Mai 68 - 50 ans après
50 ans après

Certains voulaient "liquider" l'héritage de Mai 68, dont les héritiers auraient "détruit les valeurs et la hiérarchie" (propos de Sarkozy à Bercy en avril 2007).
Et bien 50 ans après, au moins du point de vue de l’édition, Mai 68 se porte bien. C’est par dizaines que des livres sont publiés ou réédités en cette année anniversaire.
Quant à nous, ce sont naturellement les livres relevant de l'intime, de l'autobiographie, du témoignage, de la littérature que nous mettons principalement en avant.
Raconter Mai 68 autrement
A propos de deux livres récemment parus
- 1968. De grands soirs en petits matins (Ludivine Bantigny)
- La France d'hier - Récit d'un monde adolescent - Des années 1950 à Mai 1968 (Jean-Pierre Le Goff)
Une enquète pour la revue "Le Nouveau Magazine Littéraire" ICI
Petite vidéo présentant l'expositon des Beaux-Arts de Paris "IMAGES EN LUTTE" (jusqu'au 20 mai 2018)
Marseille-Paris, les Belles de Mai

Livre de Gérard Leidet & Bernard Régaudiat
Mai-juin 68 : cinquante ans après, tout n’a-t-il pas déjà été dit ? Non, car tout en faisant des allées et retours entre la situation marseillaise et la situation nationale et parisienne, ce livre est particulièrement consacré à Marseille.
L’épicentre du mouvement étudiant marseillais est, à deux pas de la gare, la faculté des sciences Saint-Charles. Les arrêts de travail dans les entreprises commencent quelques jours après la manifestation du 13 mai : le 17, les établissements ferroviaires de Marseille sont paralysés par la grève ; dans la nuit, le tri de Marseille-Gare est occupé par les postiers ; le 18, les syndicats appellent à l’extension du mouvement.
À partir du 20, le mouvement de grève fait tache d’huile, gagne le port où les marins occupent les navires, les entreprises des quartiers nord et est de la ville (métallurgie, chimie, alimentaire…), mais aussi les cafés-restaurants, les banques, les services et les administrations. Le 21 mai, les employés de la préfecture votent pour la grève. La principale fédération syndicale enseignante appelle à cesser le travail dans l’enseignement, le lycée Thiers, au centre-ville, est occupé, le 23 mai, par les comités d’action lycéens (CAL) et rebaptisé « Commune de Paris ». Le 24 mai, le mouvement touche les taxis et les municipaux…
L’association Promémo (Provence, Mémoire et Monde ouvrier) donne ici la parole aux témoins et aux chercheurs de Marseille et de sa région.
Mai 68 à Marseille, Lyon, Rennes et Brest
Mai 68 en Province. Le 23/04/2018 sur France Culture
Femmes et filles : mai 68

Livre de Langautier Pascale & Inès de Warren
Des intellectuelles, artistes et femmes engagées reviennent sur la place occupée par les femmes en mai 1968. Elles tentent de décrypter l'héritage du mouvement sur les plans sociétal, politique et culturel, mais aussi sur ceux de l'éducation et de l'enseignement, et offrent une réflexion sur la place et la représentation des femmes et sur l'évolution de leur statut depuis cette époque.
Il y a 50 ans … MAI 68

Livre d'Eric Alary
Il y a 50 ans, la France s'enflammait. Il y a 50 ans, le Quartier latin à Paris se couvrait de barricades, et des ouvriers bloquaient les usines. Mai 68 est un moment clé, fort, fondateur de notre histoire politique, culturelle et sociale. À tel point qu'il est devenu une référence souvent convoquée dans les discours et les débats d'aujourd'hui. S'est-on autant soulevé à Grenoble, à Nantes qu'à Paris ? Comment Mai a-t-il été vécu et ressenti par les paysans, les femmes, les immigrés, les artistes ou les intellectuels ? Comment cette révolution a-t-elle été perçue chez nos voisins allemands ou britanniques ? Et quelles étaient les aspirations réelles de ces millions de Français qui voulaient en finir avec une société considérée comme autoritaire ? Revivez l'histoire de ce printemps fabuleux au cours duquel le mot liberté reprit tout son sens.
Quand les lycéens prenaient la parole

Livre de Didier Leschi & Robi Morder
Le 10 mai 1968, les étudiants ne sont pas seuls. Par milliers, les lycéens les ont rejoints dans la « nuit des barricades ». Ils créent la surprise et l’on découvre les Comités d’action lycéens.
Dans les 300 lycées occupés, ces jeunes qui n’ont pas encore le droit de vote s’organisent en assemblées, commissions, comités, rédigent des cahiers de revendications, élaborent des projets de réforme tout en participant à la révolution de Mai. L’un des leurs, Gilles Tautin, y perdra la vie.
Au cours des « années 68 », le mouvement lycéen est à chaque fois plus massif, dans la rue et dans la grève. En 1971, les lycéens inventent « la coordination » et obtiennent la libération de Gilles Guiot. En 1973, contre la réforme des sursis militaires, ils fédèrent étudiants, collégiens et élèves du technique par centaines de milliers. On les retrouvera nombreux dans les comités de soldats et sur le Larzac. Ils symbolisent le « péril jeune » qui effraie tant les conservateurs.
Quand viennent la crise économique et le chômage, les revendications antiautoritaires laissent place à des préoccupations plus syndicales. Les réformes scolaires – celles des ministres Fontanet en 1974 et Haby en 1975 et 1976 – sont au cœur des luttes.
L’esprit de Mai 68 s’éloigne : la spontanéité et l’inventivité demeurent mais l’insouciance n’est plus. C’est un autre type de mouvement lycéen qui adviendra.
Quand les lycéens prenaient la parole est une contribution à l’histoire de cette décennie qui a transformé l’enseignement secondaire. Les auteurs, qui ont vécu ces mouvements de l’intérieur, donnent des repères pour mieux comprendre le climat des années 68 et illustrent leurs propos de nombreux documents d’époque : photos, tracts, dessins, journaux.Le 10 mai 1968, les étudiants ne sont pas seuls. Par milliers, les lycéens les ont rejoints dans la « nuit des barricades ». Ils créent la surprise et l’on découvre les Comités d’action lycéens.
Dans les 300 lycées occupés, ces jeunes qui n’ont pas encore le droit de vote s’organisent en assemblées, commissions, comités, rédigent des cahiers de revendications, élaborent des projets de réforme tout en participant à la révolution de Mai. L’un des leurs, Gilles Tautin, y perdra la vie.
Au cours des « années 68 », le mouvement lycéen est à chaque fois plus massif, dans la rue et dans la grève.
En 1971, les lycéens inventent « la coordination » et obtiennent la libération de Gilles Guiot.
En 1973, contre la réforme des sursis militaires, ils fédèrent étudiants, collégiens et élèves du technique par centaines de milliers. On les retrouvera nombreux dans les comités de soldats et sur le Larzac. Ils symbolisent le « péril jeune » qui effraie tant les conservateurs.
Quand viennent la crise économique et le chômage, les revendications antiautoritaires laissent place à des préoccupations plus syndicales. Les réformes scolaires – celles des ministres Fontanet en 1974 et Haby en 1975 et 1976 – sont au cœur des luttes.
L’esprit de Mai 68 s’éloigne : la spontanéité et l’inventivité demeurent mais l’insouciance n’est plus. C’est un autre type de mouvement lycéen qui adviendra.
Quand les lycéens prenaient la parole est une contribution à l’histoire de cette décennie qui a transformé l’enseignement secondaire. Les auteurs, qui ont vécu ces mouvements de l’intérieur, donnent des repères pour mieux comprendre le climat des années 68 et illustrent leurs propos de nombreux documents d’époque : photos, tracts, dessins, journaux.
33 jours qui ébranlèrent la Sorbonne

