Migrant.es - Migrations

Pourquoi tant d'hommes et de femmes sont-ils conduits à tout laisser derrière eux pour partir, seuls, vers un pays mystérieux, à l'avenir incertain ?


Quelques romans et des BD pour nous aider à mieux les comprendre.  

  • Extrait de la préface de J.M.G. Le Clézio pour la BD "Humains : la Roya est un fleuve" : « Il n’est pas question ici de sentimentalisme, ni d’apitoiement facile. Regardons-les ces migrants, sur les ponts des navires, couchés sur le sol, brûlés par le soleil, desséchés par la soif et la faim, regardons-les. Ils ne nous sont pas étrangers. Ils ne sont pas des envahisseurs. Ils sont nos semblables, ils sont notre famille. »
  • A Saint-Malo, les écrivains, artistes et réalisateurs réunis pour le festival Etonnants Voyageurs 2018 appellent la communauté internationale à réagir face au désastre humanitaire qui accompagne les migrations. Voici l'intégralité de la déclaration rédigée par Michel Le Bris, Patrick Chamoiseau et Mireille Delmas-Marty. [ICI
  • Une interview de Patrick Chamoiseau, le 18 mai 2018, parue dans "Le chifon rouge" de Morlaix [ICI





Je ne voulais par partir


Abdoulaye Soumah


Le 4 février 2022, Abdoulaye part de Conakry avec sa petite amie, Fatoumata. Il a dix-neuf ans, elle en a dix-sept. Ni l'un ni l'autre n'avaient l'intention de quitter la Guinée. Ils sont pourtant contraints de fuir à cause d'une persécution familiale et ne conçoivent qu’un seul espoir : l’Europe.
Ils traversent l’Afrique avec des moyens de fortune, esquivant les postes-frontières et la police, s’arrêtant ici ou là pour gagner l’argent qui leur permette de continuer la route. Ils rencontrent des gens secourables, d’autres moins. Entre les escroqueries, le racisme, les viols et les geôles infâmes, l’expédition devient une épreuve et l'épreuve devient un drame. Dans la nuit libyenne, ils finissent par embarquer sur un petit bateau, qui fonce droit dans une tempête...
A son corps défendant, Abdoulaye est devenu un "migrant". Aujourd'hui soutenu par l'association JRS Welcome, il cherche à construire une nouvelle vie, loin des souffrances et de la haine.





Une vieille colère


Sylvie Tanette


De l’Estaque à l’Italie, débusquer les souvenirs pour forger un récit de l’immigration.

Nombreuses sont les familles d’origine italienne établies à Marseille. Sylvie Tanette a grandi dans l’une d’elles : rassemblements du dimanche, pâtes au ragù et combats syndicaux. Puis elle est partie à Paris et n’y a plus pensé. Jusqu’à ce que le souvenir des condamnations pour meurtre de deux de ses cousins ressurgisse. Avec lui, ses ancêtres piémontais et sardes semblent se réveiller. Alors elle retourne dans son quartier, interroge ses proches, se perd dans la ville pour se retrouver. Le récit de leur parcours se forge, racontant aussi une histoire collective de Français descendants d’immigrés.





Le ciel dans la tête


BD de Antonio Altarriba  (scénario), Sergio García Sánchez (dessin)


Des mines du Kivu aux mirages de l’Europe, Nivek, l’enfant soldat, arraché aux griffes de la misère par l’appel d’une vie meilleure, traverse une Afrique magique et tragique, d’une violence et d’une beauté à couper le souffle. Les épreuves de ce voyage initiatique le préparent aux périls de la Méditerranée, mais pas aux déconvenues qui l’attendent sur sa rive privilégiée. À l’ombre de Cervantès et de Mark Twain, un récit épique porté par les visions hallucinées d’Altarriba et les images somptueuses de Sergio García.




Une note de lecture de

NONFICTION.fr


 

Sur le chemin des marchands d'esclaves - Mémoire d'un ancien migrant


Livre de Mamadi M Thaller


A travers cette autobiographie, l'auteur, qui a préféré garder l'anonymat pour des raisons de sécurité, essaie de décrire une histoire réelle qu'il a personnellement vécue à l'étranger pendant une dizaine d'années. C'est aussi l'histoire de plusieurs milliers de migrants à travers le monde. La pratique que l'auteur veut décrire et combattre n'est autre chose que l'esclavage moderne lié au crime organisé auquel des migrants sont confrontés de nos jours. Après ses études de doctorat en Europe, l'auteur s'est trouvé sur le continent nord-américain dans le but d'enseigner une langue africaine, le Bamanankan. Son séjour de six semaines a duré neuf ans avec ses corollaires de violence et d'oppression pendant les deux dernières années de son aventure. Ce livre veut donc être un vecteur pour éveiller la conscience des jeunes sur les dangers de l'émigration et en même temps une source d´informations pour se protéger contre les méfaits du crime organisé.



Paroles de migrants


Livre de Pauline Bandelier et Jean-Pierre Guéno


Des récits bouleversants qui éclairent sur les dysfonctionnements et les mutations du monde, mais aussi sur des parcours individuels uniques et des aspirations universelles. Riches d'enseignements, ces odyssées modernes, qui ne sont pas près de s'arrêter, nous interrogent sur nos valeurs et le monde que nous voulons.Des parcours humains « courageux, souvent douloureux, parfois exceptionnels », et qui révèlent la richesse et la diversité d'expériences humaines dont les discours politiques et médiatiques, qui font état ces dernières années de la « crise migratoire », ne rendent pas compte.

