
Palestine
- Des livres
- des BD

L'Étoile de la mer
Elias Khoury
Adam, né en 1948, a grandi dans le ghetto de Lod, où ont été enfermés les Palestiniens restés sur place après la conquête de la ville par l’armée israélienne. À l’âge de quinze ans, il quitte seul la maison de sa mère, fuyant les traumatismes d’une enfance captive. Dans la belle ville de Haïfa, au gré de rencontres fortuites qui l’amènent à naviguer entre les langues, les souvenirs, les histoires et contre-histoires, Adam se façonne, change de quartier, d’amour, de voie… Il s’efforce, inlassablement, d’incarner celui que les autres voient en lui, se gardant de dissiper les malentendus quant à ses origines, sa confession.
À travers les vies successives de ce personnage fantasque, hanté par la perte et le déracinement, Elias Khoury poursuit, avec une acuité et un talent éblouissants, l’exploration de tout ce qui fonde son
œuvre : l’identité, la mémoire, l’amnésie volontaire, la trahison, le rapport entre la Shoah et la Nakba, et celui de la fiction à l’histoire.
L’auteur de "La Porte du soleil" nous offre avec cette nouvelle épopée palestinienne un brillant roman labyrinthique, tout en poésie, qui vient brouiller nos codes, nos attentes, nos lectures, pour nous ramener au sens – de la beauté, de l’existence, de l’humanité.

Le parfum de notre terre - Voix de Palestine et d'Israël
Kenizé Mourad
Kenizé Mourad donne la parole aux victimes du conflit Israëlo-palestinien, et nous replonge au cœur de la vérité de ce drame...
Kenizé Mourad, auteur de "De la part de la princesse morte", a travaillé pendant quinze ans comme reporter spécialisé dans les affaires du Moyen-Orient et du sous-continent indien. C'est avec son expérience de journaliste et sa sensibilité de romancière qu'elle aborde aujourd'hui le drame vécu par Israéliens et Palestiniens. Évitant les analyses politiques et les généralités dont nous sommes submergés, ce livre décrit et laisse s'exprimer des hommes et des femmes des deux camps. Jérusalem bien sûr, mais aussi Jénine, Gaza, ou les implantations de colons... Kenizé Mourad est allée à la rencontre de tous. C'est leur histoire qu'elle nous raconte, mais aussi celle de leur famille, car il est impossible de mesurer ce qui se passe aujourd'hui sans remonter le fil des tragédies vécues par les générations successives. Palestiniens, Arabes israéliens, Juifs... Il y a Oript, dont la sœur a été tuée dans un attentat et qui n'arrive plus à vivre; Itaï, l'officier israélien, objecteur de conscience; Naomi, qui chaque jour craint pour la vie de son fils, tout jeune soldat; Mohammed, l'imam emprisonné et torturé; ou encore Leïla, qui voit son plus jeune fils prendre le chemin de l'aîné, tué pendant l'Intifada et dont il porte le prénom... En retraçant leur vie, et celle de leurs parents, rescapés des camps de la mort, ou chassés de leurs villages de Palestine et parqués dans des camps de réfugiés, Kenizé Mourad nous fait comprendre leurs besoins, leurs angoisses, et leurs façons d'appréhender le présent.

Gaza - Y a-t-il une vie avant la mort ? - Anthologie de la poésie gazaouie d’aujourd’hui.
Textes réunis par Yassin Adnan et traduits par Abdellatif Laâbidate
À Gaza, la poésie se dresse en rempart contre la dégradation de l’humain par l’homme, comme une « arme miraculeuse », selon la formule d’Aimé Césaire. Alors que les bombes pleuvent et que la terreur règne, vingt-six voix gazaouies s’élèvent, crues, effrénées et lucides. Elles crient les horreurs de la guerre, et le silence
du reste du monde. Face à une réalité apocalyptique, dans ce lieu où l’espoir a été aboli, le miracle des mots continue néanmoins d’opérer.

