L'inceste - Violences intrafamiliales

 

Des témoignages pour en finir avec l’aveuglement de la société face aux violences sexuelles intra-familiales

   

   En savoir + :

 

  • Des informations sur le site "FACE A L'INCESTE" 
  • Dans la série «Ou peut-être une nuit», Charlotte Pudlowski décortique la fabrique du silence autour de l'inceste en 6 vidéos sur Youtube 
  1. «Ce que ma mère ne m'avait jamais dit»
  2. «Apprendre à se taire»       
  3. «L'Ampleur du problème»        
  4. «Une histoire de haine et de domination»        
  5. «Les poupées russes du silence»      
  6. Inceste, que de temps perdu !  
  7. «Le monde que construit l'inceste»

 

On tue les petites filles


Leïla Sebbar (réédition - première édition 1978)


Une enquête sur les mauvais traitements, sévices, meurtres, incestes, viols contre les filles mineures de moins de 15 ans, de 1967 à 1977 en France


Préface d’Anne Schneider

On ne peut plus dire qu’on ne savait pas !
De 1967 à 1977, Leïla Sebbar a mené une grande enquête publiée en France sur les violences sexuelles et sexistes que subissent les petites filles. Remarqué par la presse de l’époque, l’essai, fondé sur des dossiers judiciaires, des interviews de femmes en prison, des notes de services sociaux dresse un effroyable état des lieux des violences faites aux femmes et aux petites filles. Viols, violences physiques et psychologiques, incestes, pédophilie, négligences, maltraitances, le continuum des violences est décrit, à un moment où celui-ci n’avait pas encore été théorisé, et bien avant les ouvrages post-#Me-Too qui ont défrayé la chronique.
Il nous a semblé important de rééditer aujourd’hui cet ouvrage car il constitue un travail essentiel dans l’historiographie des violences sexistes et sexuelles au temps de la deuxième vague du féminisme. Il permet de prendre conscience de l’invisibilisation permanente des violences familiales, domestiques, patriarcales, archaïques qui impactent encore nos sociétés.
La lecture de ce livre est bouleversante, mais nécessaire : « tant qu’il y aura sur terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles », pour reprendre la préface des Misérables de Victor Hugo.



Violences sexuelles dans la famille et leurs conséquences sur les femmes et les enfants


Interview de Jeanne Sarson et Linda Macdonald par Francine Sporenda


Jeanne Sarson et Linda MacDonald ont exercé comme infirmières et sont les autrices de « Women Unsilenced : Our Refusal To Let Torturers-Traffickers Win ».


FS : Vous êtes toutes les deux des survivantes de la violence familiale. Comment est-ce que ça a influencé votre décision d’aider les victimes de […]



 

160000 enfants. Violences sexuelles et déni social 


Édouard Durand (collection Tracts N°  54)

« Le corps des enfants, le corps des femmes, négociables ou non négociables ? »


Le constat est effroyable, appuyé désormais sur d’innombrables témoignages : 160 000 enfants sont sexuellement violentés chaque année en France… Elles sont là, à nos côtés, sous nos yeux, ces victimes, s’ajoutant à la foule des traumatisés d’un passé qui ne passe pas. Quel crédit la société porte-t-elle à ces voix de souffrance, lorsqu’elles ont osé se faire entendre ?
Le juge Édouard Durand, qui a dirigé les travaux de la Ciivise pendant trois ans avant de s’en voir retirer la charge, a observé les mécanismes de déni encore à l’œuvre dans la société. Il livre ici ses conclusions personnelles. Si, comme on l’entend encore trop souvent, « tout le monde savait », c’est que personne au fond ne voulait que ça se sache ; on préférerait que les victimes ne soient pas des victimes et que les criminels n’aient agressé personne. Mais entre l’impunité et la justice, il faut choisir. La parole des victimes doit être entendue sans arrière-pensée ; c’est là que tout commence, le premier geste non négociable de la protection de l’enfance. On ne pourrait aujourd’hui s’y soustraire sans créer un immense malaise.




