James Balwin


né le 2 août 1924 dans le quartier de Harlem, à New York, et mort le 1er décembre 1987 à Saint-Paul-de-Vence, dans les Alpes-Maritimes, en France, est un écrivain américain, auteur de romans, de poésies, de nouvelles, de pièces de théâtre et d’essais. Son œuvre la plus connue est son premier roman, semi-autobiographique, intitulé La Conversion (Go Tell It on the Mountain), paru en 1953, et sa nouvelle Blues pour Sonny (Sonny's Blues) incluse dans le recueil de nouvelles Face à l'homme blanc (Going to Meet the Man), paru en 1965.


Des documents publiés sur notre site depuis avril 2022


 

« Que peut nous dire Baldwin aujourd’hui ? »


Un entretien avec Antoine Chollet (chercheur au Centre d’histoire des idées politiques et des institutions (Chipi) de l’Université de Lausanne, docteur en science politique de l’Institut d’Études Politiques de Paris dans DIACRITIK, le 9 janvier 2025)


Profondément marquée par la ségrégation raciale et par la lutte pour les droits civiques, l’oeuvre de James Baldwin aborde avec une rare acuité les questions brûlantes de race, de sexualité et d’identité, nourries par son exil géographique et intime. Revenant sur son parcours, Antoine Chollet montre comment Baldwin restitue la complexité de l’expérience noire, en Amérique et en Europe, tout en mettant en lumière les tensions sociales de son époque et en interrogeant les frontières entre les individus. Un entretien qui explore l’engagement politique, la vision littéraire et l’héritage de la pensée de Baldwin qui aurait eu 100 ans en 2024 ...





Pourquoi Baldwin est plus que jamais d'actualité


Un  dossier des Inrocks, dans la newsletter du 19 décembre 2024


Cette année marque le 100e anniversaire de la naissance de cet écrivain majeur, et nous avons du mal à y croire tant James Baldwin semble être notre contemporain, tant son écriture est contemporaine, tant ses combats sont – hélas – plus que jamais contemporains eux aussi. Icône absolue des mouvements Black Lives Matter et LGBTQ+, James Baldwin, afro-américain et gay, n’a cessé de dynamiter les clichés racistes autour des personnes noires.

 

Né le 2 août 1924 d’une mère célibataire, Berdis, qui se marie plus tard avec un prédicateur devenant de fait son père, le petit Jimmy grandit dans la pauvreté à Harlem, entre ce père terrifiant et toute une ribambelle de frères et sœurs....





Chroniques d’un enfant du pays


James Baldwin (Nouvelle traduction pour le 100è anniversaire de sa naissance)


« J’aime l’Amérique plus que n’importe quel autre pays au monde, et, exactement pour la même raison, je tiens au droit de la critiquer en permanence. »

Dans ces essais écrits durant les années 1940 et 1950, le jeune James Baldwin s’interroge sur ce que signifie être noir aux États-Unis. Entremêlant critique sociale et souvenirs personnels, il livre une radiographie intime de son pays encore gangrené par la ségrégation. L’évocation de la mort de son père, pasteur insaisissable guetté par la démence, l’entraîne ainsi à commenter les émeutes de 1943 à Harlem ; la chronique d’un voyage à Atlanta le conduit à dénoncer le racisme systémique des politiciens, tandis que le récit de son exil en France et en Suisse l’amène à analyser la singularité de sa condition d’Afro-Américain.
Au fil de ses réflexions sur la politique, les minorités, la religion mais aussi la presse, la littérature ou le cinéma dont il traque les stéréotypes, Baldwin construit une pensée lumineuse, percutante et toujours profondément actuelle.



 

Leukerbad 1951/2014 - Etranger au village / Corps noir


James Baldwin / Teju Cole


Été 1951: James Baldwin est le premier noir qui séjourne à Leukerbad (Haut-Valais). Les enfants crient "Neger!" dans les rues, les gens le dévisagent: est-il vraiment américain, cet homme qui ressemble aux indigènes d'Afrique ?
Dans "Un étranger au village", texte virtuose et puissant, Baldwin décrit le racisme primaire de ce village au bout du monde et le fait résonner avec l'humiliation que les Noirs subissent aux États-Unis.
Été 2014: Teju Cole se rend à Leukerbad. Lui n'est pas dévisagé dans la rue, les enfants n'essaient pas de toucher ses cheveux; mais des émeutes viennent d'éclater dans la ville américaine de Ferguson, après l'assassinat d'un Noir de dix-huit ans par un policier blanc. Dans "Corps noir", Cole entame un dialogue avec Baldwin. Soixante ans les séparent, un lieu les réunit, et même si les choses ont changé, le racisme persiste.




