Il y a 30 ans, le génocide des Tutsi


Le génocide des Tutsis au Rwanda se déroule du 7 avril au 17 juillet 1994.


Cent jours, et près d’un million de morts. La violence inouïe qui s’est abattue sur les Tutsi du Rwanda, après l’assassinat du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, n’a pas été improvisée. Mais au contraire planifiée, et même répétée, au fil des décennies depuis la révolution de 1959, quand la majorité hutu se rebella contre l’élite tutsi et obtint, en 1962, l’indépendance. Une haine « ethnique » basée sur une racialisation factice, créée par les Belges et entretenue par les Français qui ont formé et armé le régime hutu, trouvant là l’occasion de consolider l’influence française en Afrique. Tout en ayant connaissance des projets génocidaires de sa frange extrémiste ...



Une sélection de livres ci-dessous


Le choc. Rwanda 1994 : le génocide des Tutsi


Sous la direction de Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn et Jean-Philippe Schreiber


Le Rwanda a sombré au printemps 1994 dans un drame historique majeur : un génocide décimant la plus grande partie de la population tutsi et dévastant le pays. C’est le choc qu’a provoqué cet événement que les auteurs et autrices du présent ouvrage, originaires du Rwanda, de Belgique, de France, entendent explorer : leur propre saisissement d’abord et la manière dont il a pu orienter leur travail d’investigation, d’écriture ou de création. Puis les racines culturelles, idéologiques, sociales et politiques de l’accomplissement du génocide. Car ce crime de masse systématique, prémédité et planifié, est toujours le fruit d’un enchaînement complexe de causalités. Interroger le génocide des Tutsi, c’est tenter de comprendre les ressorts de notre regard sur les violences extrêmes, de notre morale, de nos lâchetés, de nos collusions. De comprendre aussi les contours de notre commune humanité.



Hewa Rwanda


Dorcy Rugamba


Le 7 avril 1994, vingt militaires de la garde présidentielle entrèrent dans la maison de Dorcy Rugamba et assasinèrent sa famille, ses parents, ses soeurs et ses frères. C'était le début du génocide des Tutsi. Étudiant à Butare, Dorcy Rugamba parvient à fuir vers le Burundi laissant derrière lui un pays pulvérisé et des hommes hantés par le monde d'avant, les souvenirs, la mémoire des disparus. 
Dorcy Rugamba écrit une lettre aux absents, à son père, à sa mère. Il nous offre un récit boulversant, porté par une voix, une écriture, une intensité rares, et ces questions obsédantes : qu'est-il arrivé ? Comment traduire en mots ce qui est hors de portée ? Comment accepter l'inacceptable ?



Julienne


Scholastique Mukasonga


L’histoire de Julienne est celle d’une destinée d’exil : née en exil au Rwanda, son propre pays, morte au bout de l’exil dans la solitude glacée d’une grande ville d’Europe ; c’est aussi l’histoire d’un amour fou défiant le malheur et la mort.
Sixième enfant, et qui plus est une fille (encore une fille, s’exclame son père !), Julienne n’est pas la bienvenue dans cette famille en proie à la famine.
Petite fille chétive, malingre, elle est mise à l’écart par la communauté villageoise et ne trouve refuge qu’auprès de Lidia, sa grande sœur, et de Nzamurambaho, le bout de bois dont elle a fait sa poupée, sa seule amie, sa confidente…



 

Récits de rescapés du génocide des Tutsi en préfecture de Gikongoro


Sous la direction de Catherine Coquio et Emmanuel Bouju


« Cette chose-là est encore en vie », déclare un milicien à propos de Verena qui gît cruellement blessée parmi les cadavres à Kaduha. Cette expression n'est pas sans rappeler le terme Stück, utilisé par les nazis qui faisaient le décompte des Juifs à leur arrivée dans les camps. Le processus de déshumanisation propre à tout génocide envahit tout l'espace. Toute humanité est niée et profanée. En avril 1994, au Rwanda, dans l'ex-préfecture de Gikongoro, dans les églises et les écoles, lieux où des dizaines de milliers de femmes, d'hommes et d'enfants se réfugient au nom d'une prétendue sécurité, toute issue est définitivement barrée. Ils seront systématiquement rassemblés, encerclés et exterminés. Écoutons les voix de celles et ceux qui ont échappé à la mort et tentent de vivre à nouveau.