Depuis les années 90, l'immigration est devenue un problème majeur auquel il est urgent d'apporter des solutions. « Dans notre monde où l'aspiration à la circulation n'a jamais été aussi grande (), le besoin d'ériger des barrières n'a jamais été aussi fort » souligne la spécialiste des migrations internationales Catherine Wihtol de Wenden. C'est cette contradiction majeure qui est mise en lumière par Paroles de migrants.



Qui sont ces migrants qui débarquent dans notre petite ville ?


Livre de Brigitte Tregouet


Qui sont ces hommes, femmes ou enfants ayant traversé des frontières dans les conditions que l'on sait pour demander l'asile à notre pays ? D'où viennent-ils ? Et pourquoi arrivent-ils à La Roche-Sur-Yon, dans une petite préfecture de province ? Louisa, Blaise, Aminat, Djavganat, Antoine... Autant de prénoms, autant d'histoires singulières. Mais toujours une énergie, une indomptable volonté de vivre. Dans le cabinet de Brigitte Tregouet, médecin dans un quartier populaire où plus de 500 migrants ont consulté en 5 ans, malgré l'obstacle de la langue et de la différence culturelle, des liens d'une profondeur exceptionnelle se nouent. Au travers du récit de cette rencontre saisissante se disent les tragédies du pays de départ et du chemin de l‘exil qui ébranlent la soignante mais également la chrétienne engagée. L'auteure raconte aussi les embûches ici en France et les échecs mais évoque la lente intégration par le travail, l'école, le sport... Les liens qui se tissent, la découverte de la culture de l'autre avec toute sa richesse, sa spiritualité, nous emmènent dans un voyage surprenant. On y découvre aussi, cette manière joyeuse de dire merci, qui témoigne de cette culture de la fraternité, emportée dans la valise migratoire, ainsi que la profonde reconnaissance de ces exilés : « Tu es ma mère, tu es ma soeur. » Au travers de cette expérience intense et inattendue, une évidence se fait jour : les réfugiés d'aujourd'hui sont les français de demain. Avec eux, nous serons la France, et celle-ci sera belle si nous le voulons bien.



Atlas des migrations


Livre de Madeleine Benoit-Guyod


Plus de 100 cartes et infographies pour comprendre les phénomènes migratoires et interroger nombre d'idées reçues. Les migrations concernent 220 millions de personnes dans le monde et continuent d'augmenter. Pauvreté, conflits, économie, tourisme : quels sont les facteurs réels de cette mobilité ? Pays émergents, droit d'asile, main-d'œuvre, déplacés environnementaux et apatrides, développement des bidonvilles à travers le monde : impact et conséquences des flux migratoires. Dans cette nouvelle édition entièrement mise à jour, Catherine Wihtol de Wenden souligne la nécessité de regarder les migrations à l'échelle planétaire et esquisse l'idée d'un nouvel équilibre mondial à inventer.



 

Appel à la solidarité

SOS Méditerranée - Les écrivains s'engagent


Chaque année, 3 000 personnes périssent en mer Méditerranée en tentant la traversée dans des embarcations de fortune. Depuis 2015, l’association sos mediterranee organise des opérations de secours grâce au navire Ocean Viking. Afin de soutenir ces sauvetages, dix-sept auteurs contemporains nous livrent un recueil de récits puissants, nous invitant à changer notre regard sur le monde.

Tous les bénéfices de ce livre caritatif au contenu inédit seront intégralement reversés à SOS Méditerranée.

ABD AL MALIK – JAKUTA ALIKAVAZOVIC – MURIEL BARBERY – AMINA DAMERDJI – KAMEL DAOUD – MARIE DARRIEUSSECQ – ERRI DE LUCA – JEAN-BAPTISTE DEL AMO – ANANDA DEVI – ÉRIC FOTTORINO – LAURENT GAUDÉ – MAYLIS DE KERANGAL – CAROLE MARTINEZ – FRANÇOIS MOREL – MARIE NDIAYE – WILFRIED N’SONDÉ – LEÏLA SLIMANI.
Préface de JEAN-MARIE LACLAVETINE.



 

D'une rive à l'autre


Paroles de jeunes migrants et de leurs accueillants de l'association Cajma22


Ce livre collectif, écrit par plus de 60 jeunes et bénévoles de l’association, essaie de faire résonner les voix des migrants et de leurs accueillants dans ce monde chaotique. C’est un travail éclectique qui mêle de la poésie, du théâtre, des contes, du journal, des nouvelles, du manifeste…Les textes débordent de partout (trop de liberté et d’espérance !), du griot malien aux coups de sang militants, ils sont à notre image: beaux, parfois cabossés, incapables de s’enfermer dans des cases.


Les auteurs, des Bretons originaires du monde entier, ont écrit en français, une langue apprise grâce à l’extraordinaire soutien des bénévoles.



Chez moi ou presque ...


Livre de Stephen Ngatcheu


« Après vingt-deux heures d’une navigation abominable, le zodiac, en surcharge, chavire : ainsi quarante personnes vont perdre la vie dans les vagues. Mes derniers souvenirs d’eux seront leurs cris de détresse, la peur sur leurs visages puis les corps qui flottaient sur l’eau. Il est trois heures du matin, nous ne sommes plus que douze, de toutes nationalités et de religions confondues, livrés à nous-mêmes. Aucune embarcation à l’horizon. Il reste quatre femmes, trois enfants et cinq hommes jeunes. »

Stephen Ngatcheu a écrit une sorte d’épopée maigre pour dire la mer, la nuit, les forêts. Il ne raconte pas pour informer, pour communiquer ou pour convaincre, il n’écrit pas pour répondre à des questions ni pour répondre de sa vulnérabilité. Il transmet et il créé. Il écrit comme on écrit, pour vivre plus grand. Odes à la terre d’Afrique, récits d’épreuves initiatiques. Déceptions d’après. Exaltation du trajet, de la vie qui va, de la littérature.