Une note de lecture

du 8 juillet 2023 de

En attendant Nadeau



Un entretien avec

Teju Cole

sur RFI, le 20 mai 2023

  • Lire ou écouter ICI


Nous, les Nègres             

 

James BALDWIN, Martin Luther KING, Malcolm X - Entretiens avec Kenneth B. Clarke


« La violence de l’opprimé n’est que le reflet de celle de l’oppresseur. […] Il n’existe pas plusieurs visages d’opprimés. King, Baldwin et Malcolm X jalonnent le même et implacable itinéraire de la révolte, dont il est rare que le ressort, une fois lâché, ne se détendra pas jusqu’au bout », écrivait Albert Memmi en 1965, dans la présentation de la première édition de ce livre, publié aux Éditions François Maspero. « Il n’y a pas de bonne violence, la nôtre, et une mauvaise, celle des autres », écrit dans la présente édition l’auteur du Portrait du décolonisé. 
Car, plus de quarante ans après, la question de l’oppression et de la violence qu’elle suscite est toujours présente, dans le tiers monde comme dans les cités ghettos des métropoles du Nord. D’où l’intérêt de lire (ou relire) aujourd’hui ces entretiens, diffusés en 1963 par une chaîne de télévision américaine, avec trois des figures marquantes des mouvements noirs américains des années 1960 : l’écrivain James Baldwin (1924-1987), « déchiré, intelligent et passionné, qui comprend tout et pardonne beaucoup » ; le « ministre » Malcolm X (né en 1925 et assassiné le 21 février 1965), leader des Musulmans noirs qui « ne comprend plus et ne veut plus comprendre personne » ; et le pasteur Martin Luther King (né en 1929 et assassiné le 4 avril 1968), adepte de la non-violence et de l’amour de l’adversaire. 
Un document irremplaçable pour comprendre les ressorts de la révolte et penser les moyens d’en finir avec l’oppression.



Meurtres à Atlanta

                   

James Baldwin (réédition le 20/02/2020 - 1ère édition en 1985)

 

Entre 1979 et 1981, vingt-huit enfants, tous âgés entre 7 et 16 ans, tous noirs, tous issus de familles pauvres sont assassinés à Atlanta, Géorgie, dans le Sud profond des États-Unis.
 
En juin 1981, un Noir de 23 ans, Wayne Williams, est arrêté pour le meurtre de deux hommes. C’est le suspect idéal. Et c’est lui qui sera jugé, puis condamné à la prison à vie pour le meurtre des vingt-huit enfants, sans aucune preuve tangible.
 

Quand James Baldwin, qui s’est toujours senti du côté des plus faibles, est invité à écrire un livre sur les meurtres de ces enfants, il accepte. Après une enquête menée sur place, quatre ans après les événements, Baldwin ne conclut ni à la culpabilité de Williams, ni à son innocence. L’essentiel est ailleurs.
 
Le drame d’Atlanta agit en effet à la manière d’un révélateur et montre la limite des conquêtes du mouvement des droits civiques. Baldwin décrit une société déchirée par la haine et la peur, par la hantise raciale.


Trente-cinq ans après sa première publication, ce texte n’a rien perdu de sa force ni de sa modernité. Ni, tragiquement, de son actualité.



I am not your negro

                   

James Baldwin & Raoul Peck


« Ce que les Blancs doivent faire, c'est essayer de trouver au fond d'eux-mêmes pourquoi, tout d'abord, il leur a été nécessaire d'avoir un "nègre", parce que je ne suis pas un "nègre". Je ne suis pas un nègre, je suis un homme. Mais si vous pensez que je suis un nègre, ça veut dire qu'il vous en faut un. » James Baldwin. Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figuresde la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire –salué dans le monde entier et sélectionné aux Oscars –aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire desNoirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident.




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