 

Le convoi


Beata Umubyeyi Mairesse


« Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m’autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, car il s’agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l’histoire des enfants des convois. »

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse.
Treize ans après les faits, elle entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l’Italie et l’Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes.
Le génocide des Tutsi, comme d’autres faits historiques africains, a été principalement raconté au monde à travers des images et des interprétations occidentales, faisant parfois des victimes les figurants de leur propre histoire.
Nourri de réflexions sur l’acte de témoigner et la valeur des traces, entre recherche d’archives et écriture de soi, Le convoi est un livre sobre et bouleversant : il offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.




Un entretien avec

Beata Umubyeyi Mairesse



Moisson de crânes


Abdourahman Waberi


À la suite du prix Nobel de littérature nigérian Wole Soyinka, dix écrivains africains se rendirent à Kigali, après le génocide de 1994. Ce texte est l’un de ces témoignages.
Avec une exemplaire humilité face à l’horreur des faits rapportés, Abdourahman Waberi nous transmet les paroles entendues, les choses vues, les confidences recueillies.







1994-2024

30 ans après


COMMÉMORATION DU GÉNOCIDE PERPÉTRÉ CONTRE LES TUTSI

souvenir, transmettre, rendre justice

(région de Bordeaux)


Ainsi pleurent nos hommes


Dominique Celis [réédition en format poche]


Kigali, 2018. Depuis sa rupture avec Vincent, Erika vit sur un fil. Elle écrit à sa sœur pour « exorciser de son corps » un amour dévastation qui l’habite toujours, se raconte, et parle des êtres fragiles auxquels elle est attachée et qui, eux aussi, tentent de vivre. Avec James, son frère second hand, Manzi, le séduisant karatéka, Maman Colonel et Tonton Damas, elle reconstruit une nouvelle famille qui illumine ce roman. Du Rwanda, pays aux mille collines florissantes où, après le génocide des Tutsis, chacun a été forcé de tourner la page, Dominique Celis montre que, derrière la rhétorique officielle d’unité nationale, chacun a emprisonné « ses peines à perpète » et voit ses blessures ravivées à chaque instant, quand il croise les bourreaux d’hier




Rwanda :

« La violence

des impuissantés »

Une note de lecture

du site

Le Carnet et les instants


Petit pays


Gaël Faye (réédition au format poche)


Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l'harmonie familiale s'est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d'Afrique centrale brutalement malmené par l'Histoire.
Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d'orage, les jacarandas en fleur... L'enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais.


La fiche du livre


Récits des marais rwandais


Jean Hatzfeld


En trois livres d’une portée internationale, Jean Hatzfeld a écrit un triptyque du génocide tutsi perpétré au Rwanda en 1994, et cet ensemble est proposé pour la première fois en un seul volume, afin de faire apparaître l’ampleur et l’articulation de cette œuvre d’écoute et d’interrogation.

Le premier tome (Dans le nu de la vie), paru en 2000, s’intéresse aux rescapés tutsis, le deuxième (Une saison de machettes, 2003) aux tueurs hutus, et le troisième (La stratégie des antilopes, 2007) raconte le vertigineux voisinage, aujourd’hui, des uns et des autres revenus sur leurs collines.

Récits des marais rwandais est issu de nombreux séjours, effectués au cours d’une dizaine d’années, dans une seule et même bourgade, Nyamata, et ses hameaux bordés de marais et de forêts, lieux des massacres. En tissant au fil des ans un lien patient, jamais rompu, avec vingt-six interlocutrices et interlocuteurs appartenant aux deux communautés, en multipliant non sans obstination ses interrogations avec eux, et en réalisant un travail d’écriture sur la langue et le souvenir à partir de ces récits, Jean Hatzfeld a constitué un univers génocidaire d’une dimension exceptionnelle, dont l’écho nous habite durablement.



La fantaisie des Dieux


BD de Patrick de Saint-Exupéry (texte) et Hippolyte (illustrations)



Une BD reportage sur le génocide des tutsis au Rwanda.

Il n’y avait plus de mots. Juste ce silence. Épais, lourd. C’était un génocide, celui des Tutsis du Rwanda, le troisième du XXe siècle.

Il faisait beau, il faisait chaud. Nous avions pénétré le monde du grand secret.

Sur les collines de Bisesero, des instituteurs tuaient leurs élèves, des policiers menaient la battue. C’était la « grande moisson ».

François Mitterrand niait « le crime des crimes ». Comment raconter ?



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