Celle que j'ai laissée


Livre de Marie-Françoise Colombani


“Qui ou quoi te manque le plus ?” C’est la question que nous avons posée à des mineurs isolés étrangers, lles et garçons, pour qu’ils racontent ce qu’il y a derrière leur prénom ou leur origine géographique : une histoire qui a commencé bien avant leur départ. Une histoire d’amour, d’attachement et de tendresse qui ne les a pourtant pas empêchés de se lancer à 13 ou 15 ans sur des chemins dangereux où ils savaient qu’ils pouvaient perdre la vie pour un monde qu’ils pensaient meilleur. “Ma maman”, ont-ils répondu à une très large majorité. Écoutez Ellis, Mohamed, Cynthia, Abdoul, Yassir, Kadi…

Bénéfices du livre et droits d’auteur sont reversés aux Midis du MIE,

une association solidaire avec les mineurs isolés étrangers



Bienvenue à Calais : Les raisons de la colère


Livre de Marie-Françoise Colombani & Damien Roudeau (llustrateur)


Textes et croquis, sur le vif, pour écrire et décrire la situation des migrants à Calais. Ce livre est le fruit d'une immersion des coauteurs dans ce "no man's land" pour donner à un problème politique et social, des noms, des visages, des souffrances, des rêves.

Bénéfices du livre et droits d’auteur sont reversés aux Midis du MIE,

une association solidaire avec les mineurs isolés étrangers.



Change ton monde


Livre de Cédric Hérou


« J’étais perché sur ma montagne, avec mes poules et mes oliviers, quand le monde est subitement venu à moi. Des ombres remontaient à pied ma vallée de la Roya, entre l’Italie et la France, risquant leur vie. Au début, je détournais le regard. Puis, un jour, j’ai recueilli une famille, et ces ombres sont peu à peu devenues ma lumière. Elles fuyaient la guerre, la misère, la dictature, avaient croisé la mort dans le désert en Libye, échappé à la noyade en Méditerranée. De leur pas si déterminé, elles me questionnaient : faut-il rejeter l’autre parce qu’il est différent ?

À partir de 2016, j’ai accueilli des milliers d’exilés. J’ai aidé ces voyageurs de l’ombre à poursuivre leur chemin et à obtenir des droits, mais je n’avais pas anticipé la violence d’État qui me frapperait en représailles. Notre action ne faisait pourtant que pallier ses renoncements.



J’ai subi des gardes à vue, des procès, des perquisitions, des saisies. Le plus souvent, l’État était en tort et fut condamné. Des centaines de fois. Jusqu’à ce que le Conseil constitutionnel consacre le principe de fraternité, un progrès capital. Ces années ont changé ma vie. Citoyen lambda éloigné du militantisme, je ne suis pas un héros, juste un Herrou têtu et décidé, sans leçons à donner, à part celle-ci : avant de changer le monde, chaque citoyen a le pouvoir de changer le sien. » Cédric Herrou




Des routes


Livre de Carole Zalberg et Anne Gourouben


Tout commence par une pierre qu'une enfant trouve, oubliée dans un tiroir. Pourquoi un caillou anodin a-t-il pris place parmi les bijoux de sa mère ? La mère alors lui raconte le souvenir d'Azria, une réfugiée débarquée un été sur une plage au beau milieu des touristes en villégiature. Carole Zalberg sait trouver les mots pour évoquer, avec grâce et simplicité, l'un des sujets les plus brûlants de l'Europe d'aujourd'hui. Alternant le dialogue mère-fille et le monologue d'Azria, Des routes met en évidence la difficulté d'expliquer et de justifier notre indifférence face à ceux qui ont tout quitté pour tenter d'échapper à la terreur ou à la misère. Les dessins d'Arme Gorouben qui, de 2015 à 2016, a longuement rencontré les vies et les routes des exilés de la "Jungle" de Calais, témoignent de la volonté de ne pas les laisser sombrer dans l'anonymat, de leur restituer cette humanité qu'on leur nie.




Une vidéo de présentation


Une note de lecture

de la

Cause Littéraire


Leros. Un exil insulaire chez les damnés


Livre de Miléna Katowski Aïach


Ce livre nous donne à lire les récits de ceux et celles qui subissent l’histoire de plein fouet : une jeune fille rescapée, un jeune Yezidi disent leur jeunesse volée. Une mère et son fils vont poursuivre leur dialogue de tendresse malgré la distance. Leur parole est celle des réfugiés qui parcourent le monde, elle est mise en résonance avec les mots de ceux qui tentent de les aider. Car Leros chante aussi les adjuvants, dans les interrogations et les doutes de la jeune témoin, de l’infirmière et de la volontaire, du journaliste et de son amante, du capitaine. L’oratorio est le miroir de leurs défaillances, et conte leur vie lorsqu’ils scrutent le désespoir d’autrui, lorsqu’ils ont la tentation opportuniste d’échapper ainsi à leurs propres déroutes. Lorsqu’ils présentent à leurs amis une image d’eux-mêmes en gloire humanitaire, à défaut de construire leur humanité.



L'INCONSTANCE DE NOS PAS - Récit d'une famille de migrants siciliens de Sousse


Livre de Marie-Antoinette D'Agata Di Marco


Issue d’une famille sicilienne ayant migré à Sousse en Tunisie, Marie-Antoinette D’Agata Di Marco vit à Marseille.