 

Triste tigre   [a obtenu le pris LE MONDE 2023]


Neige Sinno


« Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait de mon indifférence à son égard par des actes sexuels. »

Entre 7 et 14 ans, la petite Neige est violée régulièrement par son beau-père. La famille recomposée vit dans les Alpes, dans les années 90, et mène une vie de bohème un peu marginale. En 2000, Neige et sa mère portent plainte et l’homme est condamné, au terme d’un procès, à neuf ans de réclusion. Des années plus tard, Neige Sinno livre un récit déchirant sur ce qui lui est arrivé. Sans pathos, sans plainte. Elle tente de dégoupiller littéralement ce qu’elle appelle sa « petite bombe ». Il ne s’agit pas seulement de l’histoire glaçante que le texte raconte, son histoire, une enfant soumise à des viols systématiques par un adulte qui aurait dû la protéger. Il s’agit aussi de la manière dont fonctionne ce texte, qui nous entraîne dans une réflexion sensible, intelligente, et d’une sincérité tranchante. Ce livre est un récit confession qui porte autant sur les faits et leur impossible explication que sur la possibilité de les dire, de les entendre. C’est une exploration autant sur le pouvoir que sur l’impuissance de la littérature. Pour se raconter, la narratrice doit interroger d’autres textes, d’autres histoires. Elle nous entraîne dans une relecture radicale de Lolita de Nabokov, ou de Virginia Woolf, et de nombreux autres textes sur l’inceste et le viol (Toni Morrison, Christine Angot, Virginie Despentes). Comment raconter le « monstre », « ce qui se passe dans la tête du bourreau », ne pas se contenter du point de vue de la victime ? Jusqu’à reprendre la question que le poète William Blake adressait au Tigre : « Comment Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ? » (The Tyger). Le récit de Neige Sinno nous fait alors entrer dans la communauté de celles et ceux qui ont connu « l’autre lieu », celui de la nuit et du mal, qui ont pu s’en extraire mais qui en sont à jamais marqués, et se tiennent ainsi à la frontière des ténèbres et du jour. Nulle résilience. Aucun oubli ni pardon. Juste tenter de tenir debout, écrire son récit comme une « petite bombe artisanale qu’on fait exploser tout seul chez soi, dans l’intimité de la lecture. Elle a l’intensité et la fragilité des choses conçues dans la solitude et la colère. Elle en a aussi la folle et ridicule ambition, qui est de faire voler ce monde en éclats. »




Une recension sur le site

En Attendant Nadeau



Neige Sinno

présente son livre



"Je ne peux pas dire que la littérature m'a sauvée",

 témoigne Neige Sinno


 

Le déni du viol - Essai de justice narrative
 

Denis Salas


Classement des plaintes, stéréotypes sexistes, condamnations dérisoires… Jamais la justice n'a autant été apostrophée, voire rejetée depuis le mouvement #MeToo lancé par l'affaire Weinstein en 2017. Pour comprendre une telle contestation, cet essai cherche à mesurer l'ampleur du déni du viol qui imprègne la société et ses institutions. La honte de la victime, le mutisme de l'agresseur, le silence de l'entourage et l'évitement de la loi forment un mur de dénégations que rien ne semble pouvoir entamer.
Comment percer le mystère d'un crime enfoui dans le silence et l'oubli ? Et comment s'y attèle la justice ? Sa tâche, affirme Denis Salas, ne peut être vraiment saisie qu'à partir d'une approche narrative. Son travail de dévoilement est rendu sensible au plus près des écrits singuliers et leurs parcours brisés. Sa recherche de la vérité est mieux comprise, son œuvre réparatrice devient visible.
Un essai sur le dialogue nécessaire entre l'expérience de la vio
lence intime et la mission de la justice.



