George Orwell 1903 - 1950


Eric Arthur Blair


Son œuvre porte la marque de ses engagements, qui trouvent eux-mêmes pour une large part leur source dans l'expérience personnelle de l'auteur : contre l'impérialisme britannique, après son engagement de jeunesse comme représentant des forces de l'ordre colonial en Birmanie ; pour la justice sociale et le socialisme, après avoir observé et partagé les conditions d'existence des classes laborieuses à Londres et à Paris ; contre les totalitarismes nazi et stalinien, après sa participation à la guerre d'Espagne. Il sera membre du Syndicat national des journalistes et du Parti travailliste indépendant.


Oeuvres de George Orwell


Les oeuvres de George Orwell chez l'éditeur IVREA


Les éditions IVREA ont fait suite en 1991 aux éditions CHAMP LIBRE.

IVREA a republié l'ensemble des livres de George Orwell.
A lire particulièrement les ESSAIS, ARTICLES, LETTRES 1920-1950 en 4 volumes que seule cette maison d'édition a publiés en Français.

A lire également "George Orwell devant ses calomniateurs".







 

Un peu d'air frais


George Orwell (réédition 2024)


George Bowling, narrateur, personnage central et avatar de l’auteur, vétéran de 14-18, est représentant en assurances, (mal) marié et père de deux enfants. En 1938, il a quarante-cinq ans. Le pressentiment d’une guerre prochaine déclenche en lui le souvenir de son enfance et de son adolescence à Binfield-le-Bas, petit village anglais qu’il se rappelle comme le pays de cocagne d’avant la guerre : « Avant la guerre, dit-il, et plus particulièrement avant la guerre des Boers, c’était l’été l’année durant ». Cette nostalgie l’entraîne à revenir au village, sur les lieux de ses dernières « prouesses ».
Ce qu’Orwell n’avait pas prémédité, c’est qu’en transposant des souvenirs d’enfance il allait écrire un roman poétique. Dans la poésie d’Un peu d’air frais se trame un contraste vigoureux entre ce qui fut, les temps naïfs, et ce qui est et demeure.
Le titre original, Coming Up for Air, fait allusion aux poissons qui font surface, mais, par métaphore, recouvre un sens plus général : l’appel d’air qui pousse un homme accablé par la prescience de la guerre proche (Hitler et Staline réapparaissent en tandem, pourchassant le narrateur en proie à un cauchemar éveillé) jusqu’aux « verts paradis » de son enfance.
Alors qu’Orwell s’était mis à l’ouvrage, il confiait à ses correspondants qu’une autre idée lui était venue, d’un livre qui ne passerait pas inaperçu. De fait, Un peu d’air frais annonce et amorce déjà 1984.



 

Une bonne tasse de thé et autres essais


George Orwell


Quoi de plus chaleureux que de savoir préparer et déguster une tasse de thé en discutant entre deux livres ? C’est là tout un art ? et tout un art de vivre et de penser ? auquel George Orwell (1903-1950) désire nous initier dans ces pages étonnantes, comme dans la "Défense de la cuisine anglaise" et "Mes souvenirs de libraire". Avec une stupéfiante lucidité, à l’heure des dictatures et des bombes atomiques, Orwell cerne et défend dans ces onze articles, écrits entre 1936 et 1948, ce qu’est l’humain, la liberté des peuples et des esprits, pour rappeler, célébrer ce qui fait la valeur et la saveur de la vie.



