Des livres pour l'été 2024


Propositions de

  • Anne Baatard, Michèle Cléach, Régine de la Tour, Véronique Leroux-Hugon, Catherine Malard, Paquito Schmidt
  • et Pierre Ahnne sur son blog
  • et les propositions de la collection FOLIO


Livres pour l'été 2023




Poésies proposées par Anne Baatard


Geoffrey Squires, Choix de poèmes, éditions Unes, bilingue (2024)


Ce recueil de Geoffrey Squires – dont les éditions Unes ont publié l’œuvre traduite en français par François Heusbourg – rassemble un choix de poèmes dont quelques inédits. Le poète irlandais contemporain s’écarte du lyrisme. Le poème prend appui sur une palette de couleurs vives et nuancées. Le langage cherche la clarté, voire la transparence, l’éclat d’un paysage, l’émotion d’un visage, la douceur de moments intimes et universels.

Dans la pénombre inhabituelle de la chambre 
Une brise creuse les rideaux
Le son de la mer la mer
Où tu où je où nous

Le je, le nous conduisent la scène poétique dans un équilibre où le sujet ne prend pas le pas sur la présence du monde. Le vers libre porte le rythme des images, la précision et la profondeur des sensations : « Et l’air à l’intérieur comme du marbre ». Les derniers poèmes sont plus abstraits, mais l’abécédaire du poète y reste composé de mots simples : monde, son, feuilles, lumière, arbre, rivières, nuit, chambre, silence, maison, sommeil, air, lac, vent…

Je suis heureux de trouver
Le monde à ce point absorbé en lui-même
Comme quelqu’un s’apprêtant à dormir

Ce recueil est à lire au bord d’une rivière en été.

 

Yannis Ritsos, Les jeux du ciel et de l'eau, éditions Bruno Doucey, bilingue (2024)

 

Dans Les jeux du ciel et de l'eau, le poète grec Yannis Rítsos nous offre un lyrisme fluide et les couleurs de la méditerranée.

Les tuiles couleur d’abricot sur les toits (…)
les chevaux blancs dans le vert 
les balcons resplendissants d’or et de mer I

Il compose ce recueil durant l'été 1960 sur l'île de Samos, dans la maison de sa femme. C’est un moment de joie et de simplicité pour le poète qui connaîtra la prison pour ses engagements contre le fascisme. Cet été-là, l’île est un refuge aux parfums de jasmin et de sel.

Le rivage est plein d’étoiles
ton tablier est comblé de fleurs.

L’heure, douce, est à la plage et au jardin, à l’évidence du bonheur et de l’écriture : Parfois les mots viennent tout seuls presque comme les feuilles aux arbres (Dilution)



Alter Egaux


Une note de lecture à propos du livre d'Erri De Luca "Les règles du Mikado" (29/06/2024)


Nous sommes probablement assez nombreux à avoir joué, où à jouer encore, à ce jeu, tout à la fois de patience et d’adresse, le Mikado. Les règles semblent, somme toute, assez simples. Après avoir laissé tomber en éventail le paquet de quarante et une baguettes, il s’agit de les retirer une à une sans faire bouger les autres.

 

« Certains voient la vie comme un fleuve, certains comme un désert, d'autres comme une partie d'échecs avec la mort. Moi, je la vois sous forme d'un jeu de Mikado en solitaire ».

 

Le nouveau roman d’Erri de Luca, c’est l’histoire d’une rencontre. 

 

Elle, c’est une jeune gitane. Elle a quinze ans. Elle fuit sa famille pour éviter un mariage arrangé. Lui, c’est un vieil horloger qui a l’habitude de camper, seul au sommet d’une montagne à la frontière Italo-Slovène. Une nuit d’hiver, elle fait irruption sous la tente du vieil homme pour y trouver refuge.

 

Elle, est rebelle, elle ne sait ni lire ni écrire, elle croit au destin, aux lignes de la main. Son meilleur ami, un ours, et pour la protéger, un corbeau. Lui, vit seul, a gagné beaucoup d’argent en Suisse, mais ce n’est pas ce qui l’intéresse. Il a créé une fondation pour des sans-abris. Il est étonnamment calme, lucide, imperturbable, patient. Il voit le monde comme un jeu de Mikado dans lequel un mouvement imperceptible peut en changer le cours.