Livre de Jean-Philippe Legois
La Sorbonne, c’est à la fois l’alma mater, le cœur vibrant de l’ancien régime universitaire et un des nombreux centres des « événements de 1968 ».
Occupée pendant 33 jours par les étudiant-es, les enseignants-es et les les non-enseignant-es, la Sorbonne est au cœur de la contestation du système universitaire et de la société tout entière. La vieille Sorbonne n’y survivra d’ailleurs pas.
Les 33 jours d’occupation ne viennent pas de nulle part. Au-delà des clichés véhiculés de commémorations en commémorations, la Sorbonne, alors principalement faculté des lettres et sciences humaines de Paris, est une des failles tectoniques d’un système d’enseignement supérieur en crise.
C’est à la Sorbonne que le syndicalisme étudiant tente des expériences de démocratie directe, revendique le « pouvoir étudiant », c’est là que trouvent refuge les dissidences de gauche et que les groupes de la gauche révolutionnaire tiennent le haut du pavé.
C’est vers la Sorbonne occupée par la police le 3 mai que convergent les manifestations. Après la nuit des barricades du 10 mai et alors que la grève générale s’étend à partir du 13 mai, la Sorbonne, libérée le 13, devient un point de ralliement et un symbole. Durant 33 jours et 33 nuits d’occupation, étudiant-es et enseignant-es, inventent une autre université, en commissions, en assemblées. Tout ce qui était en gestation dans la phase précédente fait irruption. Elle est ouverte à l’extérieur, lycéen-nes, travailleur-euses et la population dans sa diversité viennent faire connaissance avec ce monde étudiant, discuter politique, refaire le monde.
La Sorbonne s’organise, assure sa protection avec un service d’ordre, nourrit ses occupants, soigne ses blessés. La Sorbonne est un territoire libéré qui s’auto-administre.
Le 16 juin, les étudiants quittent la Sorbonne. Mais rien ne sera plus comme avant. Au terme des trois années d’une « révolution universitaire post-1968 », la vieille Sorbonne se meurt, de nouvelles universités prennent la place.
Cette invitation au voyage dans l’espace sorbonnard, dans un temps court qui s’intègre dans les « années 1968 », se mène à partir d’archives, publiques et privées, institutionnelles et militantes.
"Prolétaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes ?" ...

Titre complet : "Prolétaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes ?" : Le genre de l'engagement dans les années 1968
Livre de Fanny Gallot, Fanny Bugnon, Ludivine Bantigny
Les « années 1968 » constituent on le sait une époque de contestation mondialisée. Mais les rôles de genre, les stéréotypes sexués, les clichés virilistes sont-ils eux aussi contestés ? Pour le savoir, ce livre se concentre sur la question de l’engagement, acception plus large que le seul militantisme et plus circonscrite que le vaste champ de la et du politique. Son ambition est de saisir l’influence du genre dans les multiples formes de positionnement et de conflictualité politique, dans les organisations syndicales comme les groupes et partis politiques, les mouvements associatifs et les collectifs militants, dans une période marquée par de nouvelles dynamiques féministes. Les scènes retenues, européennes certes, mais aussi africaines, latino-américaines et états-unienne, se placent volontairement dans une perspective internationale et transnationale, parce que ces expériences politiques circulent, s’échangent, se modifient en se transmettant. Qu’il s’agisse de grèves ouvrières, de groupes d’auto-conscience, de créations artistiques, de mouvements d’émancipation et d’auto-détermination, on y voit les actrices et acteurs mobiliser des ressources qui leur permettent de transformer les rapports sociaux, de résister à l’ordre établi et in fine de rompre la spirale de la domination
Les années 68

Livre de Patrick Rotman & Charlotte Rotman
Les années 68 raconte de Gaulle et Guevara, Godard et les Rolling Stones, les yéyés et les hippies, Sartre et Ho-Chi Minh, les révoltes étudiantes et les grèves ouvrières, la guerre du Viêt-nam et le Printemps de Prague, les situationnistes et les Black Panthers, le cinéma et le mouvement des femmes, Woodstock et la bande à Baader.
Les années 68 offre une promenade dans le temps, du début de l’escalade américaine à ola chute de Saigon, de la guerre des Six Jours à celle du Kippour, des premiers refrains des Beatles à leur dispersion, de la pilule à l’IVG.
Les années 68 propose un grand voyage de Cuba à Prague, de Lisbonne à Paris, de Berkeley à Nanterre, de Berlin à Washington, de Santiago à Katmandou.
Les années 68 est un « livre-somme » qui par le texte, l’image, le dessin, l’affiche, le graffiti, restitue le lyrisme et la violence d’une époque inventive, entre espérance et désillusions.
68, et après : les héritages évanouis