1984

 

BD de Fido Nesti (dessinateur)


D’après l’œuvre de George Orwell 


1984, le chef-d’œuvre de George Orwell, fait partie des plus grands textes du xxème siècle. Les lecteurs de tous âges connaissent Big Brother et Winston Smith, car plus qu’un roman politique et dystopique, 1984 a nourri notre imaginaire sans jamais perdre de son actualité. L’atmosphère envoûtante et le dessin aux teintes fantastiques de l’illustrateur brésilien Fido Nesti, alliés à la modernité de la traduction de Josée Kamoun, nous offrent aujourd’hui une somptueuse édition de 1984, la première version graphique du texte mythique d’Orwell.
Il s'agit d’un des événements éditoriaux les plus attendus de l’année à travers le monde



 

Le Quai de Wigan


Livre de George Orwell (Nouvelle traduction)


« Il y a une réalité qu’il faut regarder en face : renoncer aux distinctions de classes revient à renoncer à une part de soi-même. Prenons mon cas particulier : je suis représentatif de la classe moyenne, et rien ne m’est plus facile que de proclamer mon désir d’abattre les barrières  de classes. Or, presque tout ce que je pense et fais découle de ces distinctions sociales. Toutes mes valeurs – mes conceptions du bien, du mal, de l’agréable et du désagréable, du comique et du sérieux, du laid ou du beau – sont des valeurs de la classe moyenne. Mes goûts littéraires, culinaires et vestimentaires, mon sens de l’honneur, mes manières de table, mes tournures de phrase, mon accent et jusqu’à ma gestuelle propre, sont le produit d’une éducation particulière, d’un segment spécifique à mi-chemin de l’échelle sociale. Une fois que j’ai pris conscience de cela, je comprends qu’il ne sert à rien de taper amicalement dans le dos d’un prolétaire et de lui assurer qu’il vaut autant que moi. Si je veux établir avec lui un vrai contact, je dois déployer un effort auquel je ne suis certainement pas préparé. Car pour m’extraire du schéma d’oppression de classes, je dois faire abstraction non seulement de mon propre sentiment de supériorité, mais aussi de la plupart de mes autres penchants et préjugés. Je dois opérer une telle transformation sur moi-même qu’au bout du compte, j’en serais à peine reconnaissable. »

Écrit en 1937, Le Quai de Wigan symbolise pour le critique Simon Leys la « transmutation du journalisme en art ». Reportage sur un lieu réel au nom imaginaire (Wigan n’existe pas), il consacre les efforts d’Orwell pour décrire et comprendre la société de son temps, mais aussi l’exigence morale d’un journalisme engagé.




Un article de

EN ATTENDANT NADEAU

à l'occasion de cette réédition



Une vie en lettres - Correspondance (1903-1950)


George Orwell


« Je suis plutôt content d’avoir été touché par une balle parce que je pense que ça va nous arriver à tous dans un avenir proche et je suis heureux de savoir que ça ne fait pas vraiment très mal. Ce que j’ai vu en Espagne ne m’a pas rendu cynique, mais me fait penser que notre avenir est assez sombre. Il est évident que les gens peuvent se laisser duper par la propagande antifasciste exactement comme ils se sont laissés duper par ce qu’on disait de la courageuse petite Belgique, et quand viendra la guerre ils iront droit dans la gueule du loup. »

« Nous avons aussi un caniche chiot. Nous l’avons nommé Marx pour nous souvenir que nous n’avions jamais lu Marx, et à présent que nous avons un peu lu cet homme et que nous l’avons tellement pris en grippe, nous ne pouvons plus regarder le chien en face quand nous lui parlons. »

Éditeur des Complete Works d’Orwell (20 volumes), Peter Davison a réuni ici 268 lettres d’Eric Blair (alias George Orwell) et 35 de son entourage (de sa femme Eileen, notamment) pour constituer une véritable autobiographie par lettres. De l’internat de ses 8 ans aux sanatoriums des deux dernières années de sa vie, on le suit dans tous les lieux importants qu’il a croisés : écoles miteuses au fin fond de la campagne anglaise, Barcelone révolutionnaire, cottage-épicerie de Wallington, cure de santé à Marrakech, appartements londoniens sous les bombes, ferme isolée face à la mer à Jura dans les Nouvelles-Hébrides.