 

Une simple histoire de famille


Andréa Bescond

   

Faire en sorte que la vérité anéantisse la douleur. Confronter les secrets, pour être enfin libres et en paix. »

Louisette, Hervé, Lio : trois personnages avec pour héritage la violence et les secrets de famille. Prisonniers des non-dits, lequel d’entre eux brisera le silence ?

Du Finistère des années 1960 au Paris d’aujourd’hui, Andréa Bescond, l’autrice des Chatouilles, immense succès au théâtre et à l’écran, retisse le fil de ces destins brisés, trois générations qui refusent, par leurs choix, la transmission des tragédies. Ce premier roman poignant questionne les rapports homme-femme, les ravages du chagrin, le désir de vengeance et invite, par-delà la douleur, à une possible renaissance.




Sur

France Inter

le 26 décembre 2023


 

Les Longueurs


Claire Castillon


Dans la tête d'une enfant sous l'emprise d'un pédophile: un roman vertigineux et cru.

«Tu es fermée comme une outre, me dit maman. Toute floue, Lili. Et puis fuyante. Il se passe quelque chose, dis-moi. On t'a fait un sale coup? Je peux t'aider? Je te dépose au collège?» Outre noire. Peinture. Soulages. Cours d'art plastique avec Mme Peynat en salle 2B. Concentre-toi, Lili. Trouve la solution. Il y a toujours une voie de réchappe. Les mamans savent, à peu près. D'instinct, elles devinent. À peu près. La mienne sait que dans sa fille quelque chose ne marche plus.


PRIX VENDREDI 2022
Premier prix national de littérature adolescente, le prix Vendredi a été créé en 2016 pour valoriser le dynamisme et la qualité de création de la littérature adolescente contemporaine. Nommé prix Vendredi, en référence à Michel Tournier, il récompense un ouvrage francophone destiné
aux plus de 13 ans.




Les 18 premières pages du livre


 

La face cachée de l'inceste - De l'emprise à la femme libre


Katouchka Van Ditzhuyzen


Ce récit est le parcours d'une femme sur lequel se pose le double regard de celle qui a vécu l'inceste et de celle qui l'a analysé. Sans complaisance, l'auteure nous guide sur les chemins complexes de la face trop souvent méconnue de l'inceste, celle de l'amour d'une fille de 13 ans pour son père incestueux, dans un contexte où elle n'est pas protégée par sa mère. Elle retrace la quête initiatique de cette femme, qui s'est construite sur fond d'un « inceste amoureux », et qui ne peut qu'être dans une confusion générationnelle des places, sexuelle, de la pensée… La blessure d'enfance et d'adolescence va induire ses choix et la nature de ses relations aux hommes et au monde. Son corps l'agit à son insu. Ce parcours unique, entre mémoire intime et histoire collective, nous montre qu'il est possible de transformer des blessures graves en source créative de vie et d'amour, à condition de regarder sa vie les yeux dans les yeux.




A la télévision


Inceste :

ne plus se taire

  • voir sur France 2 replay jusqu'au 22/10/2022 (ICI)


Un amour impossible

  • voir sur France 2 replay jusqu'au 3/10/2022 (ICI)


Chez moi vit la violence ! Une victimologue à l'écoute des auteurs de violences familiales


Isabelle Seret


Une victimologue anime un groupe de parole qui rassemble des auteurs de violences intrafamiliales. En attente de jugement ou de réinsertion, ces hommes dévoilent peu à peu leur vécu, les certitudes qui les animent, parlent de leurs failles, de leur besoin de dominer et de punir, des amitiés qu’ils développent dans leur foyer spécialisé... Au fil des ateliers, confrontée à leurs expériences et à leurs propos parfois dérangeants, l’autrice s’interroge sur sa propre histoire. Qu’est-ce qui a pu la conduire à écouter ces bourreaux ? Qu’en est-il des violences qu’elle-même a vécues, en tant qu’enfant, que femme, que mère ? Comment pousser ces hommes à reconnaître et assumer leur passé violent puis à se reconstruire autrement ? Au cœur des débats contemporains, ce livre, inspiré des multiples expériences vécues par Isabelle Seret, permet de brosser ce qui « fabrique » un auteur de violences. Entrer dans l’histoire singulière de chacun d’eux et comprendre ce qui produit la violence. Ici, l’objectif est politique pour tenter de mettre fin à ce qui ne devrait pas être.