 

- « C’est impossible de prendre un bâtonnet sans faire bouger les autres »

- « On dirait, oui mais chaque position a un point d’équilibre »

 

On ne connaitra pas leur nom. « Ils ne comptent pas pour moi » explique Erri de Luca dans sa préface. « Ils n’ajoutent rien. Au contraire, ils retirent. »

 

Dans une construction originale qu’on ne dévoilera pas, un style dépouillé, une langue épurée, faite de mots et de silences, Erri de Luca raconte l’histoire d’une amitié improbable qui se noue jour après jour entre ces deux personnages énigmatiques que tout oppose.

Une rencontre fortuite ?

Ils finiront par se séparer au bord de la mer Adriatique. « Donne-moi des nouvelles de ta vie ». On n’en dira pas plus.

Les règles du Mikado est un roman d’apprentissage, de transmission, où « La poussière dérègle les montres parce qu'elle veut être celle qui mesure le temps ». Il y est question de montagne et de mer, de complexité de l’identité, de vie, d’engagement, de liberté et de fraternité.

C’est peut-être aussi un peu un roman policier !

Mais comment ne pas y voir des liens avec la vie engagée de l’homme, Erri de Luca, pour qui il n’y a pas de « clandestins » dans ce monde, juste des « voyageurs ».

En italien « Mikado » se dit « Shangaï ». Qu’on aimerait savoir lire l’italien.



01/07/2024

Bergère, tout simplement


Une note de lecture de Michèle Cléach à propos du livre "Bergère" de Florence Debove


Après quelques années d’études supérieures et de « petits boulots » puis quelques expériences de gardienne de troupeaux en Ardèche et en Haute-Provence, Florence Debove est devenue bergère d’estive dans les Pyrénées. Chaque année elle quitte, en juin, la vallée et son confort et va passer 4 mois dans les montagnes où elle garde le troupeau d’un éleveur. Dans son sac à dos elle a toujours des carnets, de quoi écrire et dessiner.

 

Bergère, c’est le récit d’une année d’estive en quatre parties : juin, juillet, août, septembre. Et une première partie : Prélude à l’estive dans laquelle l’auteure raconte la façon dont on se prépare à ces quatre mois d’estive. Elle y dit aussi ce qui a présidé à l’écriture de ce livre :

Dévoiler ce que je ressens, moi, bergère, pendant ces trois mois hors du temps. Sans autre but que le voyage. Et  m’en tenir à la précision des émotions. Utiliser mes mots, les tourner dans tous les sens, pour qu’au fil des phrases ils deviennent de fidèles révélateurs de mon quotidien. 

Je décide de tenir un journal pour ma mère, pour les gens des villes, les gens des champs, et pour me souvenir, quand je serai grand-mère.

 

Et peut-être répondre à la question qu’elle se pose avant le départ pour l’estive :

Suis-je une usurpatrice ? je marche sous le soleil, en robe légère et sandales, je me  baigne dans la Dordogne.

Je n’ai rien à voir avec une bergère. 

 

Et pourtant, le récit de Florence Debove est bien celui d’une bergère et, après sa lecture, nous serons un peu moins ignorant.es quant à ce que c’est que d’être une bergère d’estive.

C’est d’abord « habiter la montagne », y vivre seule, hormis quelques visites de proches ou passages de randonneurs, mais avec la présence des animaux, moutons et brebis bien sûr, et les patous du troupeau (chiens de berger des Pyrénées) qu’il faut apprivoiser, et celles, précieuse et fidèle de son chien Noké et de son chat matoul.

« Habiter la montagne » c’est vivre dans un environnement grandiose, et le paysage sera un des protagonistes du récit. Il y a sa beauté, la vue qu’il lui offre et qui devient son « écran géant », mais il y a surtout la nécessité de le lire, de l’apprendre, d’en faire son allié, la nécessité d’être attentive aux traces, aux signaux, au comportement du troupeau ...




Un pasteur

Un documentaire en replay sur France TV

(jusqu'au 30/12/2024)


A « l’orée d’un silence »


Une note de lecture à propos du livre de Valérie Zenatti "Qui vive" (29/06/2024)


Le 8 novembre Donald Trump est élu. Le 11, Mathilde apprend la mort de Leonard Cohen. C’est probablement à ce moment que tout a commencé. D’habitude, c’est la fin d’un livre qu’on ne dévoile pas. Dans Qui vive, le dernier roman de Valérie Zenatti, l’incipit non plus ne sera pas totalement dévoilé. Et si ? s’interroge Mathilde. La réflexion de Mathilde sur la conjonction des événements est étonnante. 

