Tous les livres de janvier 2024






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Les Idolâtres


Joann Sfar (Scénario, Dessin)


Après la Synagogue, Joann Sfar replonge dans son passé et son enfance, après la mort de sa mère qui aboutit à un sentiment de vide étourdissant pour cet enfant. À l'occasion d'une analyse, Joann revient sur cet événement et explique à son psy ce qui a fait qu'il a préféré embrasser la vie, s'adonner sans limite à sa passion : l'art (la peinture et la bande dessinée en tête), ce qui fait qu'on se sent vivant, notamment par l'acte de la création par le dessin et l'écriture.

« Un vide, ça se remplit », lui confie son psy. Le seul fait de fabriquer des images permet de remplir ce vide et de créer de nouveaux souvenirs : Joann avoue qu'il accorde ainsi beaucoup d'importance aux images. Cet échange vient aussi en écho d'une conversation, lorsqu'il était plus jeune, avec un rabbin. Peut-on figer le souvenir d'un défunt, de sa propre mère, par une image ? Lorsqu'on s'en remet à une image plutôt qu'au monde, cela ne devient-il pas de l'idolâtrie ? Une image interdit-elle toute forme de dialogue ou de confrontation au monde ? Ou, au contraire, dessiner et surtout raconter (le propre de la bande dessinée) n'est-il pas une forme de liberté, d'ouverture et de compréhension du monde qui nous entoure ? Finalement, n'est-ce pas là une forme de thérapie ?...

Par un jeu d'allers et retours à différents moments de sa vie et par le biais de nombreux intervenants, Joann revient sur les actes fondateurs de son existence, entre la perte de sa mère disparue trop tôt et son propre chemin qui l'a amené à se consacrer à la création dont le dessin, parfois de façon compulsive, comme on embrasserait une religion.

À la fois récit philosophique et introspectif, cette histoire permet à l'auteur de se livrer avec une sincérité rare, livrant une véritable réflexion sur le sens de la vie. Un livre puissant, touchant, d'une grande intelligence et, finalement, une ode à la vie !



Persepolis


Marjane Satrapi (BD - nouvelle édition en un seul volume)


Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l’avenir et se rêve en prophète sauvant le monde.

Traversant avec elle révolutions, guerre, deuil, exil, mais aussi apprentissage de la vie, puberté, premières amours, nous la suivrons jusqu’à son départ définitif pour la France en 1994.

Paru à l’origine entre 2000 et 2004 en quatre volumes, Persepolis, est la première bande dessinée iranienne, l’autobiographie dessinée d’une orientale en exil.

Depuis sa sortie, Persepolis a fait le tour du monde, est devenu un classique étudié dans les écoles, et a fait l’objet d’une adaptation au cinéma de nombreuses fois récompensée.

Pour fêter les 10 ans de la version monovolume, qui regroupe les quatre tomes, L’Association se paye le luxe d’une nouvelle édition reliée et cartonnée dotée d’une toute nouvelle couverture et de pages de garde dessinées pour l’occasion par Marjane Satrapi.



 

La Neige était sale


Jean-Luc Fromental (Scénario) Bernard Yslaire (Dessin)


Frank est le fils de Lotte, tenancière de la maison close que fréquentent les forces d'occupation de cette ville moyenne d'Europe de l'Est jamais nommée, figée dans les pénuries, le froid et la sourde horreur des années de guerre. Il a 17 ans et les filles n'ont plus de secrets pour lui, puisqu'il a les pensionnaires de sa mère à disposition. Sans savoir ce qu'il cherche, Frank se laisse glisser sur la pente du banditisme, assassine, sans raison matérielle ni patriotique, un occupant particulièrement répugnant, vole et tue une vieille femme qu'il connaît depuis l'enfance, et plonge dans un avilissement que seule éclaire l'image idéalisée de Sissy, sa chaste voisine, éperdument amoureuse de lui. La déchéance volontaire peut-elle conduire à la rédemption ? C'est la question lancinante que soulève La neige était sale, le grand roman existentialiste de Georges Simenon, adapté avec brio par Jean-Luc Fromental et Bernard Yslaire.





La vie de ma mère !