L'Apocalypse heureuse


Stéphane Lambert


Les grands bouleversements s’opèrent dans la légèreté. Comment oserions-nous sinon les affronter ?

Seule l’écriture parvient à dire le chaos d’une enfance. Stéphane Lambert a dix ans lorsqu’un ami de la famille abuse de lui. Tout vole alors en éclats. Au hasard des jours, il se retrouve, trente ans plus tard, dans l’immeuble de son ancien abuseur. De là il remonte le fil de ce qu’on a voulu taire, en mesurant avec quelle force le passé imprégnait sa vie présente.
Mais la dévastation peut aussi engendrer la beauté. Dans la solitude d’une île grecque, l’auteur apprend à surmonter ses peurs. Et quand survient la mort du père, c’est un homme serein qui y fait face. Car le temps du livre est celui de l’apaisement. 
L’apocalypse est heureuse.



La fabrique des pervers


Sophie Chauveau (réédition en mai 2021 en format Poche)


« En 68, ils avaient trente-cinq ans, aucune conscience politique, et surtout aucune conscience. Ils pataugeaient dans l’innocence. Aimer ses enfants n’est pas un crime, non ? Si, comme ça, si. Aller ensuite expliquer que ces gestes, ces actes, ces mains, ces langues, ces caresses en passant, cet exhibitionnisme forcené constituent le climat le plus fécond de l’inceste ? Impensable. À quoi bon le leur dire ? Ils ne m’auraient pas crue. Ils ne m’ont pas crue. Mère pourtant l’a compris... à la toute fin de sa vie. »
 
Unique par l’ampleur de ce qu’il dévoile, ce témoignage sur l’inceste dresse le portrait glaçant d’une lignée de bourreaux.




"Dans le piège d’une famille incestueuse",

un article sur le site NONFICTION.fr


La sieste du grand père


Monia Ben Jémia


« La maison des grands-parents résonnait des musiques des fêtes et du silence de l’inceste. Lumineuse, joyeuse, emplie de musique et des cris de joie des enfants et des you you. Et sombre, effrayante, enfouie dans un épais silence ; on y entrait par une grande porte vitrée, protégée de fer forgé noir, les barreaux de sa prison.»

Dans ce récit, d'une implacable justesse, la victime relate une enfance qui a toutes les apparences d’un temps paisible, joyeux, sans souci. Pourtant, malmenée par les caprices et l'autorité perverse d'un parent faussement aimant, cette enfance a été volée, violée dans le plus grand secret. À l'étage, à mi-ombre, à l'heure de la sieste la pieuvre venait déployer ses tentacules et s'emparer de la victime. Une image d'effroi qui la poursuivra à jamais.

Ce livre, entre réalité et fiction, vient témoigner contre l'oubli et le silence, parce qu'il faut que le crime soit nommé, parce qu'il est illégitime de confisquer la mémoire de l'autre, parce que les grandes blessures tues se referment mal et exigent d'être reconnues et soulagées.



La familia grande


Camille Kouchner (2021)


" Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. " C.K.
C'est l'histoire d'une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l'été.
C'est le récit incandescent d'une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande.

Camille Kouchner, 45 ans, est maître de conférences en droit. La Familia grande est son premier livre.Camille Kouchner, 45 ans, est maître de conférences en droit. La Familia grande est son premier livre.



Les choses humaines


Karine Tuil (2019)


Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.
 
Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?



