Enseignement - Education
L'uniforme à l’école
Une tribune de Pierre Cassou-Noguès apubliée dans PHILOSOPHIE MAGAZINE (8 décemmbre 2023)
Réintroduire l’uniforme à l’école, au moins de manière expérimentale, voici l’un des aspects de la réforme de l’éducation dévoilée par le ministre de l’Éducation nationale. Cette proposition fait réagir le philosophe Pierre Cassou-Noguès : il dénonce ici une « coexistence triste », qui ne restaurera pas l’autorité ni n’effacera les différences sociales. Et il propose ironiquement de rendre l’uniforme obligatoire pour tous – sauf à l’école…
« Les vêtements sont importants. La façon dont nous nous habillons, la façon dont nous choisissons et portons nos vêtements ne définit pas qui nous sommes mais elle détermine notre insertion dans l’environnement humain et non humain. Nos vêtements sont des machines à coexister : à coexister avec les autres êtres humains, mais aussi avec le non-humain qui nous entoure. Il faut en prendre conscience. L’uniforme (outre qu’il ne résoudrait aucune des difficultés propres à l’éducation en France) partage avec son apparent opposé, la “fast fashion”, le vêtement jetable, l’idée d’une coexistence sans responsabilité...
Guide d'écriture inclusive pour parlementaires récalcitrant·es
L'intervention d'Eliane Viennot à la commission des Affaires culturelles et de l'Education le 26 septembre 2023
"Je voudrais d’abord préciser que, contrairement aux personnes dont j’ai vu les noms cités dans le questionnaire que j’ai reçu pour préparer cette audition*, je suis une spécialiste du langage égalitaire. J’y travaille depuis la fondation, en l’an 2000, de la Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l’Ancien Régime, la SIEFAR, qui a ouvert très vite une rubrique intitulée « la guerre des mots », et qui est à l’origine de la réintroduction du terme autrice. Je publie spécifiquement sur le sujet depuis 2014, date de la parution de mon premier ouvrage, Non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Trois autres ont suivi, dont un sur les combats de l’Académie française en faveur du masculin, signé avec des linguistes, ainsi qu’une quinzaine d’articles publiés dans des revues et ouvrages scientifiques, sans parler des nombreuses tribunes et entretiens qui ont paru dans la grande presse. Cela m’a valu en 2017 d’être traitée par Le Figaro de « papesse de l’écriture inclusive », ce qui n’était pas exactement un compliment sous sa plume, mais que j’accepte volontiers comme tel. ..."
Education positive ? Punition ?
Avec Julien Bisson Rédacteur en chef de la revue America et de l'hebdomadaire Le 1
2*- File dans ta chambre ! Une punition trop violente ? (27 octobre 2022)
“File dans ta chambre !”, cette punition classique utilisée par de nombreux parents serait trop violente, voire “dangereuse” selon certaines associations. Le Conseil de l’Europe remet donc actuellement en question cette pratique éducative qu’il recommande depuis quinze ans.
Avec Caroline Goldman Psychologue pour enfants et adolescents
Langage, individuation, épanouissement
Un article de Gilbert Dalgalian in ENTRELESLIGNESENTRELESMOTS, le 13 juillet 2022
"Entre zéro et sept ans, l’enfant acquiert une langue maternelle, parfois deux, et même une troisième langue précoce, si les conditions sont réunies grâce à un environnement porteur pour ces langues. Et dans le cas de l’immersion, comme chez Diwan, cet environnement est optimal.Mais derrière cette acquisition précoce d’un code, de deux codes ou de trois codes, s’est construite une autre dimension : l’aptitude à manipuler des signes – les mots de la langue – pour interagir avec la famille, les copains, la société. Cette aptitude ou faculté est à la fois sociale – pour communiquer – et neuronale, car elle ne peut se réaliser qu’en s’inscrivant dans plusieurs zones du cerveau. Cette faculté s’appelle le langage...."
Une enseignante témoigne sur le site "Questions de classe(s)" - 6 février 2022
"Samedi 5 février, 10h, je suis dans mon train, impatiente de rejoindre le salon Freinet parisienne qui après deux ans de pandémie, peut enfin se tenir à la Bourse du Travail de Paris. Pour avoir participé à quelques salons à la « maison des métallos » il y a quelques années, qui attirait une foule dense, la première chose qui me surprend c’est le petit nombre de participants, un peu moins d’une centaine sur la journée selon les organisateurs. Après ces deux années compliquées, il est difficile de mobiliser, les copains du GFEN parisien présents au salon font le même constat. C’est bien pour ça qu’il est important de partager ce qui se dit, se fait, dans ce type d’événement pour susciter l’envie de rejoindre ces mouvements qui travaillent à une école publique émancipatrice.