On y côtoie un Orwell pas exactement intime (il est trop pudique, même en privé) mais proche, dans sa vie quotidienne : les relations de travail avec ses éditeurs et ses traducteurs (publications, jeu avec la censure, corrections) ; ses amitiés aussi fidèles que diverses – de l’écrivain prolétarien Jack Common (qui prend soin de la chèvre Muriel en son absence) à l’Honorable David Astor, le richissime propriétaire de l’Observer, qui lui procure de la streptomycine (inefficace) pendant les derniers mois ; l’éducation du petit Richard, le fils adopté en 1944. On le découvre aussi à travers quelques lettres échangées entre lui et Eileen, et ce que celle-ci raconte de leur vie à sa famille ou à ses amies.



Des revues, des podcasts



Orwell dérange toujours


Un hors série n° 57 du quotidien Le Monde


« Big Brother vous regarde », annonçait George Orwell dans son livre prémonitoire 1984. Son avertissement résonne étrangement aujourd’hui alors que des sociétés de surveillance enferment petit à petit les individus dans un deuxième âge des régimes totalitaires. Sa vie et son œuvre que nous analysons dans ce hors-série sont loin d’être toujours bien compris, il est temps de le relire. Portrait, chronologie, textes choisis, débats, hommages.




Présentation dans

Le Monde

du 22 juin 2023


 

George Orwell - Il nous avait prévenus


Un hors-série n°32 du magazine LE POINT


Longtemps, nous avons cru que ce n’était qu’un roman, l’histoire d’un fonctionnaire dépressif payé pour falsifier la vérité dans un pays en état de guerre permanent. -

Chez lui, Big Brother, le maître surpuissant, l’espionne par le biais d’un écran ; l’amour et toute pensée personnelle lui sont interdits. Mais 1984, la satire de George Orwell, est plus que jamais d’actualité. Dans de nombreux pays aujourd’hui, le peuple est soumis à la férule d’un pouvoir qui le surveille et le manipule grâce à la technologie la plus évoluée. Partout, la vérité perd de son sens, les faits deviennent « alternatifs », et pas seulement dans les tweets de Donald Trump. Or, dès 1949, George Orwell sonnait l’alarme : le totalitarisme et son arme létale, le mensonge, menacent le monde.

Ni théoricien ni philosophe, ce pamphlétaire génial s’est révélé l’un des grands penseurs du totalitarisme. Grâce à une langue simple et claire, il a su se faire comprendre de tous. Depuis, Big Brother, « novlangue », « double-pensée », les mots de la langue totalitaire de 1984 sont entrés dans le langage courant. Et Orwell a donné son nom à un adjectif, « orwellien », synonyme d’un univers glaçant où l’individu est écrasé par le pouvoir. Qui était-il au-delà mythe ?

Ce nouveau hors-série vous propose de rencontrer Eric Blair, l’homme qui se cache derrière le pseudonyme d’Orwell, et de découvrir l’étendue de son œuvre, qui ne se limite pas, loin de là, à 1984, et qui mérite d’être lue et relue. Vous découvrirez un flic en Birmanie, un vagabond à Londres et un résistant antifranquiste en Catalogne, mais aussi un jardinier dans l’âme, un solitaire couvert d’amis, un amoureux parfois. Un esprit lucide qu’il faut écouter pour mieux résister.



Orwell, ça nous regarde


Hors-série n° 48 - février 2021 de la revue PHILOSOPHIE Magazine


« Orwellien ». De l’extrême droite américaine à l’extrême gauche européenne, chaque injustice, ou supposée telle, est aujourd’hui susceptible de porter cette étiquette : elle colle aussi bien (ou aussi mal) au commentaire de Donald Trump Jr…



Des articles en accès libre

  1. Jean-Claude Michéa : “Orwell, un antidote à tous les délires idéologiques”
  2. Orwell, une vie sous le signe de la lucidité et de l’équité 
  3. "1984" : l’intime et le pouvoir
  4. "La Ferme des animaux" : l’utopie tombée dans la boue
  5. Jean-Jacques Rosat : "Orwell défend l’autonomie du politique"



George Orwell, écrivain politique


Sur France Culture du 17 au 20 septembre 2018


George Orwell est un écrivain politique. La lutte des classes est au fondement de "1984", mais elle traverse toute l'oeuvre de George Orwell. Zoom en quatre émissions sur un écrivain à la plume profondément engagée, et même révoltée.