 

Majid Cherfi


Après avoir enchanté les lecteurs en réglant leur compte à ses souvenirs et à ses illusions perdues, l’ex-parolier de Zebda s’attaque au "vrai" roman pour raconter une émancipation tardive : celle d’une femme algérienne sacrifiée à sa mission de mère dans une France presque aussi rance que raciste. Et comment, pour la rencontrer enfin, son fils – et toute la fratrie – devront apprendre, d’abord, à s’en séparer.
Entre tendresse et cruauté, drôle et parfois – par surprise – bouleversant, "La Vie de ma mère ! " est une déclaration d’amour éperdu déguisée en portrait de femme crépitant.




 

Lettres d'exils (1975-1995)


Nedim Gürsel & René Etiemble -  Préface de Luc Vigier


La publication de cet important volume définit ce qu’est pour Nedim Gürsel la nécessité de l’art d'écrire. Le sentiment dominant de cette correspondance est celui de l'exil ; d’une part celui d’un jeune étudiant Nedim Gürsel dont l’œuvre et la stature prennent progressivement de l’ampleur ; et d’autre part celui de René Étiemble (1909-2002), son directeur de recherche parvenu au soir de sa vie, jetant sur le monde et sur son époque un regard de plus en plus amer, mais toujours animé de passions et de colères intactes.
Leurs échanges se poursuivent jusqu’au début des années 1990, quand la maladie mure imperceptiblement dans le silence Étiemble, qui aide son étudiant à publier en français son premier livre,
Un long été à Istanbul. Ce recueil de nouvelles, qui évoque la répression contre la contestation étudiante en Turquie, vaut à Nedim Gürsel d’être mis en accusation par le régime militaire issu du coup d’État de 1980, et le contraint à s’installer en France.




 

Vivre


Roman graphique de Ken Krimstein


Avant l´Holocauste, la vie…
En 2017, au sous-sol d’une église de Vilnius, en Lituanie, des cahiers d’écoliers sont miraculeusement retrouvés, dans lesquels des adolescents juifs du Yiddishland avaient consigné leurs autobiographies. Près de quatre-vingts ans auparavant, ils participaient à un grand concours d’écriture, dont le prix devait être remis le 1er septembre 1939.
Ce jour-là, l’armée allemande envahit la Pologne…

Vivre est l’adaptation graphique des témoignages de six d’entre eux. Comme Anne Frank, ces jeunes hommes et femmes ont écrit leurs ambitions, leurs appréhensions et leurs espoirs avec l’humour et l’aplomb qui caractérisent la jeunesse, sans imaginer que leur monde allait bientôt être annihilé. Leurs récits s’animent sous la plume tendre et le trait vif de Ken Krimstein, qui compose ainsi un remarquable travail de mémoire.

Vivre est une ode à la vie et à la jeunesse, un hommage au coeur battant de la culture yiddish, dont les visages et les voix se rappellent à nous avec fraîcheur et sincérité.




Présentation

sur le site de la

Fondation pour la Mémoire de la Shoah


L'échiquier


Jean-Philippe Toussaint


« Je voulais, écrit Jean-Philippe Toussaint, que ce livre traite autant des ouvertures que des fins de partie, je voulais que ce livre me raconte, m’invente, me recrée, m’établisse et me prolonge. Je voulais dire ma jeunesse et mon adolescence dans ce livre, je voulais débobiner, depuis ses origines, mes relations avec le jeu d’échecs, je voulais faire du jeu d’échecs le fil d’Ariane de ce livre et remonter ce fil jusqu’aux temps les plus reculés de mon enfance, je voulais qu’il y ait soixante-quatre chapitres dans ce livre, comme les soixante-quatre cases d’un échiquier. »




Rencontre avec

Jean-Philippe Toussaint

le 20 février 2024

à Angers


 

Le droit à l'écriture - Une éthique de la délicatesse au service de la démocratie face à l'Anthropocène


Bruno Hubert


Parler du droit à l'écriture, c'est dire qu'elle n'est pas accessible à tous, ni aux enfants dans le cadre du système scolaire, ni aux adultes dans leur vie quotidienne ou professionnelle. En tout cas, pas une écriture de soi authentique, dont notre société en contexte d'Anthropocène aurait pourtant urgemment besoin pour inventer de nouvelles formes de vivre-ensemble. Que chaque personne ait la conviction que sa parole compte, que chacun ait la possibilité d'inscrire sa vie et la vie dans une forme d'écriture, quelle qu'elle soit, c'est le projet de cet ouvrage qui explore les enjeux didactiques, éthiques et démocratiques de cette écriture saisie comme chemin de subjectivation, afin de faire de l'écriture un droit fondamental.