D’ailleurs, les premiers collègues croisés en arrivant au salon, un peu perdus, m’ont avoué être venus pour s’informer car leurs pratiques de classe ne leur conviennent plus. Novices en pédagogie Freinet, profs de français et philo en collège et lycée, je les ai orientés vers l’atelier « texte libre », une technique centrale de la PF souvent méconnue de ceux qui découvrent et assimilent la PF au plan de travail ou à la coopération entre élèves...."
Les langues-cultures moteurs de démocratie et de développement. Une publication académique et citoyenne
Présentation sur ENTRELESLIGNESENTRELESMOTS.blog (le 9/12/2021) du livre "Les langues-cultures moteurs de démocratie et de développement" sous la direction de Martine Boudet
"Les langues-cultures moteurs de démocratie et de développement" est l’ouvrage d’une équipe internationale et interdisciplinaire constituée de linguistes et d’anthropologues, avec la participation de la Délégation de la langue française et des langues de France/DGLFLF (Ministère de la Culture) et du Carrefour Culturel Arnaud Bernard (Toulouse). Les auteur.e.s (au nombre de 18), des universitaires et formateurs/trices, sont de différentes origines et nationalités: arménienne, belge, brésilienne, française, italienne, ivoirienne, marocaine, suisse, togolaise, yéménite.
Les objectifs de cette publication sont principalement de :
Un article de Gilbert Dalgalian paru sur le site "entreleslignesentrelesmots.blog/"
"Je vous dois quelques mots sur mon parcours parce qu’ils sont éclairants pour le sujet d’aujourd’hui. Ce n’est évidemment pas ma seule casquette de psycholinguiste qui m’autorise à traiter dans un même exposé des bienfaits du bilinguisme et de la légitimité des mouvements régionalistes ou autonomistes, dans lesquels les langues jouent un rôle important, mais pas décisif, comme on va le voir.
Il a fallu qu’à cette 1ère casquette vienne s’ajouter un autre parcours, cette fois plus politique, en parallèle du parcours professionnel....."
Réflexions de Gilber Dalgalian, spécialiste des langues (in entreleslignesentrelesmots.blog, le 9 juin 2021)
Depuis le 19 mai 2021, date du texte ci-dessous, le débat sur les langues régionales s’est entaché de confusions et d’erreurs, y compris chez les militants des langues régionales – sans parler des médias qui ont amplifié la confusion.
De quoi s’agit-il ? De la confusion entre ‘immersion’ et recours à la langue régionale dans toutes les disciplines de l’école, ce qui n’est pas l’immersion. Immersion = temps plein !
Le recours à la langue régionale dans toutes les disciplines peut se pratiquer avec ou sans immersion : sans immersion dans le filières de l’Education Nationale (parité horaire à 50%/50%) ; ou à temps plein dans les écoles associatives (Diwan, Seaska, calendretes, ABCM- Zweisprachigkeit). Ce dispositif est toujours efficace : c’est la transdisciplinarité ou « Utilisation transdisciplinaire de la langue régionale (ou UTL) »...
Le 21 mai 2021, le Conseil constitutionnel a “retoqué” les articles 4 et 9 de la loi sur les langues régionales votée en avril 2021 par 247 voix pour, 76 contre et 19 abstentions.
Sont donc interdits :
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* Dans les écoles Diwan en Bretagne, Calandreta en Occitanie et les Ikastola au Pays basque, la majorité des cours sont donnés en langue régionale, le français s’introduit progressivement et l’enfant est bilingue à la fin du primaire .
** En breton le prénom François se dit et s’écrit Fañch (avec un tilde)
Le 8 avril 2021, contre l’avis du gouvernement, les parlementaires (247 voix pour, 76 votes contre et 19 abstentions) ont voté définitivement la loi «relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion».
Cette loi rompt avec notre tradition d'unilinguisme, pourtant explicitement inscrite dans l'article 2 de la constitution : "la lange de la république est le Français". En effet entre 1881 et 1886 sont votées les lois sur « l’instruction obligatoire » (et non pas l’école obligatoire). Cette instruction peut être donnée dans les écoles publiques ou libres ou dans les familles. Dans l’esprit jacobin de la Révolution Française, l’instruction obligatoire doit se faire en français, tout enseignement dans les langues locales, qualifiées de « patois », étant interdit.
Ainsi, aujourd’hui, pour beaucoup de Français, la langue française reste constitutive de la République. D’ailleurs la France n’a toujours pas ratifié définitivement la « Charte européenne des langues régionales ou minoritaires » de … 1992.
La nouvelle loi permettra (si elle n’est pas retoquée par le Conseil constitutionnel) deux nouveautés majeures :
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* La majorité des cours pourront être donnés en langue régionale, le français s’introduit progressivement et l’enfant est bilingue à la fin du primaire : ainsi le pratiquent les écoles Diwan en Bretagne, Calandreta en Occitanie et les Ikastola au Pays basque.