Mathilde est professeure d’histoire. Elle a un mari, Julien, et une fille, Lola. Les événements dramatiques se sont succédé : les attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan, le Covid et son confinement, la guerre en Ukraine…. Mathilde est "percutée" par les événements du monde. 

Hypersensibilité, perte du sommeil, du sens du toucher, de son grand père, une mort en si bémol majeur. Et puis il y a ces dix feuillets de son grand père, très énigmatiques, retrouvés après sa mort. L’histoire inachevée d’un violon fabriqué à partir d’un arbre. Et surtout, il y a cette vidéo de Léonard Cohen quittant la scène à Jérusalem. Quatre minutes et deux secondes qu’elle va regarder de façon obsessionnelle. « Il y a des nuits où l’on vole et d’autres où l’on ne parvient pas à décoller ». « Je ne peux pas tricher ».

 « Rien ne va plus ». La donne est là. Mais les jeux ne sont pas faits. Au contraire, la partie commence.

 « Quand on perd pied, il faut retourner à la source ». Sur un coup de tête, Mathilde part. Elle laisse mari, fille, famille, élèves. Pour où ? Elle ne le dira ni à Julien ni à Lola. « Juste comprenez-moi, je ne veux pas tricher », « Je veux aller vers l’inconnu, le coruscant peut-être ». « Tu ne peux pas t’exprimer normalement » lui répondra Lola.  

Fuite ou échappée ? Mathilde va prendre l’avion, décoller. C’est vers Israël qu’elle s’envole. La réponse à ses questions se trouverait-elle dans ce pays où elle n’est allée qu’une fois, à six ans, et dont elle parle parfaitement la langue ? Agis d’abord, tu comprendras après, dit le Talmud.

Mathilde va arpenter ce pays. Road trip ou errance ? Des villes et des inconnus, ou non. Tel Aviv, « parce que la moiteur respirée en sortant de l’aéroport m’a intimée de commencer par-là, la plage bleue infinie ». Capharnaüm, le chaos ? ou Kfar Nahum le village de la consolation, en hébreu ?

Le voyage s’arrêtera à Jérusalem.

Elle fera aussi des rencontres. Ofek, dans l’avion, qui fuit un milieu juif orthodoxe. Raphy, à Tel Aviv, son cousin, qu’elle n’a pas vu depuis ses six ans. Elle veut savoir s’il a assisté au concert à Tel Aviv en 72. « Non mais j’ai mieux que ça. ». On vous laisse découvrir ! « Mais dis-moi, tu n’as pas fait quatre mille kilomètres pour demander à un vieux cousin que t’as vu qu’une fois dans ta vie de te raconter ses souvenir de Leonard Cohen, si ? »

Il y aura aussi Constance Khan, qui va mettre en scène une pièce sur la destruction du deuxième Temple pour la jouer sous les remparts à Jérusalem. Et si ?

Il y aura encore et toujours Leonard Cohen. The Partisan, So long Marianne, Suzanne, Bird on the Wire… la toile de fond du roman, comme une bande son traversant l’ensemble du texte et accompagnant Mathilde pendant son voyage. "Il y a, chez Leonard Cohen, cette dimension mystérieuse de la condition humaine" confie Valérie Zenatti à Jean-Baptiste Urbain sur France Musique.

Qui vive est un texte grave. La légèreté viendra de Lola et aussi de Raphy avec leur humour très décalé. Qui vive sonde la confusion des sentiments. Dans une langue traversée par l’émotion, Valérie Zenatti explore avec précision l’intime et l’histoire du monde. Quand elle explique qu’Edna prépare une salade, elle écrit « tout en parlant, elle détaille des tomates et des concombres en petits cubes ». Voilà, la traductrice et amie d’Aaron Appelfed, « détaille ». Le verbe a son importance. L’autrice de En retard pour la guerre, Jacob Jacob, Une bouteille dans la mer de Gaza, décrit, expose, développe dans une langue tout à la fois sensible, originale, subtile, les méandres de la complexité du monde.   

La force de Qui-vive tient aussi au fait que si Mathilde ignore tout ou presque d’Israël, le pays rêvé, Valérie Zenatti connait dans sa chair le pays réel. Dès lors ce texte profond est nourri de la puissance d’une expérience qui vient alimenter un parcours initiatique, une quête de soi, de sens intense.