   


A propos de George Orwell



George Orwell


Bernard Crick


« Il n’y a pas un seul écrivain dont l’œuvre pourrait nous être d’un usage pratique plus urgent et plus immédiat. » Ainsi Simon Leys parlait-il d’Orwell, qualifiant par ailleurs la biographie que Bernard Crick lui a consacrée de « magistrale et définitive ». À ce jour, en effet,  aucune étude sur Orwell n’est parvenue à proposer une vision de l’homme et de sa pensée politique plus complète et pénétrante.

Cet ouvrage de référence retrace un itinéraire hors du commun, en particulier le contexte historique de son œuvre et sa difficile réception, à une époque où faire preuve de liberté et de lucidité était impardonnable. La vie courte mais exceptionnellement riche de George Orwell montre qu’il était possible pour un intellectuel de parcourir la première moitié du XX
e siècle en s’opposant d’un même mouvement à l’imposture du totalitarisme et aux ravages du capitalisme.



Orwell

 

BD de Sébastien Verdier (dessin) et Pierre Christin (scénario)


Orwell est passé à la postérité grâce à 1984, qu'il a écrit en 1948, et à son invention prophétique de Big Brother, préfigurant, il y a soixante-dix ans, le contrôle des médias, Internet et la manipulation des données personnelles. Mais sa vie fut tout aussi passionnante que ses livres : elle montre un homme toujours en avance sur son temps, étudiant à Eton et flic en Birmanie, combattant de la guerre d'Espagne, antistalinien et journaliste – ses enquêtes firent d'ailleurs grand bruit. Pierre Christin se plonge avec délectation dans cette vie hors norme.

L'auteur, Pierre Christin, présente sa BD

 



Orwell, écrivain des gens ordinaires 


Kévin Boucaud-Victoire


Décédé en 1949, Eric Arthur Blair, plus connu sous le pseudonyme de George Orwell, est longtemps resté prisonnier de ses chefs-d’oeuvre : La Ferme des animaux (1945) et 1984 (1949). Le britannique, cantonné jusqu’alors au rôle de simple antitotalitariste, connait aujourd’hui une seconde jeunesse. De l’essayiste d’extrême droite Laurent Obertone au philosophe socialiste Jean-Claude Michéa, en passant par la journaliste Natacha Polony qui a présidé le Comité Orwell, cet « homme presque génial », comme le qualifiait son principal biographe Bernard Crick, échappe aux étiquettes politiques communément admises. On peut donc désormais parler d’ « affaire Orwell » ! Il était temps de s’y plonger et de faire toute la lumière sur le plus conservateur des socialistes, et le plus anarchiste des critiques du Progrès.
Kévin Boucaud-Victoire, spécialiste de l’écrivain britannique, présente ici le George Orwell méconnu du grand public. Dans un format court et dense, s’appuyant sur des biographies qui ont fait autorité, l’auteur livre une approche rafraichissante à rebours des interprétations biaisées, faisant tour à tour d’Orwell un conservateur patenté et un socialiste dans les rangs.



Dans la tête d'Orwell - La vérité sur l’auteur de 1984


Christopher Hitchens


L’indépendance d’esprit de l’auteur de 1984 fascine parce qu’elle n’est pas innée mais acquise. Gagnée de haute lutte. Avant de devenir une référence humaniste, Orwell a dû en permanence lutter. Lutter pour se
défaire de sa méfiance envers les pauvres, surmonter son allergie aux peuples « de couleur », faire taire ses préventions envers les juifs, dominer sa maladresse avec les femmes, combattre son homophobie.