 

Littérature et Révolution 


Kaoutar Harchi & Joseph Andras


Tous les écrivains s'engagent. La question n'est donc pas celle-ci. Certains s'engagent en faveur du monde tel qu'il est fait. D'autres s'engagent à le défaire - avec plus ou moins de résultats. Il faut dire, foi du Syndicat national de l'édition, que le tirage national moyen d'un livre est de 5 000 exemplaires. Comment, dans pareil cadre, combattre en faveur d'un tout autre ordre social sans se raconter d'histoires ? La question est celle-ci. Joseph Andras, écrivain, et Kaoutar Harchi, écrivaine et sociologue, se la posent à haute voix dans ces pages. La discussion, à la fois analytique et personnelle, s'ancre dans l'histoire de la littérature et des luttes. Aux côtés du lecteur, elle ébauche la possibilité d'une écriture attachée à la construction d'une société d'égales et d'égaux - une société socialiste.



 

Il ne faut rien dire


Marielle Hubert


Comment raconter le trauma silencieux d’une mère et ses conséquences sur la vie de sa fille ? En pénétrant par la fiction et l’autofiction dans l’histoire familiale. En revendiquant sa « présence » alors même que la narratrice n’était pas encore née et que sa propre mère n’était qu’une enfant. « J’ai décidé de ne pas laisser le silence triompher, explique Marielle Hubert. J’ai décidé de parler. J’ai inventé Sylvette (ma mère) et tout ce que je ne sais pas de son histoire : son monstrueux père Armand, et Simone, sa mère complice et passive. Leur folie commune. Fabriquer des personnages à partir du silence de ma mère a été ma façon de la veiller. Quand ma mère a été diagnostiquée d’un cancer multi métastasé, j’ai pensé que la mort approchant allait libérer sa parole et la mienne et permettrait de lever les non-dits. J’ai désiré follement que notre histoire commune quoique difficile se termine par une réconciliation et une déclaration d’amour. Rien de tout cela n’est arrivé car ma mère a d’abord tout simplement refusé de mourir. Je connaissais par cœur cette force surhumaine dont elle était capable, elle tenait la mort en respect en imposant à tous de ne pas prononcer les mots de la fin. Ce silence exigé faisait écho à un autre silence concernant son enfance, et ses parents. Je savais cette histoire sombre dans ses grandes lignes, j’en connaissais surtout les conséquences dévastatrices sur ma vie. Se taire était la force de ma mère, c’est comme cela qu’elle avait réussi à survivre à l’horreur étant enfant. Le silence de Sylvette s’arrête avec ce livre. Pour qu’elle puisse mourir en paix. »




Un article de

En Attendant Nadeau,

paru le 9 janvier 2024

Une histoire qui tienne enfin debout


 

Histoires de vie en formation et clinique narrative au japon  - Émergence, déploiement, mutation


Hervé Breton, Makoto Suemoto & Masayoshi Morioka


Cet ouvrage est dédié aux chercheurs et aux praticiens des sciences humaines et sociales, inscrits dans le courant de la recherche qualitative, et souhaitant connaître les formes d’usage contemporaine des histoires de vie et de la clinique narrative au Japon.
Il a été conçu à l’occasion de la publication de la version traduite en japonais par le professeur Makoto Suemoto de l’ouvrage de Gaston Pineau et de Marie-Michèle, ouvrage intitulé Produire sa vie : autobiographie et autoformation, qui fût publié dans sa première édition chez Edilig, au Canada, en 1983.


Il rassemble les textes des chercheur.e.s invité.e.s lors de la conférence organisée par le professeur Masayoshi Morioka à Kyoto (Ibaraki) le 30 juillet 2022 dans trois parties : les récits en sciences humaines et sociales au Japon (1) ; histoires de vie et éducation sociale au Japon (2) ; narration et pratiques psychosociales au Japon (3).