Le livre noir des violences sexuelles


Muriel Salmona et Manuel Leonetti (2019)


Les violences sexuelles, familales, conjugales sont une réalité toujours peu prise en considération par les acteurs médico-sociaux et politiques. Or les conséquences psychotraumatiques de ces violences sont énormes en terme de santé publique. Cet ouvrage entend dénoncer ce silence et cette démission pour permettre aux victimes d'être réellement et efficacement traitées. Un livre document qui éclaire, explique et interpelle !



Je n'étais qu'une petite fille


Terrie O Brian (2018)


De sa petite enfance, Terrie n’a gardé que des images de terreur. Elle se revoit abusée par son père alors qu’elle n’avait même pas 5 ans ! Un calvaire qui a duré des années, jusqu’à la mort de son bourreau. Enfin, la fillette espère avoir une existence normale.
 
Malheureusement, son cauchemar ne fait que commencer. Terrie est abandonnée et un homme d’une trentaine d’années se prend d’un intérêt pervers pour elle. Il la traite comme « sa petite femme » alors qu’elle n’a que 11 ans.
 
Pendant de longues années, cet homme va abuser de la fillette et, malgré les tentatives d'intervention des services sociaux, il parvient toujours à la retrouver et à l'enlever. Jusqu’au jour où, presque adulte, Terrie trouve enfin le courage d'aller voir la police...
 
L’histoire vraie d’une petite fille sans défense trahie par les adultes.



Mon étrange soeur


Marie LE GALL (2017)


« Nous nous sommes tout de suite reconnues, et il était écrit que j’allais obéir à tes ordres muets. »
C’est l’histoire de deux sœurs que dix-neuf années séparent. La plus jeune bouleverse par sa naissance inattendue la vie de la grande, jeune fille extravagante et tourmentée, victime des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Devenue adulte, la petite raconte la vie de son aînée, sa joie, ses jeux délirants, sa « folie » puis son errance, entre séjours à l’hôpital et brefs retours dans la maison familiale.
Qui est donc cette « étrange sœur » ? De quel mal souffre-t-elle vraiment ? Un doute habite depuis toujours la narratrice, et l’hypothèse formulée à la mort de son aînée sonne comme une révélation et une délivrance.



Un amour impossible


Christine Angot 2015 - en poche 2016)


Pierre et Rachel vivent une liaison courte mais intense à Châteauroux à la fin des années 1950. Pierre, érudit, issu d'une famille bourgeoise, fascine Rachel, employée à la Sécurité sociale. Il refuse de l'épouser, mais ils font un enfant. L'amour maternel devient pour Rachel et Christine le socle d'une vie heureuse. Pierre voit sa fille épisodiquement. Des années plus tard, Rachel apprend qu'il la viole. Le choc est immense. Un sentiment de culpabilité s'immisce progressivement entre la mère et la fille. Christine Angot entreprend ici de mettre à nu une relation des plus complexes, entre amour inconditionnel pour la mère et ressentiment, dépeignant sans concession une guerre sociale amoureuse et le parcours d'une femme, détruite par son péché originel : la passion vouée à l'homme qui aura finalement anéanti tous les repères qu'elle s'était construits.



Le petit vélo blanc


Cécile B. (2015)


En juillet 1977, Cécile B. avait 5 ans. Elle passait des vacances sans ses parents, chez une grand-tante. Cet été-là, elle a été violée plusieurs fois par un cousin éloigné, un père de famille qui prétendait lui apprendre à faire du vélo. Personne ne l’a su à l’époque. Personne n’a décrypté les dessins que Cécile a faits à l’école quelques mois plus tard, des dessins qui criaient pourtant « o scour »… Pour survivre au traumatisme, Cécile a enfoui ces viols dans son inconscient, jusqu’à ce qu’ils ressurgissent trente-deux ans plus tard. Cet « oubli » a un nom : l’amnésie posttraumatique, et il touche de nombreux enfants victimes de viol.