Qui vive a été écrit bien avant le 7 octobre. Le roman prend désormais un relief particulier. Où est Mathilde aujourd’hui ?  Probablement déchirée, certainement humaniste, peut-être même a-t-elle rejoint le mouvement des Guerrières de la Paix ?



A propos de "Ce que je sais de toi" - Eric Chacour


Note de Catherine Malard (09/06/2024)


Très beau roman tout en délicatesse, un roman sur le désir que l’auteur conduit d’une écriture ciselée. Ce jeune médecin, Tarek, issu d’une famille levantine vit au Caire dans les années 1980. Il va créer un dispensaire dans le quartier défavorisé de Moquatam, fuyant ainsi une vie rangée entre héritage familial, une gentille épouse et une mère tutélaire. C’est sa rencontre avec Ali, issu d’une famille pauvre qui va faire tout basculer. Une narration au « tu » maintient le lecteur en haleine et réserve constamment des surprises en même temps que E. Chacour brosse le paysage socio-politique d’une Egypte, en pleine mutation après les années Nasser et ce, jusqu’en 2000. Ce premier roman révèle déjà un écrivain que l’on aura envie de suivre.





Le déclic de Downton Abbey (21/06/2024)


Une note de lecture de Véronique Leroux-Hugon à propos du livre de Laure Murat. "Proust, roman familial".


Proust, roman, famille : trois termes chargés pour moi d’affect, tant ce sont les trois pôles magnétiques de mon attirance pour la littérature, tant Laure Murat dans un petit livre d’apparence anodine nous en donne les voies d’accès.

Curieux objet a priori que cette étude : analyse littéraire d’A la recherche du temps perdu parmi des centaines, menée par une professeure aux Etats-Unis qui a enquêté sur Flaubert, Nerval, Maupassant et la librairie d’Adrienne Monnier, ou par ce livre : Relire. Enquête sur une passion littéraire ?

Ou encore biographie de Proust écrite par la descendante d’une généalogie prestigieuse qu’elle renie, tout en démontant de manière magistrale les mécanismes utilisés par Proust pour décrire ce monde d’avant ?

Ou bien autobiographie, réflexion sur l’appartenance au troisième sexe, sur l’aveu et ses conséquences que l’œuvre de Proust permet de décrypter au plus profond. Qui l’aurait pensé ? : c’est en visionnant une série anglaise : Downton Abbey qu’elle ressent le déclic, qui, tel un pavé disjoint dans la cour des Guermantes, lui fait appréhender sa compréhension d’un monde dont (« que je le veuille ou non ») elle fait partie. Elle note alors « Dans cette traversée presqu’inintelligible des couches du temps, je me sens à bien des égards tombée en droite ligne et en chute libre du dix-neuvième siècle. »  ...





Rino Della Negra, étoile rouge du football et de la Résistance (22/06/2024)


Une note de lecture à propos du livre de Dimitri Manessis et Jean Vigreux « Rino Della Negra. Footballeur et partisan » (éd. Libertalia) 


Dans quelques dizaines de jours, les jeux olympiques et para-olympiques 2024. Et à cette occasion, l’apolitisme du sport et des sportifs est mis en avant comme une valeur cardinale.

Et pourtant jamais le sport n’aura autant été utilisé par les femmes et hommes politiques surtout pour valoriser leur propre personne. C’est à qui embrasse un footballeur au milieu du terrain de foot, c’est à qui se baigne la première dans la Seine…

Mais le sport apolitique n’existe pas. Au contraire, il a toujours été traversé par des courants contradictoires. D’un côté un Pierre de Coubertin tenant des propos racistes, misogynes et pro-hitlériens ou un Juan Antonio Samaranch aux activités gouvernementales franquistes et positions favorables au pouvoir soviétique … D’un autre côté des athlètes, certes minoritaires, sensibles aux faits politiques et sociétaux : des Tommie Smith et John Carlos, des Lilian Thuram, des Dominique Rocheteau, des Socrates, des Jenni Hermoso ...

Le foot a été, dès l’origine, particulièrement lié à la politique et aux différences de classes : le catholique Stade Brestois ou la laïque Association Sportive Brestoise ; le Real Madrid des « riches » et l’Atletico Madrid des classes populaires ; le Boca-Junior des « pauvres » et le River Plate des « riches » à Buenos-Aires ; le Red Star Football Club de Saint Ouen et son étoile rouge …

On peut donc être sportif et pas indifférent au monde et oser le dire.