 

Correspondances familiales 1905-1944


Benjamin Fondane


On écrit beaucoup dans la famille de Fondane, on écrit dès que l’on est séparé d’un ou de plusieurs de ses parents afin que le lien affectif ne soit pas rompu. Et comme chacun se déplace beaucoup, la correspondance est abondante.
L’ouvrage réunit près de 400 let
tres et cartes écrites par Benjamin Fondane et ses proches : son père et sa mère, ses deux sœurs Line et Rodica, son épouse Geneviève, ses beaux-frères Armand et Paul, quelques autres parents ou amis proches. Les premières lettres furent écrites en 1905 quand les enfants étaient en vacances chez leurs grands-parents dans la campagne moldave ; les dernières furent envoyées du camp de Drancy avant le convoi pour Auschwitz. Entre ces dates on suit le déroulé d’une vie, de plusieurs vies, entre la Roumanie et la France, la naissance d’une vocation et la maturation d’un œuvre entre la poésie et les servitudes du quotidien, la philosophie et les soubresauts de l’Histoire.




 

Georges Perec et ses lieux de mémoire. Le projet de Lieux


Annelies Schulte Nordholt


Textes décrivant ses lieux de mémoire, photographies, documents personnels ou collectés dans la rue : Lieux forme un vaste et passionnant ensemble par lequel Perec visait à ancrer son autobiographie dans l’espace urbain. Georges Perec et ses lieux de mémoire est la première étude monographique à se fonder sur l’ensemble de ce "livre mythique", resté longtemps inédit. Annelies Schulte Nordholt en explore les constantes thématiques, les pratiques d’écriture, les graphismes et les photographies, montrant l’impact de la rhétorique classique sur la méthode de Perec, qui fait que ces textes sont une véritable topique de ses lieux de mémoire.




Un entretien avec l'autrice dans

DIACRITIK


 

Le convoi


Beata Umubyeyi Mairesse


« Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m’autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, car il s’agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l’histoire des enfants des convois. »

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.
Treize ans après les faits, elle entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l’Italie et l’Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes.
Le génocide des Tutsi, comme d’autres faits historiques africains, a été principalement raconté au monde à travers des images et des interprétations occidentales, faisant parfois des victimes les figurants de leur propre histoire.
Nourri de réflexions sur l’acte de témoigner et la valeur des traces, entre recherche d’archives et écriture de soi, Le convoi est un livre sobre et bouleversant : il offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.




Un entretien avec

Beata Umubyeyi Mairesse


 

Mémorial universitaire et de formation - Une culture narrative dans l’enseignement supérieur brésilien  


Maria Passeggi & Véronique Braun Dahlet - Préface de Gaston Pineau


Si des deux côtés de l’Atlantique, le sens premier du terme mémorial renvoie à un lieu de mémoire, cet ouvrage réintroduit sa seconde acception, vieillie en langue française mais solidement implantée au Brésil, à savoir celle d’un récit autobiographique axé sur les faits mémorables du parcours intellectuel, professionnel et existentiel de son auteur.
L’ouvrage retrace, tout en les problématisant, les recherches brésiliennes sur le mémorial autobiographique, genre discursif de longue tradition dans la culture universitaire au Brésil. Il évoque les germes de sa conception, dans les années 1930, puis son institutionnalisation et enfin sa diversification actuelle.
Le défi est de comprendre pourquoi le mémorial autobiographique relève d’un exercice paradoxal qui fonde le décalage entre écriture captive et écriture distanciée. Car si d’un côté le je narrant se plie à une prescription institutionnelle universitaire, de l’autre le mémorial autobiographique exige de lui une aptitude à se mettre à distance pour s’autoanalyser et se raconter de façon réflexive.



 

On regardait ailleurs - Des Russes ordinaires contre la guerre


Kristina Safonova


Pour la première fois, des citoyens russes, gens simples et ordinaires, évoquent leur opposition à la guerre en Ukraine. Depuis les premières heures du conflit, la jeune journaliste Kristina Safonova a recueilli les témoignages de ces femmes et de ces hommes que l’on n’entend jamais.