Gaza écrit Gaza
Textes réunis par Refaat Alareer (1979-2023)
Voix d'une jeunesse palestinienne à qui l'on a tout volé sauf l'ardent désir de vivre, Gaza écrit Gaza est un livre-mémoire, livre-testament. Guidés par le poète Refaat Alareer, quinze jeunes écrivent depuis Gaza la résistance et l'espérance. Ils conjurent, de récit en récit, l'occupation, la guerre, le génocide. Grâce à Refaat Alareer, grand éducateur en plus d'être écrivain, toute une génération d'auteurs est née à Gaza. Ces récits puissants et émouvants disent le quotidien, les peurs et les drames, mais aussi les rêves et les aspirations de la jeunesse palestinienne. Gaza écrit Gaza, d'une valeur inestimable, représente l'engagement de Mémoire d'encrier à ne pas abandonner ces voix. Traduit par des écrivains de toute la francophonie, Gaza écrit Gaza est l'expression collective d'une solidarité au-delà des frontières.

Gaza, Vie - L'histoire d'un père et d'un fils
Rami Abou Jamous
« Bravo ! Maintenant, dessine-moi un cercle. » Il s’exécute avec application. Je suis fier de lui, même si tout ça n’est qu’un jeu. Comme au cinéma, je tiens un rôle, depuis un an je fais le clown pour épargner à mon fils la réalité de ce que nous traversons. Je veux qu’il croie qu’il va à l’école, qu’il joue dans son jardin, que les bombardements qui s’abattent sur nous tous les jours sont des feux d’artifice.
Le matin du 7 octobre, la valise de Rami est prête. Palestinien, journaliste francophone, il connaît les conflits.
Mais Rami est aussi un père. Walid n’a pas trois ans et il faut le protéger. Avec sa femme, il décide de créer une bulle dans laquelle la peur et la tristesse n’auront pas leur place. Pour Walid, les bombardements seront applaudis, les drones ressembleront à des oiseaux en plein vol et la tente dans laquelle s’est réfugiée la famille sera rebaptisée « la Villa ».
Déclaration d’amour universelle d’un père à son fils, Gaza, Vie nous plonge dans un quotidien en temps de guerre. Un récit unique pour comprendre comment tenir debout lorsque tout s’effondre.

Je suis ma liberté
Nasser Abu Srour
Incarcéré à perpétuité dans les geôles israéliennes, Nasser a dit adieu au monde. Au fil des années, un lien particulier s’est noué entre ce Palestinien et le mur qui lui fait face : celui-ci s’anime, répond et change d’apparence selon que l’espoir ou le renoncement domine. Surtout, il lui inspire ce texte. Depuis sa cellule, Nasser raconte son histoire et celle de son peuple comme s’il les extirpait du mur, faisant surgir par ses mots le monde qu’il a quitté. Lorsque Nanna, une jeune avocate qui rend visite aux prisonniers, s’éprend de cette âme libre, le monologue du condamné devient dialogue ardent. Mais l’amour peut-il patienter ?
Tels les Bédouins puisant dans un lexique infini pour décrire le désert, Nasser Abu Srour fait de sa prison un univers en expansion. Entre réalité et onirisme, Je suis ma liberté est un hommage visionnaire au pouvoir émancipateur de la littérature.

Que ma mort apporte l'espoir - Poèmes de Gaza
Sélection de poèmes, traduction et préface de Nada Yafi - Postface de Karim Kattan - Édition bilingue arabe-français.
Bouleversants de courage et d’humanité, les cinquante textes qui composent ce recueil témoignent de la force de la poésie, forme privilégiée de la culture arabe, et confirment que la vie finit toujours par l’emporter sur la mort : « Car nous aimons la vie, disait Mahmoud Darwich, poète emblématique de la Palestine, pour peu que nous en ayons les moyens. »