« Ce livre raconte l’histoire d’une lignée familiale issue d’un milieu modeste qui s’est retrouvée, au fil de sa traversée du temps et des lieux, confrontée à différents versants de son identité. Cette histoire m’a été transmise durant mon enfance par mes aïeuls et mes parents et j’ai voulu en faire le récit. Sousse en Tunisie est la ville natale de mes grands-parents. Nos « vieux » égrenaient inlassablement le chapelet des bons souvenirs d’antan, de leur vie dans un pays lointain de l’autre côté de la mer, toujours évoqué avec une même nostalgie. J’ai eu vite envie de connaître ces gens qui, au fil des récits, surgissaient d’un passé qui ne m’appartenait que partiellement mais qui disait que la vie est construite de mille histoires personnelles, forgées avec le cœur et les sentiments. »




Accueillir les migrants - Rien n’est facile mais tout est possible


Livre de Stéphanie Bossard


« En novembre 2016, j’apprends qu’un Centre d’accueil et d’orientation s’ouvrait dans ma commune. Je participe alors à la création d’un collectif d’habitants qui veulent témoigner de leur volonté d’accueillir les migrants. Militante au sein du Réseau éducation sans frontières (RESF 37), il va me falloir apprendre et comprendre le labyrinthe administratif que la France propose à tous ces étrangers, ces sans-papiers, ces demandeurs d’asile.
Nos chemins se croisent à l’occasion d’un parrainage. Tu as fui le Soudan et gardes les stigmates de cette violence qui a fait basculer ta vie. Côte à côte, nous allons avancer dans cette aventure où le désir de vivre et d’apprendre dialogue avec nos émotions.
Un soir de juillet 2018, cette écriture s’est imposée comme une nécessité. »
Stéphanie Bossard est formatrice en travail social. Son témoignage est emblématique du phénomène qu’analyse Michel Agier dans son livre L’étranger qui vient - Repenser l’hospitalité : « L’État-nation a intégré l’asile, mais il a intégré ce droit d’asile dans les politiques de contrôle des frontières, des territoires et des circulations. […] Que fait-on aujourd’hui au nom de l’hospitalité ? »



À Tours, une vague d’indignation porte depuis plusieurs années les militants et les bénévoles de nombreuses associations engagées dans l’aide aux migrants. Leurs objectifs se rejoignent : interpeller l’État, qui refuse d’appliquer – ou applique de manière restrictive – les directives nationales et européennes, au mépris du droit international et des conventions signées par la France.




La Fraternité ce n’est pas qu’un mot au fronton des mairies - Paroles de ceux qui accueillent


Livre de Martine Blanchard et Josianne Gabry


Loin du tumulte médiatique, aux quatre coins de la France, dans les villes et les villages, des milliers de Français accueillent des exilés. Un immense élan de
solidarité et de fraternité dont rend compte cet ouvrage. Les auteures ont rencontré certains de ces bénévoles et leur ont donné la parole.
Car qui peut mieux rendre compte de la réalité de l’accueil que ceux qui le pratiquent au quotidien ? 
Avec eux, à travers leurs témoignages, on découvre les difficultés et la complexité des démarches de la demande d’asile : les queues interminables pour obtenir un premier rendez-vous, les déplacements, l’attente angoissée de la réponse et l’espoir d’une vie normale en France. Mais pendant ce temps, où dormir, où se nourrir, où apprendre le français quand les pouvoirs publics n’assument pas leurs responsabilités ? Les bénévoles proposent des solutions alternatives pour répondre à ces besoins fondamentaux.
Militants de longue date ou tout récemment mobilisés, ils parlent de leur histoire personnelle, de leurs valeurs, l’humanité, la solidarité et racontent comment ils sont passés de la compassion à l’engagement citoyen. Engagement qui les fait s’organiser en associations et collectifs pour assumer le rôle de l’État quand il ne respecte pas ses propres lois. Ce sont eux alors qui font vivre dans des actions concrètes le principe de fraternité inscrit dans la devise républicaine.



Les réfugiés


Livre de Viet Thanh Nguyen


Auteur du retentissant Sympathisant, Viet Thanh Nguyen livre un recueil de nouvelles d'une justesse, d'une acuité et d'une élégance peu communes, et offre sa voix à tous les déracinés.

Dans un pays où tout était affaire de possessions, nous ne possédions rien d'autre que nos histoires.
 
Vietnamiens, ils ont fui le communisme à la fin des années 1970 pour s'exiler de l'autre côté du Pacifique, en Californie. Ils vivent entre deux rives, entre pays d'adoption et pays de naissance, pas encore Américains, plus tout à fait Vietnamiens. Certains sont figés dans le passé, hantés par les fantômes, effarés par l'hédonisme occidental ; d'autres veulent aller de l'avant, pour eux, pour les enfants, pour la possibilité d'une autre vie. Pour n'être plus simplement des réfugiés.



L’empire, l’usine, l’amour "Travailleurs indochinois" en France et en Lorraine


Livre de Pierre Daum, Yse Tran, Gilles Manceron, Dominique Rolland 


Ce livre retrace l'histoire des " travailleurs indochinois " venus en France en 1939 pour les besoins de la guerre, puis envoyés en Lorraine (Moselle, Meurthe et Moselle et Vosges) à partir de 1945. Cette histoire ouvrière (l'usine) s'articule avec la lutte pour l'indépendance du Vietnam (l'empire) et des rencontres avec des Françaises (l'amour).

