Le temps des cerises
Montserrat Roig
Printemps 1974. Après douze ans à Paris et à Londres, Natàlia Miralpeix revient dans sa ville natale de Barcelone. On lui dit que rien n’a changé, mais tout a changé : la révolution sexuelle, politique et artistique bouillonne. Franco est au pouvoir, mais plus pour longtemps. La jeune génération va renverser les autres. Natàlia découvre comment le temps, la guerre et la politique ont abîmé ses proches. Son père, lui, demeure introuvable.
Le Temps des cerises est la saga époustouflante d’une famille catalane en perte de repères, racontée dans un style féroce qui défie les conventions. La ville de Barcelone y est un personnage tour à tour chaleureux et inquiétant, et les femmes portent en elles les germes d’un féminisme à venir, d’une vie enfin à soi.
Montserrat Roig est une figure majeure des lettres catalanes. Elle est considérée comme la pionnière d’une vision féministe et engagée de la littérature, à l’instar d’Annie Ernaux en France. Son œuvre romanesque n’avait encore jamais été publiée en France.
L’année a perdu son printemps
Edgar Morin
Albert Mercier, fils unique, perd sa mère à l’âge de dix ans. Son père, pour le préserver, lui cache cette mort, et Albert s’enferme dans la douleur, seul. Ce livre raconte son adolescence solitaire, nourrie de romans et de films, ses années de lycée, où il trouve ses premiers amis.
La politique fait irruption en 1934 dans sa classe, où les esprits se divisent et s’opposent. Viennent les années de Front populaire, Munich, puis la « drôle de guerre ». Une fois la France occupée, Albert Mercier, réfugié à Toulouse, s’engage dans la Résistance. Il a vingt ans.
Ce roman autobiographique inédit, écrit en 1946, éclaire la construction psychique, intellectuelle et politique de l’un des plus grands penseurs de notre temps.
L'Election interdite - Itinéraire de Joséphine Pencalet, ouvrière bretonne (1886-1972)
Fanny Bugnon
En 1925, des femmes se présentent aux élections municipales sous la bannière communiste, alors même qu’elles n’ont pas le droit de vote, et encore moins celui d’être élues. Parmi elles, Joséphine Pencalet à Douarnenez, en Bretagne. Fille de marin, elle fait partie de ces sardinières, les Penn Sardin, qui quelques mois plus tôt ont défrayé la chronique pour avoir mené une grève dure, longue et victorieuse. Elle est élue. C’est une première dans la vie politique française. Mais la victoire est de courte durée. L’élection est invalidée et Joséphine Pencalet tombe dans l’oubli jusqu’à sa redécouverte progressive à la faveur des initiatives de passeurs de la mémoire locale et du renouveau féministe. Mais qui était vraiment Joséphine Pencalet ? Une Louise Michel bretonne ? Une féministe avant l’heure ?
Pour répondre à ces questions, Fanny Bugnon se penche sur les archives, les traces et les silences laissés par cette femme au destin tout à la fois ordinaire et remarquable. Retraçant son itinéraire, elle dévoile les enjeux sociaux, politiques et économiques qui ont traversé la condition féminine au cours du XXe siècle, bien au-delà du port breton.
Les 100 mots de la Beat Generation
Jean-François Duval
En 1948, Jack Kerouac emploie pour la première fois l’expression « Beat Generation ». Quelques années plus tard paraît Sur la route, roman-manifeste de ce nouveau mouvement littéraire et artistique qui va marquer les États-Unis des années 1950.
Adolescence, haïku, autostop, Allen Ginsberg, William Burroughs, beatniks…
Ces 100 mots explorent ce qui a fait la Beat Generation : ses auteurs sulfureux, bien sûr, mais aussi ses lieux et ses tendances. Que serait l’esprit beat sans la terre d’Amérique, à la fois page vierge et immense poème ? Quel visage la liberté prend-elle pour cette génération et les suivantes ?
Avec une plume alerte – celle du romancier –, Jean-François Duval donne à voir une époque qui a marqué la littérature américaine par son audace et qui a irrigué l’ensemble de la contre-culture, de la musique au cinéma en passant par la photographie et la peinture.