Journal de bord de Gaza
Abou Jamous Rami
Vivre sous une tente, c’est endurer une chaleur d’enfer pendant la journée, avec des mouches qui pénètrent à l’intérieur et n’arrêtent pas de vous agacer. Et la nuit, c’est l’inverse : il fait froid. Il faut mettre deux ou trois couvertures. C’est se réveiller en ayant mal partout, parce qu’on dort sur un sol déformé.
Vivre sous une tente, c’est dépendre de l’aide humanitaire et ne manger que des boîtes de conserve. C’est chercher tous les jours un endroit pour charger nos téléphones et nos lampes rechargeables.
Vivre sous une tente c’est faire la queue pour l’eau et la nourriture. Pour faire la cuisine, il faut un four en argile et du bois. Quand on n’a pas de bois, on utilise n’importe quoi. Beaucoup de gens brûlent des cartons ou du plastique. On respire presque toute la journée cette fumée de plastique. On fait la lessive dans les seaux, on porte les mêmes vêtements trois ou quatre jours pour économiser l’eau. Pour les toilettes, on creuse un trou.
Vivre sous la tente, c’est surveiller en permanence les insectes, les serpents, les scorpions.
C’est une vie d’humiliation.
Mais cette tente est le symbole de la résilience palestinienne. Nous en avons fait un symbole politique, pour dire que nous allons rentrer chez nous. Parce qu’un jour, tout cela va s’arrêter.


Ce que vous trouverez caché dans mon oreille
Mosab Abu Toha
En restituant les peines et les joies des habitants de Gaza dans sa poésie-reportage, Mosab Abu Toha donne chair à une terre en guerre, et à sa beauté insoupçonnée.
Sa plume concrète, fulgurante, raconte la violence qui s’infiltre dans tous les recoins de l’existence. Comme Gaza elle-même, ces textes sont remplis de décombres. Mais ils sont aussi empreints de beauté et d’une profonde humanité, nichées dans les objets du quotidien, les amitiés qui se nouent et la nature immuable. Ils sont imprégnés de l’odeur du thé et des roses en fleurs. Des enfants naissent, des étudiants vont à l’université, des bibliothèques sortent de leurs ruines, tandis que les Palestiniens trouvent de nouvelles façons de survivre et de créer de l’espoir.

Je ne partirai pas. Mon histoire est celle de la Palestine
BD de Mohammad Sabaaneh
Chaque jour, armé de son crayon et de feuilles dérobées à l’enquêteur, le prisonnier dessine ces histoires : celle de ce jeune couple qui n’arrive pas à franchir les checkpoints pour rejoindre à temps la maternité de Jérusalem ; celle d’un père et d’une fille séparés par la prison et qui se connaissent uniquement en photo ; celle d’une mère qui attend son fils sorti le matin pour aller à l’école et qui n’est jamais revenu…
Au fil des pages, les récits rapportés par l’oiseau illustrent combien la prison est plus vaste qu’un simple bâtiment, combien elle va au-delà d’une cellule, s’étendant aux villes et villages.
Mais c’est aussi la résistance des Palestiniens, leur espérance et leur refus de partir que l’auteur retrace avec force et poésie dans ces planches réalisées en linogravure à la suite de son expérience carcérale.
Des BD par des auteurs non palestiniens

Gaza
Mazen Kerbaj (auteur libanais)
Le 7 octobre 2023, le Hamas a forcé le blocus imposé à Gaza depuis 2007 par Israël et lancé une attaque sur le territoire israélien dont le bilan sera de 1 205 morts et de 251 otages. En représailles, l’armée israélienne a envahi la bande de Gaza. Les Gazaouis ont été bombardés, assiégés, déplacés, privés de nourriture, d’eau, de soins médicaux. Entre le 9 octobre 2023 et le 1er octobre 2024, Mazen Kerbaj, artiste libanais installé à Berlin, a traduit quotidiennement, en dessins saisissants, ce qu’il recevait depuis Gaza sur son téléphone et via les réseaux sociaux

Guerre à Gaza
Joe Sacco (auteur américain)
Joe Sacco ne pouvait être indifférent ni aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, ni aux conséquences tout aussi dramatiques sur Gaza. Même s’il n’aime pas dessiner dans l’immédiateté de l’actualité, Joe Sacco sait que sa voix sur la Palestine peut compter. Une voix morale. Il a donc décidé de prendre du temps en plus pour dessiner un pamphlet sur l’horreur de la guerre à Gaza. En une trentaine de pages corrosives, il aborde le thème de la guerre, du traitement politique de celle-ci par les États-Unis et Israël, par les médias. Un pamphlet qui mêle l’universel et l’intime.
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- Entretien avec l'auteur (26/09/2024)