Livre de Benjamin Stora
« Comment a-t-on pu atteindre un tel niveau de déliquescence, cinquante ans après, du “soleil” de 68 au crépuscule du PS ? » se demande Benjamin Stora. De cette question est né ce livre, écrit en témoin et historien. Stora appartient en effet à ce courant de l’après-68 qui, après s’être engagé dans l’extrême gauche trotskiste, est entré au Parti socialiste.
Il revient sur cette histoire à travers la sienne : l’engagement révolutionnaire vécu comme une libération en arrivant d’Algérie, puis l’entrée au PS, en 1986, avec l’illusion d’y poursuivre les mêmes batailles politiques. Un drame familial l’éloignera finalement du militantisme. Benjamin Stora porte un regard lucide sur ce qu’il n’a pas toujours vu en temps et en heure : les erreurs ou les dérives de certains. Cet examen de parcours est ponctué de rencontres, avec Jospin, Cambadélis ou Mélenchon.
Au-delà des souvenirs et des anecdotes surprenantes, ce livre offre une analyse éclairante sur la façon dont le Parti socialiste a d’abord « absorbé » les aspirations de 68 à changer la vie, avant de les étouffer. Pour finir lui-même à bout de souffle.
Jours de Mai

Livre de Jean-Baptiste Harang
J’avais dix-neuf ans, un bon poste d’observation, étudiant à Nanterre. J’étais curieux, timide et politiquement oblique : depuis quelque temps j’étais bénéficiaire du statut d’objecteur de conscience et tout entier requis par un amour nouveau, des études de lettres et de cinéma, et la conviction confortable que seule la non-violence valait qu’on se batte. Si bien que, malgré la fascination que j’éprouvais pour le désordre, je pris bien tard le train révolutionnaire en simple figurant, peu de barricades, quelques manifs, un peu de Sorbonne et d’Odéon, et le convoyage de tracts à Flins et ailleurs puisque, faute d’engagement politique vindicatif, je disposais d’une automobile que je mis courageusement à la disposition d’activistes plus convaincus, tant que le réservoir de la 4 CV le permit. J’écoutais Europe 1 jusqu’à pas d’heure pour y entendre des récits qui me font aujourd’hui une mémoire.
Trente ans plus tard, on me proposa d’écrire dans Libération une chronique au jour le jour sur Mai, je me souvenais que je n’y étais pas pour grand-chose.
Il ne s’agissait pas de raconter sa guerre mais de dépouiller une revue de presse, au jour le jour, afin de construire date pour date un journal de Mai à partir des quotidiens de l’époque. Ces articles parurent entre le 5 et le 31 mai 1998 dans Libération. Ils sont ici réunis. Nous n’en avons pas changé une virgule, seulement supprimé quelques points-virgules intempestifs et troqué un mot pour un autre qui faisait répétition dans la bouche du Général. Voilà. Vingt ans déjà. Cinquante même. Cela ne vous rajeunit pas. Si ? Un peu ?
Marseille années 68

Livre d'Olivier Fillieule & Isabelle Sommier
Cinquante ans après les bouleversements politiques et sociaux portés par la séquence historique de Mai 68, que sait-on vraiment de cette séquence historique, en dehors de l'image d'Epinal qui s'est construite au gré des commémorations successives ? Une image très parisienne, fortement centrée autour de quelques figures et célébrités, aux dépends de milliers de militant. e. s ordinaires qui, entre 1966 et le milieu des années 1980 et sur tout le territoire, ont contribué à faire des années 1968 un âge d'or des luttes dont on peine aujourd'hui à restituer l'épaisseur et les logiques. Cet ouvrage propose une plongée inédite dans les années 68 à Marseille, ville marquée par la puissance longtemps incontestée du PC et de la CGT dans le monde syndical, par un gouvernement municipal hégémonique et clientélaire (le système Defferre), par l'importance de la nébuleuse des chrétiens de gauche ou chrétiens marxistes. Il montre que la cité phocéenne a aussi eu un rôle d'avant-garde dans de nombreuses luttes majeures des années 68, en particulier les luttes féministes, le mouvement homosexuel et la défense des travailleurs immigrés. Restant au plus près de l'expérience vécue par les 68ards ordinaires, ce livre restitue un Mai marseillais assez différent de l'histoire officielle, tantôt enchantée tantôt noircie.
Mai 68 par celles et ceux qui l'ont vécu

Livre de Christelle DORMOY-RAJRAMANAN, Boris GOBILLE, Erik NEVEU
Mai-Juin 68, cinquante ans après… L’événement génère encore beaucoup de discours, de confiscations, de raccourcis, mais qui sait comment cet épisode extraordinaire est entré dans la vie de millions de personnes ordinaires ?
De Paris à Lamotte-Beuvron, en passant par Lille, Marseille ou Poitiers, plus de cent cinquante témoins de ce moment marquant de l’histoire racontent dans ce livre comment elles et ils l’ont vécu.
Enfant de la banlieue rouge, collégienne des beaux quartiers, étudiant algérien en art dramatique, ajusteur, professeur de collège, opératrice des PTT, métallo d’une usine automobile, appelé du contingent, aumônier de jeunes, mère au foyer, directeur d’une maison de la culture, cheminot… Reliés les uns aux autres, leurs récits forment une incroyable fresque. L’élan émancipateur de ce qui fut vécu durant ces semaines mémorables s’incarne de manière polyphonique, à la fois intime et politique.
Ces pages forment la trace précieuse, inédite à cette échelle, de ce que fut Mai-Juin 68. Un moment d’histoire dont le souffle a transformé des vies. Un passé si fort qu’il travaille encore le présent.
Fruit de la sélection de plus de 300 textes reçus lors d’un vaste appel à témoignages lancé en partenariat avec Mediapart, ce livre a été « orchestré » par trois universitaires spécialistes de Mai 68 : Christelle Dormoy-Rajramanan (docteure en science politique de l’université Paris-Nanterre, chercheuse au CRESPPA-CSU) ; Boris Gobille (maître de conférences de science politique à l’École normale supérieure de Lyon et chercheur au CNRS) ; Erik Neveu (professeur de science politique CNRS Arènes et /Sciences Po Rennes).
Le trait 68