Ce livre retrace l'histoire des " travailleurs indochinois " venus en France en 1939 pour les besoins de la guerre, puis envoyés en Lorraine (Moselle, Meurthe et Moselle et Vosges) à partir de 1945. Cette histoire ouvrière (l'usine) s'articule avec la lutte pour l'indépendance du Vietnam (l'empire) et des rencontres avec des Françaises (l'amour).
Dans une introduction, l'historien Gilles Manceron présente cet épisode méconnu du passé colonial français et souligne ce cas unique d'exportation en métropole de la situation coloniale.
Ces " travailleurs indochinois " sont d'abord utilisés dans les usines d'armement – puis dans tous les secteurs de l'industrie française – pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). En 1945, le gouvernement français envoya plusieurs milliers de ces hommes en Lorraine, dont les industries réclamaient une nombreuse main-d'œuvre. Certains finirent par retourner au Vietnam, d'autres s'installèrent définitivement en France. Dans le même temps, une guerre de libération du joug colonial était menée en " Indochine ", à laquelle la plupart de ces hommes prirent part en métropole – manifestations, meetings, distribution de tracts, accueil de Ho Chi Minh à l'été 1946, etc.
On connaissait la Lorraine comme creuset des immigrations ouvrières européennes, venues pour des motifs économiques. Cette immigration vietnamienne est non seulement restée étrangement inconnue, mais elle est structurellement différente des autres : ses motifs sont à rechercher dans l'histoire coloniale. Deux autres sujets sont absents des immigrations européennes : la lutte anticoloniale, à laquelle ces hommes ont largement participé ; et les rapports amoureux dans un contexte colonial.

L'ouvrage conçu par le journaliste Pierre Daum et la cinéaste Ysé Tran repose sur leur enquête menée sur plusieurs années et prend sa force au plus près des témoins : récits de vie, entretiens, photographies de famille. Le livre reproduit aussi des clichés d'archives publiques (Centre des archives nationales de la France d'Outre-mer à Aix-en-Provence, Archives départementales de Moselle) ou de journaux locaux ou d'archives privées d'entreprises. Environ 80 photographies et documents représentent ainsi les " travailleurs indochinois " dans les camps de travail pendant la guerre ; les travaux effectués ensuite dans toute la France, en Lorraine ; lors des manifestations politiques ; en famille, dans l'intimité.




Mur Méditerranée


Livre de Louis-Philippe Dalembert 


Il fait nuit. Un vieux chalutier vient de quitter les côtes libyennes pour tenter de rejoindre l’île de Lampedusa. A son bord, des hommes, des femmes et des enfants pour qui ce trajet représente la dernière étape avant l’arrivée en Europe. Parmi eux, trois femmes, aux parcours très différents, se soutiennent dans cette traversée apocalyptique.

Chochana a compris que son pays, le Nigéria, ne lui permettra jamais de devenir avocate. Semhar, la jeune érythréenne, veut quitter la dictature de son pays et son service militaire obligatoire. Dima ne voit pas quel avenir elle peut apporter à ses enfants en poursuivant sa vie en Syrie. Vient alors pour chacune le moment de prendre la décision : quitter son pays. Il faut organiser la fuite, réunir l’argent et contacter des passeurs, ces hommes qu’elles devront suivre aveuglément pour traverser les frontières puis la mer.

Avec ces trois femmes, Louis-Philippe Dalembert offre des visages et surtout une parole à cette tragédie devenue familière. Trois femmes déterminées, embarquées dans un périple qui souvent les dépasse mais qui jamais ne les fait abdiquer. Un texte d’une rare puissance.




Tahar Ben Jelloun 

« Mur Méditerranée », un grand roman


Ceux qui partent


Livre de Jeanne Benameur


Tout ce que l’exil fissure peut ouvrir de nouveaux chemins. En cette année 1910, sur Ellis Island, aux portes de New York, ils sont une poignée à l’éprouver, chacun au creux de sa langue encore, comme dans le premier vêtement du monde.
Il y a Donato et sa fille Emilia, les lettrés italiens, Gabor, l’homme qui veut fuir son clan, Esther, l’Arménienne épargnée qui rêve d’inventer les nouvelles tenues des libres Américaines.
Retenus un jour et une nuit sur Ellis Island, les voilà confrontés à l’épreuve de l’attente. Ensemble. Leurs routes se mêlent, se dénouent ou se lient. Mais tout dans ce temps sus pendu prend une intensité qui marquera leur vie entière.
Face à eux, Andrew Jónsson, New-Yorkais, père islandais, mère fière d’une ascendance qui remonte aux premiers pionniers. Dans l’objectif de son appareil, ce jeune photographe amateur tente de capter ce qui lui échappe depuis toujours, ce qui le relierait à ses ancêtres, émigrants eux aussi. Quelque chose que sa famille riche et oublieuse n’aborde jamais.
Avec lui, la ville-monde cosmopolite et ouverte à tous les progrès de ce XXe siècle qui débute.
L’exil comme l’accueil exigent de la vaillance. Ceux qui partent et ceux de New York n’en manquent pas. À chacun dans cette ronde nocturne, ce tourbillon d’énergies et de sensualité, de tenter de trouver la forme de son exil, d’inventer dans son propre corps les fondations de son nouveau pays. Et si la nuit était une langue, la seule langue universelle ?



Le dérisoire tremblements des femmes


Livre de Salma Kojok


Jeune fille, Dounia prend le bateau de Beyrouth pour retrouver son mari Farid émigré en Côte d’Ivoire. À travers son récit de vie, mêlé à celui de sa fille, ce roman raconte ce que fait l’exil aux corps des femmes et à leurs langages.   

L’écriture, à la fois simple et sublime, véhicule des couleurs, des parfums, des caresses, des regards, saisissant l’éphémère dans la lumière posée sur les visages ou sur les objets. Elle donne à voir ce que cache souvent la prose, ce plomb chargé de mots, de vocables, de tout ce fatras grammatical derrière lequel, d’ordinaire, se dérobe et s’efface l’écrivain. Là, rien de tel. 