Un livre récent consacré à Rino Della Negra (1923-1944), footballeur du Red Star FC nous le rappelle très opportunément.

Son histoire, relatée dans le livre de Dimitri Manessis et Jean Vigreux « Rino Della Negra. Footballeur et partisan » (éd. Libertalia) est à peine croyable. Le livre raconte cette jeunesse en milieu ouvrier, marquée par le Front populaire, la banlieue rouge communiste et par la guerre d’Espagne que plusieurs de ses copains rejoignent.

Sa famille, originaire du Frioul en Italie, est arrivée en France au début des années 1920, comme tant d’autres immigrés antifascistes. Après un passage par le nord de la France, sa famille elle s’installe en 1926 à Argenteuil, dans le quartier Mazagran que l’importante communauté italienne de la ville appelle « Mazzagrande ».

A 14 ans, ce fils d’ouvrier quitte l’école et travaille en usine. Mais sa passion, c’est le foot.

Après avoir excellé dans plusieurs clubs de la banlieue parisienne, il est recruté, au début de la saison 1943-1944, par le Red Star de Saint-Ouen, l’un des plus grands clubs français de l’époque. Mais il ne participera qu’à quelques entrainements. En effet, en février 1943, pour éviter le STO et un départ en Allemagne, il devient clandestin, sans pour autant rompre ni complètement avec sa famille, ni avec le foot. Il participe en tant que membre des FTP-MOI - Groupe Manouchian - à une quinzaine d’attaques contre des nazis, des fascistes italiens, des collaborateurs. Le 21 février 1944 il sera fusillé au Mont Valérien avec ses camarades de l’Affiche rouge.

Aujourd’hui, une rue et un gymnase d’Argenteuil portent son nom. De même, une rue de Saint-Ouen. Une tribune du stade Bauer de cette ville est dénommée « La tribune Rino Della Negra »

Mais une énigme entoure Rino Della Negra que nous explique les auteurs. Comment un footballeur, n'ayant jamais joué un seul match avec le Red Star, a-t-il pu entrer dans le cœur des supporters ? Pour le comprendre, il faut revisiter l’histoire du club : le Red Star est historiquement né et ancré à gauche et aujourd’hui encore dans la « Tribune Rino » du stade Bauer, les supporters entonnent, quand ils le jugent nécessaire, des chants antifascistes et brandissent des banderoles pour dénoncer les violences policières ou pour soutenir l'accueil de réfugiés en France.

Dans la dernière lettre à ses parents, Rino Della Negra écrira : « La plus grande preuve d’amour, c’est de donner sa vie pour ceux qu’on aime. », et dans celle adressée à son frère, il a une pensée pour ses clubs : « Embrasse bien fort tous ceux que je connaissais. Tu iras au Club Olympique Argenteuillais et embrasse tous les sportifs du plus petit au plus grand. Envoie le bonjour et l’adieu à tout le Red Star » ... « Va chez Toni et faites un banquet ».

Mais en fait la dernière phrase caviardée (par la famille ? par un plumitif pudibond du PCF ?) redécouverte par les auteurs du livre est tout simplement : « Et prenez tous une cuite en pensant à moi ! ».



Les lives proposés par L'Inventoire


  1. « Triste tigre », Neige Sinno >>> Lire ICI
  2. « Sans cesse repousser le rivage », Maud Santini >>> Lire ICI
  3. « Ce qui a dévoré nos cœurs », de Louise Erdrich >>> Lire ICI



Quelques lectures pour l’été 2024


Les propositions de lecture de Pierre Ahnne


Malgré les turbulences et les intempéries, il est des choses immuables… Ainsi, tous les ans, à la fin du mois de juin, je prends congé de mes lecteurs pour quelques semaines. Le moment de le faire cette année est venu. Il est aussi, comme tous les ans, l’occasion de revenir, dans des suggestions de lectures estivales, sur quelques-uns des ouvrages qui m’ont le plus frappé depuis le mois de janvier dernier. J’espère qu’ils charmeront l’été de ceux qui me lisent – car la lecture aussi fait partie de ces choses sur lesquelles s’appuyer quand le reste vacille…




"Les Folio de votre été"


La collection FOLIO propose de son côté 5 livres à lire cet été



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