Livre de Vincent Chambarlhac, Julien Hage, Bertrand Tillier
En s’attachant à l’étude des slogans, des images et des graphies, l’ouvrage propose d’interroger l’insubordination graphique des années 68. Dans une perspective de mobilisations collectives et de circulations internationales des idées, un véritable régime visuel s’est, en effet, constitué durant cette période. Influencés par le tiers-mondisme, le pacifisme, le guevarisme et le maoïsme, de nouveaux codes d’expression se définissent, dans de nouveaux lieux (rues, palissades, usines, universités, barricades), par des motifs récurrents (le poing dressé, l’usine, les chaînes brisées, les moutons, De Gaulle), mais aussi à travers une terminologie ciblée (la chienlit, la lutte, les pavés, la beauté). Des affiches des Ateliers populaires des Beaux-arts aux photographies de Gilles Caron, Henri Cartier-Bresson, Bruno Barbey en passant par les dessins de Siné, Willem, Topor, Crumb… sans oublier les collectifs d’artistes français et internationaux, cette étude passionnante permet de mieux comprendre les images de cet incontournable « moment 68 ».
Un riche corpus iconographique : graffiti, affiches, slogans de banderoles, caricatures ou dessins publiés dans la presse « parallèle » ou alternative.
Les murs ont la parole - Mai 68

Livre collectif
Conçu comme une promenade où chaque mur raconte un slogan, une idée, un combat, une blague, un bon mot, ce journal mural est le témoin le plus vif et le plus authentique du Paris de 68, rédigé et imprimé dans la foulée du mois de mai. Depuis 50 ans, ces mots sont repris, réassaisonnés, déplacés, remués, déjoués, déformés, réutilisés. Le passage du temps, ce qui change, ce qui ne change pas, la publicité, le graffiti : nous sommes tous les enfants de 68.
Des fleurs sur les murs

Livre de Cécile Roumiguière & Aurélie Grand
Il y a cinquante ans, à Paris, en mai 1968 les étudiants manifestaient ... Un roman illustré pour les enfants de 7 à 11 ans, facile à lire tout seul et à comprendre. Une histoire rythmée et passionnante qui donne vraiment envie de lire.
L'histoire : Mai 68. Léna, 9 ans, n'aime pas le changement. Ce n'est pas pour rien si sa chanson préférée est " Comme d'habitude " de Claude François ! Pourtant un drôle de printemps s'annonce et la vie de la petite fille risque d'être bousculée. Des bruits courent sur la fermeture prochaine de l'usine de bicyclettes de son village. Pendant ce temps, à Paris, les étudiants manifestent...
Des sujets sociaux traités avec espoir et optimisme.
Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants...

Titre complet : Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France
Livre sous la direction d’Olivier Fillieule, Sophie Béroud, Camille Masclet, Isabelle Sommier
Cinquante ans après Mai 1968, que sont les militants devenus ? Après avoir jeté toutes leurs forces dans la bataille, cru souvent en l’imminence d’une révolution, suspendu longtemps leurs investissements scolaires, professionnels, voire affectifs pour “faire l’histoire”, comment ont-ils vécu l’érosion des espoirs de changement politique ?
La force de ce livre tient à un triple déplacement du regard – de Paris aux régions, des têtes d’affiche aux militants ordinaires, de la crise de mai à la séquence historique 1966-1983 – autant qu’à la richesse du matériau exploité : un dépouillement d’archives le plus souvent inexplorées, comme les documents déclassifiés des Renseignements généraux et des centaines de récits de vie recueillis à Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Rennes auprès de militants des syndicats ouvriers, des gauches alternatives et du mouvement féministe.
Cette mosaïque d’histoires constitue la chair de ce livre et permet de brosser un portrait non impressionniste des soixante-huitards, de leur carrière professionnelle, de leur vie affective, de la continuité de leurs engagements, apportant des réponses enfin étayées aux questions sui vantes : la vie des soixante-huitards a-t-elle été bouleversée ou simplement infléchie par le militantisme corps et âme des années 1970 ? En ont-ils tiré profit ou le déclassement social fut-il le prix à payer ? Face aux convictions politiques d’antan, les militants font-ils figure d’apostats ou sont-ils toujours ancrés dans un rapport critique au monde social ? Peut-on dire qu’il existe une génération 68 ou n’est-ce qu’un mythe recouvrant d’un voile épais une hétérogénéité de personnes plus grande qu’on ne l’imaginait ?
MAI 68 à Lyon

Livre de Jacques WAJNSZTEJN
« Nous avons bien été battus, mais nous ne voulions pas non plus "gagner" ; ce que nous voulions, c'était tout renverser … ».
Mai-68 n'a pas été une révolution, mais plutôt un mouvement d'insubordination qui n'a pas connu son dépassement. Il trouve son sens dans le moment de l'événement lui-même, où les individus, au-delà de leur particularité sociale, sont intervenus directement contre toutes les institutions de la domination et de l’exploitation capitalistes.
À Lyon, étudiants du campus de la Doua, élèves du lycée Brossolette à Villeurbanne, jeunes prolétaires de la M.J.C. du quartier des États-Unis, trimards des bords de Saône, mais aussi ouvriers de Berliet dévoilant l'anagramme "Liberté" y ont joué un rôle de premier plan.
Mouvements ouvrier et étudiant paraissaient capables de converger à la faveur des liens tissés dès 1967 pendant les grèves exemplaires de la Rhodiacéta. Les conditions plus favorables de la grève généralisée en mai 1968 ne débouchent pourtant pas sur une union décisive et les grévistes de la Rhodiacéta n'assument pas le rôle d'entraînement auquel on aurait pu s'attendre, auprès des autres ouvriers de la région.
Le mouvement collectif, exubérant et anonyme connaît son acmé pendant la manifestation et la nuit du 24 mai. Son reflux se manifeste d'abord par l'attaque de la faculté des Lettres par l'extrême droite et les milices gaullistes le 4 juin, puis par la reprise du travail aux P.T.T. dès le 8 juin et à la Rhodiacéta le 10, même si à Berliet, la grève s’étire jusqu’au 20 juin.
Ni témoignage ni travail d’historien, Mai-68 à Lyon est le récit circonstancié et argumenté de ce mouvement par l'un de ses protagonistes, alors membre du Mouvement du 22 mars lyonnais et actuellement co-directeur de la revue Temps Critiques
Voyage en outre-gauche Paroles de francs-tireurs des années 68