« J’ai peur que les gens en Russie qui ne soutiennent pas le pouvoir se retrouvent isolés, sans voix. Et je voudrais montrer que tous les Russes ne sont pas pour la guerre et aussi faire en sorte qu’ils se sentent un peu moins seuls. » Kristina Safonova, 29 ans, travaille pour le site d’information indépendant Meduza, l’un des plus réputés pour la qualité et le sérieux de ses enquêtes. Elle a dû fuir son pays en 2021 après que la police se soit présentée à son domicile parce qu’elle avait couvert, en tant que journaliste, un meeting d'Alexeï Navalny. Depuis elle s’attache à raconter la vie de ses compatriotes, des gens ordinaires, de toutes conditions sociales, et à les faire réagir sur la guerre en Ukraine. Elle montre le poids de l’histoire, comment la main de fer de Vladimir Poutine a peu à peu étranglé le pays mais aussi la complexité des choix, des existences. Elle donne la parole, avec une écoute fine et attentive, à des gens qui se questionnent, s’opposent, un peu partout en Russie.

Un texte qui éclaire avec nuances les vies et positions de différents habitants de l’immensité russe trop souvent considérés comme une masse homogène.




 

Qui-vive


Valérie Zenatti


Mathilde est devenue insomniaque. Puis elle a perdu le sens du toucher. Il y a eu d’autres signes : des feuillets retrouvés à la mort de son grand-père, une vidéo de Leonard Cohen à Jérusalem, le retour de la guerre en Europe. Mathilde est désorientée.

Est-ce pour cela qu’elle décide subitement de prendre un avion pour Israël ? Comme si la réponse aux questions qu’elle se pose l’attendait là-bas depuis toujours.

De Tel-Aviv à Capharnaüm, puis à Jérusalem, ses rencontres avec des inconnus – et quelques fantômes – ne font qu’approfondir le mystère.

Jusqu’au moment où, dans un éclair, la vérité lui apparaît. Prenant l’Histoire à bras-le-corps, Qui-vive est aussi l’itinéraire d’une femme qui cherche à réconcilier son paysage intérieur avec le monde qui l’entoure. Un roman aux multiples facettes qui confirme de manière éclatante le talent de son auteure.




Un entretien avexc

Valérie Zenatti

sur France Culture

- janvier 2024 -



Une critique sjur le blog de

Pierre Ahnne



Le soldat désaccordé


Gilles Marchand (réédition au format poche)


Paris, années 1920. Un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il découvre peu à peu la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécue au milieu de l’enfer. Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre. Notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.




Une note de lecture

sur le site

Le Plaisir

de Marc Page




Pour tout bagage


Patrick Pécherot (réédition en format poche)


1974, cinq lycéens, la tête pleine de rêves fumeux, abattent par erreur un passant alors qu’ils pensaient agir comme leurs « héros », les membres d’un groupe anar qui venait d’enlever un banquier espagnol à Paris. Lorsque, quarante-cinq ans plus tard, l’un d’eux commence à recevoir anonymement le récit de leur histoire, il part à la recherche de ses anciens camarades.
Au gré d’une déambulation nostalgique entre passé et présent, il reconstitue enfin toutes les circonstances du drame et fait ressurgir une vérité inattendue…




Une présentation du livre sur

France Inter

le 8 septembre 2022



 

Contes des frontières - Faire et défaire le passé en Ukraine


Omer Bartov


À nouveau Omer Bartov étudie Buczacz, a ville de Galicie qui servait déjà de point d’ancrage pour décrire le processus du génocide dans Anatomie d’un génocide (Plein Jour 2021). Cette fois, il étudie les perceptions et l’imaginaire que chacune des communautés juive, polonaise et ukrainienne nourrissait sur elle-même, ce a depuis les origines de sa présence dans ce territoire des confins de l’Europe.