Tout est dit dans la magie des silences, des retraits et des interrogations qui réinventent la langue du roman. 



La mer à l'envers


Livre de Marie Darrieussecq


Rien ne destinait Rose, parisienne qui prépare son déménagement pour le pays Basque, à rencontrer Younès qui a fui le Niger pour tenter de gagner l’Angleterre. Tout part d’une croisière un peu absurde en Méditerranée. Rose et ses deux enfants, Emma et Gabriel, profitent du voyage qu’on leur a offert. Une nuit, entre l’Italie et la Libye, le bateau d’agrément croise la route d’une embarcation de fortune qui appelle à l’aide. Une centaine de migrants qui manquent de se noyer et que le bateau de croisière recueille en attendant les garde-côtes italiens. Cette nuit-là, poussée par la curiosité et l’émotion, Rose descend sur le pont inférieur où sont installés ces exilés. Un jeune homme retient son attention, Younès. Il lui réclame un téléphone et Rose se surprend à obtempérer. Elle lui offre celui de son fils Gabriel. Les garde-côtes italiens emportent les migrants sur le continent. Gabriel, désespéré, cherche alors son téléphone partout, et verra en tentant de le géolocaliser qu’il s’éloigne du bateau. Younès l’a emporté avec lui, dans son périple au-delà des frontières. Rose et les enfants rentrent à Paris.

Le fil désormais invisible des téléphones réunit Rose, Younès, ses enfants, son mari, avec les coupures qui vont avec, et quelques fantômes qui chuchotent sur la ligne… Rose, psychologue et thérapeute, a aussi des pouvoirs mystérieux. Ce n’est qu’une fois installée dans la ville de Clèves, au pays basque, qu’elle aura le courage ou la folie d’aller chercher Younès, jusqu’à Calais où il l’attend, très affaibli. Toute la petite famille apprend alors à vivre avec lui. Younès finira par réaliser son rêve : rejoindre l’Angleterre. Mais qui parviendra à faire de sa vie chaotique une aventure voulue et accomplie ?



Port-au-Prince - Aller-Retour


Livre de Georgia Makhlouf


L'émigration vers les Amériques est en marche dès la fin du XIXe siècle. Port-au-Prince Aller-Retour explore celle, peu connue, des Syro-Libanais qui s'établissent en Haïti et raconte l'histoire hors du commun du jeune Vincent-Mansour qui, à vingt ans, quitte son village de la montagne libanaise sous domination ottomane pour aller vers l'inconnu et s'établit à Port-au-Prince. Le roman s'ouvre sur son second départ pour Haïti, après un mariage au Liban. Vincent a hâte de fonder une famille et de continuer à développer ses affaires à Port-au-Prince. Il est pourtant encore amoureux de l'admirable Louisa, Haïtienne de souche, qui a partagé sa vie pendant les quinze années de son premier séjour. Georgia Makhlouf dessine la fresque familiale en donnant voix à chacun des protagonistes : Vincent, Louisa, Edma, Joseph, Fatek et Anis, chacun déployant sa version de l'histoire, son vécu, ses sentiments et sa part d'ombre, au coeur de la beauté envoûtante de l'île. Si Vincent réussit son pari professionnel, la pérennité de tout ce qu'il a construit avec force et rudesse vacille au regard des événements. Il doit concilier ses deux vies, faire face à l'instabilité politique, à l'occupation américaine qui s'annonce et à la montée du sentiment anti-syrien, lui qui n'imagine pas un instant devoir quitter cette île qui est devenue sienne... Dans ce roman fascinant, exil, identité, intégration et tensions raciales font écho aux questionnements du temps présent.



Frères migrants


Livre de Patrick Chamoiseau


La poésie n’est au service de rien, rien n’est à son service. Elle ne donne pas d’ordre et elle n’en reçoit pas. Elle ne résiste pas, elle existe -- c’est ainsi qu’elle s’oppose, ou mieux : qu’elle s’appose et signale tout ce qui est contraire à la dignité, à la décence. À tout ce qui est contraire aux beautés relationnelles du vivant. Quand un inacceptable surgissait quelque part, Edouard Glissant m’appelait pour me dire : « On ne peut pas laisser passer cela ! » Il appuyait sur le « on ne peut pas ». C’était pour moi toujours étrange. Nous ne disposions d’aucun pouvoir. Nous n’étions reliés à aucune puissance. Nous n’avions que la ferveur de nos indignations. C’est pourtant sur cette fragilité, pour le moins tremblante, qu’il fondait son droit et son devoir d’intervention. Il se réclamait de cette instance où se tiennent les poètes et les beaux êtres humains. Je ne suis pas poète, mais, face à la situation faite aux migrants sur toutes les rives du monde, j’ai imaginé qu’Edouard Glissant m’avait appelé, comme m’ont appelé quelques amies très vigilantes. Cette déclaration ne saurait agir sur la barbarie des frontières et sur les crimes qui s’y commettent. Elle ne sert qu’à esquisser en nous la voie d’un autre imaginaire du monde. Ce n’est pas grand-chose. C’est juste une lueur destinée aux hygiènes de l’esprit. Peut-être, une de ces lucioles pour la moindre desquelles Pier Paolo Pasolini aurait donné sa vie.