Livre de Lola Miesseroff
« Ni bottin mondain, ni roman à clefs, ni polar, ce livre propose simplement un voyage d’initiation aux aventures et perspectives de l’outre-gauche des années 68. »
De 1968 en France, on ne retient en général que des clichés chocs ou chics : les barricades au Quartier latin, les voitures qui brûlent, des slogans (« il est interdit d’interdire », « sous les pavés la plage »), la pénurie d’essence, les soixante-huitards baba cools et ceux qui, passés « du col Mao au Rotary », ont fait depuis de « belles » carrières.
On oublie que mai 68 n’a été que le point culminant d’un mouvement de révolte des ouvriers et des jeunes qui avait débuté bien avant et s’est prolongé largement au-delà, que ce mouvement a été très actif loin de la capitale et que les étudiants ou les groupuscules maoïstes et trotskistes n’en constituaient que les composantes les plus visibles.
C’est une autre vision de cette période que l’auteure donne à connaître et à comprendre, celle d’une mouvance hétérogène, « l’archipel outre-gauche », qui va des anarchistes indépendants à l’ultragauche en passant par les situationnistes.
Des témoignages de trente individus qui se trouvaient alors à Paris, Nantes, Angers, Lyon, Chambéry, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux ou Marseille, elle tire un récit choral subjectif, fait de vécu et de théorisation, d’anecdotes et de réflexion, d’espérances et de désespérance, sans oublier une bonne pincée d’humour et même un peu de sex, drugs, free jazz and rock’n’roll.
Tiens, ils ont repeint ! 50 ans d'aphorismes urbains de 1968 à nos jours

Livre d'Yves Pagès
L'expression murale ne s'est pas arrêtée avec Mai 68 : les récentes manifestations contre la loi travail ont pu en attester, laissant de nombreux aphorismes inspirés dans l'espace urbain. Piochant dans sa collection personnelle, Yves Pagès présente 4 000 transcriptions littérales de graffiti croisés entre juin 1968 et 2017, référencés par lieu, date et méthode d'exécution. De Paris à Berlin, en passant par la place Tahir, les murs, à défaut d'oreilles ont surtout des choses à dire.
On dit des murs qu'ils ont des oreilles, mais sait-on qu'ils murmurent ? Celles et ceux qui, depuis le milieu du XIXe siècle, s'emploient illégalement à y laisser des traces – avec force craie, charbon, feutre, pinceau ou bombe aérosol – l'ont bien compris : les murs nous interpellent. Avec leur ironie revêche, leurs espoirs tronqués, leur fantaisie abrupte, ils font écho à des paroles enfouies au plus profond de nous. Ils portent les mots qui, inscrits là sans destination ni droit de cité, sont livrés à tous les regards et " contaminent " l'espace public, troublant ainsi l'ordre du discours.
La folle et jouissive collecte textuelle d'Yves Pagès – plus de 4 000 graffitis urbains du monde entier des cinquante dernières années, fidèlement retranscrits, datés et localisés – forme une mémoire inédite. Une mémoire de la joie virale du bon mot, de l'énergie politique gratuite, de l'audace minuscule, de la poésie mineure et éphémère, des marges de la syntaxe, de l'invention maladroite, du plaisir de l'inachevé. On pourra dévorer ce livre en respectant son avancée chronologique, s'y perdre par associations flâneuses d'idées, en extraire à mesure son propre florilège ou, tout simplement, l'ouvrir n'importe où et se fier au seul hasard d'un cadavre exquis.
Le Mai 68 des écrivains - Crise politique et avant-gardes littéraires

Livre de Boris Gobille
Mai-Juin 68 : la contestation saisit des pans entiers de la société française, des lycéens aux étudiants, des ouvriers aux employés, des cadres aux acteurs de la culture. Facultés, usines, institutions occupées se transforment en une immense scène où tout est passé au crible de la critique : exploitation, aliénation, gaullisme, normes sociales, hiérarchies, domination, autorité. Cette gigantesque prise de parole est marquée par une créativité inédite. " Tous créateurs ! ", dit d'ailleurs un slogan, " Écrivez partout ", renchérit un autre. Roland Barthes célèbre la " parole sauvage " de Mai, Michel de Certeau observe qu'" une foule est devenue poétique ". Difficile pour les écrivains, en particulier d'avant-garde, de rester à l'écart de ce grand ébranlement de l'ordre symbolique...
C'est à ces avant-gardes littéraires qu'est consacrée l'étude de Boris Gobille. Durant ces semaines de fièvre, elles descendent dans la rue, multiplient les prises de position publiques, forment des collectifs et expérimentent de nouvelles articulations entre écriture et " révolution "... Autant d'enjeux explorés dans cet ouvrage qui revisite la question de l'engagement de la littérature et de la responsabilité des écrivains face aux événements politiques de leur temps. On y croisera des surréalistes, des existentialistes, des structuralistes, des communistes, des "gauchistes", des revues comme Tel Quel, Change, Action poétique, Les Lettres Françaises, La Nouvelle Critique, mais aussi Sartre, Beauvoir, Aragon, Sollers, Faye, Roubaud, Pingaud, Blanchot, Duras, Mascolo – parmi tant d'autres plus ou moins obscurs, plus ou moins renommés, tous acteurs de cette singulière aventure qui vit les écrivains s'emparer de 68 et 68 s'emparer des écrivains.
Plus vivants que jamais

Livre de Pierre Peuchmaurd
Ce livre se présente comme le carnet de bord d'un jeune de 20 ans qui raconte au jour le jour les événements auxquels il participe avec sa bande de copains. Ils se déplacent sur toutes les lignes de front, de leur QG - le Quartier latin - à Flins, Montparnasse, les Champs-Élysées, etc. Paris est alors leur ZAD. Le texte déroule les événements, s'attache aux faits, aux actions, aux assemblées générales, aux barricades, aux occupations d'usine...
L'écriture est brève, tendue, à l'image de cette jeunesse prise dans un tourbillon. Pierre Peuchmaurd écrira plus tard : « On écrit comme on respire, c'est-à-dire comme on étouffe. »
Un arbre en mai

Livre de Jean-Christophe Bailly
« Mai 68 fut une convergence, c’est comme si des milliers de petites rigoles avaient abouti au même point, formant un lac d’impatience qui ne pouvait que déborder. »
En 2004, à la suite de la publication de Tuiles détachées qui était un récit autobiographique, Jean-Christophe Bailly avait commencé la rédaction d’un texte personnel sur les événements de mai 68 qu’il n’avait pas achevé alors. Il le reprend aujourd’hui, en ajoutant des notes, des précisions et une postface.
On ne trouvera pas dans ce texte les réunions syndicales étudiantes, ni les AG dans les amphithéâtres, ni les bagarres, ni les distributions de tracts devant les usines, ni le calendrier précis des événements. Jean-Christophe Bailly nous propose plutôt un récit personnel presque à demi-rêvé, des images resurgies de sa mémoire, cinquante ans après : le regard d’un jeune étudiant de Nanterre sur ces événements qui ont marqué la France.
1968. De grands soirs en petits matins