Comment des voisins partageant un sol commun ont-ils élaboré des récits fondateurs de leurs identités jusqu’à opposer leurs mémoires ? comment se voyaient-ils les uns les autres, mais également eux-mêmes ; quels espoirs nourrissaient-ils ? Les mythes ont ainsi influencé la grande histoire, le nationalisme, les luttes, et de façon plus intime les espoirs individuels, voire les désirs de partir découvrir un monde plus large, nouveau, moderne. Ce livre, qui traite de ces récits « nationaux », de a construction de l’identité et de l’opposition qu’elle peut induire entre les différents groupes, apparaît comme une clé de compréhension du passé autant que du présent. Aujourd’hui avec la guerre en Ukraine, sa résonance, son actualité sont encore plus nettes.



 

Les Effinger - Une saga berlinoise


Gabriele Tergit


Les dernières années du xixe siècle offrent de nombreuses opportunités aux ambitieux, dans une Allemagne unifiée et triomphante. Paul Effinger, fils d’horloger, fait partie de ceux qui saisissent leur chance. Il quitte la province allemande pour chercher fortune à Berlin, se lance dans l’industrie. Une alliance est nouée avec une autre famille, les Oppner, et le succès est au rendez-vous. On mène grand train, on traverse même la Grande Guerre sans trop de mal et fort d’un patriotisme assuré. Puis viennent les années folles, dans une capitale allemande plus cosmopolite que jamais. Mais derrière les apparences, l’antisémitisme progresse et menace…

Quatre générations des Effinger et de leurs alliés sont ainsi évoquées, dans un roman-fleuve qui plonge le lecteur au coeur d’un monde disparu, entre 1870 et 1948. Les divisions qui ont déchiré la nation allemande et précipité toute l’Europe vers l’horreur sont incarnées dans une galerie de personnages inoubliables. Le talent de Gabriele Tergit, le rythme rapide des chapitres et la vivacité des portraits rendent cette histoire de famille épique absolument irrésistible.

La découverte d’un roman majeur de la littérature européenne.





Une note de lecture parue

dans

En Attendant Nadeau


 

Que notre joie demeure


Kevin Lambert


Architecte millionnaire partie de rien, Céline Wachowski a sa série sur Netflix et des contrats dans le monde entier. Égérie de la modernité, elle est convaincue d’apporter de la beauté au monde.
Mais voilà, son projet le plus ambitieux est stoppé net par une polémique : accusée de favoriser la gentrification, elle voit condamnées sa stratégie et ses méthodes de travail. En quelques jours, elle est renvoyée de sa propre entreprise, et amorce une traversée du désert qui l’amène à une méditation sur la culpabilité.
Quand l’élite perd pied, quel récit conçoit-elle pour justifier ses privilèges et asseoir sa place dans un monde dont elle a elle-même établi les règles ?




03/01/2024

Carnets de voyage en Europe de l’Est (1969-1980) 


Roselyne Chenu


« Ce journal, qui dormait dans mes archives depuis une trentaine d’années, n’était pas destiné à être publié.

Dans les années 1960-1970, je travaillais avec le poète Pierre Emmanuel au Congrès pour la liberté de la culture (devenu-en 1967 l’Association internationale pour la liberté de la culture), où m’avait été confié le programme européen. Celui-ci, mené par la Fondation pour une entraide intellectuelle européenne, une filiale de l’association, avait pour but de maintenir des contacts avec les intellectuels vivant sous des régimes de dictature. À l’époque les pays concernés étaient toute l’Europe de l’Est, mais aussi l’Espagne, le Portugal et, de 1967 à 1973, la Grèce.

Au cours de ces voyages, je tenais secrètement mon journal afin de pouvoir, rentrée en France, partager avec collègues de travail et amis discrets mes impressions personnelles, la teneur de mes conversations, et leur permettre ainsi, grâce à ces “photographies d’un pays”, de mieux comprendre la situation et parfois même de la découvrir. Par prudence, les noms de mes interlocuteurs n’étaient évidemment pas cités. […]

Ces “choses vues et entendues” sont donc à lire comme le témoignage des souffrances vécues par ces femmes et ces hommes victimes de la coupure en deux de l’Europe et qui m’ont fait l’honneur de se confier à moi dans des conditions difficiles, parfois même périlleuses. »




Le mercredi 10 janvier 2024 à 19h

Roselyne Chenu s'entretiendra avec

Xavier Galmiche, professeur de littérature tchèque à la Sorbonne


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