La voix de ceux qui crient


Livre de Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky


Si des hommes et des femmes demandent l'asile à la France, c'est parce qu'ils cherchent un lieu inviolable où se réfugier. En danger de mort, ils ont dû quitter leur pays après avoir été pourchassés, persécutés, emprisonnés, torturés.
Désormais, ils vivent auprès de nous, et nous ne connaissons pas leur histoire. Autour d'eux comme en eux règne un désert de parole : personne ne prend le temps de les écouter, et s'ils crient dans leurs cauchemars ou lorsque leurs tragédies surgissent à leur conscience, leur voix singulière est perdue, étranglée de violence, de peur et de fatigue.
Depuis 2010, à l'hôpital Avicenne de Bobigny, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky rencontre ces hommes et ces femmes à bout de souffle. Elle rapporte ici les paroles qui lui ont été confiées dans le vif de la consultation. Et révèle comment, dans ce cadre, les demandeurs d'asile se mettent en quête de retrouver leur voix. Conquérant peu à peu la capacité de raconter leur vie, ils regagnent alors celle d'en avoir une...
Le migrant n'est pas une figure transitoire de notre société. Sa présence questionne la mise en pratique de nos valeurs. Par son ampleur éclairante, la pensée de l'anthropologue et psychologue clinicienne s'impose pour aborder la question du lien social et politique et celle de la place de l'étranger dans la France du XXIe siècle.



Celles qui partent pour une terre lointaine - Récits de femmes capverdiennes migrantes en France


Livre de Martine Blanchard


Huit femmes capverdiennes racontent leur histoire depuis leur enfance au Cap-Vert jusqu’à leur vie dans la région parisienne.

La plupart d’entre elles sont parties seules. Elles se sont lancées dans l’inconnu, ont vécu la douleur de la séparation avec leurs proches et leurs enfants et se sont confrontées à la dureté d’un monde différent.

Celles qui ont accompagné leurs parents et grandi en France ont vécu une double vie entre les deux mondes.

Quel que soit leur parcours, elles ont en commun une volonté farouche, une force de vie et une capacité de travail qui leur permettent de dépasser les obstacles pour atteindre leur objectif et assurer leur indépendance.

Bien qu’ayant passé de nombreuses années en France, elles ont gardé un lien fort avec leur pays d’origine et revendiquent une double appartenance culturelle.



Dans la mer il y a des crocodiles - L’histoire vraie d’Enaiatollah Akbari


Livre de Fabio Geda


Dix ans, ou peut-être onze. Enaiat ne connaît pas son âge, mais il sait déjà qu’il est condamné à mort. Être né hazara, une ethnie haïe en Afghanistan par les Pachtounes et les talibans, est son seul crime. Pour le protéger, sa mère l’abandonne de l’autre côté de la frontière, au Pakistan. Commence alors pour ce bonhomme «pas plus haut qu’une chèvre» un périple de cinq ans pour rejoindre l’Italie en passant par l’Iran, la Turquie et la Grèce. Louer ses services contre un bol de soupe, passer les frontières dissimulé dans le double-fond d’un camion, braver la mer en canot pneumatique, voilà son quotidien. Un quotidien où la débrouille le dispute à la peur, l’entraide à la brutalité. Mais comme tous ceux qui témoignent de l’insoutenable, c’est sans amertume, avec une tranquille objectivité et pas mal d’ironie, qu’il raconte les étapes de ce voyage insensé.



De si longues nuits - La solitude des épouses d'émigrés en Afrique de l'Ouest


Livre de Aurélie Fontaine & Laeila Adjovi (photographies)


En Afrique de l'Ouest, en Europe, on parle souvent de ceux qui tentent d'atteindre les côtes européennes, de ceux qui réussissent et de ceux qui, tragiquement, meurent sur le chemin. Mais on oublie les épouses de ces émigrés, celles qui restent au pays, qui attendent. Elles se retrouvent face à la solitude, à leur rêve d'argent envolé, à la maltraitance, morale, parfois physique. Après avoir attendu de longues années, certaines parviennent à se délier d'un mariage, de ces longues nuits dont elles ne veulent plus. Mais le chemin est compliqué et douloureux, tant la pression familiale reste forte.




Des informations et des photos sur le site de

Laeila Adjovi


Migrant


BD de Eoin Colfer, Giovanni Rigano, Andrew Donkin


C'est une histoire tragique, malheureusement devenue "banale", de migrants qui fuient leur pays pour échapper à la misère et à la guerre. L'Europe fait figure d'El Dorado, mais la route est longue et semée d'embûches. Un roman graphique dont on ne sort pas indemne...


Présentation dans Le Monde :

Parce que plus aucun sujet d’actualité n’échappe au périmètre de la bande dessinée, le drame des migrants se devait d’être raconté graphiquement dans un album. Les scénaristes irlandais et anglais Eoin Colfer et Andrew Donkin ont épluché la presse pendant plusieurs années et recueilli de nombreux témoignages avant d’imaginer le destin d’Ebo, un Nigérien de 12 ans que l’on découvre, aux côtés d’autres candidats au départ, sur une frêle embarcation ballottée au milieu de la Méditerranée. Fiction inspirée d’un ensemble de faits réels, ce récit est mis en image par le dessinateur italien Giovanni Rigano.
 


Là où vont nos pères


BD par Shaun Tan


Le parcours d'un émigrant en route pour un pays nouveau, une terre promise, aussi attirante que mystérieuse : une nouvelle version de cet album poétique au graphisme époustouflant. Un homme fait sa valise. Il quitte sa femme et sa fille. Il embarque à bord d'un navire pour traverser l'océan. Destination : la terre promise, un pays inconnu. Cet homme est un émigrant. Là-bas, dans ce pays nouveau et étrange où il doit réapprendre à vivre, il rencontrera d'autres gens, exilés comme lui, eux aussi perdus dans ce monde nouveau... Le récit poétique d'un exode qui touche à l'universel. Prix du meilleur album au festival d'Angoulême 2008, Là où vont nos pères est un album inclassable, qui parle de l'émigration avec une poésie et une délicatesse incomparable.