Frère d’armes de l’écrivain-pamphlétaire, Hitchens nous donne ainsi à lire le portrait d’un visionnaire dont le génie créateur lui a fait combattre avec la même lucidité l’impérialisme (découvert lorsqu’il était soldat en Birmanie), le fascisme et le stalinisme, auxquels il fut directement confronté pendant la guerre d’Espagne. Toute sa vie Orwell s’oppose à ces versions d’un monde totalitaire qui servira de modèle au cauchemar de 1984.

Hitchens, lui-même en révolte contre toutes les hypocrisies de notre temps, est d’autant plus à l’aise pour saisir la pertinence de la pensée d’un homme en avance sur son époque : du politiquement correct au risque nucléaire, des crispations identitaires à l’utopie européenne, de l’essoufflement de la démocratie aux pandémies d’une mondialisation qu’on imaginait heureuse mais dont les GAFA, enfants naturels de « Big Brother », révèlent les pièges.George Orwell est tout entier dans son œuvre. Sa vie est son œuvre et son œuvre est sa vie. Hitchens l’a compris. C’est ce qui fait le prix de cette somptueuse plongée dans les arcanes de la création.



Orwell à sa guise


George Woodcock


George Woodcock, critique littéraire, historien et anarchiste, a eu un accès privilégié à la complexe histoire personnelle de George Orwell, dont il fut un ami proche. Rassemblant souvenirs, lettres et divers témoignages, cette biographie situe l’œuvre d’Orwell dans son contexte personnel, politique et littéraire. Elle offre une perspective à la fois intimiste et documentée sur la vie et les écrits de cet esprit libre, ne faisant l’impasse sur aucun des paradoxes qui habitent l’une et l’autre.


Alors que George Orwell est remis au goût du jour tant à gauche qu’à droite, et que prolifèrent les

fake news,

la novlangue et de nouvelles formes de contrôle technoscientifiques, cette biographie littéraire – la seule à avoir été écrite de première main – arrive à point nommé. Par l’élégance de son écriture et l’accès privilégié qu’il offre à son sujet, Woodcock brosse ici un portrait inédit de celui qui fut bien plus que l’auteur de la dystopie

1984

.


Orwell ou le pouvoir de la vérité


James Conant


Pour Orwell, « le concept de vérité objective est celui de quelque chose qui existe en dehors de nous, quelque chose qui est à découvrir et non qu’on peut fabriquer selon les besoins du moment ». Le plus effrayant dans le totalitarisme n’est pas qu’il commette des « atrocités » mais qu’il s’attaque à ce concept. Pourtant, cette perspective d’un monde d’où l’idée de vérité objective aurait disparu n’effraie guère la plupart des intellectuels de gauche. Qu’ils se réclament de Rorty le « libéral » ou de Foucault le « subversif », ils y travaillent activement en proclamant que ces idées sont dépassées, dogmatiques et finalement réactionnaires.
Cet essai montre que « préservation de la liberté et préservation de la vérité représentent une seule et indivisible tâche, commune à la littérature et à la politique ». Celle-ci ne présuppose aucun postulat métaphysique mais seulement la reconnaissance du rôle fondamental que joue dans nos vies le concept commun et ordinaire de « vérité ».
De tels débats ne sont pas « purement philosophiques ». O’Brien, le dirigeant politique qui torture méthodiquement le héros de 1984, n’est pas un colonel parachutiste mais un philosophe cultivé, ironiste et courtois, professant qu’il n’y a pas de réalité objective et que « tout est construit ».