Livre de Ludivine Bantigny
À partir d’un travail dans les archives de toute la France, pour beaucoup inédites, Ludivine Bantigny restitue l’énergie des luttes, des débats, des émotions et des espoirs portés par les acteurs de 68 : toutes celles et tous ceux – ouvriers, étudiants, militants mais aussi danseurs, médecins, paysans, artisans, poètes d’un jour, et les femmes à parts égales avec les hommes – qui ont participé au mouvement. Elle s’intéresse aussi à « l’autre côté » : la police, le pouvoir et les oppositions à la contestation.
Son livre s’attache au vif des événements : à la diversité de leurs protagonistes plus qu’aux seuls porte-parole désignés, à leurs pratiques plus qu’à la rhétorique dont on les a ensuite enveloppés, à la grève qui met le temps en suspens. « Les événements » : si la formule est restée vague faute de pouvoir à coup sûr qualifier ce qui s’était passé, du moins a-t-elle le mérite de revenir précisément aux faits, aux projets, à l’inventivité, à tout ce qui a été imaginé, de grand et de petit, pour réellement « changer la vie ».
La France d'hier - Récit d'un monde adolescent - Des années 1950 à mai 1968

Livre de Jean-Pierre Le Goff
« Mai 68 peut apparaître comme la préhistoire pour les générations dites X, Y, ou Z... Mais que savent-elles au juste des conditions dans lesquelles a vécu ma génération, de sa jeunesse et de son passage à l’âge adulte ? Ce livre voudrait faire comprendre “de l’intérieur” la vie d’un jeune dans les années 1950 et 1960. Parce que l’adolescence est la plaque sensible du basculement dans le nouveau monde, “crise de l’adolescence” et “crise de la modernité” se font écho : elles révèlent un malaise symptomatique des difficultés du pays à s’engager dans une nouvelle étape de son histoire. » Jean-Pierre Le Goff
Jean-Pierre Le Goff a retenu tout ce qu’il a observé dans les comportements familiaux et sociaux, le catéchisme et les enterrements, les débuts de la grande consommation et des loisirs de masse, le livre de poche, le cinéma, la publicité, les lumières de la ville, le quotidien des femmes, le yéyé… Cinquante ans après Mai 68, pour éviter les contresens et les récupérations, rien de plus nécessaire que ce récit émouvant et drôle qui constitue un document ethnologique hors du commun éclairant le passé et le présent.
L'ALLIGATOR - Itinéraire d'un enfant de mai 68

Livre de Michel Cointepas
« Mai 68 fut pour moi un big bang. Sans son souffle, ma vie aurait été différente. Comment ai-je fait pour y participer à l’âge de seize ans ? [...] Il a bien fallu une crise permettant à la chrysalide de se transformer en papillon. [...] Je suis devenu gauchiste comme tant d’autres, bercés d’illusions et soudés par une camaraderie de combat, formant la queue juvénile de la bête communiste, cette tragédie du XXe siècle. Comment ai-je pu le rester durant vingt ans ? La réponse illustrera l’état d’esprit de cette génération bercée par l’atmosphère optimiste des années soixante-dix, plus proche, peut-être, de celle de 1830 que de celle de 2018. [...] Je ne laisserai pas ma vie privée dans l’ombre. Je m’inspirerai de ceux qui ont pris le risque de s’exposer, en avançant au plus près de la corne, pour reprendre la métaphore tauromachique de Michel Leiris.»
À la fois quête des origines, récit affectif, témoignage militant et enquête historique, L’Alligator est une œuvre dérangeante où l’humour et le tragique, la violence et la tendresse se côtoient.
Filles de Mai - 68 mon Mai à moi - Mémoires de femmes

Livre collectif (direction APA); Préface de Michèle Perrot - Postface de Ludivine Bantigny
Réédition de la brochure de l'APA parue en 2002, puis rééditée une première fois en 2004
"Michelle Perrot a raison d'évoquer une «chronologie existentielle», à propos de ces lignes qui traversent l'événement comme des sillons féconds. 68 se décline en milliers d'expériences intimes et collectives. Celles qu'offre ce livre n'ont pas vocation à être exhaustives, ni même représentatives. Elles s'expriment en revanche avec sincérité, loin des reniements et des rejets qui font depuis plusieurs décennies, dans les médias, le bon ton des rédactions, loin des mépris hautains et des ricanements. Ces témoignages sont une force parce qu'ils ne parlent pas seulement du passé mais donnent espoir pour le présent, à bonne distance des triomphants."(Ludivine Bantigny)
L'envers de Flins - Une féministe révolutionnaire à l'atelier

Livre de Fabienne Lauret
Le 3 mai 1972, Fabienne Lauret est embauchée à l'atelier couture de Renault-Flins. Issue de la génération de Mai 68, membre du groupe Révolution !, elle est une établie, comme on appelle ces jeunes militant-es qui entraient en usine pour changer le monde. Elle y restera plus de trente-six ans. Loin des clichés habituels, elle nous raconte la condition ouvrière moderne, la souffrance au travail, l'exploitation quotidienne. Féministe, elle est plus particulièrement sensible à la condition des ouvrières et au sexisme dont elles sont victimes, tant de la part de leurs collègues ouvriers que de la direction patronale. La bataille qu'elle mène avec détermination est longue, rude et exige une infinie patience. Militante CFDT, puis déléguée syndicale, elle anime ses premières grèves. Indissociables de son parcours professionnel, ses activités syndicales nous plongent au coeur des fortes luttes sociales qui ont secoué l'usine de Flins. Elue au comité d'entreprise, puis salariée de celui-ci, elle participe au développement d'une autre conception de cette institution sociale, qui heurte les conservatismes de la direction syndicale qui succède à la CFDT et qui utilise contre elle les méthodes patronales les plus éculées. L'Envers de Flins, parcours de vie, parcours de lutte, est aussi le témoignage vivant et fort d'une féministe ouvrière qui n'a jamais renoncé à transformer le monde.
Derrière la vitre