A ce stade de la nuit


Livre de Maylis de Kerangal


Lampedusa

Une nuit d'octobre 2013, une femme entend à la radio ce nom aux résonances multiples. Il fait rejaillir en elle la figure de Burt Lancaster- héros du Guépard de Visconti et du Swimmer de Frank Perry- puis, comme par ressac, la fin de règne de l'aristocratie sicilienne en écho à ce drame méditerranéen : Le naufrage d'un bateau de migrants. Ecrit à la première personne, cet intense récit sonde un nom propre et ravive, dans son sillage, un imaginaire traversé de films aimés, de paysages familiers, de lectures nomades, d'écrits antérieurs. Lampedusa, île de littérature et de cinéma devenue (épicentre d'une tragédie humaine. De l'inhospitalité européenne aussi. Entre méditation nocturne et art poétique A ce stade de la nuit est un jalon majeur dans le parcours littéraire de Maylis de Kerangal.



Les étrangers sont nuls


Livre de Pierre Desproges


" Observons un Grec ancien : il est enveloppé dans un drap, il tient un parchemin et il apporte au monde la civilisation : les colonnes, les olives, le "i' sont grecs. Observons un Grec moderne : sur ses jeans est marqué : "Levi's'. C'est nul. "
Ce recueil de textes cocasses et délicieusement provocants, écrits en 1981 par Desproges pour l'hebdomadaire Charlie-Hebdo, est illustré par Edika.



Humains : La Roya est un fleuve


BD d’Edmond Baudoin (Avec la contribution de), Troubs (Avec la contribution de), Jean-Marie-Gustave Le Clézio (Préface)


La Roya est un fleuve qui prend sa source en France, au col de Tende et se jette dans la Méditerranée à Vintimille, en Italie. Durant l'été 2017, Baudoin et Troubs ont parcouru cette vallée, à la rencontre des membres du collectif "Roya Citoyenne", des gens qui, comme Cédric Herrou, viennent en aide aux migrants qui tentent de passer la frontière. Comme à leur habitude (Viva la vida, Le Goût de la terre) ils ont rempli leurs carnets de portraits et ils interrogent avec bienveillance et simplicité, la violence du monde et l'humanité qui en jaillit. Cette fois ils sont ici, dans le sud de la France, confrontés au racisme et à la solidarité, et cette question qui ne les quitte pas : "pourquoi pour moi c'est possible et pas pour un Afghan, un Soudanais, un Erythréen, un ?".


Préfacé par JMG Le Clézio, Humains interroge notre vivre ensemble et notre projet européen, confronté aux migrations politiques aujourd'hui et climatiques demain, et nous rappelle que ce que les états qualifient de flux représente en fait de précieuses vies humaines.



La Fissure


BD de Carlos Spottorno et Guillermo Abril


Depuis décembre 2013, les photographe et journaliste espagnols Carlos Spottorno et Guillermo Abril parcourent le monde afin de raconter la crise des réfugiés. Ils ont ramené quelque 25 000 clichés et 15 carnets de notes de leur périple, de l’Afrique à l’Antarctique, des Balkans à la Scandinavie. De cette matière première en partie publiée sous forme de reportages dans les colonnes d’El Pais Semanal (et primée aux World Press Photo Awards), ils ont également produit une bande dessinée tenant du “roman photo” - sauf que rien n’est romancé ici, tout est vrai.




Bleu naufrage


Livre de Denis Heudré


Le 3 octobre 2013, des centaines de migrants trouvent la mort en Méditerranée tout près de Lampedusa. Le 3 octobre 2013 et les jours suivants, j'ai ressenti comme un dégoût d'être là devant ma télé dans mon petit confort. Des corps sont étalés par terre dans des linceuls en plastique. Des corps devenus choses, déposés sous nos regards blasés. Des femmes, des enfants, des hommes dont on ne saura jamais rien de leur vie, pas même leur nom. 
J'ai voulu écrire et continuer de ressentir. Sans m'imposer de forme, ni de contraintes. Un des petits cercueils blancs portait le numéro Quinze, c'est le nom que j'ai gardé pour cet enfant à qui je pense régulièrement. 
Et puis en rien coupable, néanmoins témoin, tout ce bleu pour accompagner le malheur...




L'intégralité du livre en PDF


Certaines n'avaient jamais vu la mer


Livre de Julie Otsuka


L'écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l'auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux Etats-Unis un homme qu'elles n'ont pas choisi.
C'est après une éprouvante traversée de l'océan Pacifique qu'elles recontrent pour la première fois à San Francisco leur futur mari. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
A la façon d'un choeur antique, leurs voix s'élèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées ... leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire ... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre. Et l'oubli...



Ciao Italia ! Un siècle d'immigration et de culture italiennes en France


Livre de Stéphane Mourlane et Dominique Païni


Cet ouvrage, qui accompagne l'exposition présentée au Musée national de l'histoire de l'immigration, propose de découvrir la grande diversité des regards portés sur les immigrés italiens venus s'installer en France, à travers différentes sources (cinéma, oeuvre d'art, récits de vie, articles de presse ou de personnalités politiques).

On ne le sait pas toujours mais l’immigration italienne est la plus importante que la France ait connue. Ils sont arrivés par vagues successives, au gré des événements politiques ou économiques, à tel point qu'on estime à près de 24 millions sur un siècle le nombre d’Italiens qui ont quitté leur pays pour s’installer dans l’Hexagone. Un chiffre énorme, et pourtant la culture italienne s’est parfaitement fondue dans la culture française... 




Marseille, porte du Sud


Livre d'Albert Londres


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