022-2023
Elisa Mignot, lga Kurovska et Sasha Kurovska
"Le Journal d’Olga et Sasha" est un journal intime d’un genre particulier : il est intime et public à la fois. Ce journal de bord a été écrit à quatre mains par deux sœurs ukrainiennes – l’une à Paris, l’autre à Kyiv – pendant toute la première année de la guerre en Ukraine déclenchée le 24 février 2022. Pour la journaliste Elisa Mignot, à l’origine de ce projet, c’est à la fois une façon d’accompagner, dans l’épreuve, celle qui a été son interprète en Ukraine et d’informer autrement sur l’agression de la Russie, en assumant une subjectivité, une incarnation très forte, afin de faire vivre au lecteur, par procuration, les déflagrations intimes occasionnées par la guerre.
Tout ce qui est humain
Sofia Andrukhovych
Son journal de l’an 1 de l’invasion russe
Comment retrouver un semblant d'ordre et d'humanité dans une réalité brisée par la guerre ? L'autrice ukrainienne Sofia Andrukhovych tente ici de nommer et d'exprimer ce qui n'a pas de nom, ce qui se trouve bien audelà de la perception humaine : ce dont il est effrayant de parler, ce qui se dérobe. Il s'agit pour l'autrice de rechercher de liens entre des fragments de réalités déchirés par la guerre et la violence, et un désir d'esquisser et d'observer les phénomènes et les réactions de la conscience humaine face à des événements traumatisants, à des changements dramatiques et irréversibles, à des pertes
Dans ce poignant journal intérieur de la première année d'invasion de l'Ukraine par la Russie, on est ainsi confronté à une multitude de rencontres et de personnages, d'histoires et d'expériences humaines, de combinaisons incompréhensibles de drames et de tragédies, de manifestations comiques ou ridicules, d'empathie et de tendresse. Dans ces circonstances a priori inhumaines, tout ce qui est humain se manifeste plus profondément et plus pleinementAu final, il semble que les choses mêmes qui détruisent les vies établies et la conscience révèlent l'essence de l'être humain - sans défense et faible, mais si assoiffé de vie et de la présence des autres à ses côtés.
04/11/2023
13 à table ! 2024 - 10è édition
Un livre au profit des Restos du Coeur : 1 livre = 5 repas
J'ai dix ans !13 à table ! a dix ans déjà.
Plus que jamais les Restos du Cœur ont besoin d'aide.
Cette année encore, 15 auteurs offrent une nouvelle pour que vous puissiez offrir des repas.
Le thème de ce recueil coulait de source : J'ai dix ans.
Avec l'aimable autorisation d'Alain Souchon et Laurent Voulzy.
En 2023, les Restos du Coeur, ce sont :
et pour la première fois en 2023
Les Restos du cœur ont besoin d’aide