Livre de Robert Merle
« Au huitième étage de la tour, les étudiants, assis dans les fauteuils des mandarins, s'emparaient symboliquement du pouvoir. Au sixième étage, un homme seul luttait contre la mort. Au rez-de-chaussée, une foule d'étudiants et, mêlés à eux, bon nombre de professeurs, à leur insu dépossédés, communiaient dans le culte de la musique classique. »
Nanterre vu par Robert Merle. Son roman retrace, heure par heure, la journée qui allait devenir historique du 22 mars 1968, où quelques «enragés» occupèrent, dans la tour de l'Université, la salle du conseil des professeurs. Personnages réels (le doyen Grappin, Daniel Cohn-Bendit) et créatures romanesques se mêlent pour donner une image complète de la jeunesse, des professeurs, et de tous ceux dont les problèmes individuels allaient déboucher sur une contestation générale.
500 affiches de Mai 68

Livre de Vasco Gasquet
" Il ne s'est rien passé en 68 ! " Slogan maintes fois répété ! Et pourtant Mai 68 a été le plus grand mouvement de masse de l'histoire de France la grève la plus importante de l'histoire du mouvement ouvrier français. En France. Trois fois plus de travailleurs se sont mis en grève que pendant le Front populaire en 1936. On comprend pourquoi un certain président rêve de " liquider l'héritage de 68 ". En restituant l'explosion graphique des affiches de Mai, Vasco Gasquet, acteur et collaborateur du fameux atelier des Beaux-Arts, nous fait à nouveau sentir l'odeur de poudre qui s'en dégage : anti-impérialisme, aspiration à l'égalité, solidarité avec les ouvriers, critique radicale de l'autorité, du pouvoir, rêve d'une autre société basée sur un autre possible que le diktat du capital ! La beauté convulsive de ces affiches nous semble si loin et pourtant elles sont d'une terrible actualité.
La commune de Nantes

Livre de Yannick Guin
Le 14 mai 1968 les travailleurs de Sud-aviation occupent leur lieu de travail : ils sonnent ainsi le réveil de la classe ouvrière. La veille les étudiants de Nantes assiégeaient la Préfecture, mettant en échec les forces de l’ordre.
Yannick Guin montre dans La commune de Nantes le cours exceptionnel et original imprimé aux événements nantais, l’esquisse d’une administration des classes laborieuses parallèle à celle de l’état bourgeois qui, sans jamais atteindre le « double pouvoir » sera toutefois suffisamment dessinée pour que le Préfet affirme, le 27 mai au soir, que la Loire-Atlantique est en état d ‘insurrection. On a surtout insisté, à propos des luttes nantaises, sur leur radicalisme extérieur (l’émeute). L’auteur met ici les choses au point.
Des Soviets à Saclay ?

Livre de Jacques Pesquet
Le mois de mai 1968 n'a pas manqué de richesse en actions, en nouveautés organisationnelles de toutes sortes, en initiatives audacieuses inimaginables un mois plus tôt. C'est qu’un mouvement de masse, qui secoue toute la société jusque dans ses fondements, ne peut pas être marqué de conformisme : toutes les règles et lois ont été violées, les autorités bafouées, les défenseurs de traditions insultés. Mai 1968 a donné un avant-goût de ce que serait la prochaine révolution française. Mais une révolution n'est pas seulement affaire d'imagination ; sa préparation exige beaucoup de travail à tous les niveaux, depuis la recherche d'un programme jusqu'à la construction d’organisations ad hoc. C'est bien pourquoi nous ne saurions nous en tenir à la simple collection des affiches, des photographies et des journaux ; ni nous laisser prendre au jeu plus ou moins sordide de certains éditeurs qui mettent sur papier glacé les bons mots et les taches de sang. Ceux qui se sont battus, sur les barricades ou dans les usines, ne demandent pas qu'on leur serve du pittoresque ou du sensationnel. C'est un bilan qu'il faut dresser. Ce sont des perspectives qu'il faut ouvrir. C'est dans cet esprit que nous communiquons à nos camarades de combat, particulièrement à tous ceux que les directions syndicales ont détournés des objectifs initiaux de leur lutte et qui en ont conscience, une expérience originale faite au Centre d'études nucléaires de Saclay et plus généralement au Commissariat à l'énergie atomique. Ainsi espérons-nous apporter quelque chose ; un exemple qui peut-être sera repris demain par des millions de travail1eurs au cours d'une prochaine étape à notre vis inévitable. Nous pensons même que les délais dont nous disposons pour que s'amorce une ·vaste confrontation d'expériences sont très courts et que nous risquons fort d'être pris dans un nouveau tourbillon sans avoir pu faire le point, sans avoir pu assimiler les leçons de ce mois de mai, sans avoir· pu nous préparer à un nouveau combat fatalement plus dur que le précédent. Des conseils élus dans chaque service sont aujourd'hui en place au CEA. Ne s'inscrivent-ils pas dans la tradition des comités de fabrique et d'atelier qui virent le jour dès le siècle dernier ? Ne sont-ils pas une préfiguration des conseils ou comités ouvriers qui demain contrôleront toute la production ? Peut-être avons-nous trouvé, au CEA, à plusieurs milliers, un nouveau style d'école de la démocratie ?
Mai 68, l'irruption ?

Livre d'Henri Lefebvre
L'explosion fut si surprenante que les hommes du pouvoir faillirent le perdre.
Partout ce ne fut que contestation et chienlit, barricades et occupations d'usine, grève générale ouvrière et «enragés»… Puis «situation révolutionnaire sans révolution», ce fut le reflux, Grenelle, la défaite électorale… mais un nouveau cycle de lutte de classes qui secouera la France et l'Europe pendant dix ans…
Henri Lefebvre pose des questions, plante des repères, dégage des pistes de réflexion, passe au crible de la critique l'événement, la contestation qui ébranle l'État, le marxisme qu'il faut (dés)altérer, Herbert Marcuse et sa société close, la spontanéité, le romantisme révolutionnaire, les stratégies débordées et inadaptées, la gauche paralysée, la dualité des pouvoirs qui demeure bloquée, l'absence de projet de société…
Et pourtant, demeurent la contestation et l'autogestion à la fois brèche et processus possible!
Ce livre nourrit toujours les interrogations sur les possibles de l'histoire, sur les possibles d'un passé encore proche et d'un avenir à construire.
La France des années 1968