** Une commune A ne proposant pas ce type d’enseignement devra verser ce forfait à l’école choisie par les parents, même si elle est située dans la commune B
Texte fondateur
Bienfaits et inconvénients du bilinguisme
En défense de la diversité des langues, une conférence de Claude Hagège (site AKADEM, le 18 mai 2017)
Claude Hagège, né le 1er janvier 1936 à Carthage (Tunisie), est un linguiste français. Ancien élève de l'École Normale Supérieure, agrégé des lettres, directeur d'études en linguistique structurale à l'École pratique des hautes études, il est titulaire de la chaire de théorie linguistique au Collège de France. Il est polyglotte, ayant des connaissances dans une cinquantaine de langues, parmi lesquelles l'italien, l'anglais, l'arabe, le mandarin, l'hébreu, le russe, le guarani, le hongrois, le navajo, le nocte, le pendjabi, le persan, le malais, l'hindi, le malgache, le peul, le quechua, le tamoul, le tetela, le turc et le japonais. Il a été lauréat du prix Volney en 1981 et a reçu la médaille d'or du CNRS en 1995.
Sur France Inter le 23 juin 2020
C’est une rengaine. Le français serait envahi, et s’appauvrirait à grande vitesse. Dans l’émission "Du vent dans les synapses", la linguiste Laélia Véron a donné une vision optimiste et vivifiante de la langue de Molière. A son rabougrissement éventuel, elle oppose sa vitalité.
La linguiste réagissait à un extrait de l'émission Répliques sur France Culture. L’écrivain Jean-Michel Delacomptée au micro d’Alain Finkielkraut y disait son inquiétude de la disparition de la langue. ...
Un article de Nancy Huston sur le site du journal LA LIBRE BELGIQUE, le 29/11/2014
Une opinion de Nancy Huston, romancière canadienne, elle vit en France depuis trente ans. Prix Femina 2006 pour "Lignes de faille", elle vient de publier "Bad Girl, classes de littérature" chez Actes Sud.
Trente-cinq chefs d’Etat et de gouvernement sont réunis ce week-end à Dakar pour le sommet de la Francophonie. Mais le français ne fait pas l’unanimité. Arrogant, fier, guindé, agressif, il est temps qu’il descende de son piédestal et se laisse assouplir par les rythmes venus d’ailleurs....
Sur France Inter le 7 février 2021
Quel est le point commun entre le na, l'oubykh et l'ixcatèque ? Ce sont trois langues orales parlées par un si petit nombre de gens qu'elles sont en voie de disparition ou disparues. Le site Pangloss du CNRS, en protège la mémoire et nous permet de les découvrir.
Sur les 7 000 langues qui existent aujourd'hui dans le monde, on estime que la moitié aura disparu à la fin du siècle. La perte de la biodiversité ne concerne donc pas que pour la nature ou les espèces sauvages. Le patrimoine linguistique est aussi en grand danger. Cela a poussé un groupe de chercheurs à collecter des milliers de contes et récits dans 170 de ces langues. Le site Pangloss nous permet de les découvrir. ...
Tous des enfants de la République ! Des parents d’élèves se mobilisent contre les discriminations
Un article de LA VIE DES IDEES, de Choukri Ben Ayed & Najat Bentiri , le 11 décembre 2020
"À Montpellier, la mobilisation du collectif du quartier du Petit-Bard-Pergola illustre la lutte des habitants des quartiers populaires contre les ségrégations scolaires et urbaines. En tant que citoyens de la République française, nous avons décidé de faire une occupation citoyenne des quatre écoles maternelles et primaires du quartier du Petit Bard tant que les institutions compétentes ne mettront pas en place les conditions minimales qui garantissent l’égalité et donnent réellement les moyens à nos enfants de réussir. Nous voulons que les institutions entendent nos revendications et dire de façon pacifique que nous n’acceptons plus cette situation et que nous voulons que cela change pour l’intérêt et l’avenir de nos enfants, et enfin que les valeurs d’égalité s’appliquent aussi dans nos quartiers. Nous attendons des représentants de la République qu’ils démontrent vraiment leur volonté politique d’agir pour les valeurs républicaines et la mixité sociale et ethnique ..."
Un article à propos du monde de l'éducation, paru sur le blog "entreleslignesentrelesmots.blog" (11/12/2020)
La société change. L’école aussi. De quels changements s’agit-il ? D’où proviennent-ils ? Comment les apprécier ? Quels lendemains nous promettent-ils ? Que vont-ils nous apporter ou nous imposer ? Quelles conséquences pour les élèves et les enseignants, dans la classe ? Que faire ? …
Cela fait beaucoup de questions, auxquelles, il faut bien le dire, il n’est vraiment pas facile de trouver des réponses, tant il est vrai que l’on a affaire à des réalités imbriquées, intriquées, enchevêtrées. « SOS École Université, Pour un système éducatif démocratique », coordonné par Martine Boudet aux éditions du Croquant (296 pages), s’y essaie, et – disons-le d’emblée – ne manque pas sa cible....