Chroniques orwelliennes


Jean-Jacques Rosat


Les articles, préfaces et conférences ici réunis sont les chroniques d’une réflexion engagée depuis 2003 sur les idées et les écrits de George Orwell. Cette recherche s’est développée principalement selon trois axes.
(1) Le penseur politique. Sur les relations entre liberté et vérité, les mécanismes du contrôle des esprits, la « décence commune » comme ressort fondamental de l’action, l’importance décisive des expériences politiques et du langage permettant de les dire, ou la critique des formes de domination qu’exercent les intellectuels, l’originalité de ses idées et leur fécondité pour la réflexion contemporaine sont évidentes.
(2) Le militant politique. Quel a été son itinéraire et quelles positions a-t-il défendues. Loin d’avoir été celles de l’« anarchiste tory » qu’on prétend souvent, sa pensée et son action se sont inscrites dans un courant politique aujourd’hui largement refoulé : la gauche socialiste révolutionnaire dissidente, antistalinienne, radicale et égalitaire.
(3) L’écrivain politique. Quelles sont ses idées sur les relations entre littérature et politique, et comment les a-t-il mises en pratique dans son activité de romancier, journaliste, essayiste et critique littéraire ? Il l’a déclaré en 1946 : « Ce que j’ai voulu plus que tout, c’est faire de l’écriture politique un art. »



Une polémique


Orwell ou l'horreur de la politique


Simon Leys


De George Orwell, le lecteur français connaît surtout le prophétique 1984, terrifiante description de la société totalitaire, et La Ferme des animaux, une satire féroce du monde soviétique. Pourtant, la vie et le travail du romancier britannique, mort en 1950, ne sauraient se résumer à ces deux  chefs-d’œuvre, aussi visionnaires soient-ils. Auteur prolifique, journaliste talentueux, militant jusqu’au bout, Orwell – de son vrai nom Eric Blair – est une figure admirable et lucide. Armé d’un socialisme débarrassé «de ses hypocrisies, de ses lâchetés et de ses sottises», il a mené une lutte inlassable contre le totalitarisme. Et chez Orwell, les écrits sont cautionnés par les actes. Toute sa vie fut une quête tendue vers cet «idéal d’un homme déterminé à tout prix à énoncer des vérités pas bonnes à dire». Dans ce petit essai, initialement publié pour saluer la date orwellienne de 1984, Simon Leys décortique la théorie politique de cet écrivain majeur et tord le cou à un certain nombre d’idées reçues. En décryptant la double vocation d’Orwell («écrivain politique»), il dessine en creux son autoportrait, celui d’un homme discret qui adhère à son œuvre à chaque instant de son existence.



George Orwell - Devant ses calomniateurs - Quelques Observations


Collectif


A la suite des révélations du "Guardian", le 11 juillet 1996, visant à présenter l'écrivain comme un délateur (il aurait livré au Foreing Office les noms de plusieurs sympathisants du régime stalinien en 1949), cette brochure rappelle les faits dans leur contexte et dénonce la manière dont les "professionnels de l'information" élaborent un mensonge et le diffusent par ignorance et malveillance








Souverainistes et libéraux, laissez George Orwell en paix


Un article de LIBERATION du 31 juillet 2016


Little Brother nous regarde… De son cimetière perdu dans la campagne anglaise, avec son regard ironique, une tasse de thé à la main, il nous regarde, lui, l'anti-Big Brother, l'ennemi fragile du colosse totalitaire, celui qui a dit dès 1948, comme dans le conte d'Andersen qu'il affectionnait, «le roi est nu». George Orwell nous contemple et il s'amuse. Il a connu le succès un peu avant sa mort, avec 1984, l'anticipation géniale qui décrivait l'URSS telle qu'elle était - un enfer masqué par la propagande - à l'époque où une bonne partie de l'intelligentsia occidentale y voyait l'esquisse d'un paradis sur Terre. Auparavant, il était un écrivain mal connu, respecté de ses pairs, qui vivait chichement de son travail journalistique. Mort de la tuberculose avant ses 50 ans, Orwell le maudit est devenu un classique, une référence mondiale, un fleuron du patrimoine littéraire de l'humanité. Et, comme il était inclassable, chacun l'enrôle de force dans son combat douteux. Orwell était tout et son contraire, conservateur et ...



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