Livre d'Antoine Artous, Didier Epsztajn, Patrick Silberstein
En finira-t-on jamais avec Mai 68?
La droite, toujours prompte à rappeler son souvenir, s'acharne contre ce passé. Elle en dénonce toujours les traces dans la société française. L'aveu est de taille et, paradoxalement, indique bien l'ampleur et l'intensité de l'événement qui ne peut se circonscrire au seul mois de mai 1968, ni à la France du général de Gaulle. Cet ouvrage en témoigne: la déferlante fut plus large, touchant plusieurs continents, plus longue, se prolongeant jusqu'à la fin des années 1970.
Cette «encyclopédie de la contestation» raconte cette fracassante époque et analyse ce soulèvement planétaire.
Contre-discours de mai

Livre de François Cusset
A chaque commémoration de Mai 68, les embaumeurs ressortent leurs oripeaux photographiques. Ils nous remâchent leurs camaraderies d'anciens combattants, s'arrogent les rôles de premier plan et, sans s'expliquer sur leurs reniements passés et présents, momifient l'épisode soixante-huitard pour la plus grande joie des fossoyeurs, leurs alliés - qui parlent haut et fort d'à tout jamais "liquider l'héritage".
Montrer que ceux-ci et ceux-là font œuvre commune, comprendre que le mausolée qu'ils honorent ou méprisent a d'abord pour fonction d'interdire toute action collective à venir, rappeler la dimension internationale effervescente de 68, ressaisir l'essence imprévisible de l'événement et, enfin, renouer avec l'esprit de révolte : tel est le salutaire contre-discours que leur oppose, dans ces pages, un des meilleurs historiens du monde intellectuel - et de ses trahisons.
Mai 68 raconté par des anonymes

Livre de Nicolas Daum
Mai 68 et ses stars ont quelque peu éclipsé ceux qui, sur leur lieu de travail ou dans leur quartier, ont voulu vivre la révolution au quotidien. En prenant délibérément le contre-pied de la personnalisation, Nicolas Daum est parti à la recherche de ses anciens compagnons du comité d'action du Ille arrondissement de Paris. Témoin et acteur anonyme, il revendique, avec eux et pour eux, la part de ceux qui ont forgé et véhiculé les valeurs du mouvement. Témoins privilégiés de l'histoire, 19 personnes racontent leur action et leur engagement, leurs motivations profondes, qu'elles soient politiques ou personnelles, ou même le hasard qui les a conduit à se retrouver. Analyse détachée et critique pour certains, encore passionnelle pour d'autres, ces témoignages lucides, émouvants et parfois pleins d'humour apportent un éclairage nouveau sur quelques années intenses, qui, d'une manière ou d'une autre, ont laissé des traces.
32 jours de mai

Livre de Martine Storti
Sans nul doute, Martine Storti a écrit là le roman de mai 68... Deux femmes se rencontrent dans les rassemblements, professeur issue d'un milieu bourgeois pour l'une, étudiante issue d'un milieu ouvrier pour l'autre. Dès les premiers regards, elles s'aiment... Un amour de mai qui grandit au cours des événements. Mai 68 écrit dans l'attente de l'être aimé... attente devenue éternité.
L'une meurt dans un accident de voiture en juin. Amour tragique, inassouvi, tout comme cette révolution de mai qui ne finit pas de finir.
L'histoire commence par l'évocation de ce voyage sur les bords du lac d'Orta qu'elles ne feront jamais... voyage qui résonne comme celui que firent, des années plus tôt, Nietzsche et Lou Andréa Salomé. A quel endroit sur ce petit chemin du Sacro Monte, Lou a-t-elle embrassé Nietzsche ?
Une écriture ample et vive qui laisse entrevoir l'intensité des jours de mai, et qui, au fond, restitue toute l'humanité de ces jours où des individus, souvent étrangers les uns des autres, redevinrent le peuple. C'est dans ce jour en plus, en trop pour certains, toujours à venir pour d'autres, que nous entraîne Martine Storti.
Reprise

Livre d'Hervé Le Roux
Un film, tourné en 1968. Son titre : La reprise du travail aux usines Wonder. Et une image, dans une revue de cinéma. Un photogramme. L'image d'une femme qui crie. Qui reste là, plantée sur le trottoir, petit îlot de résistance sur lequel la caméra va vite se fixer. Elle crie donc. Et elle pleure de rage en même temps. Elle dit à qui veut l'entendre qu'elle " y foutra plus les pieds dans cette usine dégueulasse ". Et son refus, ferme, définitif - de l'usine, du travail - restera à jamais l'image de 68. J'ai décidé de retrouver cette femme. Sorti en 1997, Reprise est aujourd'hui devenu un film culte. Son metteur en scène, Hervé Le Roux, a entrepris ici de raconter cette aventure, de la découverte, dans une revue de cinéma, de la photo d'une jeune ouvrière révoltée à l'enquête-tournage et aux réactions suscitées. Un texte à la première personne qui déroule le fil d'une obsession, un récit à suspense qui brasse, de témoins en témoins, trente ans d'histoire politique et sociale, trente ans de relations au travail. Hervé le Roux a écrit et mis en scène Grand Bonheur et Reprise. Sur le film : " Un grand récit d'histoire(s) et un formidable stimulant à la réflexion. " Jean-Michel Fredon, Le Monde " Polar social (qui a tué la class ouvrière ? ", livre d'histoires françaises et d'Histoire de France, et aussi, surtout, romance amoureuse. " Gérard Lefort, Libération " Reprise développe le même parfum romanesque, le même enivrement de gigantesque puzzle qu'un Citizen Kane dont le Rosebud serait la jeune fille. " Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
Ecrire Mai 68

Livre : collectif de 40 auteur.e.s
Les 40 auteurs, en répondant aujourd'hui à la question Écrire, mai 68, revisitent la littérature et la poésie de l'époque, 40 ans plus tard. Tous ont connu et partagé de près ou de loin les questionnements sur l'écriture et le statut d'écrivain, en mai 68. Engagés dans des mouvements collectifs, la création de revues d'avant-garde en littérature et poésie, ou témoins et héritiers de ces mobilisations, ils ont à dire sur ces moments déterminants pour le devenir de la poésie, de la littérature et de la pensée française