Quand ses souvenirs ont refait surface, Cécile a vécu dans la honte, la colère, le désir de mourir. Elle a soudain compris ses problèmes à l’adolescence, sa peur des hommes, son incapacité à construire sa vie de femme. Car le viol dévaste tout, durablement. Pendant trois ans, elle a mis sa vie entre parenthèses : pour se soigner, et pour tenter de faire juger son agresseur, sachant pourtant que, dans son cas, les faits étaient prescrits.

Elle est allée jusqu’à la Cour de cassation, elle n’a pas gagné mais a été entendue. Rejointe par des associations de victimes, elle a réussi, en médiatisant son affaire, à mobiliser l’opinion, les politiques et le législateur. Grâce à cela, le délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur mineurs pourrait être allongé. Mais le combat n’est pas terminé…

Ce livre est le récit d’un chemin douloureux mais aussi d’une victoire sur la vie. Car au terme de son parcours, Cécile B. s’est reconstruite.



Une semaine de vacances


Christine Angot (2012)


Christine Angot a écrit ce court roman comme on prend une photo, sans respirer, sans prendre le temps de souffler. En cherchant la précision, en captant l'instant et le mouvement. Ce n'est pas à nous lecteurs de vouloir en connaître l'élément déclencheur, peu importe de le savoir. On s'aperçoit vite en le lisant que le texte possède en lui-même le pouvoir d'agir avec violence. Il suscite des sentiments dont l'angoisse ne peut être évacuée. Il provoque le saisissement par lequel on reconnaît un des pouvoirs de la littérature : donner aux mots toute leur puissance explicative et figurative, plutôt que de s'en servir pour recouvrir et voiler. C'est comme si l'écrivain levait ce voile, non pas pour nous faire peur, mais pour que l'on voie et comprenne.




Des critiques dans

Le Monde

Les Inrockuptibles

Libération



LE SILENCE DES AUTRES - VICTIME DE SON PÈRE PENDANT 28 ANS


Lydia Gouardo (2008)


Ça s’est passé en Seine-et-Marne, dans un charmant village à une demi-heure de Paris, au vu et au su de chacun, dans l’indifférence totale des voisins, des gendarmes, des services sociaux, de la justice et des médecins... « Pourtant, tout le monde savait ».Avec la collaboration de Jean-Michel Caradec’h, grand reporter, Prix Albert-Londres.



La Première fois, j'avais six ans


Isabelle Aubry (2008)


Elle-même victime de cette loi du silence qui a brisé sa vie, Isabelle Aubry raconte le calvaire de son enfance piétinée dans ce témoignage bouleversant.

“Dans le lit de mon père, j’ai laissé mon enfance, mon équilibre, ma santé, mes études. Beaucoup d’enfants endurent aujourd’hui le cauchemar que j’ai supporté. Ces poupées vivantes, abusées par leur grand-père, leur oncle, leur père, leur mère, ces esclaves violés sous le toit de la maison familiale, sont bien plus nombreux qu’on ne peut le penser. C’est pour eux que j’ai décidé de raconter mon histoire: comment, malgré tout, malgré l’inceste, je suis devenue un être humain. Fragile, mais debout.”

Le courage, la force de caractère et la détermination d’Isabelle Aubry lui ont permis, petit à petit, de se reconstruire. Elle est aujourd’hui une mère, une épouse et une combattante hors pair. A travers l’Association internationale des victimes de l’inceste qu’elle a créée, elle se bat pour que chaque victime réussisse à survivre, pour que chaque bourreau soit reconnu coupable.



Pourquoi j'ai tué Pierre


BD de Alfred et Olivier KA (2006)


Olivier est un garçon sans histoires. Élevé dans une ambiance baba-cool au sein d'un milieu libertaire et permissif, c'est un enfant peu farouche qui a l'habitude de la nudité des adultes. À 12 ans, il part en colonie de vacances. Là, Pierre, un curé avec qui il s'est lié d'amitié, lui demandera de toucher son corps. Olivier ne sera ni violé ni abusé, mais cet évenement marquera son existence à jamais ?



Viol : six entretiens, quelques lettres et une conversation finale


Danièle Sallenave (1999)


Mado habite a Saint-Colmer (Nord), dans une cite ouvrière. Une femme lui rend visite, la questionne, dialogue avec elle. Mado parle ; elle raconte sa famille, l’alcool, la vie sans horizons et surtout son amour pour Lucien, en prison pour inceste. Au fur et à mesure de leurs rencontres, on voit se fissurer le fragile barrage de vérités contradictoires que Mado, avec un acharnement farouche, tente de dresser contre ce mot unique et terrible : »viol ».

Le véritable sujet de ce livre est là : une femme, avec son langage a elle, restitue dans ses défenses, ses locutions, ses tournures. A travers cette parole sans intermédiaires, un monde se découvre, le monde des gens qu’on dit ordinaires, souvent trahi par la prétendue objectivité des témoignages bruts.

Ici, c’est paradoxalement le détour d’une fiction qui vient lui donner tout son poids de vérité.



L'inceste


Christine Angot (1999)


Dans son septième livre, Christine Angot continue de se raconter. Cette fois il est question d'homosexualité, d'inceste et surtout de folie, cette violence qui emporte tout sur son passage, qui provoque en elle "des sensations d'étouffement, des vomissements, des nausées, des colites, des insomnies, des crises, des envies de suicide".
 
Ce récit hystérique loin de tout sentimentalisme et de toute niaiserie s'ouvre sur une rupture après une passion amoureuse et homosexuelle de trois mois. Christine Angot, livrant ses souvenirs et ses pensées parfois chaotiques, a un ton d'enragée, un débit essoufflé et novateur, une phrase hachurée et limpide à la fois. Une voix inoubliable.
 
L'écrivain avait impressionné au moment de la parution de son premier roman. Avec L'Inceste, elle reçoit l'accueil favorable de la critique qui y voit l'un des événements de la rentrée littéraire 1999.



Les pieds bleus


Claude Ponti (1995)


Hercule n'est nulle part en sécurité. Ni chez lui, ni à l'école. Insultes, agressions sexuelles, humiliations, châtiments corporels, la violence perverse des adultes semble infinie. Ce n'est rien, juste une enfance ordinaire, à la campagne, en France, au début des années 60.
Avec son meilleur ami, Hercule invente une société secrète. Ensemble, dans un monde parallèle dont ils sont les seuls à posséder les clés, ils mènent désormais une vie libre et sauvage, et ne se soumettent qu'en apparence à l'ordre établi.
Ils s'étourdissent de jeux, de blagues, de farces, de fous rires, ils grimpent aux arbres, se roulent dans la neige, explorent des souterrains.
Mais une découverte va bouleverser leur existence et celle des habitants du village. Réveillant des passions qu'on croyait mortes, les Pieds-Bleus mettent le feu aux poudres et provoquent un feu d'artifice.
Claude Ponti recrée avec une incroyable justesse les couleurs crues de cette France primitive.



Le viol du silence


Eva Thomas  (1986)


« Avec sa bouche de père, avec sa langue de diable à l’odeur de soufre, il avait brûlé la langue étrangère. Il l’avait brûlée pour qu’elle ne parle jamais de ces baisers-là. »
Violée par son père une nuit de ses quinze ans, Marie cesse de vivre, sauf pour souffrir. Anorexie, stérilité, dépression. Engluée dans un silence qui la consume lentement, Marie se débat pour devenir femme, mère, être humain à part entière. Un jour, après mille révoltes, elle ose parler, nommer le mal, dénouer les liens qui l’ont rendue muette. Une preuve palpable du pouvoir des mots, un récit sensible, douloureux, vibrant d’amour et d’espoir.



De la Honte à la Colère


Viviane Clarac & Nicole Bonnin (1985)




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